Lac Kivu: Déjà deux morts dans un nouveau naufrage à Munanira

Une pirogue motorisée en provenance de Mukwidja a chaviré sur les eaux du lac Kivu, à Munanira, dans le Groupement de Mbinga-Sud, Chefferie de Buhavu. L’embarcation, qui avait quitté Mukwidja vers 13h pour rejoindre Bukavu, a sombré aux alentours de 17h.

Selon l’administrateur de territoire de Kalehe, Thaumas Bakenga, le bilan est encore provisoire est deux personnes qui ont perdu la vie, un homme et une femme, tandis qu’un homme est toujours porté disparu.

« dix-sept autres passagers ont été secourus, mais nous déplorons ces pertes en vies humaines », a-t-il déclaré au téléphone de nos confrères de Les Volcans News FM.

« Une forte pluie, accompagnée de vents violents et de vagues puissantes, a certainement contribué à ce drame. De plus, la pirogue était surchargée de sacs de manioc, ce qui a aggravé la situation. » Il a appelé à une vigilance accrue : « Nous devons rester attentifs face à ces dangers, surtout en période de conditions climatiques extrêmes», a expliqué Bakenga.

Avec Les volcans news

Ouverture à Kinshasa de l’Atelier de plaidoyer sur la promotion du leadership humanitaire local en RDC

L’Hôtel Béatrice à Kinshasa/Gombe a accueilli ce mercredi 2 octobre 2024 l’ouverture de l’Atelier de plaidoyer sur la promotion du leadership humanitaire local en République démocratique du Congo (RDC), sous le thème : « Ensemble pour une localisation de l’aide humanitaire de qualité et redevabilité en RDC ». Cet événement s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne visant à renforcer le rôle des acteurs locaux dans les actions humanitaire et durable en RDC.


Organisé par le Réseau Congolais de la Charte pour le Changement (C4C-RDC), l’ONGD UPDDHE, HDC, et CONAFOHD, en partenariat avec l’ONG internationale Trócaire, cet atelier de deux jours réunit divers acteurs clés du secteur humanitaire et durable, notamment les bailleurs de fonds, le gouvernement, les organisations non gouvernementales internationales (ONGI), et les organisations non gouvernementales locales (ONGL-N).

L’atelier vise à réunir les principaux acteurs des actions humanitaires et durable (bailleurs de fonds, gouvernement, ONGI, ONGL-N) pour renforcer le leadership local et améliorer l’efficience et l’efficacité des interventions en RDC. Il cherche également à favoriser l’appropriation de la localisation de l’aide par les autorités et les acteurs humanitaires locaux, à initier un dialogue sur une politique nationale intégrant les dimensions Nexus (Humanitaire, Paix, Développement et Climat), et à vulgariser les outils développés par le Grand Bargain et la charte pour le changement-C4C, ainsi que les résolutions du premier symposium national sur la localisation à Bukavu en octobre 2023.

Pour ce premier jour, il a été question de poser les bases d’une réflexion approfondie sur la définition et la mise en œuvre de ce concept. Trois moments forts ont marqué cette journée, reflétant l’engagement des participants à améliorer la qualité et la redevabilité des actions humanitaires et durable.


Revisitation de la définition de la localisation


L’un des moments majeurs de cette première journée a été la révision de la définition de la localisation, adoptée il y a un an lors du premier symposium national sur la localisation tenue à Bukavu. Les participants ont pris le temps de relire cette définition pour s’assurer d’une compréhension commune parmi tous les acteurs humanitaires.

Des discussions constructives ont suivi, permettant d’évaluer si des améliorations étaient nécessaires ou si la définition devait être maintenue telle quelle. À l’issue de ces échanges, la définition a été approuvée par l’ensemble des participants, consolidant ainsi un socle commun sur lequel reposera la mise en œuvre de la localisation dans le pays.

Les huit engagements de la charte pour le changement


Le deuxième temps fort de la journée a été la présentation du point focal de la charte pour le changement en RDC et directeur exécutif de l’UPDDHE/GL, Mr Meschac NAKANYWENGE qui est revenu sur les engagements du Grand Bargain et ceux de la charte pour le changement en rappelant aux différentes parties prenantes de faire honorer leurs engagements qui sont :

  1. 1.Augmenter le financement direct accordé aux ONG des pays du Sud afin de soutenir l’action humanitaire : actuellement seulement 0,2% de l’aide humanitaire est envoyée directement aux acteurs nationaux non-gouvernementaux (ONG et OSC) pour la mise en œuvre de l’action humanitaire – soit un total de 46.6 millions de dollars USD sur 24.5 milliards de dollars USD. Nous nous engageons par la voie du plaidoyer à influencer les pratiques des donateurs Américains et Européens (Institutions, fondations et secteur privé) afin de les encourager à augmenter le taux annuel de leur financement en matière d’aide humanitaire alloué aux ONG des pays du Sud. Nous nous engageons à ce que au moins 20% de notre propre financement soient transférés aux ONG des pays du Sud. Nous nous engageons à introduire nos ONG partenaires à nos donateurs afin de leur permettre d’accéder elles-mêmes à leurs financements.
  2. 2.Réaffirmer les Principes de Partenariat : Nous réitérons notre engagement à respecter et à promouvoir les Principes du Partenariat – Égalité, Transparence, Approche orientée sur les résultats, Responsabilités et Complémentarité – mis en place dans le cadre de la Plateforme Humanitaire Mondiale de 2007
  3. 3. Introduire plus de transparence dans les versements effectués aux ONG locales et nationales des pays du Sud. Un changement significatif dans les approches liées à la transparence permettrait de favoriser la confiance entre les acteurs humanitaires du Sud et leurs intermédiaires internationaux et également d’accroître la responsabilité et l’efficacité des investissements de ces derniers. Nous nous engageons à documenter le type d’organisation avec lequel nous travaillons dans le déploiement de l’action humanitaire, et à publier nos données (statistiques) dans nos comptes publics en utilisant des catégories reconnues telles que celles de l’Aide Humanitaire Internationale (GHA) en temps réel, conformément aux standards de l’Initiative Internationale pour la Transparence de l’Aide.
  4. Préserver les capacités des acteurs locaux : Nous mettrons en place une compensation juste et équitable pour les ONG locales dont le personnel qualifié est amené à prendre part a des missions de secours en cas de catastrophe durant les six premiers mois d’une urgence humanitaire, ou lors d’une crise de longue durée. Cette compensation pourrait consister en des frais de recrutement équivalents a 10% des six premiers mois de salaire.
  5. Mettre l’accent sur le rôle des acteurs locaux : Nous nous engageons à recommander à nos donateurs qu’ils fassent du recrutement d’humanitaires locaux un critère d’évaluation pour les partenariats et les appels à projet.
  6. Aborder la question de la sous-traitance : nos partenaires au niveau national et local participent à la formulation des programmes, des règles de partenariat et aux processus décisionnels au même titre que les ONG internationales.
  7. Renforcer les capacités opérationnelles et améliorer le soutien organisationnel : Nous nous engageons à soutenir les acteurs locaux dans le renforcement de leur système organisationnel, afin de les aider optimiser leur rôle dans le déploiement de l’aide humanitaire et du secours en cas de catastrophe. Nous nous engageons à financer les procédures administratives nécessaires. Pour attester de notre détermination à renforcer les capacités organisationnelles des acteurs du Sud, nous nous engageons à envoyer les financements requis à nos partenaires d’ici mai 2018.
  8. Communications sur les partenariats à l’attention des médias et du public : tous nos communiqués extérieurs (internationaux et nationaux) : devront promouvoir le rôle de nos partenaires du Sud et valoriser leur travail, ainsi que les intégrer en tant que porte-parole lorsque les conditions de sécurité le permettent.

La vision du gouvernement sur la localisation

Le troisième temps fort de la journée a été la présentation de la vision du gouvernement sur la localisation, un moment particulièrement attendu. Le secrétaire général aux affaires humanitaires a exposé les intentions et les stratégies de l’État pour concrétiser la localisation de l’aide humanitaire en RDC.

Il a mis en avant la nécessité d’une collaboration étroite entre les acteurs nationaux, internationaux, et les Nations Unies pour aligner leurs efforts et avoir une compréhension commune des enjeux. « Nous devons travailler ensemble, avec une vision partagée, pour atteindre des résultats collectifs », a-t-il souligné, tout en évoquant les moyens concrets que le gouvernement compte mettre en place pour renforcer cette approche.

L’engagement des partenaires internationaux

Le quatrième temps fort a été la présentation des partenaires internationaux et des différentes plateformes impliquées dans la localisation de l’aide. Plusieurs organisations ont partagé leurs expériences et ont montré comment elles appuient le leadership local.

Les partenaires ont exprimé leur volonté de continuer à soutenir les initiatives congolaises, tout en offrant un appui technique et financier pour renforcer les capacités des acteurs locaux. Cette approche vise à garantir que les organisations humanitaires congolaises soient mieux outillées pour répondre aux crises sur le terrain, avec un rôle de plus en plus central dans la gestion de l’aide.

A l’issue de cette première journée, Dr Joseph Kakissingi, coordonnateur national de CONAFOD se sent très satisfait : “C’était très participatif, on a vu que tout le monde était vraiment engagé dans cette dynamique de la localisation, (et c’était quelque chose de très plaisant, parce que dans le temps, quand on a commencé ce processus, on trouvait qu’il y avait une sorte de résistance, parce que les ONG internationales pensaient que c’était une façon pour les ONG nationales de les chasser. Mais avec plusieurs conversations qu’on a eues, on est arrivé à comprendre que c’est plus qu’une complémentarité, c’est-à-dire que les acteurs internationaux doivent jouer désormais un nouveau rôle, les acteurs nationaux le rôle du premier plan, et ensemble ils peuvent se compléter, et on doit utiliser les atouts de chacun pour arriver à une réponse humanitaire et durable efficace et efficiente’’

Rendez-vous ce jeudi pour la clôture de cet atelier

Patrick BASSHAM

    RDC : Déjà un mois sans reprise des cours dans plusieurs écoles publiques

    2 septembre 2024 -2 octobre 2024, cela fait exactement un mois entier depuis l’ouverture officielle de l’année scolaire 2024-2025 par le Gouvernement Congolais.
    Depuis le jour de la rentrée des classes, constate la Rédaction de KivuNyota, plusieurs écoles publiques à Goma n’ont toujours pas ouvert leurs portes à des milliers d’enfants qui y sont inscrits.

    À l’origine de cette situation, la grève sèche décidée par de nombreux syndicats des enseignants qui ne jurent que par l’amélioration de leurs conditions salariales pour reprendre la craie.

    La situation préoccupe au plus haut point nombreux parents de ces écoliers, d’après leurs révélations à la rédaction de KivuNyota.

    Si certains ont déjà décidé carrément d’aller faire inscrire leurs enfants dans les écoles privées; d’autres, par manque de moyens, préfèrent rester patients, espérant que le Gouvernement finira par répondre aux desideratas des enseignants.

    « Beaucoup de parents dans mon entourage ont déjà fait inscrire leurs enfants dans des écoles privées. Si j’avais suffisamment de moyens, j’aurais déjà fait la même chose. C’est quand-même inquiétant que les enfants restent à la maison pendant un mois sans étudier pendant que leurs collègues étudient » regrette une parent à Goma, détenant quatre enfants dans une école publique de la place.

    Une autre catégorie de parents a déjà occupé les enfants par des activités de commerce en attendant la reprise des cours, ont révélé ces derniers.

    « Je vends des bananes dans les rues de la ville. C’est ma maman qui avait décidé ainsi pour me permettre d’apporter quelque chose qui peut aider la famille, en attendant que les cours reprennent. J’aurais dû être à l’école en ce moment mais ce n’est pas possible puisque les cours n’ont toujours pas encore commencé dans notre école » révèle Elisha, écolier en 5ème année primaire dans une école publique de la place.

    Quid des pourparlers entre enseignants et Gouvernement?

    Aucune avancée significative n’a été observée jusqu’à ce jour dans ce dossier, a indiqué, il y a trois jours dans une déclaration, la Synergie des Syndicats des Enseignants de la République Démocratique du Congo (RDC); dénonçant l’inaction du gouvernement face aux revendications des enseignants.

    Dans ce document, les syndicats tels que SYNECAT, CCT, FA, COFEVID, SYPEPCO et SYADEC expriment leur mécontentement face au silence du parlement congolais, qui, en tant qu’autorité budgétaire, n’a pas encore statué sur le salaire minimum de 500 dollars américains exigé par les enseignants.

    Ils mettent aussi en gardent les différents chefs d’établissements qui mettent la pression aux enseignants leur contraignant des travailler dans des conditions précaires.

    Pour ces syndicalistes, « le travail d’enseigner nécessite sérénité et conditions adéquates ».

    Menaçant de saisir l’UNESCO pour déclarer « blanche » cette année scolaire en cas du prolongement de cette situation, les syndicats des enseignants se fixent rendez-vous le 05 octobre prochain pour un Assemblée générale, en marge de la journée mondiale des enseignants.

    Emmanuel Barhebwa