A Goma, la manifestation initiée par une secte religieuse, se désignant au nom de « Wazalendu », sous la houlette d’un certain Ephaïm Bisimwa, connaît une forte répression depuis les premières heures de ce mercredi 30 août jusqu’en ce moment.
Interdite la veille par le maire de Goma pour raison » d’ilégitimité de cette organisation », cette manifestation vise, selon son initiateur, de réclamer le départ effectif des casques bleus de la MONUSCO du sol Congolais.
Des manifestants qui ont tenté de se rassembler depuis 4h du matin au niveau de Ndosho où se situe leur église ont été dispersés par les forces de l’ordre déployés sur le lieu, ce qui a débouché à des crépitements de balles dans la zone.
Des morts et des blessés ont été signalés aux cours des altercations entre manifestants et services de sécurité.
À l’hôpital CBCA/Ndosho où ont été acheminés les victimes, des sources médicales ont confirmé avoir réceptionné des corps sans vie et des nombreux blessés.
Sur place, certains blessés sont pris en charge à même le sol, apprend-on, faute du débordement de cette structure sanitaire et des plusieurs autres.
Pendant ce temps à Nyabushongo et à Ndosho où se situe l’Église messianique des Wazalendu et la radio de ce mouvement religieux, un incendie dont l’origine reste méconnue s’est déclaré cet avant-midi causant aussi des dégâts collatéraux au niveau des maisons environnantes.
Au Centre-ville, les activités socio-économique tournent au ralenti. Plusieurs tenanciers des boutiques, alimentations et autres services sociaux, n’ont pas ouvert leurs édifices par peur des représailles.
Des interpellations sont également enregistrées, parmi lesquelles celles des certains journalistes qui essayaient de couvrir l’événement. Nous apprenons la relaxation de ces derniers, il y a peu.
Le major Ndjike Kaiko, porte-parole du Gouverneur militaire, vient de se prononcer tout à l’heure sur ce dossier, soulignant qu’il s’agit d’un groupe des jeunes manipulées, et drogués, achetés par des billets de banque, qui tentent de perturber la quiétude de la ville, au profit de l’ennemi.
Présentant certains d’entre eux interpellés par la police, celui-ci rassure que tous les services de sécurité sont en alerte maximale afin de ramener de l’ordre dans la ville.
Au même moment, le Centre de Transfusion sanguine à Goma alerte sur son incapacité à couvrir le besoin, vu la forte demande dans les structures de santé et appelle, dans l’urgence, au don bénévole du sang.
Dans une vidéo ayant fait le tour des réseaux sociaux mardi, Ephaïm Bisimwa, initiateur de cette marche, confirmait que leur manifestation aura bel et bien lieu mettant en garde les services de sécurité qui tenteront de la réprimer. « Nos ancêtres vont s’occuper d’eux » a-t-il indiqué, révélant que leur marche se veut être pacifique et qu’il se chargera lui-même d’amener à la police les fauteurs de troubles.
Pendant ce temps, un important dispositif sécuritaire est visible au niveau de Nyabushongo et Ndosho, bases du mouvement religieux des Wazalendu, affirment les habitants de ce milieu qui restent enfermés dans leurs maisons, craignant pour leur sécurité.
Jusqu’à ce moment des coups de feu continuent à retentir dans plusieurs coins chauds de la ville.
Emmanuel Barhebwa