Où est le devoir de mémoire si l’histoire souffre d’Alzheimer ?
Ce punchline , que nous tirons d’une des chansons à la saveur révolutionnaire de Youssoupha, me rappelle que rien n’est fait depuis bientôt une décennie.
2 Janvier 2014
L’ascenseur émotionnel fut immense quand Goma et le Nord-Kivu, apprend, au réveil de la plus belle « Bonne année » du 21e siècle, la disparition de celui qui, quelques semaines auparavant, venait de bouter dehors le M23. Rien ne pouvait contenir la soudaine sideration des Gomatraciens et Nord-Kivuciens qui ont vu le ciel passé du bleu paradisiaque au noir infernal.
MAMADOU MUSTAPHA NDALA s’en est allé. Oui, le Colonel qui s’était érigé en chouchou et en icône de tout un peuple était mort. Pire encore, au moment où il venait de donner aux populations de cette province longtemps meurtie les périodes de festivités les plus sereines de l’histoire.
Les mains sur les têtes, les visages décorés des larmes, la consternation était visible chez les Gomatraciens qui voyaient les exploits de leur héros se resumer en un simple feu de paille. Maudite soit cette date du 2 Janvier 2014.
Mais, Qu’avons-nous fait de cette branche de l’histoire? Quel héritage retenons-nous de l’héroïsme de Mamadou Ndala?
Chers compatriotes, saviez-vous que le récit de nos héros aux futures générations reste la principale voie d’i’nculcation patriotique ? Les jeunes s’inspirent de leurs héros, ils les admirent et suivent leurs traces par un lien d’entraînement quasiment naturel. Mais pour ça, il faut qu’ils en soient d’abord informés.
Saviez-vous que les cours d’histoire que reçoivent nos jeunes leur parlent plus des exploits de Napoléon Bonaparte, Voltaire, Général De Gaule que ceux de Mamadou Ndala, Général Bauma, Mbuza Mabe? Saviez-vous que nos jeunes vénèrent plus Lionnel Messi, Cristiano Ronaldo, Barack Obama, Black Panther plutôt que nos héros congolais que nous avons malheureusement décidé d’enfuir dans les faits divers de nos récits ?
Une nation c’est son histoire, sa memoire et ses héros. MAMADOU MUSTAPHA NDALA ne merite pas d’être jeté dans les oubliettes de la gueule de bois du 2 Janvier. Il merite une place prioritaire dans les premières pages de nos livres d’histoire, autant que tous les pontes que nous célébrons.
Gaethan Kombi, chercheur en Sciences Politiques et administratives