Culture : L’artiste Patrick Basham lance «Furaha yangu », un titre qui interpelle sur le vivre ensemble

Après la sortie il y a quelques jours de «Que tous soient un», poésie-chantée en hommage au feu Mgr Faustin Ngabu, évêque émérite de Goma et l’accueil chaleureux lui réservé par le public de Goma et d’ailleurs; l’écrivain congolais, auteur-compositeur-interprète Patrick Basham a lancé ce mardi 04 novembre le titre « Furaha Yangu », un chant qui rappelle la nécessité de mettre fin aux conflits et de cultiver le vivre ensemble pour construire un monde juste et harmonieux.

D’après les premiers mots de l’auteur de «Furaha Yangu», en le lançant ce titre, il annonce l’arrivée de plusieurs autres titres au cours de ce mois de novembre, qui s’inscrivent dans le cadre de l’éveil de conscience de la communauté afin de « bannir plusieurs anti valeurs qui gangrenent actuellement notre société et qui ont tendance à prendre le dessus par rapport aux valeurs morales et chrétiennes ».

Ce n’est pas parce que tout le monde fait le mal, estime-t-il, que celui-ci pourrait prendre la place du bien.
Patrick Basham inscrit donc sa démarche dans la logique de ceux qui pensent que « le bien restera toujours le bien et le mal restera toujours mal» et que « peu importe le temps que cela peut prendre, le bien l’emporte toujours sur le mal».
D’où la nécessité, selon lui, de continuer à prêcher la culture du bien, la culture de la paix, de la justice et du vivre-ensemble.

À travers «Furaha yangu» Patrick Basham prêche ainsi le triomphe du bien sur le mal et enseigne qu’il est encore possible, malgré l’ampleur qu’ a pris le mal actuellement, de construire un monde où règne l’amour, la justice, la tolérance et l’acceptation mutuelles.

« Le monde devient de plus en plus perverti : les gens s’entretuent, se trahissent, complotent les uns contre les autres. Certains sèment la haine et la division pour leurs propres intérêts.
Levons-nous ensemble pour dire non à la haine et au tribalisme, car nous formons tous un seul peuple aux yeux de Dieu»
déclare-t-il.

Et de poursuivre : «Vivons ensemble dans la joie, rions ensemble quand il le faut, et inspirons le bonheur à ceux qui nous entourent».

Convaincu que l’art est à ce jour un outil incontournable pour toucher les cœurs de gens et éveiller leur conscience, Patrick Basham attend que son œuvre soit largement consommé par le public pour atteindre son objectif.

«Furaha Yangu» est disponible sur la plateforme Youtube en cliquant ici

Emmanuel Barhebwa

Goma: Une histoire de drogue vire au drame au quartier Mabanga

C’est l’une des actualités qui ont défrayé la chronique mardi 04 novembre 2025 à Goma, plongeant dans l’angoisse et le regret ceux qui l’ont appris.
Dans le quartier Mabanga Nord en commune de Karisimbi lundi soir, un jeune d’une vingtaine d’années a ôté la vie à son père biologique, peu de temps après avoir abandonné mourante sa propre grand-mère qu’il aurait aussi frappé à mort.

Nos sources renseignent que c’est après avoir consommé une forte dose de drogue que le jeune homme a commis ce forfait.

« Il résidait chez la grand-mère depuis un temps. Papa l’avait chassé de la maison pour le redresser, puisque son comportement était devenu insupportable. C’est depuis lors qu’Il s’est réfugié chez notre grand-mère…» indique sous le choc un membre de famille joint par KivuNyota.

D’après les investigations, il est arrivé au domicile familial après avoir laissé mourante sa grand-mère avec qui il résidait, pas très loin du domicile familial.

«Il paraît qu’il l’a frappée avec un chevron à la tête avant de la laisser mourante au lit, et de la couvrir d’un drap. Je crois qu’il voulait faire croire qu’elle est morte d’une mort normale» raconte notre source.

Et une fois à la résidence familiale, poursuit la même source, il a rencontré le père qui était seul à la maison en ce moment-là et s’en est pris violement à lui.

« Il paraît qu’il lui a exigé sa part d’héritage, avant de le frapper à coup de machette au niveau du cou. Ce sont les cris poussés par papa qui ont alerté les voisins. Malheureusement il sont arrivés quand ce dernier avait déjà perdu beaucoup de sang et avait déjà rendu l’âme » regrette notre source sous les larmes, estimant que son frère doit avoir été possédé pour commettre un tel crime vis-à-vis de « son propre père, une année seulement après le décès de sa maman ».

Le jeune homme a été ensuite appréhendé par les voisins avant d’être remis aux services de sécurité. Pendant ce temps, la famille a décidé d’organiser le deuil au domicile de la grand-mère situé dans le quartier Mabanga Nord non loin de l’école Maman Sophie.

Dans la foulée, ce double meurtre lié à la consommation excessive de la drogue relance le débat sur l’efficacité de la lutte contre la toxicomanie dans la région, ce phénomène qui s’installe davantage en milieu juvénile.

Malgré les differentes alertes des professionnels de santé sur la montée des cas des troubles mentaux et autres conséquences liés à la toxicomanie, le trafic illicite des substances psychoactives telles que la chanvre, la cocaïne, des amphétamines, les boissons fortement alcoolisées, etc. se poursuit en ville de Goma et dans plusieurs régions de la RDC, exposant davantage la société à des graves conséquences.

Quelques études psychologiques consultées par votre rédaction attestent que les personnes souffrant de troubles liés à la drogue ont un risque 4 à 10 fois plus élevé de commettre des actes de violence que la population générale.
Les mêmes sources indiquent que ces substances psychoactives altèrent des régions du cerveau liées au contrôle des impulsions, à la prise de décision, à la régulation émotionnelle, ce qui peut diminuer la capacité à inhiber les actes agressifs.

Il y a donc lieu de prendre des précautions pour prévenir d’autres cas similaires à ce qui s’est passé à Mabanga.

Emmanuel Barhebwa

Goma: Semeur de foi et d’espérance, Mgr Faustin Ngabu repose désormais au sanctuaire d’adoration

Décédé le dimanche 26 octobre 2025, Mgr Faustin Ngabu, évêque émérite de Goma, a été déposé à sa dernière demeure ce samedi 1er novembre 2025, au terme d’une messe solennelle et de recueillement célébrée au sanctuaire d’adoration de Goma.

Une foule émue, composée de sa famille biologique, de ses anciens fidèles laïcs, de prêtres, religieux et religieuses, ainsi que de ses collègues évêques de la région; a été présente sur place pour faire ses adieux à celui que d’aucuns considèrent comme le bâtisseur de la Foi, le Pasteur infatigable et artisan de Paix dans cette partie de la RDC. Aux côtés de ses proches, les autorités politico-administratives locales se sont également jointes à cette prière.

Des hommages à la hauteur du rang de l’illustre disparu

Le cercueil de Mgr Faustin Ngabu, placé devant l’autel, était accompagné d’une bougie pascale à sa droite et d’un Évangéliaire au-dessus, symbolisant la lumière reçue lors de son baptême et la parole de Dieu qu’il a proclamée durant toute sa vie. La liturgie de la messe en ce jour était toute particulière, rendant hommage à une personnalité hors du commun.

Au total huit évêques ont pris part à cette messe de requiem présidée par Mgr François Xavier Maroy, archevêque métropolitain de Bukavu, et concélébrée par une centaine des prêtres de Goma et d’ailleurs.

C’est la Biographie du feu Mgr Ngabu qui a ouvert la messe.
Présentée pendant une vingtaine de minutes par l’abbé Célestin Kanyambiriri, celle-ci a essentiellement résumé les 51 ans de vie épiscopale de « l’ancien recteur du grand séminaire de Muresa devenu évêque à l’âge de 39 ans ».
Son ministère épiscopal a été marqué, a indiqué le présentateur de la Biographie, d’un côté par un engagement exceptionnel « dans l’annonce de l’Évangile » et de l’autre côté « par la lutte contre la pauvreté et les conflits interethniques qui ont secoué sa région ».

Son engagement en faveur de toutes ces causes, a mentionné l’abbé Kanyambiriri, et ses prises de position parfois catégoriques lui ont créé des inimitiés et des incompréhensions dans la région poussant certains à s’en prendre à lui, jusqu’à attenter plusieurs fois à sa vie.

«Le Bilan de Mgr Ngabu est énorme», souligne-t-il. « Il faudra tout un livre pour en parler ».
Pour l’abbé Célestin, Mgr Faustin Ngabu restera une inspiration pour toutes les générations dans cette région, un modèle de courage et de persévérance dans la mission d’évangélisation, un promoteur des vocations et de développement.

« Il a ordonné près de 112 prêtres, créé 11 paroisses, 15 hôpitaux et une quarantaine d’autres structures médicales, la caritas diocésaine, un réseau de plus au moins 661 écoles catholiques, pour ne citer que cela » -t-il révélé, avant de faire ses adieux à celui qu’il considère comme « un pasteur infatigable, un baobab et un artisan de Paix ».

Une vie pastorale qui a laissé des traces

Dans la suite de la messe, plusieurs autres témoignages ont été au rendez-vous avant qu’intervienne l’importante étape des absoutes suivie de l’inhumation du corps du feu Mgr Ngabu à l’intérieur du sanctuaire d’adoration de Goma.

De l’allocution des chrétiens de Goma, celle de la famille biologique, en passant par celles de l’ACEAC(Association des Conférences Episcoles d’Afrique Centrale), l’ASSEPB(Assemblée Épiscopale de la Province Ecclésiastique de Bukavu), la CENCO(Conférence Épiscopal Nationale du Congo), de Mgr Théophile Kaboy, évêque émerite de Goma; jusqu’à celle de Mgr Willy Ngumbi, évêque de Goma, tous les intervenants ont salué la mémoire d’un Pasteur courageux et dévoué à sa mission jusqu’au bout.

Son engagement pour l’unité des communautés, son souci pour le développement social et économique de sa région, son combat pour l’autoprise en charge de l’Église locale, sont revenus dans la quasi-totalité des allocutions et sont perçus comme des graines qu’il a semées, qui doivent impérativement pousser du jour au lendemain pour honorer véritablement sa mémoire.

Un nouveau chapitre s’ouvre

Le disparition de Mgr Faustin Ngabu ouvre désormais un nouveau chapitre en diocèse de Goma, a reconnu son actuel évêque lors de sa prise de parole durant cette messe de requiem.
«Nous avons toujours été à trois mais aujourd’hui, nous ne restons qu’à deux» a lâché tout ému Mgr Willy Ngumbi.

Le diocèse de Goma était en effet compté jusqu’ici, parmi les rares entités ecclésiastiques du pays, voire du continent Africain à détenir deux évêques émérites en vie et un évêque titulaire en exercice.

L’évêque de Goma, qui regrette d’avoir perdu celui qu’il considérait comme son conseiller et son propre père (pour l’avoir « confirmé, ordonné prêtre, et ordonné évêque »), ne comptera désormais que sur Monseigneur Théophile Kaboy, son prédécesseur au siège épiscopal de Goma, pour des éventuels conseils liés à l’expérience; afin de pérenniser le grand travail entamé par leurs deux prédécesseurs au siège épiscopal.

Né à Lokwa en 1935, et ordonné prêtre en 1963, Mgr Faustin Ngabu, successeur du feu Mgr Joseph Busimba à la tête du diocèse de Goma, a dirigé ce diocèse de 1974 à 2010, avant de céder son fauteuil à Mgr Théophile Kaboy.
Celui-ci le ceda à son tour depuis 2019 à Mgr Willy Ngumbi qui y siège jusqu’à nos jours.

Emmanuel Barhebwa

RDC: Découvrons Célestin Mugarukira, ce jeune Ingénieur Agronome devenu Conducteur d’engins lourds

Passionné de l’agriculture et de son développement dans l’Est de la RDC où il est né et grandi, Célestin Mugarukira, jeune Ingénieur Agronome congolais a été certifié fin Mai 2025 « Opérateur d’Excavateur (Pelle hydraulique) par WESTERN HEAVY MACHINERY MANAGMENT AND TRAINING CENTER, une extension du centre de formation Sud-Africain à Kampala (Ouganda)

Ceci le classe désormais parmi les rares jeunes congolais à détenir une telle compétence en 2025, et rend davantage intéressant son parcours marqué, d’un côté par un désir profond d’apprendre au quotidien, et de l’autre côté par des obstacles franchis du jour au lendemain.

Qui est Célestin Mugarukira?

Fils aîné de Monsieur Ernest Mugarukira et de Madame Sylvie Nyandwi, Célestin est né à Rushaki dans le groupement de Busanza dans le territoire de Rutshuru en Province du Nord-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Parcours scolaire

Formé à l’école primaire 2 Rugarama où il obtient son certificat de fin d’études primaires en 2011, Célestin découvre, tout jeune, sa passion pour l’agriculture et s’inscrit à l’Institut Technique Agricole et Sociale de Busanza (ITAS/Busanza).
Il y obtient en 2017 son diplôme d’État en techniques agricoles, option vétérinaire, après un brillant parcours scolaire. Celui-ci est marqué par la curiosité d’apprendre et les essais de la mise en place des nouvelles techniques et variétés des cultures dans son entité pour accroître la production locale.

Après les humanités, le jeune diplômé est très préoccupé par la faible rentabilité des activités agricoles dans son entité. Il trouve cela anormal et surtout contradictoire à ce qu’il a appris à l’école au sujet de la contribution de l’agriculture dans le développement de nombreux pays à travers le monde.

Choqué par ce constat et déterminé à relever les défis du secteur agricole dans son entité, Célestin décide de poursuivre ses études universitaires en Sciences Agronomiques. Il veut compléter la formation reçue au secondaire et mûrir ses réflexions sur la relance de nombreuses cultures pratiquées dans le territoire de Rutshuru.

Parcours universitaire marqué par la recherche et la pratique

En 2017, en accord avec ses parents, Célestin s’installe en ville de Goma pour ses études universitaires.

Inscrit dans la faculté des « Sciences Agronomiques et Environnement » au sein de l’Université de Goma (UNIGOM), l’étudiant Mugarukira brille par son assiduité aux cours et surtout par sa curiosité légendaire de vouloir marier la théorie apprise à la faculté, à la pratique sur le terrain.

En 2022 le jeune étudiant expérimente la culture des tomates dans la parcelle où il habite au quartier Kyeshero dans la partie Sud-Ouest de la ville de Goma et l’expérience connaît une réussite incroyable. Au bout de quelques mois, celui-ci récolte plusieurs bassins de tomates. Une partie de la récolte est consommée en famille et l’autre est soit vendue, soit donnée aux proches.

Cette expérience inspire Célestin et ses camarades qui lui emboîtent les pas, à répandre la même culture dans plusieurs autres parcelles de la ville de Goma, en accord avec leurs propriétaires.

C’est le succès de ces pratiques et leur appréciation par de nombreux consommateurs, qui vont pousser Célestin Mugarukira et ses conseillers à réfléchir sur la création d’une structure locale spécialisée dans la promotion de l’agriculture urbaine et périurbaine.

SHIKA JEMBE SARL

En 2023, voit le jour l’entreprise «Shika Jembe SARL »( concept tiré de la langue swahili) qui veut dire « Prends la Houe » prenant le sens d’encourager la « Bravoure des agriculteurs ».

Célestin Mugarukira, alors étudiant finaliste, y est nommé Directeur Technique.

Au départ l’entreprise se fixe pour objectif de développer l’agriculture urbaine et périurbaine (à l’intérieur et autour de la ville) afin de diminuer la dépendance de la ville vis-à-vis des milieux ruraux et l’importation de certains produits agricoles en provenance des pays voisins.

En dépit de plusieurs difficultés, les premiers pas de Shika Jembe connaissent des bons résultats à travers la matérialisation du premier projet sur la production maraîchère de la tomate de première génération, la carotte, l’aubergine, la pastèque et l’amarante sur son site de permaculture au quartier LAC VERT à l’ouest de la ville de Goma.

Son deuxième projet sur le poivron connaît malheureusement des difficultés suite aux défis climatique et financier d’une part et de l’autre côté de l’indisponibilité de l’équipe technique, la plus part coincés par les études.

Après la soutenance de son mémoire fin Mars 2023, portant sur « Effet de l’engrais minéral NPK 17-17-17, l’engrais organique ( fiente de poules) et de leur combinaison sur le rendement de la variété de tomate BAWITO F1 à Goma », Célestin Mugarukira est un peu dégagé.

Le nouvel Ingénieur et ses collègues accélèrent les démarches pour formaliser leur organisation et finissent par obtenir fin 2023, tous les documents administratifs.

Peu de temps après, Shika Jembe SARL gagne la confiance des organisations tant locales que nationales du domaine agricole, jusqu’à décrocher en août 2024 la participation à un sommet international (le forum international des jeunes Agripreneurs) à Arusha en Tanzanie.

À ce jour, malgré les défis de la guerre et de l’instabilité politique dans la région du Nord-Kivu où elle mène ses activités, l’entreprise « Shika Jembe» demeure parmi les rares structures actives dans le secteur agricole cultivant, saison après saison, des nombreuses cultures vivrières et maraîchères.
Déterminée à étendre ses services dans ce secteur, cette structure s’annonce déjà dans la transformation de certains produits agricoles en faveur des communautés locales.

Conduite d’engins lourds

Début 2025, la situation sécuritaire se détériore davantage en province du Nord-Kivu dans l’Est de la RDC.

C’est en ce moment précis que l’ingénieur Célestin Mugarukira prend la direction de l’Ouganda. Son désir de se former et sa curiosité l’amènent cette fois-ci dans l’apprentissage du fonctionnement et de la conduite d’engins lourds(tracteurs, machines à pelles,…).

L’Ingénieur Célestin Mugarukira justifie ce choix, d’un côté par le souci de révolutionner le secteur agricole en RDC, et de l’autre côté par le souci de palier à la carence d’opérateurs congolais dans ce secteur. «Chaque fois que je voyais ces engins dans notre pays, j’étais toujours choqué de constater que les conducteurs étaient des étrangers » indique-t-il.
« C’est cela qui m’avait révolté et motivé à me faire former dans ce secteur ».

Convaincu que le Congo ne peut se construire que par ses propres fils, Célestin estime qu’à travers sa nouvelle casquette il peut motiver d’autres congolais à lui emboîter les pas et à s’investir dans le développement de l’agriculture et la révolution technologique de la Nation.

Le plus grand rêve de Célestin Mugarukira, assure-t-il, c’est de voir la RDC devenir une puissance agricole au niveau du continent africain voire dans le monde. « Pour y arriver, le pays devra absolument passer par la modernisation de l’agriculture. Et Ce sera pour nous une fierté de faire parti des pionniers de cette révolution agricole…» espère l’Ingénieur Célestin Mugarukira.

Concluant, celui-ci exhorte d’autres jeunes congolais à « rester accrochés à leurs rêves » et « à ne jamais baisser les bras ».

Emmanuel Barhebwa

Goma : Désormais, les véhicules et motos saisis pendant les heures de Salongo pourront être restitués après un mois(Maire)

Cette décision de l’autorité urbaine a été communiquée ce samedi 19 juillet à l’issue d’une ronde effectuée dans certains quartiers de la ville par le maire, son adjoint et les équipes urbaines de l’assainissement.
Au cours de cette descente devenue routinière tous les samedis, ces derniers ont intercepté plusieurs motards et conducteurs de véhicules circulant pendant les heures de Salongo (entre 8h et 10h) et ont décidé de saisir leurs engins, à titre correctionnel
.

D’après Désiré Ngabo, maire adjoint de Goma, la sanction adoptée vis-à-vis des propriétaires et de ces engins roulants c’est de les leur priver pendant un mois.

«Nous n’allons rien leur demander comme Amanda. La sanction adoptée c’est tout simplement de garder leurs motos et véhicules ici à la mairie pendant un mois. C’est ici aussi l’occasion pour moi de m’adresser aux propriétaires de ces motos pour qui elles constituent un gagne-pain. Soyez vigilans. N’autorisez pas vos travailleurs d’entrer dans la rue pendant les heures de Salongo. Puisque c’est quand-même dommage de perdre son gagne-pain pendant tout un mois pour avoir désobéi à une mesure qui ne te prive du travail que pendant deux heures» a-t-il déclaré.

Depuis la prise de la ville de Goma par le mouvement AFC-M23, les nouvelles autorités en place ont mis un accent particulier sur l’assainissement de la ville, rendant obligatoires les travaux communautaires dits «Salongo» chaque samedi avant-midi.
Durant les heures de Salongo, chaque habitant est appelé à faire la propreté devant sa parcelle, participant ainsi à l’assainissement de la voie publique Et pour l’évacuation des immondices et des déchets ménagers, les mêmes autorités ont instauré une taxe mensuelle de 2$ par ménage, qui se récolte désormais auprès de chaque ménage.

La Rédaction

RDC-M23: Après la déclaration de principe, place aux interprétations

Un pas important a été franchi ce samedi 19 juillet dans les négociations à Doha entre le mouvement AFC-M23 et le Gouvernement Congolais qui viennent de signer une déclaration de principe ouvrant ainsi la voie à une résolution pacifique des conflits qui les opposent depuis des années.

Parmi les points clés autour desquels les deux parties se sont mises d’accord on note le cessez-le-feu au niveau des positions occupées, la restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national, la mise en place d’un mécanisme permettant l’organisation de la libération des prisonniers ou détenus d’intérêt, retenus par l’une ou l’autre des parties, pour ne citer que cela.

Les interprétations divisées

Dans la foulée, après la publication de ce document, des réactions tombent de part et d’autre soulevant des inquiétudes sur la suite de ce processus dont le résultat final reste très attendu par l.ensemble du peuple congolais en général et en particulie la population des zones sous contrôle de l’AFC-M23 jusqu’ici isolées,d’une certaine manière, du reste du pays.

Face à l’épineuse question du retrait ou non des troupes du M23 des zones qu’il occupe, l’opinion reste divisée surtout après la sortie médiatique de Benjamin Mbonimpa, secrétaire du mouvement et un des participants aux discussions de Qatar.

«Çest une question qui va se traiter dans le dialogue. Nulle part dans la déclaration de principe on a dit que l’AFC-M23 va se retirer… L’AFC-M23 ne va même pas reculer d’un seul mètre» a-t-il indiqué.

Par ailleurs, du côté du Gouvernement Congolais et de plusieurs autres observateurs on brandit le paragraphe sur « la restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national » comme point clé, pouvant aboutir à un éventuel retrait de l’AFC-M23 des zones qu’il occupe.

« Cette déclaration tient compte des lignes rouges que nous avons toujours défendues notamment le retrait non négociable de l’AFC/M23 des parties occupées suivi du déploiement de nos Institutions (FARDC, PNC, justice, administration)» a réagi Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement Congolais.

Mais pour Bertrand Bisimwa, Coordinateur adjoint de l’AFC-M23, la restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national n’a rien à avoir avec le retrait.
«Il ne s’agit pas de retrait mais des mécanismes de capacitation de l’Etat le rendant à même d’assumer ses prérogatives, obligations» estime-t-il.

Toutes ces interprétations laissent régner le suspens autour de cette question cruciale qui du reste, figure parmi les points fondamentaux qui détermineront la bonne foi des deux parties à restaurer, sans combat, la paix dans l’Est de la RDC.

La suite du processus après cette déclaration de principe, prévoit l’ouverture des négociations directes entre les deux parties et la signature d’un accord de paix au plus tard dix (10) jours après.

La Rédaction