Récurrence des décès à la prison centrale de Bukavu: le PPI saisit le ministre de la Justice sur la maltraitance de beaucoup des prisonniers par un Capita Général

Cette structure de défense des droits humains a exprimé son inquiétude dans un communiqué de presse rendu public le 30 juin 2024, au lendemain d’un quatrième décès dans cette prison en l’espace de 24 heures.

Dénonçant les tortures, et autres traitements cruels et dégradants dont sont victimes nombreux detenus de la prison centrale de Bukavu, le PPI(Partenariat pour la Protection Intégrée) attribue la responsabilité à un certain Jean-Claude Murhandikire, actuel Chef des prisonniers, communément appelé « Capita Général ».

« Des investigations menées par PPI renseignent curieusement que ces faits sont l’œuvre d’un certain Jean-Claude Murhandikire, l’un des assassins de la sœur religieuse Clara Kahambu abbatue à son bureau à la paroisse Mater Dei, le 29 novembre 2016. Condamné à perpétuité, le 02 décembre 2016 par le tribunal de Grande Instance de Bukavu, siégeant en procédure de flagrance, Murhandikire est détenu à la prison centrale de Bukavu où il est devenu « Capita Général »(CG) qui veut dire « Chef de Prison », soumettant ses codétenus à la torture et à des actes cruels, inhumains et dégradants pour des fins pécuniaires. Des actes qui ont été à la base d’autres cas de décès imputés à la famine ou au manque des soins… » déplore-t-il.

Et de poursuivre :

« Le PPI constate que les détenus qui ne parviennent pas à totaliser la somme d’argent exigée par Jean-Claude Murhandikire se voient châtiés, ils sont fouettés ou contraints de toucher (mains nues) les excréments humains entassés dans des sceaux ou dans des morceaux des bidons. Le châtiment comprend également la privation de la nourriture, l’entassement en surnombre dans une petite cellule sans aération et sans lumière ou encore dormir sous le pavement, torse nu, en dessous des lits d’autres détenus et bien d’autres formes… »

Face à cette situation, cette structure de défense des droits humains exhorte les autorités judiciaires du pays à transférer ce Capita Général vers d’autres prisons sous la haute surveillance dans d’autres provinces du pays, «afin d’épargner ceux de la prison centrale de Bukavu de la souffrance longtemps endurée ».

Le PPI conclut son communiqué en réitérant sa demande au Gouvernement en Général et au nouveau Ministre de la Justice en particulier de la « suppression totale du système de Capital Général (CG) dans les prisons de la RDC », tout en proposant « la mise en place d’une unité spécialisée de la police chargée de protection des prisonniers tant en dehors qu’à l’intérieur ».

Il faut dire que plusieurs structures des défenses des droits humains ne cessent de dénoncer plus des cas de maltraitance des détenus dans des prisons de la RDC, phénomène qui s’ajoute à des mauvaises conditions de vie au sein de ces maisons carcérales dont le surpeuplement reste le principal problème.

Emmanuel Barhebwa

À Goma, l’auteur Moïse Halafu inspire et motive la nouvelle génération d’écrivains

En pleine période de vacances en République Démocratique du Congo, Moïse Halafu, écrivain et auteur du livre « Face à la rigueur du destin, voyage initiatique au cœur de la RDC », publié aux éditions Récits en 2023, a profité de son séjour à Goma pour rencontrer, le mercredi 25 juin 2024, l’élite littéraire locale. Cette rencontre a réuni, au sein de la Bibliothèque de la Maison des Jeunes Goma, des lecteurs, éditeurs, écrivains et journalistes littéraires, venus découvrir et discuter de son dernier ouvrage.

Moise Halafu avec Guillaume Bukasa

Accompagné du poète Guillaume Bukasa, président du Collectif des Écrivains du Nord-Kivu, Moïse Halafu a partagé un moment riche en échanges littéraires. Après avoir retracé son parcours scolaire et professionnel, qui constitue le fil conducteur de son livre, il a encouragé les jeunes auteurs à persévérer dans l’écriture et a mis en avant les nombreux bienfaits de la lecture. Ces discussions fructueuses ont débouché sur plusieurs recommandations prometteuses pour dynamiser les activités culturelles à l’Est de la RDC dans un avenir proche.

En amont de cette rencontre, Moïse Halafu a visité plusieurs centres culturels et scolaires ainsi que des bibliothèques de Goma, où il a partagé son expérience littéraire et offert quelques exemplaires de son ouvrage. Cette initiative préfigure la prochaine distribution de son livre à Goma et en RDC par Kivu Nyota Éditions.

Moïse Halafu est l’un écrivain congolais dont le récit a eu un échostrès favorable en France. Fonctionnaire international des Nations Unies, il a exercé dans divers pays, dont la République Démocratique du Congo (Bukavu, Goma, Kisangani, Kinshasa), la Somalie, Djibouti, la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Sri Lanka, le Kenya et la Jordanie. Depuis septembre 2019, il est basé au siège de l’UNESCO à Paris.

Titulaire d’une Licence en Statistique (BAC+5) de l’Institut Supérieur de Statistique de Lubumbashi (RDC) et d’un Mastère spécialisé en Gestion des Ressources Humaines de l’ESSEC Business School à Paris, Moïse Halafu relate dans son dernier livre  »Face à la Rigueur du Destin » comment l’éducation a été son premier refuge et le moyen de s’émanciper d’un milieu social défavorisé pour réaliser ses rêves. Il y partage son parcours, depuis ses modestes origines à Wamaza, en passant par son travail dans les mines artisanales d’or à 15 ans pour financer ses études, jusqu’à ses débuts professionnels atypiques. Il y décrit les défis auxquels il a fait face, notamment à la fin du régime du maréchal Mobutu et son transfert à l’est de la RDC.

Le livre sera bientôt dans les librairies partenaires de Kivu Nyota Editions

Patrick BASSHAM

Dégradation de la situation au Nord-Kivu : Le chef de l’État convoque le Conseil Supérieur de la Défense élargi autour de la question

Il s’agit d’une réunion ayant regroupé quelques membres du Gouvernement et plusieurs officiers de l’Armée ce samedi 29 juin autour de la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu ces deux derniers jours, marquée par la progression des rebelles dans ‘e territoire de Lubero.

À en croire le ministre de la communication et médias et porte-parole du Gouvernement, cette réunion a fait le point de la situation Opérationnelle du pays dans toutes les trois zones de défense, avec un accent sur la situation particulier sur les évènements de Kanyabayonga.

« Des perspectives et des mesures ont été proposées au président de la République pour que les Forces Armées de la RDC puissent très rapidement remettre de l’ordre dans cette partie et reprendre certaines autres localités qui ont été occupées par les forces rwandaises » a rapporté Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya au sortir de cette réunion, sans donner beaucoup de détails.

Ce dernier appelle la population des toutes les zones sous menace de continuer à faire confiance en son armée et de ne pas prêter attention à tout ce qui se raconte sur les réseaux sociaux car, estime-t-il, « c’est aussi sur ce terrain là que le jeu se joue pour démoraliser les congolais mais aussi toucher le morale de nos vaillants soldats ».

Un message relatif à cette situation pourra être prononcée ce dimanche 30 juin par le Chef de l’État, a promis Patrick Muyaya.

Pour ce qui est de l’évolution des évènements sur le terrain ce samedi, faut-il le noter, plusieurs sources en territoire de Lubero indiquent que la situation s’est détériorée depuis la prise par les M23 l’après-midi du vendredi de la cité de Kanyabayonga.
Dans les villages voisins où se sont réfugiés plusieurs ressortissants de Kanyabayonga non prêts à cohabiter avec l’armée étrangère, la psychose règne suite à l’avancée signalée des rebelles.
Jusqu’ici des confusions règnent autour des probables récupérations de nouvelles entités par le M23, après Kanyabayonga…
Affaire donc à suivre

La Rédaction

Judith Suminwa : « Nous devons réorienter les choses de manière à baisser la pression sur la population de Goma »

La première ministre et cheffe du Gouvernement Congolais s’est ainsi adressée à un échantillon de la population de Goma ce mercredi 26 juin au Gouvernorat de province, à l’issue d’une réunion avec le conseil provincial de sécurité et d’autres cadres de la province.

Judith Tuluka Suminwa reconnaît que la population de cette ville, qui héberge actuellement des milliers de déplacés, subit aussi, d’une manière ou d’une autre les affres de la guerre d’agression que traverse la RDC.

« Le fait que vous ne pouvez pas vous déplacer comme vous voulez, le fait que les accès pour ravitailler la ville de Goma posent problème, le fait que vous devez accueillir dans la ville plus de deux millions à trois millions de déplacés, le fait que devez subir au niveau de Goma le banditisme urbain ; c’est que vous qui êtes ici et qui n’êtes pas aux fronts vous subissez d’une manière ou d’une autre les affres de cette guerre. Et donc il est important pour moi de voir aujourd’hui comment on peut, dans la mesure du possible réorienter les choses de manière à baisser la pression sur la population » a-t-elle déclaré.

S’adressant particulièrement aux femmes, la première ministre a encouragé ces dernières à demeurer résilientes comme elles l’ont été jusqu’à présent malgré les nombreuses souffrances qu’elles subissent.

« Comme je l’ai dit à Bukavu ; avant d’être première ministre, je suis une épouse, une mère, une sœur pour mes sœurs et pour mes frères. Et donc, en me mettant dans cette position là, je peux imaginer ce que c’est de pouvoir souffrir dans sa chair, je peux imaginer de voir ce que c’est d’être dans l’incapacité d’envoyer ses enfants à l’école, de voir ses enfants malnutris et mourrir parce qu’ils n’ont pas pu avoir à manger. Mais je constate aussi qu’en tant que femme nous avons cette résilience. Nous sommes capables de nous lever et de tenir. Et je peux vous garantir que nous allons tenir et nous allons vaincre. Nous n’allons pas lâcher… » a poursuivi Judith Tuluka.

À la fin de cet entretien, la cheffe du Gouvernement Congolais a reçu les doléances des différentes couches de la population de Goma contenues dans des memos rédigées structure par structure.
Avant de regagner Kinshasa, la première ministre et la délégation qui l’a accompagnée comptent visiter les déplacés de guerre cantonnés ce jeudi 27 juin, pour leur apporter l’assistance du Gouvernement Congolais.

Emmanuel Barhebwa

Kenya: plusieurs morts et blessés dans des manifestations contre la loi de finances

Des dizaines de milliers de Kényans sont descendus dans les rues des grandes villes du pays ce 25 juin 2024 pour contester contre la loi des finances qui entrait ce jour en troisième lecture au Sénat.

Selon Amnesty Kenya, le bilan provisoire fait état d’aumoins cinq personnes tuées par balles et 31 blessées. Cette même ONG internationale, jointe par nos confrères de RFI, affirme que les policiers ont tiré des balles réelles au cours de ces violentes manifestations qui ont éclaté dans plusieurs villes du pays.

« Les manifestants ont fini par entrer dans le Parlement où les députés venaient de voter en faveur du projet de loi de finances publiques. Les marcheurs ont forcé les barricades de police, certains en jetant des pierres. La police a tenté de contenir la foule en tirant à balles réelles » rapportent nos confrères.

Le président Ruto promet de réprimer fermement « l’anarchie ». « Nous apporterons une réponse complète, efficace et rapide aux événements de trahison d’aujourd’hui », a déclaré William Ruto lors d’un point presse à Nairobi.

L’origine des tensions ?

La crise a débuté le 13 juin, selon plusieurs médias qui suivent de près ce dossier, quand le mouvement « Occupy Parliament » est lancé sur les réseaux sociaux. Son objectif : organiser la contestation, quelques heures après la présentation au Parlement du projet de budget 2024-2025. Celui-ci a en effet généré un vent de colère, car il prévoit notamment l’instauration de nouvelles taxes, dont une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers.

Pour le gouvernement, les taxes sont nécessaires pour redonner des marges de manœuvre au pays, lourdement endetté. Mais pour de nombreux jeunes Kényans, c’est la goutte d’eau : sur les réseaux sociaux, la « génération Z », née après 1997, s’est rapidement emparée des rênes de la contestation. Dans les rues, les jeunes contestataires ont toujours leur smartphone à la main pour se protéger et filmer les policiers, régulièrement accusés de violations des droits humains. Le mot d’ordre antitaxes s’est vite transformé en une remise en cause de la politique du président William Ruto, aux cris de « Ruto must go » (« Ruto doit partir »).

Après avoir initialement qualifié « d’ignorant » ce mouvement mené par des « enfants cools », le pouvoir a fait volte-face. Il a annoncé le 18 juin revenir sur la plupart des taxes prévues, notamment la TVA de 16% sur le pain, sans parvenir à enrayer la contestation. Mais les manifestants ont poursuivi leur mouvement, demandant le retrait intégral du texte. Ils dénoncent un tour de passe-passe du gouvernement qui envisage de compenser le retrait de certaines mesures fiscales par d’autres, notamment une hausse de 50% des taxes sur les carburants.

Dimanche, le président Ruto, élu en août 2022, s’est dit ouvert au dialogue. « Je suis très fier de nos jeunes (…) Ils se sont affirmés de façon pacifique et je veux leur dire que nous allons discuter avec eux », a-t-il assuré. En vain : une des leaders du mouvement, la journaliste et militante Hanifa Adan, lui a demandé de « répondre publiquement » aux demandes d’annulation des nouvelles taxes.

Devant le silence des autorités, les contestataires ont appelé à une grève générale ce mardi 25 juin. Laquelle a rapidement sombré dans le chaos quand des manifestants ont forcé les barrages de police et pénétré dans le Parlement. Des journalistes AFP présents sur place ont vu trois personnes inanimées, gisant dans des mares de sang, aux abords de ce quartier épicentre du pouvoir, où un bâtiment a été brièvement en feu. A quelques centaines de mètres, la police utilisait un canon à eau pour éteindre un incendie dans les bureaux du gouverneur de Nairobi, selon des images diffusées par la chaîne Citizen TV.

La Rédaction

Propagation de variole de singe au Nord-Kivu : le nombre de cas grimpe à Goma et Nyiragongo

Au moins 8 cas de Monkey Pox ou variole de singe, ont été recensés dans la ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, a annoncé lundi 24 juin à la presse Madame Prisca Luanda, conseillère principale du gouverneur militaire chargé de la santé.

Alors que le premier cas dans cette province a été enregistré dans la zone de santé de Karisimbi le 2 juin dernier, a indiqué la conseillère du Gouverneur, les statistiques actuelles révèlent que la province compte actuellement huit cas repartis de la manière suivante : 5 dans la zone de santé de Nyiragongo, 2 dans la zone de santé de Goma et 1 à Karisimbi.

Pour stopper la propagation de cette maladie cutanée, le Gouvernement provincial et ses partenaires recommandent à la population de respecter les mesures barrières notamment :

« -Éviter tout contact physique et sexuel avec toute personne qui présente les signes de M-Pox,
-Éviter tout contact physique avec un animal domestique ou sauvage malade ou son produit,
-En cas de contact avec une personne ou un animal suspect, laver les mains avec le savon ou la cendre et se rendre directement au centre de santé le plus proche pour des soins appropriés ».

Causé par un virus provenant des animaux, le M-POX ou variole de singe est une maladie cutanée qui se transmet par contact physique ou sexuel avec une personne malade, par contact avec un animal malade ou même de la mère malade à l’enfant pendant la grossesse, renseignent les professionnels de santé.

Les premiers cas humains ont été décrits en 1970 en République démocratique du Congo. Le nombre de cas et d’épidémies semble augmenter en Afrique depuis 2000, vraisemblablement du fait de l’interruption de la vaccination antivariolique qui assurait une protection croisée contre la variole du singe, attestent les mêmes sources.

La Rédaction