Directeur artistique du Festival Mazingira, Timothée Bigombire satisfait de la capacité de mobilisation des artistes de Goma

Opérateur culturel basé en ville de Goma, ayant déjà organisé plusieurs événements artistiques et culturels dans la région, Timothée Akilimali Bigombire se dit satisfait du succès qu’a connu le festival Mazingira, dont il chapeautait la Direction artistique; ayant réuni à Goma du 23 au 24 mars 2024 des milliers des festivaliers face aux artistes locaux « dans une ambiance hors du commun autour des questions environnementales ».

Pour lui; ce succès, survenu sans avoir beaucoup communiqué autour de l’évènement, doit inspirer le monde sur la présence à Goma des artistes professionnels et bourrés de talents, ainsi que d’un public exceptionnel avec un vrai désir de se détendre et un état d’esprit ouvert et disponible à accueillir les messages de leurs artistes.

« Ce qui s’est passé dans ce festival, qui s’inscrivait dans le cadre de la sensibilisation sur la protection de l’environnement, doit inspirer tout le monde. Nous avons vu les messages des artistes transcender les esprits, au point que certains festivaliers ont commencé à dégager d’eux-mêmes les déchets plastiques sur la voie publique. Les artistes locaux ont réussi à créer une ambiance hors du commun sur le site du festival, au point que tout le monde ne voulait pas partir lorsqu’il sonnait 19 heure, heure de la clôture des activités (en raison du contexte sécuritaire) » a déclaré Timothée Bigombire.

Celui-ci estime que cette expérience démontre clairement le rôle indispensable des artistes dans chaque campagne de sensibilisation autour des questions pertinentes dans la communauté.

« Vu l’influence qu’ils ont, les artistes ont la capacité, à travers leurs créativités, de toucher plus de sensibilité qu’on ne peut l’imaginer. Ce festival sur l’environnement a démontré que les artistes devraient être associés à chaque projet visant à vulgariser des messages dans la communauté, en l’occurrence dans les questions de paix dans notre région déchirée par des guerres en répétition » ajoute-t-il.

Les artistes de Goma, reconnaît Timothée Bigombire, sont très forts et capables d’influencer le comportement des communautés tant locales, nationales qu’internationales.
D’où plaide-t-il auprès du gouvernants et des personnes de bonne volonté, « il est crucial d’appuyer nos artistes car partant des expériences d’autres pays, ce secteur artistique tant négligé chez nous, est capable de booster l’économie nationale ».

Il encourage en outre la population à aimer, à soutenir et à pousser plus loin leurs artistes.
À ces derniers, il demande de ne pas se décourager malgré les innombrables défis auxquels ils font face, et surtout d’utiliser leur art « pour la promotion de la paix chez nous, sans oublier la protection de l’environnement ».

Reconnu pour son investissement dans la promotion de la culture et l’art dans la région de Goma, et surtout pour avoir organisé « la première conférence culturelle sur la paix au Nord-Kivu » impliquant plusieurs artistes et opérateurs culturels de la place ; Timothée Akilimali Bigombire travaille actuellement sur un projet dénommée « TAB ENTERTAINMENT », qui consiste à la création d’un label de production, de promotion, de distribution, de diffusion et de management artistiques.

Emmanuel Barhebwa

Guerre à l’Est : À Goma, la jeune artiste Colette Heshima se déchaîne via le texte « Une époque, une histoire » pour réclamer la paix

Àgée de 24 ans, Heshima Sadiki Collette, jeune étudiante en ville de Goma, en province du Nord-Kivu à l’Est de la RDC, souhaite joindre sa voix à celles de tous ses compatriotes souffrants pour attirer l’attention du monde par rapport aux atrocités qui se passent dans sa région. Elle a choisi sa poésie pour faire passer le message au monde entier, un message de tristesse et de regrets face à tout ce qui se passe dans cette partie de la RDC, et un message de réconfort à tous les victimes.

Dans ce texte qu’elle titre « Une époque une histoire », la jeune poètesse relate comment elle n’a pas connu la paix depuis sa naissance, puisque la période de guerre est supérieure à son âge.

Ici l’intégralité de ce poème.

Une époque, une histoire

Au cœur de notre époque, notre époque se nomme LA GUERRE ;

On dort et on se réveille avec des larmes pour notre pays qui ne s’est pas tenu debout depuis ma naissance,

Nos rêves flottent sans aucune direction ;

la souffrance est devenue notre quotidien ,

Nos yeux d’enfants ne se sont jamais ouverts
Car cette étape de vie a été bannie pour notre développement ;

Nos cœurs battent selon la haine qu’on respire à la place d’air,

Notre époque a des races, couleurs et tribus;

Plus jeunes que nous sommes on ne sait pas sur quel futur atterrir ; plus vieux qu’ils sont, ils aimeraient revenir un peu en arrière pour revivre leur époque moins douloureuse

Le rouge est devenu une couleur dominante, le bleu c’est du jamais vu,

O notre époque ; jusqu’à présent c’est la plus piquante,

C’est un lac profond où les valeurs africaines, surtout celles qui mettaient l’humanité à la première place, se noient sans espoir d’être prechées,

Même si le temps nous donne de l’espoir nos âmes elles, se noient dans le désespoir d’être rendu à n’importe quel moment.

Cette époque n’est pas celle rêvée par nos ancêtres,

Massacre par-ci massacre par-là que vont devenir nos enfants ? Où vont-ils vivre? La peur se nourrit du jour au lendemain dans nos cœurs,

Notre soif de paix ne devrait pas être un jeu du hasard,

nous sommes l’Est de la République Démocratique du Congo.

Par Heshima Sadiki Colette

« Reika Okito : Une Voix Lyrique qui enchante les ambitions du chant en RDC

Ingénieure en Construction et Génie Civil de renom, Reika Okito transcende les frontières entre le monde professionnel et artistique. Cette artiste musicienne lyrique, passionnée d’opéra, est une voix exceptionnelle dans le paysage musical du en République Démocratique, où la musique classique est encore peu connue. Dans cette interview exclusive accordée à Kivu Nyota pendant son séjour à Goma, Reika partage son parcours, ses influences, ses défis et ses projets futurs.

Une Passion Née dans les Chants Sacrés :

Reika Okito a découvert sa passion pour la musique lyrique dès son enfance, participant à une chorale à l’église dès l’âge de 9 ans. Ce fut le point de départ d’une aventure musicale qui dure depuis maintenant une décennie.

Ses principales influences musicales sont diverses, allant de grandes voix féminines comme Cecilia Martoni et Helene Fisher à des artistes masculins tels qu’Andrea Bocelli et le groupe Il Divo. Les compositeurs classiques tels que Vivaldi, Mozart, Haendel et Beethoven ont également laissé une empreinte indélébile sur son style musical.

Un Parcours de Formation Autodidacte :

Reika s’est formée seule au chant, mais elle attribue une part significative de son développement artistique à des mentors tels que son oncle Jacques Nyamanga, Faustin Muluwayi, Ricky Lito, Joel Moleka et Bienvenu Rachid. Leurs conseils et leur direction ont façonné son art et l’ont guidée vers l’excellence.

Défier les Stéréotypes : Évoluer dans le secteur artistique en tant que femme comporte des défis, mais pour Reika, c’est une opportunité de faire connaître la musique lyrique au Congo. Elle voit sa musique comme éducative, un moyen de transcender les barrières culturelles et de partager un art qui touche les âmes.

Récompenses et Reconnaissance :

Parmi les moments les plus gratifiants de sa carrière, Reika cite la compétition Vox Award à Kinshasa, où elle a remporté le Prix Spécial du Jury. Son talent a également été salué par le Forum Opéra des Pays des Grands Lacs, lui attribuant un prix pour sa contribution exceptionnelle à l’art lyrique.

Le Secret derrière la Scène :

Quand elle est sur scène, Reika oublie tout et se connecte profondément avec son public. Son secret réside dans la sincérité de sa performance, dans sa capacité à rester naturelle et à transmettre l’émotion pure de la musique lyrique.

Des Projets Ambitieux pour l’Avenir :

Reika rêve de créer une école de formation spécialisée en musique lyrique, offrant une opportunité aux jeunes talents de découvrir et d’aimer cet art souvent méconnu dans la région. Ses projets incluent également des collaborations futures et la continuation de son engagement à éduquer à travers la musique.

Reika Okito incarne la passion, l’audace et le talent, repoussant les limites de ce que l’on peut accomplir dans le domaine artistique. Son histoire inspire à la fois sur le plan professionnel et musical, faisant d’elle une figure incontournable dans le paysage culturel du Congo.

Patrick BASSHAM

Journée internationale du Cinéma: Voici les conditions de participation fixées par l’Union des cinéastes du Nord-Kivu pour la journée du 28 octobre

L’Union des cinéastes du Nord-Kivu (UCNK ASBL) organise la Journée Internationale du cinéma le samedi 28 octobre 2023 à Goma, dans la Province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo.

Cette journée qui vise à promouvoir le cinéma et les arts du 7ème art dans la région, rassemblera des cinéastes, comédiens, réalisateurs, producteurs et autres professionnels du cinéma au niveau local.

Parmi les activités prévues ce jour-là, d’après l’organisation, on note la projection de films congolais , un atelier sur le cinéma et une exposition d’arts.

Pour faciliter une meilleure organisation, cette plateforme des cinéastes du Nord-Kivu fixe les frais d’inscription à 10 $ pour les participants qui souhaitent recevoir un t-shirt et de 5 $ pour les participants qui ne souhaitent pas en recevoir.

L’UCNK Asbl est une structure qui regroupe les cinéastes et les professionnels du cinéma du wNord-Kivu. Elle a pour objectif de promouvoir le cinéma dans la région et de contribuer au développement de la culture locale.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’UCNKasbl se laisse joindre aux coordonnées suivants :

+243 994054604
+243 896769032
+243 827926924

Sephorah Mugisho

Requiem pour la Paix : Rassemblement culturel à Goma en mémoire des victimes des conflits

Le Requiem pour la paix de cette année revêt une signification particulièrement importante pour la République Démocratique du Congo, car il commémore le génocide congolais et rend hommage aux nombreuses victimes des conflits qui ont sévi dans le pays. En ce mercredi 2 août, une date symbolique, un cercle commémoratif se tiendra au rond-point Signers, suivi d’un rassemblement culturel à l’ISC (Institut Supérieur de Commerce) de la ville.

Cet événement, organisé en collaboration avec UWEZO AFRICA INITIATIVE, mettra en avant des activités culturelles qui retraceront l’histoire mouvementée de la RDC et les différentes guerres qui ont tragiquement marqué sa population. L’objectif est de rappeler les souffrances endurées par le peuple congolais, mais aussi de célébrer sa résilience et son désir ardent de vivre en paix.

Dans un monde où les conflits et les violences continuent d’engendrer des drames humains, le Requiem pour la paix se veut une occasion de rassembler tous les Congolais autour d’un idéal commun : celui de refuser la violence et de promouvoir la réconciliation nationale.

À travers des chants, des prestations culturelles et des moments de recueillement, les participants auront l’opportunité de se remémorer l’histoire mouvementée de leur pays et de rendre hommage aux victimes des tragédies passées. Cette démarche vise également à sensibiliser la population sur l’importance de préserver la paix et l’unité nationale pour construire un avenir meilleur.

Le Requiem pour la paix de cette année transcende les frontières géographiques et culturelles, puisqu’il est le fruit de l’engagement et de la collaboration de personnes venant de différents horizons au sein du pays et même du continent. Il symbolise l’espoir collectif de bâtir une société pacifique, prospère et résiliente.

En choisissant de commémorer le génocide congolais et de mettre en lumière les séquelles des conflits, cet événement culturel prend une dimension profondément mémorielle et témoigne de la volonté de la nation congolaise de ne jamais oublier les souffrances passées pour mieux construire l’avenir.

Le cercle commémoratif au rond-point Signers et le rassemblement culturel à l’ISC seront ainsi des moments forts de partage, de réflexion et de solidarité, où les participants pourront ensemble aspirer à une paix durable et à la préservation de l’unité nationale. La musique et les expressions artistiques, utilisées depuis des temps ancestraux pour transmettre des messages, seront les outils privilégiés pour célébrer la vie et rendre hommage aux âmes disparues.

Au-delà de la seule commémoration, cet événement souhaite également ouvrir une voie vers l’avenir, en mettant en lumière la richesse culturelle et l’héritage de la RDC. En célébrant ensemble leur histoire et en reconnaissant le passé, les Congolais sont animés par l’espoir de construire une nation forte, unie et pacifique pour les générations futures.

Patrick BASSHAM

Culture: Entre Slam et Humour, l’artiste Le Grihaup fait encore un carton à Goma

« Il était Tune-Voix » c’est le titre du spectacle de l’artiste Grihaup produit ce jeudi 13 juillet 2023 à Goma.

La salle de l’institut Français de Goma qui a abrité ce spectacle, n’a pas été suffisante pour convenir le public venu nombreux soutenir cet artiste, qui ne cesse de progresser depuis quelques années dans le Slam combiné à l’humour, proposant des textes inspirants avec un style tout particulier qu’il dénomme « la Tamko ».

Sur place, le public a eu droit à un moment de divertissement et d’instruction à travers les textes lui proposé. Des textes comme « l’arbre qui saigne » parlant de l’Écologie,ou encore « les yeux éloquents » qui rend hommage aux femmes, « Peternel » qui aborde l’amour envers son père, etc. ont été tous conçus, selon l’artiste, dans le but de rendre hommage à chaque personne ou à chaque chose qui rend beau ce monde.

Pour Le Grihaup, ce spectacle ouvre un nouveau chapitre dans sa carrière artistique car il est la genèse d’une grande aventure:

« Ce spectacle je l’écris depuis 2016. L’idée c’est de faire une tournée mondiale. Ce que je vise et ce sur quoi travaille, c’est que d’ici juillet 2024; je puisse entamer la tournée internationale avec ce spectacle. J’envisage qu’il tourne pendant trois ans. Je vais tellement le saigner, c.à.d sortir tout le potentiel qu’il y a dedans et l’offrir au public… »a-t-il révélé.

Celui-ci note toutefois des défis liés à « l’autoproduction dans notre région » qui limite, selon lui, les efforts de nombreux artistes locaux, les empêchant d’exprimer parfaitement leur talent et d’accomplir leur rêve. D’où son appel aux sponsors afin de soutenir les efforts de chaque artiste qui, comme lui, ose.

De son vrai nom Henry Mubimbi, l’artiste « Le Grihaup » est un jeune de la ville de Goma, reconnu surtout pour son sens de l’humour.

Passionné du Slam, il le combine à ce jour avec l’humour et la comédie dans ses spectacles; l’humour étant devenu, selon lui, indissociable à sa nature.
« À la base je suis très drôle sans le vouloir en tout cas, ça vient souvent de soi…Il y a des blagues que j’écris et plusieurs autres viennent instantanément pendant la scène » lâche-t-il.

La Tamko, style musical que Le Grihaup a inventé est, selon lui, « un mélange de l’Afro-Slam particulier où on rentre dans la musique de recherche africaine, une sorte de recours à l’authenticité, où on tire des valeurs nécessaires pouvant développer notre Afrique ».

Son souhait est que cent ou mille ans après, le monde puisse parler de lui, à l’instar de Socrate, Platon et de tous ces personnages qui ont marqué l’histoire.

Emmanuel Barhebwa