Affrontements à Rutshuru: Pour Kinshasa, le Rwanda a avoué que c’est bien lui qui opère derrière le M23

Le Communiqué du Gouvernement Rwandais relatif à la contre-offensive lancée par les Forces armées de la République Démocratique du Congo contre les rebelles du M23 n’a pas trainé à trouver réponse du Gouvernement Congolais.

Dans un communiqué rendu public ce mardi 25 octobre 2022,  le Gouvernement Congolais, à travers son porte-parole le ministre Patrick Muyaya, a réagi au Communiqué de Kigali ayant qualifié de provocation l’action militaire lancée par la RDC contre les rebelles du M23.

Pour Kinshasa, ce Communiqué constitue un nouvel aveu du soutien des rébelles par le Rwanda.

« La teneur de ce Communiqué révèle un nouvel aveu clair et irréfutable que c’est le Rwanda qui opère derrière le M23. Car comment comprendre qu’un Gouvernement étranger prenne la défense d’un groupe armé, de surcroît terroriste, dans un autre État ?... » lit-on dans ce Communiqué.

Cette attitude du président Rwandais, ajoute le Gouvernement Congolais, démontre à suffisance sa stratégie d’ingerance permanente dans les affaires internes de la RDC pour maintenir un climat de terreur dans cette partie du pays et ainsi continuer l’oeuvre des pillages mondialement reconnue.

Au sujet de la violation des accords lui imputée par le Communiqué de Kigali, le Gouvernement Congolais accuse à son tour le Rwanda de non-respect de ses engagements dans les processus de Paix à Nairobi, à Luanda et à New York autour du président français, Emmanuel Macron.

Kinshasa rejette également les accusations du Rwanda au sujet de l’incitation publique à la haine ethnique.

« Le Gouvernement de la RDC tient à rappeler qu’Il n’existe aucune Incitation à la haine sur base de l’appartenance ethnique. Le discours dangereux que propage le Rwanda vise à semer la division au sein de nos populations » poursuit le Communiqué de Kinshasa.

Tout en réaffirmant son engagement dans les différents processus de Paix, conclut le Communiqué du Gouvernement Congolais, la République Démocratique du Congo reste déterminé à mettre fin aux activités criminelles et terroristes du M23 soutenu par le Rwanda et à défendre son intégrité territoriale ainsi que sa souveraineté nationale.

Emmanuel Barhebwa

Collège Tour: l’histoire et les valeurs communes des populations des Grands Lacs

Les étudiants, les artistes, bloggueurs et journalistes de Goma en RDC et du Rwanda ont été réunis ce vendredi 21 octobre 2022 par l’ONG Benevolencia dans une conférence-debat autour de « l’histoire des valeurs communes des populations de la Sous-région des Grands lacs ».

Dénommée « Collège-tour Régional », l’activité s’est tenue à Rubavu pour les participants du côté du Rwanda et à Goma pour ceux de la RDC, interagissant par vidéo-conférence.

Avec comme orateurs des historiens de deux pays, les interventions du jour se sont focalisées d’une part sur « les migrations bantous » pour expliquer l’origine commune des populations de la région des Grands lacs; et d’autres part sur « les valeurs communes de ces populations sur le plan culturel, social, économique, etc. » pour expliquer comment ces populations ont vécu ensemble avant leur séparation par les frontières coloniales.

Il s’agit d’après Nielsen Witanene, chef de Bureau de Benevolencia/RDC; d’une manière de banir la méfiance qui a tendance à se créer entre les habitants de ces pays.

« Nous avons voulu réunir ces jeunes autour de cette question sur l’histoire, dans le but de leur faire comprendre que nous venons tous d’une même origine d’un même père et d’une même mère…Notre grand soucis c’est d’amener les peuples de la région de Grands lacs dans le vivre ensemble, de briser ces méfiances qui nous dominent tous, qui nous font voir que c’est l’autre qui est à la base de notre souffrance… «  a-t-il déclaré.

Les participants à cette activité ont loué l’initiative promettant s’engager désormais dans les actions cohabitation pacifique et dans la lutte contre les discours de haine.

Pour Yannick Bauma, étudiant à l’université de Goma,un des participants, la méconnaissance de cette version de l’histoire africaine pourrait être considérée comme facteur de divisions entre communautés.

« C’est dommage que cette version de l’histoire, on ne nous la transmet pas très souvent. Je crois que c’est ce qui est à la base des conflits récurrents dans notre région. Puisque si les gens maîtrisaient bien cette histoire, s’ils arrivaient à comprendre qu’on vient des ancêtres communs; je crois qu’on ne pourrait pas se voir comme des ennemis mais plutôt comme des frères. Je loue vraiment les organisateurs de cette conférence et je les exhorte à multiplier pareilles séances pour que plus de monde prenne conscience qu’on est des frères et qu’on doit bien cohabiter avec nos voisins ».

Des activités similaires sont prévues dans les prochains jours, assurent les organisateurs, pour renforcer la cohabitation pacifique entre les peuples de toute la sous région des Grands lacs, et de l’Afrique en Général.

Emmanuel Barhebwa

Massacres des civils à Nyamaboko: Les députés de Masisi haussent le ton et réclament justice

Les députés nationaux élus de la circonscription de Masisi, condamnent fermement la reprise des affrontements et massacres contre les populations civiles dans le groupement Nyamaboko 1er, secteur Osso/ Banyungu, Territoire de Masisi, en province du Nord-Kivu.

Leur indignation est conténue dans une déclaration rendue publique ce mardi 25 octobre, dont une copie est parvenue a KivuNyota, quelques jours après les massacres perpétrés dans plusieurs villages du groupement Nyamaboko premier ayant coûté la vie à plusieurs habitants du milieu.

« Nous, députés nationaux élus de Masisi avons appris avec consternation la reprise des affrontements et les massacres des populations civiles dans le territoire de Masisi, spécialement dans le secteur Osso/Banyungu à Nyamaboko. Nous condamnons ses attaques contre les civiles et demandons à la justice militaire à ouvrir une enquête sérieuse pour identifier, arrêter, juger et sanctionner les auteurs des crimes contre l’humanité » lit-on dans le communiqué.

Au total, déclarent-ils, 42 personnes des différentes communautés ont perdu la vie depuis le redémarrage des attaques entre groupes armés NDC-R, NYATURA, APCLS respectivement dans les villages Ngululu, Nderembyi, Mulemba.

Face à cette situation les parlementaires de Masisi compatissent avec les familles de victimes.

« Nous présentons nos condoléances les plus attristées aux familles victimes et appelons nos populations au calme et à oeuvrer pour la cohésion sociale, gage du développement socio-economique. Les années sombres des conflits ethniques ne doivent pas nous attraper ».

Rappelons que les atrocités entre groupes armés se multiplient ce dernier temps dans plusieurs coins et recoins de Masisi causant ainsi la paralysie des activités socio-éducatives et champêtres dans plusieurs villages et localités de la région.

David Ushindi depuis Masisi centre

Recrutement au sein des FARDC: À Masisi le parlement des jeunes intensifie la sensibilisation

Dans une exclusivité accordée à Kivu Nyota ce mardi 25 octobre 2022, le parlement territorial des jeunes à Masisi déclare intensifier a mobilisation des jeunes pour un enrôlement massif aux seins des Forces armées de la République Démocratique du Congo.

La structure explique la dévotion de cette sensibilisation par l’appel du commandant suprême des forces armées et de la police nationale, Félix-Antoine Tshisekedi, celui de recruter les jeunes au sein des FARDC avec objectif de défendre la patrie.

 » Nous continuons à exciter la conscience des nos jeunes à l’appropriation de l’initiative du chef, du fait que notre pays est menacé. Les jeunes forts doivent sauver la nation » martèle HANGI ALFANI Ruffin président du parlement des jeunes.

Le bureau du parlement des jeunes, assure-t-il, a mis sur pied une grande campagne de sensibilisation dans toutes les entités du Territoire; ce qui augmente l’engouement observé aux sites de recrutement.

« Avec ce recrutement nous croyons que l’adhésion des jeunes aux groupes armés, sera affaiblie car ils attendaient avec soif cette initiative légale » poursuit Ruphin Hangi.

Lors de l’entretien hors micro avec les animateurs de la cellule d’information, sélection et orientation au sein de ce programme ; il nous a été révélé que le processus se porte en parfaite santé et la cible répond progressivement.

Le lieutenant colonel BIENDA KABATSI Innocent affirme que la structure n’est pas temporaire mais plutôt permanente. Il réitère son appel aux jeunes qui sont dans les critères à s’approprier cette initiative.

Nous rappelons ici que, les critères pour accéder à l’inscription durant ce recrutement sont: être volontaire, de la nationalité congolaise, célibataire et sans enfant, étudier jusqu’au huit(8ème) poste primaire et en fin, nuire d’une bonne moralité.

David Ushindi à Masisi centre

RDC-Rwanda: Kigali ne digère pas l’offensive des FARDC contre le M23

Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 repris dernièrement à Rutshuru au Nord-Kivu, n’ont pas trainé à faire réagir le Gouvernement Rwandais.

Dans un communiqué rendu public ce lundi 24 octobre 2022, Kigali voit de mauvais oeil l’action de l’armée congolaise, la qualifiant d’une provocation.

« L’intensification des nouvelles attaques par les FARDC contre le M23, un groupe armé congolais, est en violation des mécanismes de sécurité régionaux convenus, y compris les processus de Nairobi et de Luanda. L’incitation publique continue sur la base de l’appartenance ethnique, l’utilisation d’armes lourdes, le ciblage de la zone frontalière du Rwanda et les accusations sans fondement contre le Rwanda sont inacceptables » écrit le Gouvernement Rwandais.

Un message largement critiqué par plusieurs congolais qui ne comprennent pas comment un pays qui a toujours nié son soutien aux rebelles, peut formuler une telle réaction quand ces derniers sont combattus.
D’aucuns interprètent ce Communiqué comme une défense ouverte de ce mouvement rebelle par le Rwanda.

La réponse de Kinshasa sur la question, pourrait intervenir dans les prochaines heures, apprend-t-on des sources proches du porte-parole du Gouvernement Congolais.

Emmanuel Barhebwa