Au total quatre thèmes ont été débattus au cours de cette première tribune d’expression populaire entre Gouvernants et gouvernés, ténue à Goma ce vendredi 14 janvier 2022 dans le cadre du projet Tufaulu Pamoja/Nord-Kivu,exécuté par la maison des jeunes/Goma.
Il s’agit de: « Paix, Sécurité et cohésion nationale », « Bonne gouvernance », « Engagement citoyen et politique », « Entrepreneuriat des jeunes et Développement durable ».
L’activité avait pour objectif, d’après Nelson Mantama, coordinateur provincial du projet Tufaulu Pamoja au Nord-Kivu, de rapprocher autour d’une table de dialogue les gouvernants et les gouvernés, pour un changement émanant des actions participatives.
« Une bonne gouvernance cela signifie aussi la consultation de la population par ses élus, la prise en comptes des préoccupations des gouvernés par ses gouvernants » a-t-expliqué , indiquant que les thèmes choisis ont été inspirés de la feuille de route nationale de la jeunesse qui, d’après le comité organisateur, soulève les préoccupations majeures de la population et les responsabilités des gouvernants.
Séance tenante, les participants ont évoqué plusieurs questions qui rongent la vie des citoyens actuellement et ont reçu des réactions explicatives des autorités, qui ont insisté sur les responsabilités des uns et des autres face aux problèmes qui gangrènent notre société.
Parmi les questions principales adressée aux gouvernants par les jeunes (les gouvernés) , l’on a noté par exemple sur le plan sécuritaire, la recrudescence des cas de kidnapping, de tueries, des tracasseries policières, des mesures critiquées des autorités de l’Etat de siège, des relâchements des criminels conduits aux instances judiciaires par la population, etc. Sur le plan de l’entrepreneuriat et sur le plan social, il a été soulevé par exemple, l’étouffement des entreprises locales par des nombreuses taxes, le manque des moyens pour se lancer dans le business, la carence en eau potable dans la ville de Goma malgré la présence du lac Kivu à sa limite sud,… pour ne citer que ces questions.
En réaction, le représentant du bourgoumestre de la commune de Karisimbi (en ville de Goma) , une des autorités présentes à ces assises, a indiqué que les autorités travaillent sans relâche pour assurer la sécurité des populations, expliquant les dispositions que les autorités communales et urbaines mettent en place pour lutter contre la criminalité et l’insécurité grandissante dans leur juridiction.
Pour lui, les causes majeures du taux élevé de la criminalité en commune de Karisimbi que celle de Goma, sont entre autre le fait qu’elle accueille le plus des déplacés de guerre fuyant les zones en conflits et qu’elle regorge plusieurs militaires sans fonctions.
La sécurité étant une affaire de tous, pour remédier à ce problème, a-t-il démontré, les autorités ont mis en place le système des cadres de base (« Nyumba kumi ») et les comité des jeunes dans chaque quartier supervisés par les comités communaux des jeunes, avec comme rôle d’alerter sur un quelconque cas suspect, afin de déployer les forces de sécurité.
« La chaîne de transmission des informations est bien structurée pour la sécurisation de la ville. Il ne suffit que chacun prenne ses responsabilités pour que les choses s’améliorent » a souligné le représentant du bourgmestre.
À la question sur le mecomportements de certains agents de police, celui-ci, appuyé par d’autres autorités présentés à ces assises ; a réitéré l’appel des dirigeants aux « jeunes intellectuels » de s’enroler massivement dans l’armée afin de corriger les erreurs de certains inciviques au sein de la police, et qui continuent à ternir l’image des forces de sécurité du pays.
La matière à débattre se présentant vaste et intéressante, d’autres questions ont été renvoyées pour la prochaine tribune d’expression populaire, sur decisions des organisateurs, faute de temps.
La séance a été clôturée par l’honorable Adèle Bazizane, rapporteure de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, avec comme principale recommandation des participants, la présence des autorités de l’État de siège dans la prochaine tribune d’expression populaire.
Lancé il y a deux ans, le projet Tufaulu Pamoja (réussir ensemble) mène plusieurs actions à travers la RDC dans l’objectif de répondre à la problématique de la faible représentation des jeunes et femmes dans des instances de prise de décisions à tous les niveaux du pays. Au Nord-Kivu, il est exécuté par la Maison des jeunes/Goma.
Emmanuel BARHEBWA