Le conflit interuniversitaire qui prévaut entre les étudiants des universités qui abritent le Campus du lac a été ce jeudi 28/05/2020 au centre d’un entretien de travail en faveur des étudiants de l’ISTOU dans une des salles de la mairie de Goma.
Au cours de cet échange, au moins cinquante étudiants se sont exprimés sur la problématique des conflits qui gangrènent au campus du lac. Guidés par la modération de CPDRGL, les étudiants de cette institution ont à tour de rôle démontré les conséquences que ces conflits ont entrainées au campus, occasionnant plusieurs dégâts matériels et intellectuels et, de loin, des troubles psycho-traumatiques chez certains étudiants qui sont privés de meilleures conditions d’études. Pour ceux de l’ISTOU, bénéficiaires de cette journée, il est encore possible de résulter à une voie pacifique de sortie de cette crise irrésolue et sans fondement. Malgré multiples oppressions dont ils se disent être victimes, ils sont déterminés aujourd’hui à cohabiter pacifiquement avec leurs colocataires du campus du lac, les étudiants de l’ISTA et ceux de l’UNIGOM grâce à la médiation de ce projet. « Ces conflits existent depuis avant, mais aujourd’hui, grâce à CPDRGL, nous sommes prêts à prendre certaines décisions pour les résoudre » confie Prisca Rukwiza, une étudiante et Porte-parole adjointe de l’ISTOU. Pour elle, faciliter le dialogue entre étudiants convient efficacement à restaurer un meilleur climat de vivre-ensemble au campus du lac. « On doit d’abord commencer par des salutations. Nous vivons comme des ennemis alors que nous ne sommes que des étudiants » se plaint-elle.
L’instabilité récurrente entre les étudiants au campus du lac inquiète tant soit peu les autorités académiques de l’ISTOU. Selon Ferdinand Mapendo, enseignant à cette institution, l’ISTOU a entrepris des démarches internes visant à sanctionner tout étudiant qui ne s’empêche pas de se mêler malencontreusement à des troubles au campus du lac.
Tout en remerciant le NPCYP pour son appui à l’initiative du CEPDRGL dans ce Projet d’appui à la réconciliation et aux renforcements de la cohabitation pacifique au campus du lac, il demande que ces rencontres se fassent régulièrement pour contribuer à atténuer ces conflits. C’est le sentiment que partage aussi Fidèle Ramadhani, coordonnateur du CEPDRGL qui a organisé des focus groupes ce jeudi avec au moins cinquante étudiants en groupe de dix tout, en respectant les mesures barrières de lutte contre la propagation de la pandémie du coronavirus. Pour lui, l’échange avec les étudiants de l’ISTOU ce jeudi a été une réussite pour avoir constaté le degré d’implication et d’attention que les étudiants accordent à la recherche des pistes de solution au campus du lac. « La journée s’est bien annoncée parce que les étudiants ont répondu et se sont exprimé avec vigueur. Cela montre qu’ils ont besoin de cette paix au campus du lac. Ensemble on est en train de chercher des solutions par rapport à tous ces problèmes. »
Organisé par le Centre d’Etude pour la Paix et le Développement dans la Région des Grands-Lacs (CEPDRGL) sous l’accompagnement de NPCYP dans le cadre du projet -RDC, ( Youth action for peace ou Action des jeunes pour la paix) soutenu par Peace Direct, cette activité est la troisième des séances de focus groupe pour le Projet d’appui à la réconciliation et aux renforcement de la cohabitation pacifique au campus du lac. Ce projet vise à restaurer la paix estudiantine entre les institutions au sein du campus du lac. Avec les précédents focus groupes en dates du 23 février au 8 mars 2020 avec l’ISTA et l’UNIGOM, le CPDRGL va pouvoir ramener tous les acteurs à la signature d’une charte commune qui pourra être présentée aux autorités afin d’aboutir enfin à des solutions permanentes qui vont éradiquer les conflits qui s’observent au campus du lac entre les étudiants.
En outre, un comité mixte de suivi et gestion des conflits constitué des étudiants provenant de différentes universités œuvrera au campus du lac.
Patrick Bassham