RDC : Retrait du parc de Salonga de la liste des patrimoines en péril, quel avantage pour la population?

Le secteur environnemental Congolais a accueilli une bonne nouvelle… Elle est consécutive au retrait de l’un de ses patrimoines naturels, de la liste des écosystèmes en péril par l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture, UNESCO.

En effet, en date du lundi 19 Juillet 2021, l’UNESCO a retiré le parc national de la Salonga, de la liste du patrimoine mondial en péril, une délibération qui résulte des efforts entrepris par la RDC dans la sauvegarde de la nature notamment.

Où situer le parc de la Salonga ?

Un des plus impressionnants espaces protégés de la RDC de part sa richesse en terme de biodiversité, le parc national de la Salonga est à localiser en plein centre du bassin central du Congo. 

Ses spécificités, qui sont-ce?

Le parc national de la Salonga renferme le Bonobo, le Paon Congolais, l’Eléphant de forêt et le Crocodile africain à museau étroit ou faux gavial d’Afrique. Mais hélas ! Ces espèces figurent sur la liste des individus menacés.

Uniquement accessible par voie hydrique, le parc de la Salonga est aux côtés de plusieurs autres espaces protégés du pays, un des gros sequestreurs du CO2 au niveau planétaire… Il est donc sans nul doute, composante du poumon forestier d’Afrique.

faune du P.N.de Salonga

Patrimoine de l’UNESCO mais proie des destructeurs?

Enrôlé sur la liste des patrimoines mondiaux de l’UNESCO aux années 1984, cela n’a pas empêché le parc national de la Salonga de se laisser envahir par des braconniens, encore moins des convoitises d’exploitation pétrolière… C’est cette menace biface (braconnage d’un côté et exploitation pétrolière de l’autre), qui conduisire l’UNESCO à enrôler cette aire protégée sur la liste mondiale des patrimoines en danger, les années 1999. 

Il faut poursuivre à dire que, le braconnage enregistré dans cette aire protégée durant une période donnée, a sensiblement affecté les effectifs des penchydermes (éléphants) dans cette réserve, jusqu’à entraîner leur chute spectaculaire… En même temps, au soir de son mendat à la tête du pays, Joseph Kabila KABANGE alors Président de la RDC, a signé un décret qui autorisait une exploitation pétrolière dans ce parc, par une firme Sud-africaine DIG Oil. Cet accord qui prévoyait le partage des retombées de l’exploitation pétrolière entre cette firme et la RDC, (selon l’agence de presse Bloomberg), n’a fait que motiver la décision de l’UNESCO (celle de l’enrôler sur la liste des patrimoines en péril).

Avec plus ou moins 36 milles kilomètres carrés de superficie, le parc national de la Salonga << naissait >> aux années1970.

De la lutte contre le braconnage au retrait des patrimoines en risque,… un combat à ne pas négliger…

Lors d’une conférence digitale tenue du 16 au 19 juillet 2021, le comité du patrimoine mondial est revenu sur les grandes motivations du retrait de la Salonga, de la liste des patrimoines en péril.  Oui, c’est suite aux améliorations constatées au niveau même à de la onservation dudit parc. Pour ne pas en faire allusion, « Ces dernières années, un travail important a été accompli en matière de lutte contre le braconnage », a souligné l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture, UNESCO.

L’UNESCO note tout de même, une stabilisation des populations de Bonobos dans le parc, ainsi que le rétablissement des populations des penchydermes, qui se refait quand même, quoi que pas très vite. « La gestion de la Salonga a été vraiment améliorée. Par ses actions dans le parc, l’Institut congolais pour la conservation de la nature, ICCN en collaboration avec plusieurs Organisations qui y interviennent avec l’aide de certains bailleurs de fonds également, a produit des avancées »… a laissé entendre, le Directeur de l’Observatoire satellitaire des forêts d’Afrique centrale, Monsieur Landing Mané.

Dans la séquestration du carbone, n’écartez pas Salonga!

Des études, plusieurs d’ailleurs, ont démontré la place du parc de la Salonga dans la régulation du climat. En fait, la Salonga, c’est aussi la zone dite tourbière, qui encercle du gaz carbonique emprisonné depuis des centaines de milliers d’années, l’empêchant de se propager et constituer un danger pour les citoyens. Les scientifiques et les environnementalistes surtout, voient en cela, un atout non à mariginaliser, dans la lutte contre les perturbations climatiques. La protection de ces forêts, permet de réguler le climat mondial, et par dessus tout, aider à la protection de l’humanité,… Laisse entendre Landing Mané.

Avec 30 milliards de tonnes de carbone stockés par la Salonga, ne vous en doutez pas!…

145 milles Kilomètres carrés, soit une superficie plus vaste que la République d’Angleterre, sont couverts par des tourbières, (zones humides qui accueillent une grande biodiversité, du bassin du Congo et surtout de la Salonga). Les recherches faites par l’organisation pro-environnementale Greenpeace, ont mis en clair que ces tourbières stockent environ trente milliards de tonnes de carbone.

Ainsi, la gestion rationnelle de la tourbière en vue de la quantification de sa capacité d’absorption de carbone, devrait faire l’une des préoccupations majeures du gouvernement Congolais, pas seulement pour le simple plaisir, mais surtout pour chercher à capitaliser cet acquis au profit de l’économie du pays, via le programme mondial du <<crédit carbone>>.

La RDC, pays-poumon de la planète de part ses réserves tant forestières qu’hydriques, bénéficie encore très moins de son patrimoine naturel. Pourtant, il est impossible aujourd’hui, de parler << environnement mondial>>, sans faire allusion à ce pays.

Entre menace de déforestation et d’exploitation minière et pétrolière, entre dérèglementation forestière et politique environnementale opaque au pays,… la RDC voit ses forêts se fondre sans en bénéficier le moins, sans non plus mesurer les retombées surtout néfastes que cela représente pour le pays lui-même et la planète en général.

John TSONGO THAVUGHA, Goma-RDC