Éleve en 8eme année scondaire à l’institut Mikeno à Goma, Apoline Mutsiirwa (14ans) s’est confiée à KivuNyota samedi 07 octobre pour partager son expérience autour des activités commerciales qu’elle mène depuis 2017, concomitamment avec ses études.
Sous son parapluie, derrière une tablette en bois où on peut voir un bassin contenant des frites, l’autre contenant des ndazi (sorte de beignets très consommé à Goma) et l’autre des pop-corns(grains de maïs éclatés à la chaleur); Apoline nous confie qu’elle est assise là chaque après-midi pour vendre ses produits aux passants.
« C’est depuis 2017 que j’ai commencé ces activités commerciales. Au début j’avais commencé avec les frites uniquement mais avec le temps j’ai ajouté d’autres produits. Et je vois que le business marche bien, puisqu’avec ces activités, je parviens à couvrir plusieurs de mes besoins personnels et ceux de ma famille.. » lâche-t-elle.
Mon Capital de démarrage, indique-t-elle, je l’ai reçu de ma mère qui souhaitait m’apprendre à être autonome et à ne pas toujours dependre des parents, surtout que nous ne sommes pas d’une famille aisée sur le plan financier.
Apoline assure que ce travail, bien que pénible et très exigeant, lui a déjà permis de participer au paiement des frais scolaires:
« C’était lorsque j’étais en 5ème primaire. Mes parents étaient en grande difficulté à me payer les frais d’études et j’avais apporté ma part, suite à l’épargne que je faisais en fonction des bénéfices gagnés ».
Elle ajoute qu’à ce jour, ce petit métier l’aide surtout à subvenir à certains de ses besoins notamment l’habillement, le transport, la collation à l’école, et de fois certains besoins familiaux comme l’achat de l’eau, du savon, etc.
Parlant des difficultés rencontrées, celle-ci note surtout le problème d’indisponibilité suite aux études, du fait qu’elle a du mal à travailler avant-midi durant les périodes de cours. Elle évoque dans le même angle, des pertes liées à la détérioration des produits lorsqu’ils trainent d’être achetés ou consommés….
Aux autres enfants ou filles de son âge qui exercent des activités similaires, Apoline Mutsiirwa demande de rester sereins et d’éviter la distraction afin de ne pas tomber dans le piège de se pencher dans le commerce en négligeant les études.
Elle encourage aussi les parents à soutenir leurs enfants qui ont des idées d’entreprendre afin de « les aider à apprendre la vie et à devenir autonome dès le bas âge ».
À Goma, faute du faible revenu des parents, plusieurs enfants et adolescents, à l’instar de Apoline Mutsiirwa, sont contraints de combiner les activités scolaires et commerciales pour subvenir aux besoins familiaux et faire face à la situation socio-économique du pays qui se dégrade du jour au lendemain.
Bénie Ngwasi, Stagiaire (Faculté de SIC à L’UNIGOM)