Pape François: « Nous regardons avec horreur les événements qui continuent à ensanglanter la RDC »

Au cours de l’audience générale du mercredi 26 octobre, le Pape François a dénoncé l’incursion armée à Maboya, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le Saint-Père prie pour les victimes, au moins 7 personnes, dont une religieuse médecin, ainsi que pour cette région ensanglantée par l’insécurité.

Vers la fin de l’audience générale de ce mercredi, place Saint-Pierre, le Pape François a évoqué la mémoire des victimes, tombées lors d’une incursion des présumés ADF-Nalu dans la nuit du 19 au 20 octobre à Maboya, une localité de la partie orientale de la République démocratique du Congo. Parmi elles se trouvait la sœur Marie Sylvie Kavuke Vakatsuraki, membre de la congrégation des Petites Sœurs de la Présentation de Notre Dame au Temple de Beni Butembo, dont le corps a été retrouvé calciné au centre de santé de Maboya.

«Je déplore vivement l’agression inacceptable qui s’est déroulée ces derniers jours à Maboya, dans la province du Nord-Kivu, où des personnes sans défense ont été tuées, dont une religieuse travaillant dans le domaine de la santé», a déclaré François

Une région ensanglantée

«Nous regardons avec horreur les événements qui continuent à ensanglanter la République démocratique du Congo», a tenu à faire savoir l’évêque de Rome. En priant pour les victimes de Maboya et leurs familles, le Pape a également porté dans sa prière «la communauté chrétienne et les habitants de cette région, épuisés par la violence depuis trop longtemps».

C’est notamment mû par sa proximité spirituelle pour cette région ensanglantée que le Pontife avait décidé d’y effectuer un pèlerinage de paix et de réconciliation. «Je pense à la République Démocratique du Congo, à l’exploitation, à la violence et à l’insécurité qu’elle endure, particulièrement dans l’Est du pays, où les affrontements armés se poursuivent, causant des souffrances innombrables et dramatiques, exacerbées par l’indifférence et la complaisance de beaucoup», avait-il déclaré quelques mois plus tôt en s’adressant à la population du Congo dans un message vidéo.

Appel à la solidarité et à la résistance

Dans l’annonce officielle de la tragédie, Mgr Melchisedech Sikuli, évêque de Butembo-Beni, avait exprimé sa consternation face à cette attaque armée «qui a ciblé le centre de santé de référence de Maboya, une formation sanitaire du bureau diocésain de œuvres médicales». Il avait également déploré les pertes en vies humaines, notamment le meurtre de Sœur Sylvie Kavuke, médecin «décédée au service de ses frères et sœurs».

Lors des funérailles de la religieuse, samedi 22 octobre, l’ordinaire a appelé l’Église et la communauté locale à la solidarité et à la résistance. «Que tout le monde se lève comme un seul homme pour dire: ‘‘non, nous condamnons ces actes’’», a-t-il déclaré. Mgr Sikuli a invité la population de Beni-Butembo à rester forte et unie face à ces épruves qui durent des décennies. «Ce qui nous attire peut-être la colère de ces malfaiteurs, c’est de voir que nous sommes capables de résister à toutes ces situations par lesquelles ils veulent nous intimider», a-t-il confié au micro de la radio diocésaine.

Texte:Vaticannews, titre: KivuNyota