Paix à l’Est: Mgr Willy Ngumbi confirme la tenue à Goma de la 14ème édition du Forum Régional des Jeunes

Au cours d’un point de presse ce lundi 22 juillet 2024 l’évêque de Goma a confirmé à la presse locale et internationale la tenue dans son Diocèse de la 14ème édition du Forum Régional des Jeunes pour la Paix et la Cohabitation Pacifique qui va réunir durant quatre jours à Goma, à partir du jeudi 25 juillet 2024, les jeunes de Goma et ceux des diocèses et pays voisins, autour des questions de Paix, de cohabitation pacifique et de développement.

Il s’agit d’un forum annuel organisé par le Diocèse de Goma qui vise à conscientiser la jeunesse sur son rôle dans la construction de la Paix et le développement de cette région marquée par des guerres en répétition et des conflits interethniques; a fait savoir Mgr Willy Ngumbi.

Pour lui, ce programme qui se déroule cette année dans un contexte particulier guerre, sera un cadre de conscientisation des jeunes sur comment sortir de la crise actuelle avec un esprit tourné vers la construction d’un avenir meilleur.

Ce forum poursuit deux objectifs, a-t-il indiqué : « D’abord c’est un lieu de rencontre pour les jeunes, un rendez-vous des jeunes chrétiens, des jeunes musulmans et d’autres confessions religieuses, pour partager les expériences, parler de leurs problèmes et réfléchir sur les questions fondamentales qu’ils se posent… Le deuxième objectif c’est de permettre aux jeunes d’exprimer leurs talents puisque c’est sur base de ces talents qu’ils peuvent construire l’avenir… »

Le cadre sera également l’occasion, selon l’évêque de Goma, de transmettre aux jeunes des enseignements sur différents sujets qui les préoccupent actuellement notamment l’Entrepreneuriat, la gestion de l’environnement, la cohabitation pacifique etc.
« Tous les jeunes qui se posent des questions sur leur avenir sont invités à ce forum », insiste-t-il.

Revenant sur la guerre actuelle qui secoue la province du Nord-Kivu, et qui a entraîné depuis fin 2021 le déplacement de près de quatre millions des personnes, le berger de Goma a exprimé son optimisme quant à la fin de cette crise.
D’où, souligne-t-il, le message envers les jeunes qui seront présents à ce forum, pourra leur préparer à reconstruire cette région après la crise actuelle.

« Toute crise a une fin. Elle peut durer mais elle finira par prendre fin. comme on dit souvent; quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finit toujours par se lever…La question à se poser aujourd’hui c’est comment nous voulons y sortir ? Est-ce que nous voulons rester des jeunes qui attendent qu’on fasse tout à leurs places ou des jeunes qui prennent leur responsabilité en main… Nous voulons sortir de cette crise plus forts pour construire notre pays, notre société et notre Eglise. Nous voulons apprendre de cette crise pour être plus responsable de notre vie et pas rester à se plaindre ou se lamenter… » a déclaré Mgr Willy Ngumbi.

Le rendez-vous est ainsi pris pour ce jeudi 25 juillet sur le site de la paroisse Notre Dame du Mont Carmel à Katindo où sont attendus, plus de 15000 jeunes de la région.
Les activités se tiendront chaque jour de 08h à 16h a précisé l’équipe organisatrice qui indique que toutes les dispositions sont prises pour offrir aux participants des meilleurs moments d’échanges et de divertissements.

Emmanuel BARHEBWA

Tentative de coup d’État : La CENCO réagit au sujet d’une photo apparue sur la toile, présentant les évêques aux côtés du cerveau moteur des attaques

Les archevêques et évêques membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) ont exprimé leur indignation dans un communiqué ce lundi 20 mai 2024, face aux attaques perpétrées aux premières heures de ce dimanche 19 mai au palais de la Nation, Siège de la Présidence de la RDC, ainsi que contre la Résidence de Monsieur Vital Kamerhe, Candidat Président de l’Assemblée Nationale.

Dans leur message, les prélats catholiques ont exprimé leur inquiétude face à ces attaques qui ont « porté atteinte aux institutions de la République et causé la mort d’hommes ».
Pour eux, il est inadmissible qu’un groupe armé élise domicile au coeur de Kinshasa, la capitale du pays.
« Il est fort regrettable que les services de sécurité aient été nargués »notent-ils.

Par ailleurs, poursuit le même Communiqué, les Évêques ont constaté qu’il y a des images qui circulent dans les réseaux sociaux et où figure, aux côtés des Évêques et d’autres personnes , le cerveau présumé des attaques, identifié sous le nom de Christian Malanga.

À ce sujet, la CENCO précise: « Il s’avère que les Évêques dans leur sollicitude pastorale se laissent approcher, en tous lieux, par n’importe quelle personne humaine pour des photos ou des vidéos. Ce qui ne signifie nullement l’existence des relations particulières avec ces personnes« .

Les évêques condamnent ainsi « toute récupération de ces images par des personnes malveillantes à des fins populistes malsaines ».

Il faut noter que dans sa réaction quelques instants après ces attaques, le Gouvernement Congolais a annoncé que les mesures ont été prises pour renforcer à la fois la sécurité des institutions, des officiels et celle de la ville de Kinshasa, en attendant les résultats des enquêtes en cours.

Emmanuel Barhebwa

RDC: Le Cardinal Ambongo dans le viseur de la Justice

Le Procureur Général près la Cour de Cassation a ordonné, à travers une correspondance ce dimanche 27 avril 2024, au Procureur Général près la cour d’appel de Matete, d’ouvrir une information judiciaire à charge du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa.

Parmi les faits lui reprochés, Celui-ci évoque notamment la propagation des faux bruits, l’incitation à la révolte et attentats contre les vies humaines.
Il note que les propos tenus régulièrement par l’archevêque de Kinshasa lors des points de presse, interviews et autres sermons; en ce moment où le pays fait face à la guerre dans sa partie orientale; sont de nature à décourager les militaires des Forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi sont « incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par autant d’années de destabilisation ».

Dans l’évidence de ces comportements « qui s’analysent en fait infractionnels », le procureur Général près la cour de Cassation sollicite l’ouverture d’une information judiciaire à charge de ce prélat catholique.

« Je vous ordonne d’ouvrir une information judiciaire à charge du prélat susvisé qui violente délibérément les consciences et semble trouver du plaisir, à travers ses faux bruits et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et aux attentats contre les vies humaines » peut-on lire dans cette correspondance.

Agir autrement, prévient le PG, « s’analysera en déni de justice de la part du Procureur près la Cour d’Appel de Matete et sa d’inactivisme sera considéré comme un fait de complicité avec les faits répréhensibles évoqués ».

Il faut dire que les violons ne s’accordent pas depuis quelques semaines entre le pouvoir actuel et le cardinal Fridolin Ambongo, ce dernier ayant multiplié ses dénonciations et critiques face à ce qu’il qualifie de « banalisation des vies humaines par les autorités congolaises ».

Tentant de justifier son attitude que d’aucuns estiment similaire à celle d’un opposant politique, celui-ci a dernièrement déclaré qu’il ne peut pas être neutre et que ses positions rejoignent celles de l’ensemble de la population.

Emmanuel Barhebwa

Nord-Kivu: Dans un contexte de guerre, l’évêque ordonne sept prêtres et deux diacres à Goma

Ces ordinations ont eu lieu ce dimanche 11 février 2024 à l’esplanade de la paroisse Notre Dame du Mont Carmel à Katindo, dans la ville de Goma en province du Nord-Kivu, sous la sollicitude pastorale de Monseigneur Willy Ngumbi, évêque du diocèse de Goma.

Membres du clergé local, ces sept nouveaux prêtres et ces deux nouveaux diacres; originaires de différentes paroisses de Goma et de l’intérieur, ont été appelés à être des artisans de la paix et d’unité des fidèles dans cette région déchirée par les conflits récurrents et marquée actuellement par l’intensification des combats entre la rébellion du M23 et l’Armée Congolaise.

Le site de la paroisse Notre Dame du Mont Carmel choisi pour abriter cet événement venait d’accueillir deux semaines plutôt, la messe de prière pour la paix aux Grands Lacs; autour des évêques du Rwanda, du Burundi et de la RDC accompagnés de leurs fidèles respectifs.

Dans son homélie, l’évêque de Goma est revenu sur le message d’appel à l’unité et la cohésion pacifique, laissé aux fidèles de Goma par les prélats catholiques de la région des Grands Lacs.
« Ce jour-là nous avons montré à la face du monde que les habitants de ces trois pays de la sous-région des Grands Lacs veulent la paix, l’unité et la fraternité entre eux » se rappelle encore le berger de Goma.

Pour Mgr Willy Ngumbi, ces ordinations presbytérales et diaconales constituent un signe d’espérance pour le peuple de Dieu de Goma, qui aspire au retour de la paix.

 » C’est un signe pour nous dire que malgré les bombes qui ont commencé à tomber dans la ville de Goma, malgré les routes qui sont fermées suite à la guerre du M23, malgré la vie chère, la carrence en nourriture que nous commençons à sentir; le Seigneur vient nous dire « je suis avec vous, je ne vous oublie pas, j’aime que vous ayez la vie et la vie en abondance… » a-t-il déclaré.

C’est pour ça qu’il nous donne des jeunes aujourd’hui, poursuit Willy Ngumbi, « prêts à le servir et à aider leurs frères et sœurs qui sont dans des situations difficiles ».

Méfiez vous de la politique

Dans l’ensemble des conseils formulés aux nouveaux ordonnés, l’évêque de Goma a évoqué; à part la lutte contre l’alcoolisme, le tribalisme, l’avarice, la fornication,etc; la nécessité pour les nouveaux prêtres et diacres de se méfier des affaires politiques.

« Ici chez nous beaucoup sont entrés dans la politique et cela ne nous a rien apporté comme résultats jusque là puisque la guerre perdure et traîne à se terminer.
Nous sommes ici en pleine guerre, mais nombreux parmi les politiciens sont à Kinshasa en train de s’amuser. ils sont là en train de se bagarrer pour des postes et nous oublient. Ils sont en fête là-bas pendant qu’ici des bombes continuent à tomber et les enfants sont en train d’en mourir
… » a déploré le berger de Goma.

Pour lui, la vraie politique est « celle qui s’occupe de l’intérêt de la population, qui s’occupe du développement du pays, l’unité du pays » et pas « celle qui cherche ses propres intérêts ».
D’où, exhorte-t-il aux nouveaux ordonnés, « Méfiez-vous de cette politique centrée sur soi-même. Nous sommes appelés à regarder les intérêts de toute la communauté sans discrimination ».

Ci-dessous les noms de sept nouveaux prêtres et leurs nouvelles affectations:

-L’abbé ABIYINGOMA MATABISHI Andrée, Comptable au Centre d’accueil Hosanna à Kigali,

-L’abbé BARAKA BIRITSENE Jean-Claude, prêtre au Centre Pastorale de Catéchèse et liturgie (CDPCL) et résidant à la paroisse Notre Dame de l’Espérance Turunga

-L’abbé BIZIMANA SERUGENDO Evariste, vicaire et économe, paroisse Marie Mère de l’Église/Katwe

-L’abbé KATEMBO VISIKA Justin, vicaire et économe paroisse Saint Matthias Mulumba de Mwesso

-L’abbé KASEREKA MBUSA Juvenal, vicaire et économe, paroisse Notre Dame du Saint Rosaire/Rugari

-l’abbé MUHINDO KAMAVU Patrick, vicaire et économe paroisse de Walikale et préfet de l’Institut Lowa

et enfin

-L’abbé NTIBANYENDERA MUKUNZI Innocent, vicaire et économe, paroisse Saint Charles Lwanga de Kabasha.

Pour ce qui est de deux diacres;

-Le Diacre AMANI MIHINDI Pascal et affecté à la paroisse Bienheureuse Anuarite à Goma et sera enseignant au Grand séminaire Redemptoris Mater et

-Le Diacre MIKILA NKOKONYANGE Serge résidera à la paroisse Saint Kizito et sera enseignant au Theologat Saint Jean-Paul II à Buhimba.

Emmanuel Barhebwa

Paix aux Grands Lacs : les évêques de L’ACEAC s’engagent à user de leur mission prophétique pour faire revenir la Paix dans cette sous-région

En conférence de presse ce samedi 27 janvier 2024 à Goma, les évêques de L’ACEAC, structure regroupant les conférences Épiscopales du Rwanda, du Burundi et de la RDC assurent qu’ils vont user de leur pouvoir ecclésial et prophétique pour le retour de la paix dans cette région.

« La persistance de la guerre et des conflits durant toutes ces années dans cette partie prouve à suffisance qu’il y a bel et bien des hommes malades ici. Ils ont besoin de la guérison… Voilà pourquoi nous sommes là. Nous voulons prêcher le vivre ensemble, la cohésion sociale et la construction de la Paix » a dit Mgr José Moko, évêque d’Idiofa et président de l’Association des Conférences Épiscopales d’Afrique Centrale (ACEAC).

Ces prélats catholiques comptent rencontrer les chefs d’États et les décideurs de ces trois pays d’Afrique, voire d’autres instances internationales, ont-ils indiqué; pour faire entendre les voix des milliers d’habitants de cette région, victimes de la guerre depuis des nombreuses années, et qui réclament uniquement le retour de la paix chez eux .

À la question de savoir leur position en rapport avec les différents discours hostiles lancés mutuellement ces derniers temps entre les dirigeants de ces trois pays d’Afrique, n’excluant pas l’option de s’affronter militairement ; les évêques de cette région demandent aux populations de leurs entités ecclésiastiques de ne pas céder à cette manipulation.

« Nous sommes plus nombreux qu’eux. Nous avons le pouvoir de choisir la voix de la paix et nous opposer à la guerre. Nous sommes également plus nombreux que ceux qui détiennent les armes… » a souligné le président de L’ACEAC.

La question de la fermeture des frontières entre le Rwanda et le Burundi a également été évoquée. À celle-ci, Mgr JOACHIN NTAHONDEREYE, Évêque de Muyinga au Burundi indique que lui et ses pairs n’ont jamais été d’accord avec cette décision au regard des conséquences qu’elle crée entre les peuples de ces deux pays.
 » nous voulons que nos frontières soient ouvertes » a-t-il martelé.

Ces archevêques et évêques promettent de rendre public ce dimanche 28 janvier leur message à l’endroit de tous les habitants de cette région autour de la construction d’une paix durable dans les trois pays des Grands Lacs.

Le message sera lu lors de la messe de ce dimanche à la paroisse Notre Dame du Mont Carmel à Goma, à laquelle prendront part une soixantaine d’évêques de la sous-région des Grands Lacs.

Emmanuel Barhebwa

Tensions interétatiques dans les Grands Lacs: les évêques de L’ACEAC plaident pour « la construction des ponts plutôt que l’érection des murs entre les nations »

Réunis en session ordinaire du 23 au 26 janvier 2024 à Ruhengeri(au Rwanda), les archevêques et évêques membres du Comité Permanent de l’Association des Conférences Épiscopales de l’Afrique Centrale (ACEAC), ont échangé sur la situation socio-pastorale qui prévaut dans les trois pays de la sous-région des Grands Lacs (le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo).

Ceux-ci ont exprimé leur gratitude et leur encouragements aux nombreux chrétiens de cette région qui, selon eux, « témoignent de leur foi dans des conditions parfois périlleuses, sans céder à la menace du secularisme ambiant ».

Au sujet de la dégradation des relations interétatiques entre les trois pays, qu’ils disent regretter amèrement, les évêques de l’ACEAC plaident pour « la construction des ponts plutôt que l’érection des murs entre les cœurs, entre les peuples, et entre les nations ».

« Dans ce sens la mesure récente de la fermeture des frontières terrestres entre le Burundi et le Rwanda les a plongés dans une inquiétude angoissante par rapport à la vie et la survie des ménages moyens. Ils recommandent le dialogue comme solution dans les crises qui affectent la sous-région et accompagnent par leur prière toute initiative susceptible de favoriser l’amélioration du vivre ensemble. » peut-on lire dans le communiqué de presse de l’ACEAC, rendu public à l’issue de cette session.

Le même communiqué confirme la ténue à Goma ce dimanche 28 janvier 2024 d’une messe pour la paix dans la région des Grands Lacs, à laquelle prendront part ces évêques.
Cette messe clôturera aussi la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

Emmanuel Barhebwa

Ci-dessous l’intégralité de ce communiqué