Les rideaux du palais de la nation ont été tirés mercredi 25 novembre 2020 à la clôture des consultations nationales initiées par le chef de l’Etat congolais Felix Tshisekedi, en vue de créer « l’union sacrée de la nation ».Depuis cette clôture, des nombreuses intérrogations ne cessent de se formuler dans tous les sens sur les décisions que prendra le chef de l’Etat . Va-t-il vraiment divorcer avec ses partenaires du FCC ? Amorcera-t-il la démarche de dissoudre l’Assemblée nationale ou celle de reconstituer une nouvelle majorité parlementaire ? En tous cas, l’opinion tant nationale qu’internationale a les yeux braqués à Kinshasa, au palais de la nation, pour savoir « la meilleure des options » que prendra Felix Tshisekedi, celle qui priorisera comme il l’avait promis, l’intérêt supérieur de la nation.
Durant près de trois semaines Felix Tshisekedi vient de consulter quasiment toutes les couches de la population,échantillons de ce qu’il a appelé dans son dernier discours à la nation « les leaders sociaux et politiques les plus représentatifs », afin de créer, comme il l’avait promis dans le même discours, « l’union sacré de la nation ».
Reçus tous les seize jours au palais de la nation, les pérsonnalités consultées déposaient leurs mémorandums à la présidence, après chaque échange avec le rais, avant de révéler à la presse s’ils veulent, ce qu’ils lui ont demandé.
Si certaines de ces personnalités demandaient au chef de l’Etat de maintenir la coalition entre sa plate-forme « Cap pour le changement » et le « Front Commun pour le Congo » de son prédécesseur Joseph Kabila ; beaucoup d’autres n’ont pas hésité de lui recommander d’y mettre fin. Ceux-ci accusent cette coalition et les accords qui ont abouti à sa création, d’être à la base du blocage dans la matérialisation de la vision du chef de l’Etat et de ses promesses faites aux congolais.
Rompre avec le FCC, est-ce la meilleure solution?
Une panoplie d’analyses et des déclarations des politiciens et d’autres congolais, n’ont pas cessé de se produire par-ci par-là, comme il est de coutume en RDC à chaque fois qu’il y a une actualité comme celle-ci, qui fait couler encre et salive.
Analysant ce qui pourrait être la prochaine décision du chef de l’Etat, d’aucuns estiment que la rupture avec le FCC ne serait pas une décision favorable ou facile pour Felix Tshisekedi.
Ces analyses majoritairement des pro-Kabila fondent leurs argumentaires sur les dispositions constitutionnelles et mettent en garde le chef de l’Etat, lui demandant de ne pas violer la constitution dans toute décision qu’il prendrait.
« Dans les différentes résolutions qu’il va prendre à l’issu des consultations, va-t-il penser dissoudre le parlement ? Je ne pense pas, puisqu’il y a un bon chapelet de procédure avant d’y arriver. Va-t-il révoquer le premier ministre ? Cela n’est pas repris dans notre constitution, la constitution dispose plutôt que le premier ministre doit démissionner… » analyse un cadre du FCC rencontré par Kivu NYOTA Magazine.
Et d’ajouter : « Si par exemple, le chef de l’Etat décide de rompre avec la coalition, la réponse est claire : on entre clairement dans la cohabitation. Le gouvernement va carrément être constitué des seuls membres du front Commun pour le Congo. Vous connaissez comment fonctionne la cohabitation…»
Une démarche salutaire de la part du chef de l’Etat?
« L’UDPS est en train de gagner un pari que personne ne pouvait réussir dans ce pays ; c’est celui de déboulonner un système longtemps décrié dans ce pays depuis 1960. Ce système est basé sur la prédation, un système méchant qui ne considère pas les congolais» a déclaré mercredi dernier à la presse Jean-Marc Kabund, président a.i de l’UDPS, après avoir été reçu par le chef de l’Etat, dans le cadre des consultations nationales.
Pour lui et pour beaucoup d’autres analystes, le président de la République poursuit une démarche salutaire qui lui permettra de bien prendre le commande dans la gestion du pays, afin de matérialiser sa vision et concrétiser ses promesses de départ, d’améliorer les conditions de vie des congolais.
On se souviendra des phrases célèbres de son dernier discours : « Je ne laisserai aucun engagement, de quelque nature que ce soit, primer sur mes prérogatives constitutionnelles et sur l’intérêt supérieur du peuple » ou «je ne transigerai jamais avec les intérêts supérieurs de la nation »
D’aucuns parmi proches du chef de l’Etat et d’autres analystes estiment qu’avec ces consultations et l’ampleur qu’elles ont eu, avec notamment la participation des leaders de la coalition LAMUKA (la plus grande plate-forme politique de l’opposition); Tshisekedi arrive enfin au moment favorable pour concrétiser le souci qui l’anime pour le peuple congolais.
Débutées depuis le 02 novembre dernier, les résultats de ces consultations sont attendus avec impatience par l’ensemble du peuple congolais qui, fatigué d’assister à des querelles continuelles entre les deux partenaires politiques au pouvoir, aspire au changement issu de ces échanges.
La population congolaise sera-t-elle satisfaite ? Sera-t-elle déçue ? Ou tout simplement constatera-t-elle ce à quoi elle est déjà habituée (dialogues en dialogues, consultations en consultations, accords en accords, …sans la moindre amélioration de ses conditions de vie)…A suivre !
Emmanuel BARHEBWA