C’est en répondant à la question de vouloir comprendre son attitude généralement d’opposition face aux dirigeants congolais, que le Cardinal Fridolin Ambongo a soutenu lors d’un entretien diffusé dimanche 17 mars 2024 sur la chaîne catholique KTO Télévision, que l’Église Catholique ne peut pas être neutre.
À l’en croire, comme Jésus, l’Église doit toujours se ranger du côté des plus faibles.
« Je dis toujours l’Église Catholique, et surtout le cardinal n’est pas neutre. Jésus Christ n’était pas neutre. La classe politique aimerait voir l’Église Catholique, et surtout le cardinal du Congo garder une attitude de neutralité par rapport à leurs actions. Mais si l’Église Catholique arrive à ça, c’est que l’Église a pris position pour les puissants contre les petits. Or nous nous avons levé l’option d’accompagner notre peuple dans sa quête d’un peu plus de dignité. Et naturellement notre prise de parole, notre prise de position agace ceux qui font souffrir le peuple » a-t-il déclaré.
L’archevêque métropolitain de Kinshasa a aborde également, dans le même entretien, plusieurs autres questions d’actualité dans son pays, la RDC et sur le continent africain.
Au sujet par exemple du débat actuel sur le rétablissement de la peine de mort pour des personnes que la justice jugerait coupable de trahison ; celui-ci estime qu’il s’agit d’un pas en arrière.
« Je ne trouve pas qu’un Gouvernement puisse lever une telle option pour punir des gens qu’on appellerait des traîtres… » indique le cardinal Fridolin Ambongo.
Pour lui, les grands traîtres sont ceux qui sont au pouvoir, dès lors qu’ils n’assument pas le rôle pour lequel ils ont reçu les charges.
« Je ne souhaiterais pas qu’on profite d’une notion floue de traitres, pour des règlements de compte » conclut-il à ce sujet.
Emmanuel Barhebwa