RDC: la Réunion des ministres de la défense de l’EAC reportée, après l’inquiétude soulevée par le Rwanda

Initialement prévue pour ce mercredi 19 avril 2023 à Goma, la réunion des ministres de la Défense de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), est reportée sine die.

La nouvelle est confirmée par plusieurs sources proches du ministère de la défense Nationale de la RDC, organisateur de cette rencontre, sans donner des détails autour de ce report.

Et pour preuve, le vice-ministre de la Défense nationale et Anciens Combattants, Samy Adubango, ainsi que d’autres délégations dépêchées à Goma pour les travaux préparatoires, sont retournés ce mardi 18 avril à Kinshasa , en attendant la fixation d’une nouvelle date.

Toutefois, selon le secrétariat de cette organisation sous-régionale, cité par nos confrères de Forum des As; il se trouve que le Rwanda, un des pays de l’EAC, refuse d’envoyer des représentants à ladite rencontre devant avoir lieu à Goma; indiquant que « la sécurité de la délégation du Rwanda n’est pas garantie à Goma » et que « la partie rwandaise n’a pas envoyé ses émissaires, sollicitant une délocalisation de cette rencontre ».

Sollicitée et obtenue par l’actuel ministère Congolais de la Défense Nationale, l’organisation de cette rencontre entre les ministres de la défense des six pays membres de l’EAC (Ouganda, Kenya, Burundi, RDC, Tanzanie, Rwanda, Soudan du Sud) s’inscrit essentiellement dans le cadre d’évaluer le mandat de la force régionale de cette organisation, déployée depuis quelques mois à l’Est de la RDC, sur accord des chefs d’Etat membres.

Emmanuel Barhebwa

RDC: Ce que le Président Rwandais doit faire c’est de respecter ses engagements(P. Muyaya)

Le Porte-parole du Gouvernement Congolais, Patrick Muyaya a réagi ce dimanche 16 avril 2023 face aux déclarations du Président Rwandais Paul Kagame disant qu’une partie du Rwanda a été donnée au Congo et à l’Ouganda. Ces déclarations ont été relayées par des médias internationaux qui ont été reçus à Kinshasa ce même jour.

Le président rwandais doit respecter ses engagements souscrits dans la feuille de route de Luanda et cesser aussi de soutenir les rebelles de M23 qui ne cessent de causer de la peine à la population congolaise et violer les frontières congolaises.

 » Ce que le président Kagame doit faire, c’est de respecter ses engagements souscrits dans le cadre de la feuille de route de Luanda, de cesser de soutenir le M23 qui a été démontré mondialement et doit de même retirer ses mains dans le territoire congolais comme l’avait dit le Pape » a déclaré le ministre congolais chargé de la communication et médias, Patrick Muyaya.

Et d’ajouter  » Notre patrie nous la défendrons à chaque centimètre et qu’il est hors de question de laisser penser les velléités et les idées expansionnistes du président rwandais. Et en plus de cela, il faut peut-être demander à la Belgique de rappeler ce qu’étaient les actes de nos frontières. Il y a quelques semaines nous avions fait un briefing avec le professeur Tshibangu Kalala, il avait bien expliqué cette problématique de tracer les frontières. » A conclu le Porte-parole du Gouvernement Congolais.

À noter que la feuille de route de Luanda a été signée le 06 juillet 2022 entre le Président Congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et le Président Rwandais Paul Kagame sous les auspices du Président Angolais João Laurenço désigné comme médiateur par l’Union Africaine avec comme objectif de restaurer la confiance entre ces deux États (RDC-RWANDA).

Florentin Muzungu

Rwanda: 23 ans après, Paul Kagame se dit prêt à céder le fauteuil présidentiel

Paul Kagame Président de la République Rwandaise, membre du parti Politique Front Patriotique Rwandais, a exprimé mercredi 05 Avril 2023 le désir de se retirer et de céder à un autre dirigeant le Pouvoir.

C’était lors d’une rencontre à Kigali avec son homologue Kényan William Ruto qui était en visite de deux jours au Rwanda.

Le Président Kagame a qualifié sa retraite au pouvoir « d’inévitable » en annonçant qu’un plan de succession était déjà en cours de discussion au sein de son parti Politique qui est au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais (FPR).

Il exprime de même qu’il ne tenait pas à nommer son successeur, mais plutôt à créer un bon environnement à l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants.

« Cette discussion est menée au sein de notre Parti depuis 2010, mais les circonstances, les défis et l’histoire du Rwanda nous ont imposé d’autres priorités. » a-t-il déclaré.

C’est après quelques jours de la tenue du 16ieme congrès du Front Patriotique Rwandais à Rosoruru, près de Kigali que Paul Kagame, président de ce parti depuis 1998 et du Rwanda depuis 2000 vient d’annoncer ces déclarations.

Florentin Muzungu

RDC: Enfin la position de Matata Ponyo face à la Loi sur la Congolité

La proposition de Loi sur la Congolité, initiée par le Docteur Noël Tshiani, ne cesse d’alimenter le débat en RDC depuis sa programmation parmi les sujets à examiner durant de la session parlementaire en cours.

Après l’Église catholique et plusieurs autres personnalités et organisations tant politiques que celles de la société civile ; l’ancien premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo, a donné sa position ce 04 avril 2023 face à cette question, désapprouvant l’esprit discriminatoire derrière laquelle se cacherait cette proposition.

Selon l’ancien Premier ministre de la RDC, la constitution congolaise a déjà tranché sur cette question de la nationalité congolaise. Ceci ne devrait faire objet d’une autre loi ou protestation.

« Le développement du pays ne dépend pas du fait pour les dirigeants d’être nés des parents congolais, mais plutôt, le développement dépend du leadership et de la qualité de ses dirigeants. » a-t-il déclaré

Augustin Matata Ponyo a référé sa pensée à l’ancien président américain Barack Obama, dont ses parents furent Kényans mais qui a pu diriger les États-Unis d’Amérique pendant 8 ans.

« Le développement, c’est une question de leadership, d’un travail ardu, d’une vision et des principes. Le Président Obama fut président des États-Unis dans un mandat de huit ans sans qu’il ait l’origine américaine. Et alors ici les congolais de Père et de mère, quel leadership ont-ils prouvé. Nous cherchons le leadership pratique et non théorique car le leadership rime avec les résultats. » conclut Augustin Matata Ponyo

La loi Tshiani, la loi de Père et de Mère congolais veut que les hautes fonctions du pays puissent être occupées par seuls les congolais nés des parents congolais.

La Rédaction

Comment la population de Goma doit se comporter face aux candidatures féminines lors des élections 2023?

Cette question était au centre d’un atelier d’échanges et des réflexions ayant réuni ce vendredi 24 mars 2023 à Goma plusieurs femmes leaders et responsables d’organisations feminines, les femmes politiques ainsi que celles des médias.

Organisée par le Réseau d’Associations pour la Promotion des Droits de la femme (RAPDFEM ASBL), en collaboration avec la section Genre de la MONUSCO; cette rencontre avait pour objectif, ont indiqué les organisateurs, d’évaluer la participation effective de la femme du Nord Kivu au processus électoral, et de proposer des pistes de solution face aux principales difficultés que connaissent les femmes ambitieuses lors des différents scrutins électoraux au pays.

« Le processus électoral étant à l’horizon la femme aussi doit avoir sa place pour contribuer au développement du pays » a souligné Maître Lina Bindu, femme politique à Goma qui est largement revenu sur le slogan « Éduquer une femme c’est éduquer toute une nation ».

Il est temps, a-t-elle insisté, que toute la communauté du Nord Kivu se lève pour soutenir la femme lors des élections car la celle-ci a toutes les capacités au même titre que l’homme.

Pour sa part Euphrem Zihalirwa, coordonnateur du réseau d’Associations pour la Promotion des Droits de la femme (RAPDFEM ASBL), un des organisateurs de cet atelier, soutient les femmes à aller plus loin, et estime que comme l’homme, la femme est aussi éligible pour participer à la gestion du pays et contribuer à son développement.

Celui-ci ne manque pas de remercier les partenaires du RADFEM ASBL, qui ont appuyé l’organisation de cette activité, notamment la MONUSCO, à travers sa section Genre.

Plusieurs questions étaient à la ronde pour proposer différentes pistes de solutions pour qu’à cette nouvelle élection il y ait un maximum des voies accordées à la femme.

Le rôle des médias dans cette démarche a également été soulevé, avec une exhortation spéciale aux femmes des médias de soutenir l’ensemble des femmes qui vont déposer leurs candidatures aux prochaines élections.

Depuis plusieurs années, avant et après l’indépendance de la République Démocratique du Congo , les compétences des femmes restent sous-estimés par plusieurs congolais. Mais il a été révélé toutefois, qu’avec le plaidoyer visant à lutter contre les violences basées sur le Genre, petit à petit la femme commence à prendre place dans différents domaines de la vie, bien que les efforts restent à fournir pour bannir toute forme de discrimination vis-à-vis de la femme.

Esther Buingo

Enrôlement des électeurs au Nord-Kivu : 3 ennemis qui empêchent la population d’avoir la carte, selon Kasekwa

« Défis d’accès à la carte d’électeur en Province du Nord-Kivu, les enjeux, les conséquences et les pistes des solutions », c’est sous ce thème que l’honorable Muhindo Kasekwa Jean-Baptiste, député national, élu de la ville de Goma pour le compte du parti politique ECIDÉ, a échangé avec la population de Goma lors d’une conférence ce vendredi 24 mars 2023 à Goma.

Selon Jean-Baptiste Kasekwa, trois ennemis empêchent actuellement la population du Nord-Kivu d’avoir les cartes d’enrôlement. Il s’agit de la rébellion du M23 en territoire de Rutshuru et Masisi, les ADF en territoire de Beni et la CENI en ville de Goma et en territoire de Nyiragongo.

« À ce jour pour le territoire de Masisi 2 % seulement de la population s’est déjà enrôlée depuis le lancement des opérations d’identification et enrôlement des électeurs. Pour le territoire de Rutshuru 4 % seulement des électeurs ont déjà eu leurs cartes. Avec ce taux ces deux territoires, si rien n’est fait; à la date du 11 avril 2023, date prévue pour la clôture de l’enrôlement, selon la prolongation de 10 jours, lancée par la CENI, Rutshuru risquera de perdre 7 sièges d’enrôlement et Masisi à son côté 7 sièges d’enrôlement » s’inquiéte-t-il.

Pour le territoire de Beni, renchérit l’honorable Kasekwa, depuis le lancement de l’enrôlement,la chefferie de Bashu;qui est la chefferie la plus peuplée de ce territoire, fait l’objet de beaucoup d’attaques terroristes.

« Le 09 mars 46 personnes ont été massacrées dans cette partie. Par peur, les habitants ont pris fuite, et ainsi les kits électoraux qui y étaient déployés pour l’enrôlement ont été amenés en ville de Beni car les centres étaient tous fermés.
Plusieurs villages de ce territoire font l’objet d’attaques et c’est pourquoi à ces jours le taux d’enrôlement en Territoire de Beni s’élève à 32% et si rien n’est fait ce territoire risque de perdre au-moins 3 sièges alors qu’il avait déjà perdu 2 sièges en 2011 donc Beni risquera de perdre 5 sièges maintenant
. » fait-il savoir

Parlant de la situation de la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo où les opérations semblent avancer par rapport aux autres parties de la province ; l’honorable Muhindo Kasekwa accuse la CENI d’être à la base du désordre dénoncé à ces jours dans plusieurs Centres d’enrôlement.

« La CENI empêche les habitants de la ville de Goma et du territoire de Nyiragongo de se faire enrôler. C’est pourquoi, elle devient considérée comme ennemie au même titre que les terroristes car elle refuse de payer ses agents et les policiers depuis le 16 février jusqu’à ces jours » a-t-il affirmé.

La même CENI, poursuit Kasekwa, a également frappé le peuple congolais dans la passation de marchés et kits électoraux.

« Alors qu’en 2018 la RDC possédait des kits électoraux qui produisaient des cartes méritantes qui sont en bon état jusqu’à ces jours, des cartes en photo de couleur et ne s’effaçaient pas, des machines capables d’enrôler au-moins 200 personnes par jour; Aujourd’hui la CENI nous amène des cartes de mauvaise état, les cartes où l’image s’efface trop vite de sorte que peut-être le 20 décembre 2023 arrivera lorsque personne ne possède une carte d’électeur en bon état. A côté de cela les machines actuelles ont du mal à atteindre 100 personnes enrôlées par jour, avec des pannes à tout moment… Tout ceci démontre qu’il s’agit d’une frappe de la CENI de Kadima vis-à-vis du peuple congolais. »

Il ne manque pas non plus d’évoquer la question de la distribution des kits électoraux et la répartition du nombre des centres d’enrôlement, dénonçant la discrimination des centaines provinces par rapport aux autres.

Face à tout cela, l’élu de Goma propose la prolongation de l’enrôlement jusqu’au 16 juin prochain et qu’au même moment le président de la CENI adresse une lettre au président du sénat et au bureau de l’Assemblée Nationale pour demander l’examen de la loi portant sur la répartition des sièges. Il recommande par ailleurs de ramener les kits qui ont terminé la même opération dans d’autres aires opérationnelles vers l’aire 3 pour accélérer le processus. Au sujet des cartes où les écrits et images disparaissent, Muhindo Kasekwa réclame l’octroi, sans condition, des duplicatas aux concernés.

Emmanuel Barhebwa