Début de l’année à Goma: Nouveau corps sans vie découvert flottant sur le lac Kivu

D’après Jules Ngeleza, président du conseil communal de la jeunesse de Goma, qui livre la nouvelle ; il s’agit d’un corps sans vie d’un homme découvert dans la matinée de ce mardi 3 janvier 2023, tout nu, flottant sur les eaux du lac Kivu sur avenue Kituku 2, au Quartier Kyeshero, non loin du marché Kituku.

La même source renseigne que l’identité du corps n’est pas encore connu suite son état avancé de putréfaction.

Consterné par cette forme de criminalité qui apparaît en ce début d’année 2023, le Conseil Communal de la jeunesse de Goma, appelle à « la vigilance de chaque citoyen vivant à Goma et exhorte les services de sécurité de tout mettre en oeuvre pour assurer la protection des populations civiles pour leur procurer une année pleine d’espoir et de stabilité ».

C’est le deuxième corps sans vie découverts en commune de Goma en l’espace de 3 jours, s’inquiète Jules Ngeleza, en ce début d’année.

Emmanuel Barhebwa

Mamadou NDALA: une mort, deux sépultures en 9 ans

Colonel des Forces armées de la République démocratique du Congo, devenu célèbre en remportant des victoires éclatantes sur les combattants du M23, Mamadou Ndala Moustapha a totalisé ce lundi 02 janvier 2023, neuf ans, jour pour jour, depuis qu’il est mort, calciné dans sa jeep avec deux de ses gardes du corps; des suites d’une embuscade tendue, selon le gouvernement congolais, par les rebelles Ouganda d’ADF-Nalu à 10 kilomètres de Béni, au Nord-Kivu.

Dans cette tribune que vous propose KivuNyota ce jour, l’auteur est attristé de voir les congolais enterrer cet héros avec ses oeuvres (une mort, deux sépultures), interpellant la conscience, non seulement des dirigeants congolais, mais également des médias, des artistes, des écrivains, des historiens et bien d’autres, sur le devoir de mémoire.

Où est le devoir de mémoire si l’histoire souffre d’Alzheimer ?

Ce punchline , que nous tirons d’une des chansons à la saveur révolutionnaire de Youssoupha, me rappelle que rien n’est fait depuis bientôt une décennie.

2 Janvier 2014

L’ascenseur émotionnel fut immense quand Goma et le Nord-Kivu, apprend, au réveil de la plus belle « Bonne année » du 21e siècle, la disparition de celui qui, quelques semaines auparavant, venait de bouter dehors le M23. Rien ne pouvait contenir la soudaine sideration des Gomatraciens et Nord-Kivuciens qui ont vu le ciel passé du bleu paradisiaque au noir infernal.

MAMADOU MUSTAPHA NDALA s’en est allé. Oui, le Colonel qui s’était érigé en chouchou et en icône de tout un peuple était mort. Pire encore, au moment où il venait de donner aux populations de cette province longtemps meurtie les périodes de festivités les plus sereines de l’histoire.

Les mains sur les têtes, les visages décorés des larmes, la consternation était visible chez les Gomatraciens qui voyaient les exploits de leur héros se resumer en un simple feu de paille. Maudite soit cette date du 2 Janvier 2014.

Mais, Qu’avons-nous fait de cette branche de l’histoire? Quel héritage retenons-nous de l’héroïsme de Mamadou Ndala?

Chers compatriotes, saviez-vous que le récit de nos héros aux futures générations reste la principale voie d’i’nculcation patriotique ? Les jeunes s’inspirent de leurs héros, ils les admirent et suivent leurs traces par un lien d’entraînement quasiment naturel. Mais pour ça, il faut qu’ils en soient d’abord informés.

Saviez-vous que les cours d’histoire que reçoivent nos jeunes leur parlent plus des exploits de Napoléon Bonaparte, Voltaire, Général De Gaule que ceux de Mamadou Ndala, Général Bauma, Mbuza Mabe? Saviez-vous que nos jeunes vénèrent plus Lionnel Messi, Cristiano Ronaldo, Barack Obama, Black Panther plutôt que nos héros congolais que nous avons malheureusement décidé d’enfuir dans les faits divers de nos récits ?

Une nation c’est son histoire, sa memoire et ses héros. MAMADOU MUSTAPHA NDALA ne merite pas d’être jeté dans les oubliettes de la gueule de bois du 2 Janvier. Il merite une place prioritaire dans les premières pages de nos livres d’histoire, autant que tous les pontes que nous célébrons.

Gaethan Kombi, chercheur en Sciences Politiques et Administratives