Goma: Un cas de justice populaire crée une polémique à Himbi, après la découverte de l’identité de la victime

Le cas de justice populaire enregistré vers 4h du matin de ce dimanche 09 juin 2024 dans le quartier Himbi en commune de Goma, non loin de l’Église Antiokia; suscite à ce jour une vaste polémique dans cette entité après la découverte de l’identité du présumé voleur, brûlé vif par quelques jeunes du quartier.

La victime est un autre jeune du même quartier, ont regretté plusieurs habitants de cette zone,déplorant le fait qu’elle puisse être exécutée par des gens qui le connaissent.

En effet, selon les témoignages recueillis ; le feu Giresse, puisque c’est de lui qu’il s’agit; avait été aperçu portant un lot d’assiettes durant les premières heures de la matinée du dimanche, par des jeunes ayant passé nuit dans un lieu de deuil. L’ayant soupçonné d’avoir volé ces objets, plusieurs jeunes l’ont suivi, criant avoir attrapé un voleur. Ces alertes ont réveillé d’autres jeunes qui se sont, par la suite, roués autour de Giresse pour le tabasser à mort jusqu’à décider de mettre du feu sur lui.

La police est arrivée quelques instants après, pour disperser la foule et au finish, elle n’a fait que récupéré la dépouille déjà calcinée.

La justice populaire doit cesser!

Comme à chaque fois qu’un cas de justice populaire est enregistré dans la ville (puisqu’il y en a régulièrement) ; des voix ne cessent d’être levées pour décourager ces genres de la pratiques.

« Quand la population décide de se rendre justice, le risque est très élevé d’exécuter à tort des personnes innocentes. Puisque tous ceux qui sont accusés ne sont pas forcément des coupables. Quand on attrape un voleur ou un bandit, il est toujours conseillé de l’amener auprès des instances judiciaires pour établir sa culpabilité. Tant qu’il n’est pas encore passé à la barre, l’accusé jouit de ce qu’on appelle la présomption d’innocence. Quand on se rend justice, on s’expose soi-même à de lourdes peines… » souligne L’Ir James Calvin Barehebwa, un leader communautaire du coin.

La population doit comprendre,insiste-t-il, que les instances judiciaires restent les seuls organes habilités à condamner les hors-la-loi, « personne n’a le droit d’ôter la vie d’un être humain ».

La Justice appelée à redorer son image

Si les cas des justices populaires persistent dans cette région, argumentent plusieurs jeunes de Goma, c’est en raison des failles qui s’observent au niveau de notre Justice.

« On est parfois déçu d’amener les gens auprès des instances judiciaires, puisqu’ils nous reviennent à mainte reprises après leur arrestation.
Par moment on a peur de sa sécurité quand on amène un voleur en prison après l’avoir attrapé, et le tabassé. Lorsqu’il quitte la prison, sa première cible est toute personne qui l’a battu avant son incarcération. C’est ces genres des situations qui font que le premier réflexe de la population en attrapant un voleur ou un bandit, est devenu de l’achever une fois pour toute…
 » indique un jeune du quartier Himbi sous anonymat.

Si la Justice fait bien son travail, estime-t-il, les cas de justice populaire vont sensiblement baisser.

« Il faut que la Justice puisse redorer son image pour rétablir un climat de confiance avec la population. Ce n’est pas pour rien qu’on dit toujours que la Justice élève une Nation… » argumente un autre jeune.

La ville de Goma pourrait être comptée parmi celles qui enregistrent le plus des cas de justice populaire au pays. Il existerait même un endroit dans la ville, a-t-on appris, dont la référence serait « le lieu où on a lynché les voleurs ».

La lutte contre la justice populaire doit donc faire l’objet d’une sensibilisation de masse dans cette partie du pays.

La Rédaction

Goma: une jeune fille déplacée se noie au lac en cherchant à s’approvisionner en eau

C’est au niveau du quartier Lac Vert que ce nouveau cas de noyade a été répertorié ce lundi 10 juin 2024. Il s’agit, d’après la société civile du quartier Mugunga, d’une jeune fille déplacée, âgée de 15 ans qui était allée chercher de l’eau au lac vert suite à la carence d’eau observée dans le camp des déplacés.

« C’est une jeune fille âgée de 15 ans, déplacée du site de Shabindu/Kashaka au quartier Mugunga. Elle était noyée le samedi 08 juin aux environs de 15h. Elle s’était rendue au lac vert pour puiser de l’eau, puisqu’il s’observait une carence d’eau au niveau des sites. C’est ce lundi que les pêcheurs ont retrouvé les pièces identitaires de la victime et des morceaux de ses habits. Jusqu’à présent la famille continue à attendre le corps au niveau du lac vert pour l’inhumation  » témoigne Tshibambe Bujiriri Paul-Bienvenue, président de la société civile Forces Vives, noyau du quartier Mugunga.

Ce dernier exhorte les autorités à prendre très au sérieux la question de l’approvisionnement en eau dans les sites de déplacés.

Il dit ne pas comprendre comment des endroits surpeuplés comme des camps de déplacés puissent manquer de l’eau à une période aussi délicate que cette période de saison sèche.

Il appelle tout de même les déplacés à éviter de s’approvisionner en eau au niveau du lac vert suite à plusieurs risques auxquels ils sont exposés notamment le gaz, les noyades, et autres.

La Rédaction