L’Association Wamama wa Jamaa avec l’appuie financier du « Fond pour les Femmes Congolaises », a convié ce vendredi 23 juin 2023 à Goma, une centaine des femmes, dans l’objectif d’ échanger des expériences autour de leurs droits; reconnus non seulement par la Loi Congolaise, mais aussi par la Résolution 65/189 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
C’était à l’occasion de la journée internationale de femmes veuves , célébrée le 23 juin de chaque année.
Selon maître Generose Wenga, facilitatrice du jour, cette journée est une occasion de sensibiliser les veuves sur les droits qui leur sont garantis, la Loi qui les protège et les conditions juridiques qui déterminent le statut de la veuve.
« Il était question de discuter sur les droits de la veuve, savoir aussi qui est une veuve selon la Loi. Puisqu’il est reconnue veuve, toute femme mariée légalement a l’etat civil, avant que son conjoint ne décède. On a donc insisté sur le mariage civil et les éléments importants qui déterminent le statut de la veuve lors de la mort de son conjoint » a indiqué maître Generose Wenga.
Et d’ajouter : « Nous avons aussi sensibilisé sur la Résolution 65-189, une Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui permet aussi aux veuves de jouir de la plénitude de leurs droits. C’est une Résolution qui bouscule les États membres à mettre en place les mécanismes concrets pour que la veuve puisse bénéficier des avantages autour de son statut. »
Cet événement n’a pas laissé sans mots les femmes qui ont été outillées par cette matière, qu’elles qualifient de très riche.
Kanane Marie-Jeanne est veuve depuis 16 ans et mère de cinq enfants. Elle a saisi cette opportunité pour demander au Gouvernement Congolais d’assister les veuves dans leur état de vulnérabilité.
Aux jeunes filles, elle conseille d’être vigilante, de ne pas s’engager dans une Union conjugale sans le mariage civil qui peut déterminer leur état de veuvage en cas de décès du mari.
Les jeunes filles,insiste-t-elle, doivent maîtriser les droits de la veuve, « parce qu’on ne sait jamais ».
« Aujourd’hui, devenir veuve n’est plus question de l’âge. même les jeunes filles mariées perdent leurs maris tôt, et c’est très dangereux si elles ne connaissent pas toutes ces informations au sujet des droits garantis par la loi pour la protection des veuve ».
S’adressant aux autres veuves, Marie-Jeanne poursuit:
« Elles ne doivent pas se laisser faire. Elles doivent comprendre que quand leur époux n’est plus en vie, elles prennent désormais toutes les responsabilités de la famille. Ce qui fait qu’elles doivent travailler doublement jusqu’à subvenir aux besoins des enfants.
Pour mon cas par exemple, mon mari m’a quitté pendant que mon dernier enfant n’avait que quatre ans. Aujourd’hui cet enfant est devenu un grand garçon, il est actuellement étudiant en L1/LMD. Lui et tous ses frères n’ont pas arrêté d’étudier après la mort de leur papa. Je me suis battue seule, et voilà où on en est aujourd’hui… » témoigne-t-elle.
Bien que reconnus par la Loi Congolaise et renchéris par la Résolution 65-189, les droits des veuves ne sont pas encore respectés, comme il se doit en RDC. Plusieurs femmes plongent dans la vulnérabilité profonde, la calomnie, la discrimination, etc. juste après le décès de leurs époux.
Si certaines le sont par ignorance de leurs droits, ou par naïveté; d’autres sont souvent victimes des mauvais jugements de la part de la Justice. D’où la pertinence de multiplier pareilles activités pour sensibiliser la communauté sur le respect des droits des personnes de cette catégorie sociale.
David USHINDI