RDC : Le rôle et danger de la désinformation pendant la campagne électorale

La désinformation est devenue de plus en plus, un problème de société en cette période om le numérique fait la loi à travers le monde. En période de campagne électorale elle prend une autre dimension, lorsqu’on sait que pour le besoin de la cause, les politiques trompent, dénaturent la réalité, désorientent les électeurs et avancent parfois des fausses promesses et brandissent des fausses réalisations de manières délibérée.

C’est quoi la désinformation et quel est son rôle ?

De manière simple, la désinformation est un ensemble de pratiques et techniques de communication visant à influencer l’opinion publique en diffusant volontairement des informations fausses, faussées ou biaisées.

Ayant pour rôle principal « influencer » l’opinion publique, la désinformation devient un levier fort pour certains candidats pendant la campagne électorale pour s’attirer la sympathie du public, cacher ses erreurs, détruire les adversaires politiques, s’attaquer aux autres et défendre ses inepties politiques pour certains et bien d’autres réalités que l’auteur de la désinformation ( candidat ), veut biaiser  pour ses intérêts politiques. L’objectif ultime de cette désinformation reste l’électorat. Le candidat veut à tout prix se faire élire, alors il est prêt à tout pour y arriver.

Comment reconnaître les vraies intentions des politiques

Les vraies intentions des politiques pendant la campagne électorale, sont difficiles à reconnaître. Tous les candidats cherchent à séduire le public, à s’attirer la sympathie de ce dernier, ils multiplient de promesses de fois chimériques pour la même cause.

Mais comme les disent les stratèges en matières électorales, c’est plutôt une analyse profonde du projet de société des candidats qui peuvent vous indiquer sur les vraies intentions de ces derniers. Il faudra alors confronter ou camparer ce projet de société, par rapport aux différents thèmes de campagne électorale et surtout aux propos des candidats, pour y déceler des incohérences et les simulitides pouvant vous permettre d’intentifier de manière formelle, le vrai du faux dans les intentions des candidats.

Il faut également s’informer correctement sur les candidats, leur passé, leurs actifs, leur gouvernance s’il s’agisse de quelqu’un qui a déjà géré la chose publique. Interrogez vous sur ses vraies motivations de faire la politique. Car c’est souvent ceux qui n’ont pas une vision claire de la politique, n’ont pas du projet de société issu des réalités et problèmes de la population et qui n’ont une motivation crédible, qui tombent dans des abus, des promesses fallacieuses pendant la période de campagne électorale.

Il est donc de droit pour le peuple qui donne mandat aux politiciens, d’être rigoureux, attentif, exigeant et surtout prudent lorsque il est devant ces deniers. Le peuple ne doit pas se laisser manipuler par les politiques, ne doit avaler n’importe quel discours ou se laisser embarquer dans des mensonges pendant la période électorale.

John Mukengere

RDC : Pourquoi et comment éviter la diffamation pendant la campagne électorale ?

La période de la campagne électorale est souvent très sensible en République Démocratique du Congo. Pour des fins électoralistes, les adversaires politiques se livrent une bataille sans merci, qui les pousse de fois, à tomber dans la diffamation, les injures, les insultes et l’humiliation entre eux. Cet état de chose, dénature et inflige des blessures profondes à certains, qui en sortent victimes directes ou indirectes durant leurs parcours politiques. Plus loin encore, ces genres de comportements entachent la réputation des certains politiques au sein de la société.

C’est quoi la diffamation et son danger pendant la campagne

La diffamation consiste à affirmer un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne. Peu importe que le fait en question soit vrai ou faux, mais il doit être suffisamment précis pour pouvoir faire l’objet d’une vérification. Il s’agit donc de toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteindre à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé.

Sachant que l’objectif est de causer des dommages à quelqu’un, la diffamation est souvent utilisée par certains candidats ou leurs quartiers généraux pendant la campagne électorale, pour nuire aux adversaires. Cette pratique déloyale et punissable est malheureusement appliquée pour des fins électoralistes.

Types de langages utilisés

La diffamation qui peut se comprendre également comme le dénigrement ou la médisance, est une arme fatale pendant la campagne électorale. Les propos tenus entre ou contre les adversaires politiques, dépassent souvent le niveau acceptable. « C’est un voleur, violeur des femmes, il est à la base du malheur des congolais ou encore il est assassin » sont ces mots qui choquent la victime directe et toute l’opinion en général, avec des incidences sur le choix du public pendant le vote.

La diffamation est donc dangereuse pendant la campagne électorale. Utiliser les mots et propos diffamatoires à l’égard des ses adversaires politiques, met en danger la cohésion sociale vu le risque de représailles qui peuvent en découler. Le bon sens veut que pendant la campagne électorale, les candidats se respectent et respectent également leurs électeurs et qu’ils les traitent avec dignité. Ils doivent donc s’abstenir des propos diffamatoires qui restent punissable par la loi.

John Mukengere

RDC : La déshumanisation, stratégie de campagne ou expression de haine ?

« En période préélectorale et électorale, tous les coups sont permis » disent des partisans des leaders et militants de certains partis politiques. Mais alors est-il important de s’en prendre aux adversaires politiques en utilisant des termes violents, liés à leur physionomie, leur probité morale, leurs appartenances et ou, leurs supposées accointances avec les étrangers?  C’est au fait celles-là les grandes questions que plusieurs se posent, lorsqu’on sait comment en ce moment, les esprits se chauffent à travers le pays, après le dépôt des candidatures à la centrale électorale.

Nombreux s’en prennent aux autres pour des fins politiques

Pour se faire une certaine santé politique au sein de l’opinion et s’assurer que l’adversaire est mis à genoux ou « hors-jeu » politiquement, certains politiciens n’hésitent pas de « chosifier », « dénigrer » et ou encore « imputer » à d’autres candidats, des caractéristiques animales qui n’ont rien à voir avec la réalité des choses. Ils désorientent le débat et font preuve d’un manque de respect criant à l’endroit de leurs adversaires, pour se faire une santé politique et de fois, se faire accepter au sein de l’opinion. Cette pratique est dangereuse à l’approche des élections prévues en décembre 2023.

Faire passer les autres ( adversaires politiques ) comme des animaux , « monstres politiques », des gens venus pour « détruire le pays », envoyés par l’occident pour les « intérêts étrangers », n’ayant aucun niveau ni capacité pour « bien diriger le pays » et autres… Ne fait que aggraver la situation déjà tendue. Car cela fait monter la pression au sein de certains QG des candidats, qui risquent à court ou à long termes de se résoudre à en découdre et plonger le pays dans la violence.

La population congolaise devrait arriver à comprendre que ces genres des propos, agissements et comportements de certains acteurs, sont purement politiques, et visent à faire éliminer politiquement certains candidats jugés dangereux et qui, par leurs candidatures, ceux qui se sentaient politiquement forts, se voient du coup bousculés. Cette déshumanisation joue psychologiquement sur l’opinion publique, dans le seul but reste d’écarter de la course, certains candidats.

Il est impérieux pour la population de s’abstenir à faire le lit à ces jeux dangereux des candidats contre leurs adversaires politiques. De remettre le débat sur les idées et les projets de société, et non sur les personnes et personnages. Notre jugement contre la population doit être impartiale et neutre.

John Mukengere

RDC: Une campagne électorale sans dose de haine est possible

L’histoire de la République Démocratique du Congo retient que, de manière méthodique, pendant la campagne, plusieurs leaders politiques utilisent la « haine » parmi leurs stratégies pour détruire les autres candidats et se faire élire. Cette pratique peu loyale et dangereuse, laisse des blessures visibles et invisibles dans le chef de ceux qui sont visés par ces messages. Des communautés entières se déchirent et se tournent les unes contres les autres. Les discours haineux peuvent créer des tensions qui risquent d’être difficiles à gérer durant des décennies.

Comment reconnaître un discours ou une parole de haine ?

Selon les Nations-Unies, de manière générale et dans le langage courant, le « discours de haine » désigne un discours injurieux visant un groupe ou un individu sur la base de caractéristiques intrinsèques (telles que la race, la religion ou le genre) et pouvant menacer la paix sociale.

la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine définissent le discours de haine comme : «tout type de communication, orale ou écrite, ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité ».

Se basant donc sur ces éléments, il est facile de reconnaître un discours haineux que les politiques feront pendant la campagne électorale. Il est également nécessaire que la population comprenne que les discours de haine peuvent être également véhiculés par toute forme d’expression, notamment des images, des caricatures, des objects, des gestes et symboles et ils peuvent être diffusés hors ligne ou en ligne.

En cette période électorale en RDC, il est important que la population comprenne tout ceci, pour bien analyser les faits et gestes des candidats et savoir comment se tenir, prendre position et ne pas leur laisser le champ libre à la proposition de ces messages et discours dangereux.

Attitude de la population face à ces discours haineux

La campagne électorale est un événement momentané, qui ne doit pas constituer une occasion pour les populations de s’entre-tuer. Les politiciens cherchent leur positionnement mais doivent le faire, sans diviser, haïr et discriminer.

La population doit-être exigeante face aux politiciens qui s’adonneraient à mettre en danger le vivre ensemble leur discours de haine. Eviter de les suivre ou de partager leurs messages haineux.

Pendant la campagne électorale, partageons les valeurs et non les antivaleurs. Cultivons ma paix, la cohésion passible et le vivre ensemble entre nos différentes couches de la population de la République Démocratique du Congo.

Appel aux leaders politiques

Tous les discours haineux, des messages dangereux et discriminatoires sont à proscrire pendant cette campagne électorale. Jouez votre vrai rôle de leader, au profit de la paix et l’acceptation de l’autre. Les jeux et enjeux électoraux ne doivent pas vous envoyer sur une pente glissante, qui risque d’emporter tout le monde à cause de vos agissements.

John Mukengere

Ituri : L’autre est une partie de nous-mêmes, inutile de le haïr

Des messages haineux demandant aux habitants de l’Ituri de ne pas voter les Nandes aux prochaines élections, circulent dans différents groupes watshapp depuis le 15 septembre 2023. Leurs auteurs accusent les Nande, d’interdire  ou refuser aux personnes d’autres tribus d’exercer le commerce notamment à Butembo. Ce qui crée cette frustration au sein de la population en Ituri, contre les Nande. Comportement que certains leaders communautaires découragent au niveau de l’Ituri, car trop dangereux et discriminatoire.

La RDC est un patrimoine commun et les congolais ont les même droits

Exercer les activités commerciales, est un droit pour tout congolais en ordre avec les lois qui régissent ce secteur sur l’étendu du territoire national. Aucun congolais n’a le droit de refuser à son prochain d’user de son droit et rien ne peut justifier cette attitude. De même en ce qui concerne les élections, tout congolais a le droit de postuler et se faire élire pourtout où il se trouve sur l’étendu du territoire. Il n’appartient pas donc à un individu ou groupe d’individus de décider, sur base des rumeurs, appartenance ethnique, tribale ou politique, qui doit être élu dans une circonscritption électorale donnée.

Ces genres de messages discriminatoires et haineux sont dangereux et peuvent fragiliser la cohabitation pacifique et la cohésion sociale des peuples des diverses origines,  pourtant très importante pour la paix en République Démocratique du Congo.

Les journalistes et blogueurs du forum Non aux Discours de Haine, appellent les uns et les autres à privilégier le vivre ensemble. Nous rappelons que l’unité et la cohésion entre peuples, est une preuve de maturité de ces deniers, qui débouche à coup sûr à une stabilité parfaite et une paix durable. Des réalités que tous rêvons, pour le développement du pays.

John Mukengere

Beni: Non à la chasse à l’homme contre les politiciens

Depuis le 15 Août 2023, un tract demandant à la population de Beni (Nord-Kivu) de s’emprendre aux politiciens et députés circule sur les réseaux sociaux. Dans ce document, il est demandé à la population de « frapper » les politiciens qui ont participés à la table ronde sur l’état de siège, si cette mesure exceptionnelle qui touche les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri est prorogée. « Si l’État de siège reste maintenu chez-nous, chers compatriotes chassons, frappons même tous les politiciens députés qui sont partis à Kinshasa. Nous devons seuls nous sauver, ils sont partis nous tromper, certains ont même pris des photos dans la salle vide du parlement pour nous tromper qu’ils ont défendu, pourtant c’est faux » peut-on lire sur ce tract anonyme.

De la colère à la haine

Cet appel à la violence contre les politiques à Beni, est une initiative très dangereuse. Dire au reste de la population de « chasser et frapper » les politiciens et députés, est irresponsable et déplacé. Çela dénote d’un acharnement et d’une haine que contient ce message dans son essence.

La grande crainte demeure la réaction de la population en réponse à ce message irresponsable et haineux contre des tiers. C’est pourquoi il est important de rappeler aux uns et aux autres, la nécessité de cultiver la paix et de privilégier les voies pacifiques dans le processus de revendication. Rien ne s’obtient dans et par la violence. Car la violence n’appelle que la violence. Dit-on

Les journalistes et blogueurs réunis dans le forum Non aux Discours de Haine condamnent cet appel à la violence plein de haine. Nous appelons au bon sens de la population, à ne pas suivre ces fauteurs de troubles qui veulent nous diviser et nous retourner les uns contre les autres. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. La solution à nos problèmes, viendra par la collaboration, le vivre ensemble et la bonne analyse de la situation, jamais par la violence.

John Mukengere