Nord-Kivu: l’Armée présente à la délégation de la CIRGL, un rapport satisfaisant des opérations de traques des ADF à Beni

Une délégation des experts militaires de la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs (CIRGL) a été en visite ce jeudi 03 Août 2023 en territoire de Beni, Province du Nord-Kivu pour s’imprégner de la situation sécuritaire dans cette région.

Reçue à Paida par le général des brigades Biagolwa Antoine, commandant ad-interim du secteur opérationnel Sokola I, cette délégation de septs experts de la CIRGL, conduite par le colonel Tanzanien Mukumba….est venue s’informer de la situation sécuritaire dominée par des opérations de traque des terroristes ADF dans le territoire de Beni.

Prenant parole lors des échanges avec cette délégation de la CIRGL, le Général Biagolwa Antoine a présenté le bilan que l’armée loyaliste (FARDC) a pu faire face aux ADF dans une période de quatre mois soit Mars-Juillet 2023.

 » Dans une période de quatre mois soit au mois de Mars au juillet 2023, l’armée loyaliste a neutralisé 229 terroristes (corps vus), 191 ont été capturés et 77 se sont rendus auprès des officiers de FARDC. » A-t-il déclaré.

Celui-ci a poursuivi en signalant que  » l’armée Congolaise a récupéré 177 armes dans les camps de ces terroristes dont y compris une mitrailleuse de 12.7 millimètres et libéré également 251 congolais pris en otage par ces mêmes troubleurs de la paix. »

Étant satisfait de l’évolution de la situation sécuritaire en territoire de Beni, la délégation de la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs (CIRGL), a promis au gouvernement congolais de faire rapport à leur hiérarchie avant de rassurer totalement le soutien de la CIRGL aux opérations militaires qui sont sur terrain.

Florentin Muzungu

Nord-Kivu: Kabale-Katambi, ce site de déplacés, oublié depuis le début de la guerre du M23

Avec ses plus 1700 habitants regroupés dans 340 ménages, ce site situé dans le territoire de Nyiragongo, en groupement Rusayo, n’a reçu aucune assistance, aussi bien de la part du Gouvernement, que de la part des Organisations humanitaires depuis son occupation au mois de février 2023 par les déplacés ayant fouis la guerre du M23.

C’est en tout cas ce qu’ont révélé à KivuNyota mercredi 02 août, quelques déplacés locataires de ce site, ne sachant plus à quel saint se vouer.

D’après Mudahogora Dieudonné-Sano; Président des déplacés cantonnés sur ce site depuis le mois de février 2023, ils n’ont reçu jusqu’ici que des visites d’inspection (sans suite), réalisées par quelques structures de la place.

 » Nous sommes arrivés ici depuis février en provenance pour la plupart, de Masisi et Rutshuru; fouillant la guerre du M23. Nous sommes en train de totaliser environ six mois sur ce site sans avoir reçu aucune assistance. Les autorités et les humanitaires sont passés deux à trois fois ici, mains bredouilles, signifiant qu’ils viennent pour identifier nos besoins. Ils ne sont plus revenus depuis…La vie ici est très compliquée. Nous avons l’impression d’être abandonnés par tous. La souffrance devient de plus en plus atroce. Nous ne savons plus à quoi faire. Voilà pourquoi nous crions à l’aide aujourd’hui… » témoigne-t-il.

Pour survivre, ces déplacés sont obligés, soit de circuler dans les rues de Goma pour demander de l’aide aux personnes de bonne volonté, soit offrir des petits services dans la communauté pour obtenir une rémunération, très souvent, insignifiante par rapport aux besoins.

Nyiramana Sekanyambo Elizabeth (60 ans), vit dans ce camp avec quatre de ses petit-fils, avec qui elle a fui la guerre en provenance du village de Mitumbala en territoire de Masisi. Ce sont les enfants de son défunt fils, nous précise-t-elle, qui sont restés sous son toit après le décès de leur père.

« Ça fait plus de six mois que nous nous sommes installés ici. La vie que nous menons est vraiment inhumaine. Nous n’avons ni nourriture, ni eau, ni vêtements… Pour survivre, il faut passer dans les rues en train de quémander mais aussi travailler pour ceux qui le désirent, afin d’obtenir un peu de sous. Je fais souvent le labour pour des gens; mais puisque je m’épuise vite, faute de l’âge avancé, on me paie aussi moins… » témoigne tristement Elizabeth.

Même situation pour Angela Kibira Honorine, ressortissante de Mwesso qui vit depuis six mois avec ses six orphelins dans ce camps, après le meurtre de son époux durant la période de fuite de Mwesso vers Goma.

« Pour trouver à manger, je descends souvent au marché de Kituku pour transporter les bagages des quelques commerçants. La plupart de fois je reviens avec 1000 francs congolais, après une longue fatigue toute la journée. Et là, je ne sais pas comment répartir cette maudite somme pour nourrir les enfants. Les besoins sont immenses.Nous dormons à même le sol. Nous n’avons pas de structure sanitaire pour ceux qui tombent malades. Pas de toilettes. Nous sommes en train de mourir petit à petit à cet endroit. Nous avons vraiment besoin de l’aide svp…C’est vraiment une souffrance atroce » déclare-t-elle, presque larmes aux yeux.

Rentrer chez eux reste le plus grand souhait, affirment-ils aux autorités et à tous les auteurs de la guerre. « Qu’ils aient pitié de nous ces gens-là. Nous sommes aussi des humains comme les autres. Qu’on nous laisse revenir chez nous pour que nous reprenions nos activités…Nous laisser vivre dans des conditions pareilles c’est nous condamner à mourir à petit feu » concluent-ils.

Depuis le début des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23, il y a plus d’une année maintenant, des milliers de familles vivent actuellement en situation de refuge autour et à l’intérieur de la ville de Goma, dans des conditions de vie extrêmement difficiles. Voilà le cas de tout un site non assisté depuis six mois. Un appel à l’aide est ainsi lancé à toute personne de bonne volonté qui lis cet article.

Pour atteindre le site de Kabale-Katambi pour celui qui emprunte la route Goma-Sake, il faut prendre l’axe en face de l’entrée CCLK. Il est situé non loin de l’école « Académie des patriotes », a indiqué son représentant, qui se laisse joindre aux coordonnées +243999129416 (appel normal).

Emmanuel Barhebwa