C’est en marge de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le SIDA que le Gouvernement provincial du Nord-Kivu, le PNMLS, PNLS et d’autres partenaires, ont lancé la campagne de dépistage du VIH et de sensibilisation sur la lutte contre la propagation du SIDA dans les sites des déplacés.
C’est la conseillère du Gouverneur-militaire chargé de la santé, Madame Prisca Luanda, qui a présidé cette cérémonie en présence des responsables provinciaux du Programme National Multisectoriel de la Lutte contre le SIDA (PNMLS), de représentants de ONU-SIDA et plusieurs autres partenaires impliqués dans la lutte contre la propagation du VIH.
Selon la représentante de l’autorité provinciale, le choix de ce site des déplacés pour abriter cette cérémonie s’inscrit dans le cadre d’intégrer le VIH dans l’intervention humanitaire au vu du contexte de guerre dans lequel se trouve actuellement la province du Nord-Kivu ayant occasionné des déplacements des millions des compatriotes.
« Notre province court le risque de faire face à un taux élevé de personnes vivant avec le VIH. À ce titre, mon vœu est de voir la JMS 2023 être novatrice, nous menant vers une bonne collecte des données sur les PVVIH aux fins de l’élaboration des plans opérationnels d’intégration du VIH en situation de crise humanitaire et de documentation afin de mener des plaidoyers auprès des divers partenaires… » a-t-elle déclarée.
L’activité a également été l’occasion de faire les défis liés à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH en province du Nord-Kivu.
C’est dans ce cadre que la parole a été donnée à la représentante provinciale des PVVIH, qui est revenue notamment sur les problèmes de non-fonctionnement du laboratoire de contrôle de PVVIH à Goma, le retrait de plusieurs partenaires, la difficulté de certains d’entre eux à accéder facilement aux soins, l’insuffisance d’intrants, le problème de stigmatisation des PVVIH.
« Beaucoup de PVVIH vivent en clandestinité puisque dans la Communauté il y a encore des gens qui les stigmatisent et les discriminent. Nous aimerions que la Loi soit sévèrement appliquée à ce sujet pour aider les PVVIH à sortir de la clandestinité. Et cela peut limiter la contamination… » a-t-elle insisté.
L’engouement pour le dépistage volontaire
L’activité a été sanctionnée par l’ouverture officielle du centre de dépistage du VIH dans le site de Bulengo, et d’autres maladies sexuellement transmissibles.
Un grand engouement a été observé à l’ouverture de ce centre qui permet désormais à chaque déplacé de connaître son état serologique.
Asifiwe(nom d’emprunt) , la trentaine révolue, se dit heureuse d’avoir fait le dépistage dont le résultat vient de marquer négatif pour le VIH mais positif pour la Syphilis.
« Je viens de découvrir que je suis atteinte de la Syphilis et on vient de me faire des médicaments, des préservatifs et des conseils à suivre pour ne pas m’exposer davantage aux IST. C’est pour moi une joie de découvrir mon état serologique. Ici dans les camps on se rencontre avec plusieurs hommes et on ne sait pas qui peut être infectée ou pas. Aussi nombreuses femmes, avant d’arriver ici, avaient été violées en cours de chemin. Voilà pourquoi c’est important de faire le dépistage pour prendre des précautions autour de sa santé » témoigne Asifiwe.
Les thèmes retenus pour cette 35ème journée mondiale de lutte contre le SIDA sont « Confier le leadership aux communautés » et « Ensemble pour le renforcement du leadership de la communauté pour vaincre le VIH SIDA d’ici 2030 ».
Emmanuel Barhebwa