Les 02 et 03 octobre 2024, l’Hôtel Béatrice à Kinshasa a accueilli un atelier sur la localisation de l’aide humanitaire, intitulé « Ensemble pour une localisation de l’aide humanitaire de qualité et redevabilité en RDC ». Cet événement, co-organisé par le Réseau Congolais de la Charte pour le Changement (C4C-RDC), l’ONGD UPDDHE, HDC, et CONAFOHD, en partenariat avec l’ONG internationale Trócaire, a rassemblé divers acteurs locaux et internationaux autour d’un objectif commun : renforcer le rôle des organisations locales dans les interventions humanitaires en République Démocratique du Congo.
L’atelier a mis en avant la nécessité de valoriser le leadership des organisations locales, souvent premières sur le terrain lors des crises, avant même l’arrivée des grandes agences internationales. Les participants ont plaidé pour un partage équitable des ressources et des responsabilités. Le docteur Joseph Kakisingi coordonnateur national de CONAFOD, a insisté sur l’importance du soutien du gouvernement envers les ONG locales à travers des financements et des lois qui faciliteront leur action.
M. Lebon Vulimba, responsable du programme humanitaire chez Trócaire, a exprimé sa satisfaction quant à l’atteinte des objectifs fixés lors de cet atelier. Il a souligné que les engagements pris par les participants sont déterminants pour le processus de localisation, avec un accent sur l’autonomisation des ONG nationales et locales.
Meschac NAKANYWENGE, directeur Exécutif UPDDHE et point focal C4C/RDC a insisté sur le respect des engagements du Grand Bargain et les huit de la charte pour le changement par différents Signataires et surtout aussi l’implication direct du gouvernement central pour les actions humanitaires et durable de qualité, efficace et efficiente à la satisfaction de toutes les parties prenantes.
Parmi les résultats concrets, M. Vulimba a précisé que les ONG locales doivent se voir confier la gestion complète des projets, dépassant ainsi le simple aspect financier. « Cela nécessite un partenariat équitable où chaque partie doit rendre des comptes de manière transparente. L’objectif est d’assurer que les communautés locales bénéficient directement des interventions humanitaires menées par des acteurs locaux », a-t-il déclaré.
Jacques Mbongo, conseiller en charge de la coopération internationale et des actions humanitaires au ministère des Affaires sociales, a clôturé l’atelier en réaffirmant l’engagement du gouvernement congolais dans la révision du cadre légal pour l’humanitaire. « Grâce à la stratégie nationale humanitaire, nous travaillons à établir un cadre légal qui soutiendra les recommandations de ce forum. Un des résultats phares sera la création d’un fonds humanitaire national, garantissant des interventions rapides lors de catastrophes. Nous nous engageons à allouer 30 % du budget des affaires sociales à ce fonds pour assurer une réactivité et une efficacité maximales », a-t-il précisé.
Cette initiative vise à remédier aux lacunes actuelles dans la gestion des crises, garantissant ainsi une autonomie accrue et une meilleure réactivité des acteurs locaux face aux défis humanitaires.
Patrick Bassham