RDC : taux directeur de la BCC relevé à 18,5% pour resserrer le dispositif de la politique monétaire

Le Comité de politique monétaire (CPM) vient de relever le taux directeur de la Banque centrale du Congo (BCC) de 7,5% à 18,5%. Objectif : resserrer davantage son dispositif de la politique monétaire en vue de contenir l’expansion monétaire et atteindre la positivité. Et ce, dans un contexte de risques des tensions aussi bien sur les marchés des biens et services que celui de change.

En effet, les coefficients de la réserve obligatoire, eux, sont maintenus à leurs niveaux respectifs, soit 13% sur les dépôts en monnaie nationale toutes maturités confondues. La régulation de la liquidité va se poursuivre avec le Bon BCC devenu plus attractif à la suite du relèvement du taux directeur.

« Il vous souviendra qu’avant Covid-19, le taux directeur était déjà de 9% avant d’être baissé à 7,5%. C’était pour soutenir l’activité économique et permettre le refinancement. Ce sont des mesures qui ont été prises par plusieurs pays africains. Maintenant qu’il y a surliquidité et pour contenir l’expansion monétaire, nous avons maintenu ce réajustement à la hausse (18,5%), pour atteindre la positivité. Pour ce faire, il faut être au-delà du taux d’inflation en annualisé et le taux en glissement annuel. La politique monétaire reste toujours coordonnée de manière étroite. Nous devons suivre l’évolution du plan de Trésorerie », a déclaré Deogratias Mutombo.

Ce revelement de 11% du taux directeur de la BCC semble inquiéter certains économistes congolais d’autant plus qu’il « risque d’impacter négativement la profitabilité des banques commerciales »

Pour les tenants de cette thèse, ce taux directeur pourrait éloigner les potentiels de relancer la croissance, parce que les banques commerciales augmenteront le coût des crédits bien plus qu’elles ne relèveront les intérêts payés aux épargnants. Ce qui va amplifier le ralentissement de l’investissement et de l’activité des entreprises.

Sur fond de la coordination des politiques macroéconomiques, le CPM exhorte le Gouvernement central à poursuivre et à densifier les efforts d’ajustement budgétaire et de mobilisation des recettes en vue de contribuer davantage à la stabilité macroéconomique indispensable pour jeter les bases d’une reprise économique forte et résilience.

Face à l’instabilité qui a caractérisé le marché des changes il y a quelques jours et pour travailler sur l’appréciation du franc congolais face au dollar américain, rappelle-t-on, la Banque centrale du Congo (BCC) a décidé d’orienter ses instruments monétaires vers la ponction de la liquidité. 

Une coordination des instruments qui, du reste, a contribué à l’assèchement de la liquidité bancaire tel que l’atteste le niveau des avoirs libres des banques devenu négatif.

Olivier KAMO/Zoom ECO