Nord-Kivu: Le M23-RDF passe sa première nuit à Masisi centre, la population désemparée

C’est depuis 17h de ce samedi 04 janvier 2025 que les premières troupes du M23 ont atteint Masisi Centre après d’intenses combats avec la coalition FARDC-Wazalendo dans le territoire de Masisi, en province du Nord-Kivu.

La situation a entraîné un déplacement massif de la population vers des localités environnantes, aggravant la crise humanitaire dans cette partie de la République Démocratique du Congo.

Du côté de la population restée à Masisi centre, l’heure est à l’adaptation à une nouvelle vie sous la direction de la rébellion, en attendant une éventuelle contre-offensive des FARDC et Wazalendo pour leur libération.

Il faut dire que depuis le début de l’année 2025, il s’observe une avancée de la rébellion du M23-RDF sur la ligne des fronts du territoire de Masisi, après son échec de progression sur celle de Lubero où elle aurait subi d’énorme pertes en hommes et en munitions, selon des sources locales.

La Rédaction

Sud-Kivu : Depuis Idjwi, l’Ingenieur Christian Chirontyo met en place une variété améliorée de manioc , avec d’énormes avantages agronomiques

C’est après plusieurs mois de recherches que ce Chercheur et Ingénieur agronome basé depuis quelque temps en territoire d’Idjwi dans la province du Sud-Kivu, à l’Est de la RDC, vient de découvrir une nouvelle variété de « manioc doux » avec plusieurs avantages agronomiques.

La première particularité de cette variété, explique-t-il, c’est le fait qu’elle est « hâtive » c’est-à-dire « son temps de maturation est réduit par rapport aux autres variétés qui se cultivent dans la région.
« Au lieu de douze à treize mois, la récolte peut se faire après six mois de semis », fait savoir l’ingénieur.

C’est aussi une variété très rentable et productive en ce qui concerne le poids des tubercules, ajoute-t-il. « Nous avons examiné le poids après la récolte et on a trouvé que quatre tubercules pesent 50 kilos, ce qui est un grand avantage pour la communauté agricultrice et entrepreneure« .

L’ingénieur Christian Chirontyo affirme également que la variété du manioc qu’il a découverte est très résistante face aux maladies, et a une forte adaptabilité au climat local.
« A Idjwi, plusieurs maniocs sont attaqués par une maladie qu’on appelle la mosaïque des maniocs. Après évaluation, nous avons trouvé que notre variété résiste à cette maladie et à plusieurs autres pathologies, ce qui réduit l’usage de pesticides par les agriculteurs ».

Le goût a aussi été très apprécié par la communauté, se réjouit-il, après sa consommation à l’état cru et à l’état préparé. « Pour l’instant nous n’attendons que la farine qui proviendra de ces boutures pour conclure les résultats de nos recherches » précise l’ingénieur agronome.

La motivation est d’aider la communauté

Revenant sur la motivation qui l’a poussé à se lancer dans la recherche d’une variété améliorée du manioc, le Chercheur Christian Chirontyo indique qu’il voudrait résoudre le problème de carence des maniocs doux dans la région d’Idjwi, et celui du retard de croissance des différentes variétés cultivées dans la zone.

« La plupart des maniocs cultivés ici à Idjwi sont de la variété amère, avec un taux élevé de Cyanures. Il est presqu’ impossible de trouver ici des maniocs doux. Et les gens sont bligés d’importer cette variété de manioc en dehors de l’île. C’est cela qui m’a motivé à me lancer dans cette recherche. Je voudrais montrer à la communauté qu’il est possible d’avoir des maniocs doux dans cette entité. La deuxième motivation c’était de réduire le temps de la croissance des tubercules. Pour moi, attendre 12 à 13 mois pour récolter une culture, c’est beaucoup trop pour une communauté qui n’a que l’agriculture comme principale ressource. Je voudrais réduire au maximum le temps de croissance pour aider la communauté » explique Christian Chirontyo.

Celui-ci estime que l’appropriation de cette nouvelle variété par la communauté locale participera au développement socio-économique de l’île d’Idjwi.

Il compte de ce fait lancer dans les jours qui viennent, en collaboration avec les autorités locales, une campagne de vulgarisation de cette variété de manioc et les bonnes pratiques agricoles pour sa production sur toute l’île

Le Chercheur compte sur l’appui des personnes de bonne volonté pour évoluer…

Pour arriver à ce résultat, l’ingénieur Christian Chirontyo reconnaît l’apport de plusieurs personnes qui l’ont aidé moralement, matériellement et financièrement.

Profitant du micro de KivuNyota, celui-ci n’a pas manqué de citer nommément les personnes qui l’ont aidé et qui continuent à l’aider dans toutes les recherches agricoles qu’il mène dans cette entité.

« C’est ici l’occasion de remercier très sincèrement Monsieur JULES BIBENTYO, un notable de cette entité qui ne cesse de nous appuyer dans toutes les recherches que nous menons ici. Je le remercie aussi pour tous les projets agricoles qu’il finance ici et dont l’impact socio-économique n’est plus à démontrer…Je remercie aussi le mwami Gervais Rubenga pour son sens élevé de collaboration, et l’ensemble des mes collaborateurs au niveau local avec qui nous faisons un travail de titan pour relancer l’agriculture sur l’île d’Idjwi » déclare-t-il.

Il dit compter toutefois sur l’appui d’autres personnes de bonne volonté pour l’aider non seulement dans les travaux de la vulgarisation de cette variété améliorée de manioc, mais aussi dans la matérialisation de plusieurs autres projets de recherche qu’il mène sur l’île d’Idjwi.

Licencié en Phytotechnie générale, Christian Chirontyo est un ingénieur agronome passionné et l’un des jeunes de la région qui se démarquent par la recherche agricole et le souci de relever le secteur de l’Agriculture en RDC.
Producteur de plusieurs plantes médicinales à intérêt pharmaceutique, celui-ci travaille actuellement sur l’amélioration des souches de bananiers résistantes à l’attaque du « wilt bacteria », l’un des virus dangereux qui ont ravagé cette culture ces dernières années sur toute l’étendue de la République. Il s’est aussi lancé dans l’hydroponie proposant du foutage de bonne qualité et très nutritif pour l’alimentation des bétails.
Celui-ci se laisse joindre aux coordonnées ci-après +243 990 288 786, Christiankahu2019@gmail.com ,pour d’autres orientations.

Emmanuel Barhebwa

Masisi : Après la chute de Katale, les M23 poursuivent l’offensive vers Lushebere

Les affrontements entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et la coalition FARDC-WAzalendo se sont intensifiés ce samedi 04 janvier autour du village de Lushebere en territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu après la chute de la localité de Katale à la veille.

Des sources locales renseignent que les FARDC et les Wazalendo qui ont fait repli stratégique pour préserver les vies des populations civiles, poursuivent la résistance avec l’intention de repousser les rebelles, ce qui intensifie davantage les combats, obligeant des milliers d’habitants de cette région de fuire massivement vers des zones supposées plus sûres telles que Nyabiondo, Buabo, et Bushuhi, etc.

Pour l’heure, le village de Lushebere se vide de ses habitants suite à ces affrontements et des détonations d’armes lourdes et légères se rapprochent davantage de Masisi centre, disent les sources locales.

Sur d’autres lignes de front dont celui de Bweremana, un calme précaire s’observe ce samedi après le dégât humain causé par des bombes larguées à la veille par la rébellion du M23 ayant coûté malheureusement la vie à deux femmes civiles dans cette entité.

Il faut dire que la situation reste tendue en territoire de Masisi depuis le début de cette année 2025 suite aux offensives lancées par la rébellion du M23 et l’occupation de nouvelles localités par cette dernière.

La Rédaction