Peuplé de plus de 10 000 déplacés de guerre, le Site de Rusayo 3, situé en territoire de Nyiragongo, à plus ou moins 15 km de la ville de Goma, réclame assistance auprès des autorités compétentes et des personnes de bonne volonté.
C’est ce qu’a fait savoir au reporter de KivuNyota ce lundi 29 avril 2024 Kati Mbula Gloria, vice-présidente dudit site; après plusieurs semaines sans qu’aucune aide n’arrive à cet endroit.
D’après celle-ci, ces déplacés, venus majoritairement de Shasha,Sake, Karuba et Kiluku fouillant les violents affrontements qui secouent leurs localités respectives dans le Territoire de Masisi; traversent des conditions très difficiles dans ce camps où ils sont logés depuis plus d’une année.
À l’en croire, la famine reste la principale menace de ce camp, aux côtés de plusieurs risques des maladies hydriques en raison de l’absence des toilettes.
« Il y a 233 blocs dans ce site et chaque bloc a 50 ménages .Les gens ont fui sans rien avoir suite à la pression des combats. Il y a des personnes dans ce camp qui passent plusieurs jours sans manger. Pour trouver à manger, les pères et mères responsables des familles vont à la recherche des bois dans la brousse pour vendre. Les femmes partent pour cultiver et des fois elles y rencontrent des personnes de mauvaise volonté qui les menacent. Le manque de latrines reste aussi un grand problème ici et occasionne déjà des cas de choléra. On a déjà enregistré 4 cas de cette maladie ici » a-t-elle témoigné, exhortant les autorités à leur venir en aide dans l’urgence pour ne pas enregistrer des nouveaux décès.
Visiblement épuisés par la souffrance et la précarité de la vie, quelques déplacés interrogés ne souhaitent que le retour dans leurs villages respectifs.
« Nous souffrons énormément ici. Nous ne savons plus supporter cette vie de famine. Et quand nous allons en brousse pour chercher du bois ou de la nourriture, de fois nous sommes violées par des bandits.vraiment c’est désagréable.Que la paix soit rétablie dans nos zones pour que nous regagnions chez nous. C’est tout ce que nous souhaitons » a déclaré Bora Ringa Ringa, femme déplacée du site de Rusayo3.
À l’autre d’ajouter « Je m’appelle Amisi Ndondo, J’ai fui en provenance du groupement Kamuronza localité Kingi. La vie est devenue très déplorable ici. Nous sommes épuisés. Nous voulons rentrer chez nous. Que le gouvernement fasse tout pour récupérer tous nos villages afin de faciliter notre retour ».
Au moment de la rédaction de cet article, un autre cris de détresse est lancé par les autres déplacés de guerre venus de Kibirizi,Kishishe Mutanda, etc dans le Territoire de Rutshuru et qui ont pris refuge à kanyabayonga dans le sud du Territoire de Lubero. Ils supplient les humanitaires de ne pas les oublier lors des différentes assistances envisagées.
Lee Sadiki Kajibwami