RDC : Les militaires congolais sont des humains et non des animaux

Dans un post publié sur la page Facebook de l’internaute Michel Bwami, on qualifie les éléments ( militaires ) des forces armées de la République Démocratique du Congo ( FARDC ) des « moutons ». Un mot dur, choquant et dénigrant, qui frise la haine contre des hommes et femmes qui servent sous le drapeau en RDC.

De la déshumanisation à la haine

Toute personne a droit au respect et à la dignité comme être humain. Réduire quelqu’un au rang d’un animal, peut s’avérer dangereux sur sa réputation, sa psychologie avec le risque d’une dépersonnalisation. Prendre  des êtres humains pour des « moutons », est inacceptable et condamnable. On peut ou ne pas aimer quelqu’un, mais arriver à le considérer comme un animal ( mouton ), prouve le degré de haine qu’on a contre cette personne. Il est nécessaire de comprendre que pareilles considérations inhumaines et déshumanisantes, sont à proscrire dans la société. Personne n’est plus humain que l’autre, et le respect mutuel doit caractériser les humains pour le bien de l’humanité toute entière. Certains conflits sont nés, grandissent et dégénèrent de fois, à cause de ces genres de propos qui rabaisse l’homme.

Les journalistes et blogueurs réunis dans le forum Non aux Discours de Haine dans la région des Grands Lacs, condamnent fermement ces propos inhumains et haineux contre les éléments des forces armées de la République Démocratique du Congo. Nous rappelons la nécessité pour tous, de se tenir loin des discours haineux et se refuser de sortir des propos discourtois, tendant à chosifier ou déshumaniser les autres.

John Mukengere

Nord-Kivu : De l’intolérance politique à l’incitation à la haine

Citer sans preuve, le nom d’un potentiel adversaire politique dans des dossiers sales, pour y tirer une certaine faveur et avantage au sein de la population, est déloyale. Car ces genres des propos peuvent créer dans la base, un sentiment antipathique contre celui qui est cité et une tension avec risque de lui attirer la colère des populations, pour des raisons inavouées.

Des tels propos d’intolérance politique, qui s’apparentent à une incitation à la haine; tenus devant une foule diversifiée de la population et relayés dans un média de mass ( Radio REKI ), peuvent sans nul doute, constituer un danger entre les partisans des deux côtés, qui risqueraient de les utiliser pour ou contre un camp donné pendant la campagne électorale, avec des risques d’affrontements entre eux. Des tensions que personne ne peut en ce jour, calculer les conséquences.

C’est pourquoi, avec fermeté, les journalistes et blogueurs réunis au sein du forum Non aux Discours de Haine dans la région des grands lacs, condamnent ces genres de discours et attirent l’attention des candidats aux elections à différents niveaux en RDC, sur la nécessité de s’abstenir de prononcer des propos, discours, langages et autres déviation, qui peuvent mettre en danger la personnalité, la vie et la bonne entente des nos populations pendant cette période électorale. Pour des fins électoralistes, ne dechirons pas nos tissus sociaux, nos mœurs et ou encore, nos valeurs communes. Ces discours d’incitation à la haine pour des fins politiques, doivent être évités et la population ne doit pas les suivre.

Nous recommandons aux autorités et autres organes de régulation comme le CSA( Conseil Supérieur de l’audiovisuel et de la communication ), de toujours punir ceux qui s’adonnent à propager ces discours d’incitation à la haine, et ceux qui excellent dans l’intolérance politique en cette période électorale.

John Mukengere

La déshumanisation est danger à combatte !

Une nouvelle vidéo de 2minutes 38secondes circule dans les réseaux sociaux et surtout dans les groupes WhatsApp. Dedans on voit Justin Bitakwira devant une foule, parlant sans retenu des conflits entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. En suivant de près, à partir d’une minute cinquante-deux secondes(1min52) de la vidéo, il traite le président rwandais « de chien ». Propos mal placés, qui dénotent d’une haine contre la personne du prédisent rwandais.

Toute personne a droit au respect et la dignité

Traiter ou qualifier un être humain de « chien » est dangereux. En réduisant quelqu’un au rang des bêtes ou des animaux sans tenir compte de l’humanisme et de son identité humaine dont il jouit comme être humain peut conduire aux violences. Un tel discours est inacceptable et doit être rejeté par la population. Qui qu’il soit, un être humain mérite respect et dignité. Personne ne mérite d’être traitée de « chien ». Ces propos dangereux qui s’apparentent également à des injures publiques doivent être proscrits de nos sociétés pour promouvoir le vivre ensemble et garantir un avenir radieux dans lequel, le respect de l’être humain est une règle.

Les blogueurs et journalistes réunis au sein du Forum Non aux Discours de Haine dans la région des Grands Lacs, condamnent fermement cette déshumanisation et propos discourtois envers un être humain. Tomber dans le dénigrement, la discourtoisie, la déshumanisation et autres formes d’égarement entre nous peuples de région des Grands Lacs, ne fera que mettre de l’huile au feu. Nous devons être prudents dans notre manière de communiquer.John Mukengere

RDC : La stigmatisation et l’intolérance engendrent toujours la violence

Un dénommé Kasereka Mandevu a récemment publié sur le réseau social tweeter, un message dans lequel il appelle à la chasse contre les Tutsis vivants en République Démocratique du Congo. Il prétend qu’il n’existe pas les Tutsis congolais, raison pour laquelle selon lui, la population congolaise doit les chasser et les retourner au Rwanda leur pays d’origine.

 « Et depuis quand les tutsis congolais existent en RDC ? Nous allons les chasser en RDC comme nous les avions chassés à Beni et Butembo. Ils doivent retourner au Rwanda dans leurs pays d’origine. Ils n’ont pas de place en RDC. Qu’ils retournent au Rwanda où il y a leurs terres » écrit-il.

Une dose dangereuse de haine et de stigmatisation

Ce message est dangereux et déplorable. Prendre une couche de la population pour cible, et engager une chasse à l’homme contre elle, peut avoir des conséquences incalculables. Cette stigmatisation manifeste, détruit le mental de ceux qui sont ciblés, et même celui de l’auteur de la stigmatisation.   La violence qui peut en découler, peut embraser toute la société et anéantir les efforts de paix fournis par différentes organisations et communautés dans la région de grands lacs. La diversité est force dit-on, et personne n’a le droit de s’attaquer volontairement à l’autre, pour des raisons ethniques ou identitaires. Ce message plein de haine, n’a pas de place dans nos sociétés modernes et ne doit pas être suivi par les populations.  

Les blogueurs et journalistes réunis dans le forum Non aux Discours de Haine dans la région des grands lacs, alertent sur la dangerosité de ce message, et rappellent la nécessité pour congolais dans toutes leurs diversités, à se focaliser sur ceux nous unis, et non les petits détails qui nous divisent. Notre force réside également dans l’acceptation de l’autre et le vivre ensemble pour promouvoir la paix et la cohésion de nos populations de la région. L’histoire de la région doit se réécrire de la meilleure manière possible, au profit des présentes et futures générations. Nous condamnons donc fermement ce message de stigmatisation et de haine.

John Mukengere

Kolwezi: Non à l’appel aux violences et à la déshumanisation

Une vidéo circule sur le réseau social Twitter depuis le 10 juillet 2023. Cette vidéo, qui compte déjà plusieurs milliers de vues, présente un individu se faisant appeler Roger le combattant, incitant les habitants de Kolwezi à s’en prendre aux Rwandais et à les tuer. « Tuez les Rwandais, laissez les chiens et les chats… » déclare-t-il. Il poursuit en affirmant que cette chasse a pour objectif de renvoyer les Rwandais dans leur pays. Halte aux discours de haine

Le contenu de cette vidéo est extrêmement dangereux et met en péril la vie des ressortissants rwandais présents à Kolwezi, dans la province du Lualaba. Il est inacceptable que quiconque, quel que soit son statut, incite les communautés à s’attaquer les unes aux autres. Cette manipulation de la population contre un groupe ethnique est à proscrire dans nos sociétés. Les discours de haine divisent les communautés et nourrissent le sentiment de rejet de l’autre.

Les conséquences de ces discours de haine sont incalculables et imprévisibles. Il est à craindre que les Congolais d’origine rwandaise vivant à Kolwezi se sentent menacés et qu’ils réagissent à ces menaces pour se protéger. Personne ne peut prédire l’ampleur d’une telle confrontation au sein de la société avant qu’elle ne se produise. Il est préférable d’éviter cela plutôt que d’assister impuissamment à l’installation et à l’enracinement de cette culture de la haine que cet individu cherche à propager entre les populations.

La RDC est un pays cosmopolite

En tant que pays hospitalier, la RDC respecte la vie humaine, qui est sacrée selon la constitution. La traque des individus et les appels à nuire ou à tuer des personnes, quelles que soient leurs origines, sont condamnables. Personne n’a le droit de mettre fin à la vie d’autrui.

La législation congolaise définit clairement les responsabilités pénales de toute personne ou groupe de personnes appelant ou participant à la disparition d’individus ou de groupes d’individus (voir loi numéro 15/002 du 31 décembre 2015 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais). Cet appel lancé par l’individu se faisant passer pour un combattant contre les Rwandais vivant à Kolwezi est inacceptable. Il constitue en lui-même une preuve incriminant son auteur.

Nous encourageons la justice congolaise à prendre en main de tels cas et à punir les responsables, le cas échéant, afin de dissuader les autres de lancer des appels à tuer ou d’inciter la population contre un groupe ethnique donné.

Les journalistes et blogueurs réunis dans le forum « Non aux discours de haine dans la région des Grands Lacs » condamnent fermement ces discours visant à diviser les populations et mettant en danger la vie de nombreuses personnes à Kolwezi. Cultivons la paix et rejetons la haine.

John Mukengere

Kalehe (Sud-Kivu) RDC : Autorité qui divise au lieu de rassembler

Dans un meeting tenu le vendredi 9 juin 2023 à Kalehe devant un public estimé à au moins trois cents personnes, Monsieur Kabiona N’SIBULA, chef du groupement Mbinga Nord, avait déclaré que « Monsieur Adelard NYAMUROHA, malgré qu’il soit président de la Fédération des Entreprises du Congo dans son groupement Mbinga Nord, est originaire de Mbinga Sud. Et c’est là qu’il doit aller faire la loi ». Ces propos ont été tenus sur le marché de Karango, situé dans le groupement Mbinga Nord.

Perceptions et réactions de la population

Ces propos sont dangereux car ils incitent à la haine tribale avec un grand risque de compromettre la cohésion sociale et le vivre-ensemble dans cette partie de la province du Sud-Kivu. Les habitants de cette partie ont farouchement réagi à ces propos tenus par le chef du groupement Mbinga Nord, les qualifiant d’incitation à la division. Selon des habitants, « Une autorité ne peut pas tenir un tel langage dans une assemblée ; car elle peut conduire à la haine et à la division au sein des commerçants ». Ces propos du chef de groupement peuvent pousser les commerçants et opérateurs économiques du milieu à se révolter contre les décisions de la Fédération des Entreprises du Congo, avec un risque de confrontation physique jusqu’à mettre en mal la cohésion sociale.

Ne fâchez pas la loi

Au regard du caractère dangereux de ce discours et de l’impact négatif qu’il peut avoir sur la population, les habitants du groupement Mbinga Nord ne doivent pas considérer ces genres de propos qui tendent à diviser et éventuellement créer une crise économique. La Constitution congolaise, à son article 30, garantit à tout Congolais le droit de s’installer et de travailler partout sur l’étendue du territoire national. Comme l’ont fait plusieurs personnes, ces propos de division et d’incitation à la haine tenus par ce chef de groupement sont condamnables et en tant que chef, il doit plutôt être rassembleur dans tous ses propos et éviter tout discours qui peut inciter à la haine, au tribalisme et à la division dans sa juridiction.

John Mukengere