Littérature : Après son vernissage à Kinshasa, le roman « Cœur sans vie » de Patrick Bassham accueilli avec fast par le public de Goma

La cérémonie de dédicace de ce nouveau roman de l’écrivain congolais et gomatracien Patrick Bassham a eu lieu ce jeudi 17 octobre 2024 à l’institut français de Goma.

Devant le collectif des écrivains du Nord-Kivu, ses proches et l’ensemble des amoureux de la littérature, l’auteur de « Cœur sans vie » est revenu sur les motivations qui l’ont poussé à écrire cet ouvrage qu’il présente à la fois comme une dénonciation des malheurs que subis les populations de l’Est de la RDC, et comme une thérapie pour l’ensemble de la population de Goma accablée par l’insécurité et les catastrophes naturelles récurrentes.

Séance tenante, l’auteur a reçu des éloges et félicitations de la part des premiers lecteurs de son roman, parmi lesquels ceux du poète Guillaume Bukasa. Ce dernier considère cet ouvrage comme « un repère pour notre société ».
« C’est un outil d’éducation, par lequel la génération actuelle raconte ses peines, ses angoisses et ses victoires aux générations futures. Il servira de moyen pour raconter à nos enfants comment nous avons pu surmonter les moments difficiles de notre époque, entre autres l’éruption volcanique et la guerre » a souligné le poète Bukasa qui dit apprécier « la litteralité » utilisée par l’auteur pour raconter son histoire.

Après l’exercice des questions-réponses entre l’auteur et le public, les participants à cette cérémonie ont saisi l’occasion pour se procurer de ce roman, bénéficiant de l’autographe de l’auteur

Réjoui de l’accueil réservé à son ouvrage par sa ville natale, Patrick Bassham souhaite que ce livre soit largement consommé par la population et surtout par les décideurs pour y saisir le message qu’il y transmet et travailler d’arrache-pied pour apporter le changement dans notre société car, estime-t-il, « le bien aura toujours la victoire sur le mal ».

Après Goma, l’écrivain Patrick Bassham compte se rendre dans d’autres villes du pays dont Bukavu, pour la même cérémonie.

Il sied de noter que « Coeurs sans vie » est le 12 ème ouvrage de Patrick Bassham à faire son entrée sur le marché du livre depuis 2013.

Emmanuel Barhebwa

J.Mondiale de l’Anesthésie et Réanimation : À Goma, les anesthésistes plaident pour la reconnaissance et la protection de leur profession

Conviés par le Syndicat National de la Profession d’Anesthésie-Reanimation du Nord-Kivu (SYNAPAR/NK) et les Médecins Anesthésiste-réanimateurs, une centaine d’anesthésiste-reanimateurs basés en province du Nord-Kivu ont répondu présents aux activités commémoratives de la journée mondiale de l’anesthésie et réanimation célébrée ce mercredi 16 octobre 2024 à Goma sous le thème « le bien être du personnel Anesthésiste, à quoi ça vous concerne »?

L’activité a démarré par une caravane motorisée ayant agrémenté l’artère principale de la ville de Goma avec la fanfare et des messages portés par les anesthésistes et étudiants en Anesthésie et réanimation, munis des messages liés à cette journée.
Partie du bureau du SYNAPAR/NK, la caravane avait comme point de chute l’hôpital HEAL Africa, où deux autres activités se sont déroulés, notamment les échanges entre les anesthésistes et l’autorité provinciale, ainsi qu’une conférence scientifique sur l’amélioration des conditions de travail des Anesthésistes.

Plaidoyer pour le protection du métier

Dans leurs différents discours, les représentants des Anesthésistes du Nord-Kivu ont révélé de nombreux défis auxquels leur carrière fait face exhortant les autorités à s’y pencher pour mettre de l’ordre et sauvegarder l’intérêt supérieur des patients.

Ces derniers déplorent entre autres le manque de la sécurité anesthésique dans plusieurs structures sanitaires (qui fonctionnent sans technicien anesthésiste, ni réanimateur), la surexploitation de certains de leurs collègues occasionnant des contre-performances, le salaire minime, etc.

« Nous sollicitons l’appui de la part de l’autorité provinciale du secteur de la santé l’interdiction d’utiliser les soignants non-formés pour pratiquer l’anesthésie et réanimation. Nous sollicitons l’affectation et mécanisation des professionnels d’anesthésie et réanimation pour garantir la sécurité anesthésique; Améliorer les conditions de formation des futurs professionnels d’anesthésie et réanimation pour répondre aux besoins de la communauté en la matière «  a déclaré devant l’autorité provinciale, le Professeur John Inipavudu, membre du comité scientifique de la corporation des anesthésistes et réanimateurs au Nord-Kivu.

Des échanges scientifiques pour s’améliorer

La partie scientifique de cette activité a été animée par plusieurs orateurs issus de différentes structures locales et internationales.
Ces derniers ont tous insisté sur la nécessité pour l’anesthésiste de s’assurer de son bien-être psychologique pour garantir la sécurité au patient.

Pour le Pasteur Kambere Bolingo de l’hôpital HEAL AFRICA qui a abordé un thème sur « le bien-être holistique de l’homme, mythe ou réalité », Dieu a toujours été préoccupé par le bien-être de l’homme.
S’inspirant du récit de la création, celui-ci a exhorté les anesthésistes et l’ensemble de personnels soignants à exercer leur profession en pensant en même temps au bonheur de leurs patients ainsi qu’à leur propre bonheur.

Pour sa part, Monsieur Jean-Pierre Kaposo, coordinateur de Kivu Emergency Medical Group (KEMG) et expert en Anesthésie Réanimation « avec une expertise dans la médecine des urgences », a exposé sur un thème sur « les défis et opportunités en anesthésie en RDC ».
Ce dernier a insisté sur la réduction de la mortalité péri-opératoire (préopératoire, peri et postopératoire) déplorant le fait que plusieurs structures et plusieurs anesthésistes dans le pays ne respectent pas toutes les étapes recommandées, augmentant le risque de mortalité.
Il a par ailleurs évoqué les opportunités pour la RDC dans ce secteur arborant des modèles et méthodes utilisées dans d’autres pays du monde, tel que le « Cheklist », pour réduire le taux de mortalité durant une intervention chirurgicale.

Quant à l’abbé Jean Zanga, médecin anesthésiste et réanimateur de l’hôpital Charité Maternelle de Goma, celui-ci a évoqué un thème sur « la gestion des stress ».
Conscient de l’environnement stressant dans lequel travaille l’anesthésiste congolais, l’abbé Jean Zanga a notamment abordé les causes de stress, ainsi que leurs conséquences tout en proposant des mesures pour prévenir le risque de burnaut (épuisement).
À l’en croire « le travail des Anesthésistes doit être une activité bien organisée. On doit avoir la compétence acquise et la formation continue, et avoir des repos bien planifiés ».
Pour y arriver, reconnaît-il, il y a une responsabilité de l’anesthésiste lui-même, des hôpitaux qui le gèrent, et d’autres instances administratives.

Les organisateurs satisfaits et attentifs des résultats

Prenant la parole, l’anesthésiste Nyengwa Lumbu Jean, secrétaire provincial du SYNAPAR/NK s’est dit réjouit de la richesse des échanges de ce jour. Il dit attendre de ces échanges des bons résultats « surtout de la part des autorités congolaises ».

À ce jour, souligne-t-il, « Au-moins 90 % des anesthésistes-réanimateurs au Nord-Kivu n’ont ni prime de risque, ni salaire. Nous comptons sur le plaidoyer de nos autorités militaires qui ont montré un grand intérêt par rapport à ce que nous faisons. Nous espérons qu’ils vont amener nos revendications à la haute hiérarchie et surtout aux prochains pourparlers qui pointent à l’horizon entre le Gouvernement et le banc syndical, … » a-t-il renchérit.

De son côté le Dr Kigayi Jean-Pierre, représentant des médecins anesthésistes-reanimateurs loue l’apport de tous les partenaires qui se sont impliqués pour la réussite de cet événement, en commençant par le Gouvernement provincial du Nord-Kivu, les autorités sanitaires de la province, ainsi que celles de la mairie de la ville de Goma.
Pour lui, la présence de toutes ces autorités a donné une autre couleur à cette activité très importante pour l’ensemble des anesthésiste-réanimateurs de la province.

Le message à retenir après cette activité, souligne-t-il, c’est le fait que le bien-être de l’anesthésiste-réanimateur nous concerne tous.
Il est crucial que ce dernier soit soutenu et qu’il reçoive un bon traitement, pour être en mesure de fournir les soins de santé de qualité aux patients » a-t-il indiqué.

Le Dr Kigayi a tout de même remercié les appuis des partenaires comme « Smile Train » et « Unique Pharma », deux organisations spécialisées respectivement dans « l’appui aux structures et aux prestataires de santé qui soignent les fentes chez les enfants », et « dans la vente des produits médicaux ».

L’activité s’est soldée par la remise des certificats de participation et des brevets de mérite à toutes les personnes qui se sont démarquées d’une manière ou d’une autre dans la promotion de la profession d’anesthésie-réanimation, ainsi que des droits et devoirs des anesthésistes-reanimateurs au Nord-Kivu.

Emmanuel Barhebwa