Invité parmi les panélistes à la première édition de « Expo Vert », cette activité ayant réuni à Goma samedi 17 septembre dernier différents acteurs environnementalistes autour des questions liées à l’environnement, le Journaliste environnementaliste John TSONGO, a focalisé son intervention sur un sujet d’actualité axé sur « l’impact de la non exploitation du gaz méthane du Lac-Kivu sur les écosystèmes forestiers du Nord-Kivu ».
Membre de la plateforme Africa 21, regroupant un réseau des journalistes Africains amis de l’environnement ; John TSONGO a séquencé son speach sur quatre points : d’abord, la présentation du Lac-Kivu et son potentiel gazier, les statistiques des forêts perdues suite à la carbonisation, ensuite, le potentiel énergétique électrique du Lac-Kivu et enfin les évidences qui font que la braise prenne le dessus sur le gaz et l’électricité dans les cuisines Nord-Kivuciennes.
Le panéliste a plutôt déploré qu’en dépit des multiples lancements des projets de dégazage du Lac-Kivu, le congrès n’est toujours jamais arrivé.
Pourtant, se désole-t-il, le Lac-Kivu à lui seul et son contenu, << constitue une ressource précieuse et vitale pour les forêts de la province et de la RDC, qui croupissent déjà dans une menace permanente de déboisement abusif…>>.
John TSONGO a dit se souvenir que vers 2014, la RDC ait tenté de lancer l’exploitation du gaz méthane du Lac-Kivu partant du golf de Kabuno, mais qu’aucune suite rassurante ne soit toujours jusqu’ici palpable.
En dépit de la signature entre les gouvernements Congolais et Rwandais des accords d’exploitation conjointe du gaz à 2018, la RDC n’a toujours jamais rendu concret son vœu, alors que côté Rwanda, l’exploitation est déjà effective depuis février 2019, exploitation faite justement en partenariat avec la société Gasmeth Energy, en coalition avec des hommes d’affaires Américains Nigérians et Rwandais.
<< Les périodes post éruption volcanique du samedi 22 mai 2021 derniers, sont venus raviver les espoirs de la population vis-à-vis du lancement effectif du projet d’exploitation de ce gaz, mais aujourd’hui, personne ne connait ce qui évolue là dessus…>>, A également ajouté ce Journaliste.
Entre-temps, les populations faute du manque d’énergie électrique, continuent d’exercer une pression sur les écosystèmes forestiers du Nord-Kivu. Le panéliste dit avoir mené une étude en 2020, qui a démontré que la ville de Goma en elle-seule, consommait chaque semaine, 28 tonnes de braise, soit l’équivalent d’un hectare de bois perdu au quotidien.
<< Dans cette optique de perte des forêts, la RDC va se débarrasser d’entre 12 et 13 millions de ses forêts d’ici 2030, si le rythme actuel de déforestation se maintient. C’est une évidence que nous avons démontrée dans l’un de nos articles publiés sur radiomoto.net en fin 2021, en référence aux données du ministère Congolais de l’environnement, rendus publiques en 2010…>>.
Pourtant, poursuit-il, << ce lac que nous voyons à nos côtes, est en mesure de nous fournir plus ou moins 500 MW d’électricité et 15 311 000 000 000 ) Quinze millions trois cents onze milles milliards de Kg de gaz butane utilisable dans nos cuisines…>>. Ce qui, selon lui, permettrait une migration automatique de la population, de l’usage de l’énergie fossile destructrice des écosystèmes, vers l’énergie renouvelable, recommandée pour endiguer le réchauffement climatique en vogue sur toute la planète.
Dans son exposé, John TSONGO est en fin, revenu sur des calculs simples, qui continuent d’expliquer la pression démographique sur les écosystèmes forestiers du Nord-Kivu. << Aujourd’hui, 10 KW d’électricité coûtent 5 USD, un réchaud électrique coûte entre 20 et 50 USD;
Un réchaud à gaz coûte entre 50 et 160 dollars Américains, alors qu’une bouteille de gaz butane de 12 kg revient à 22 USD.
Un sac de la braise, coûte entre 20 et 30 USD. Un tas de la braise coûte entre 200 et 1000 FC; alors qu’un braséro coûte entre 1 et 10 USD… Voyez vous-même : entre le gaz, l’électricité et la braise, c’est la braise qui est très moins chère.
Et automatiquement, la tendance va vers l’usage du bois, car tout ce qui est bois ou y relatif d’après notre analyse, est moins cher et facilement accessible…>>. A-t-il démontré.
Il a conclu à dire que face à cette réalité, l’Etat Congolais devrait encore redoubler plus d’efforts en mettant en place un tarif préférentiel pro-pauvre, qui puisse permettre à une grande majorité d’accéder à l’électricité pour sauvegarder ses forêts.
S’agissant des potentialités du Lac-Kivu, John TSONGO pense que l’Etat devrait intégrer dans son plan d’exploitation, l’implantation d’une usine de fabrication des bouteilles en gaz, en vue de permettre à tout le monde grâce à un tarif adapté aux revenus du citoyen ordinaire, d’y accéder sans trop de difficultés.
Avec un taux d’accès à l’électricité inférieur ou égal à 10 %, la RDC a encore du pain sur la planche, pour satisfaire la demande de sa population et alimenter des industries agroalimentaires.
Pour rappel la ville de Goma (province du Nord-Kivu en RDC) a accueilli samedi 17 Septembre 2022, sa toute première édition environnementale dénommée « Expo vert ». L’objectif était, selon Glody TAMBWE coordonnateur de la commission de son organisation, de sensibiliser les différents acteurs à s’approprier les questions liées aux enjeux environnementaux, s’approprier la lutte contre la pollution, en vue d’obtenir d’ici 2030, une ville de Goma « Zéro déchet ».
Au cours de cette activité qui a vécu dans les enceintes du stade paralympique en plein cœur de la ville, plusieurs thèmes ayant trait au réchauffement climatique, le plantage d’arbres, les enjeux de l’exploitation du pétrole dans le parc national des Virunga… ont été décortiqués.
La rédaction