M23 à Goma : Dernier refuge médical des déplacés, la Clinique KEMG du site de Bulengo lance un SOS aux partenaires

Installée depuis environ deux ans sur ce site situé au Sud-Est de la ville de Goma, cette Clinique mobile de l’organisation humanitaire « Kivu Emergency Médical Group (KEMG) fait face à des nombreux défis d’ordre logistique, en cette période post-combats en ville de Goma.

Coupée de l’aide humanitaire et de l’accès aux intrants médicaux depuis quelques temps, la clinique éprouve désormais des sérieuses difficultés à prendre en charge des milliers des déplacés qui ont rejoint le site de Bulengo lors des récents affrontements entre le M23 la coalition FARDC-Wazalendo.

D’après l’infirmier KAKULE Messi Joseph, l’un des responsables de cette structure sanitaire, les ressources deviennent de plus en plus limitées dans la prise en charge des malades et des blessés de guerre dans cette clinique, malgré l’engagement des médecins et personnels soignants qui rendent ce service à la communauté de façon bénévole depuis maintenant deux ans.

« Nos équipes travaillent sans relâche, mais malheureusement, nos ressources sont limitées. Nous n’avons aucune rémunération pour le personnel médical et paramédical, ce qui freine notre capacité d’intervention. Nous avons aussi un sérieux problème d’approvisionnement en médicament pour garantir la pérennité des soins médicaux dans cette zone de crise. Nous appelons à l’aide de toutes les personnes de bonne volonté afin d’améliorer cette situation »
déclare-t-il.

Retrouvés sur place quelques bénéficiaires des soins médicaux de la clinique ont profité de notre micro pour exprimer leur reconnaissance envers l’ONG et ses équipes.

« Grâce à KEMG, nous avons pu recevoir des soins, même en cette période difficile. Nous leur devons notre santé et nos vies » a affirmé l’une des bénéficiaires, visiblement émue.

Et une autre d’ajouter :  » Si des partenaires peuvent nous entendre ici, je peux leur demander d’appuyer ces médecins. Ils font d’énormes sacrifices pour sauver des vies des personnes vulnérables que nous sommes. Sans eux, on compterait aujourd’hui beaucoup de morts à l’intérieur de ce camp ».

Il faut dire que plusieurs déplacés de guerre ont pris refuge dans le site de Bulengo à l’arrivée du M23 dans la ville de Goma suite aux violents affrontements qui l’ont précédé dans la semaine du 26 au 30 janvier dernier,
Après leur installation dans la ville, les responsables du M23 ont autorisé le retour des déplacés de guerre dans leurs villages d’origine, mais pour des  raisons d’ordre économiques, logistiques et sécuritaires avancées, certains auraient été autorisés à loger momentanément dans le site de Bulengo préparant leur retour progressif.

C’est dans ce contexte que la prise en charge médicale de ces derniers préoccupe au plus haut point le personnel soignant de l’ONG KEMG, cette organisation humanitaire au service de la communauté opérationnelle depuis 2014 par Monsieur  Jean-Pierre KAPOSO, avec comme vision de fournir les soins de santé aux plus vulnérables. Plus de 7800 patients ont déjà été pris en charge dans la clinique mobile de l’ONG KEMG depuis son installation il y a deux ans sur le site des déplacés de Bulengo.

Ci-joint les différents témoignages-video via ce lien https://youtu.be/UsIq0i24P2I?si=Avld6XVE27WvGG8k

Wivine Kavira

Près de 3000 morts lors des affrontements à Goma: la Croix-Rouge accélère le processus d’enterrement des corps

Le bilan des combats pour le contrôle de la ville de Goma entre dimanche 26 et jeudi 30 janvier 2025 dans l’Est de la RDC a atteint près de 3000 morts, rapportent les Nations Unies dans une nouvelle communication mardi 04 février 2025 sur la situation humanitaire dans cette région du pays.

Craignant la propagation des épidémies suite à la décomposition des corps dans plusieurs structures sanitaires déjà saturées, les agents humanitaires ont entamé depuis le début de la semaine le processus d’enterrement des corps dans plusieurs sites à Goma.

Ce mardi 05 février, des enterrements se sont déroulés au cimetière de l’ITIG, près de l’aéroport de Goma, en l’absence des familles, rapporte actualité.cd, qui indique que « beaucoup de victimes sont enterrées dans l’anonymat ».

Selon Bounena Sidi Mohamed Directeur Adjoint d’OCHA,basé à Goma, «l’enterrement rapide est essentiel pour prévenir des risques sanitaires,
notamment les épidémies » .

Nous travaillons avec nos partenaires, a-t-il souligné à RFI, pour accélérer cette opération.

Pendant ce temps plusieurs familles à Goma qui restent sans nouvelles de leurs proches disparus durant la semaine des affrontements, ne se limitent qu’à lancer les avis de recherche dans les réseaux sociaux, espérant à un miracle.

Des centaines des blessés encore pris en charge dans des structures sanitaires de la place attendent également le renforcement des intrants médicaux dans la région, pour espérer quitter leurs lits d’hôpital.

Face à cette situation, le Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo, Bruno Lemarquis a, dans une communication à la presse mardi, appelé à la mobilisation immédiate pour la réouverture de l’aéroport de Goma, indispensable pour l’acheminement de l’aide et l’évacuation des blessés.

La Rédaction

Goma: Pene Foundation forme et brevete 65 étudiants, en prélude de la 2ème phase de la campagne de deparasitage des sites de déplacés

C’est sous le thème « identification et gestion des maladies infectieuses et parasitaires chez les enfants en situation de déplacement  » qu’une séance de capacitation à l’intention des étudiants et prestataires de santé  a été  organisée samedi 14 décembre 2024 à Goma par PENE FOUNDATION en partenariat avec Fucus Congo, dans le cadre des préparatifs de la deuxième phase de la campagne de deparasitage des sites des déplacés.

Tenue dans la grande salle de l’Université de Goma,cette formation, indique MANEGUE Staël Claire,vice coordinatrice chargée des projets chez PENE FOUNDATION; a permis d’outiller les participants sur les techniques nécessaires pouvant les aider à améliorer leurs interventions dans les sites de déplacés pour y diminuer la propagation des maladies infectieuses.

 » Au cours de cette séance le facilitateur nous a outillé sur comment combattre les maladies infectieuses, le dépistage et la prise en charge au sein des sites des déplacés concernant les enfants en âge scolaire et préscolaire. C’était un moment de livrer aux participants les stratégies  qu’ils peuvent mettre en place dans les camps des déplacés internes, des stratégies adaptées à ces zones peuplées et exposées à des infections » a-t-elle déclaré.

Elle affirme par ailleurs que « dès la semaine qui commence nous effectuerons des pre-descentes pour apprêter le terrain et au cours de la même semaine,nous enverrons des équipes sur le terrain pour accomplir notre mission en déparasitant les enfants déplacés ».

Muhindo Samuel l’un des membres fondateurs de PENE FOUNDATION qui s’est livré à Kivu Nyota, encourage les résultats obtenus pendant la première phase de la campagne de déparasitage et se réjouit du fait que la séance de ce jour  est revenu sur les défis rencontrés durant cette phase et sur les moyens de les contourner.

« Avec nos différentes contributions, nous menons des activités de déparasitage et pour la première phase nous avons ciblé 6000 enfants d’âge préscolaire et scolaire au niveau du site de Lushagala.Déjà certains responsables des familles ont encouragé cette activité menée en faveur des enfants, voilà pourquoi nous décidons de continuer à élargir ce programme pour permettre aux camps de déplacés de bénéficier de cette assistance médicale. Cette séance d’aujourd’hui reste notre pilier et croyez-moi,nous obtiendront des résultats satisfaisants durant cette deuxième phase » a-t-il souligné.

Il note toutefois quelques défis liés aux moyens et à la promiscuité de la vie dans les camps de déplacés et sollicite de ce fait l’appui du Gouvernement et de ses partenaires pour les aider à améliorer leurs interventions.

Les participants satisfaits

Étudiante en  L3 Santé Publique, Sephora Bolamba l’une des participantes à cette séance de capacitation se dit satisfaite par « les riches échanges durant cette formation ». Elle réitère son engagement dans l’accompagnement de la population vulnérable.

« Je viens de participer à une formation de déparasitage et je vous assure qu’après cette étape, je compte apporter ma contribution dans la communauté surtout en soutenant ces personnes vulnérables.Je n’avais d’idées suffisamment claires par rapport aux maladies infectieuses et tout ce qui va avec mais grâce à cet atelier, J’ai obtenu plusieurs renseignements autour d’une maladie infectieuse, son évolution et comment l’éradiquer. Nous adressons nos sincères remerciements aux organisateurs de cette formation qui nous aide à avoir des nouvelles notions et c’est une façon de nous investir dans le monde professionnel » a déclaré Sephora.

Certains points notamment la reconnaissance des signes et symptômes des maladies infectieuses fréquentes chez l’enfant, le Protocole de dépistage et de diagnostic rapide des maladies infectieuses fréquentes chez l’enfant ;les mesures de prévention entre-autres le déparasitage et le traitement à adapter à un environnement de Camp de déplacés ont été évoqués.

Il sied de signaler que les maladies infectieuses frappent plusieurs camps des déplacés internes situés dans et autour de Goma. Cette situation n’écarte pas bien évidemment les enfants déplacés qui méritent un encadrement absolu pour améliorer leur développement.

Lee Sadiki Kajibwami

Journée de l’arbre: À Nyiragongo, les ONG IEDA Relief et PRPDE associent les déplacés de guerre dans le reboisement

À l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’arbre ce jeudi 05 décembre 2024, ces deux structures engagées dans la protection de l’environnement ont organisé une campagne de sensibilisation des déplacés du site de Rusayu dans la chefferie de Bukumu en Territoire de Nyiragongo orientée vers l’utilité de l’arbre au sein dudit site.

Selon Olivier Hekima coordonnateur de l’organisation PRPDE (Programme de Reconstruction et de la Pacification pour le Développement Économique) plus de 100 arbres ont été plantés ce jour par les membres de son organisation appuyés par les déplacés de guerre.

Revenant sur sa grande Vision qui sera poursuivie durant l’année 2024,cet acteur environnementaliste indique que plus de 100 000 arbres seront plantés dans l’angle d’améliorer l’environnement au Nord-Kivu singulièrement et en République Démocratique du Congo en général.

L’arbre et l’homme sont des amis, reconnaît-il, voilà pourquoi les zones de refuge des déplacés ont été ciblées par ce projet afin de reconstituer la végétation détruite au moment de l’arrivée massive de ces derniers.

« Comme vous le savez, beaucoup de personnes s’étaient déplacées et avaient érigé des abris provisoires en utilisant les arbres .Cette pratique a provoqué une diminution des arbres car nombreux étaient coupés. Voilà pourquoi le PRPDE accompagné par IEDA Relief, nous avons jugé mieux d’intervenir dans le reboisement. C’est pourquoi nous sommes ici à Rusayu pour célébrer la journée de l’arbre, en plantant plus de 100 aujourd’hui. Depuis le début des activités relatives à ce projet, au-moins 7200 arbres ont déjà été plantés en collaboration avec AIDES etc. Dans Quartier lac Vert ,nous avons planté 2200 arbres et dans le groupement Kibati on a planté 5000 arbres. Nous voudrions durant l’année 2025 planter plus ou moins 100 000 arbres » a-t-il indiqué.

Celui-ci demande un soutien du Gouvernement et des autres structures engagées dans la même lutte pour la matérialisation de cette œuvre capitale pour l’humanité entière.

Les déplacés associés à cette initiative éco responsable ont aussi encouragé leurs visiteurs s’engageant à pérenniser cette action.

« Nous nous engageons dans la plantation des arbres .Lorsque nous avons fui, beaucoup d’arbres ont été coupés.C’est pourquoi nous décidons d’activer ce projet pour améliorer l’environnement » a déclaré l’un des déplacés.

Ces initiatives de reboisement interviennent à une période où le Parc National des Virunga situé dans la province du Nord-Kivu fait face à une forte menace suite à l’exploitation illicite des bois à l’intérieur dudit Parc par les rebelles du M23 appuyés par l’armée Rwandaise.
Le reboisement autour de ce parc reste l’alternative favorable pour faire face à cette exploitation.

Lee Sadiki Kajibwami

Santé : La 3ème phase de la campagne de vaccination contre la poliomyélite lancée dans trois zones de santé du Nord-Kivu.

C’est ce mercredi 23 Octobre 2024 à Goma qu’a été officiellement annoncée la 3ème phase de la campagne de vaccination contre la poliomyélite au Nord-Kivu par la conseillère principale du gouverneur militaire en charge de la santé.

Cette phase concerne essentiellement les zones de santé de Karisimbi, Goma et Nyiragongo a précisé Prisca Luanda Kamala lors d’une conférence de presse tenue dans la salle des réunions du Gouvernorat.

« Tous les enfants de 0 à 59 mois recevront du vaccin pour les protéger contre cette maladie. Les équipes de vaccination passeront de porte à porte pour vacciner de manière gratuite tous les enfants se trouvant dans cette tranche d’âge afin de renforcer leur système immunitaire. Aux parents, je demande d’apprêter nos enfants et les faire vacciner durant ces trois jours de la campagne. Les agents vaccinateurs iront de porte à porte et administreront 2 gouttes par voie orale« a-t-elle déclaré.

Et de poursuivre »Nous rappelons aux parents d’informer les équipes de vaccination sur les cas des enfant n’ayant pas achevé le calendrier vaccinal pour qu’ils soient orientés au centre de santé le plus proche.Il faut signaler aussi tout cas de paralysie récente survenu dans nos communautés et toute autre maladie évitable par la vaccination.même les enfants déplacés seront vaccinés »

Pour la conseillère du Gouverneur, « faire vacciner son enfant c’est l’aimer davantage ».

Cette phase englobe deux étapes notamment la communication intense couplée au dénombrement ou pré marquage des ménages allant du 15 au 17 Octobre et sera suivie par la vaccination proprement dite qui ira du 24 au 26 Octobre 2024.

Il convient de noter que 400000 enfants sont attendus pour cette étape cruciale.

Lee Sadiki Kajibwami

J.Mondiale de l’anesthésie et réanimation : le SYNAPAR/N-K et la SMAR/NK annoncent une importante activité ce 16 octobre à Goma

« Le bien être de l’Anesthésiste, à quoi ça vous concerne ? » C’est sous ce grand thème que seront placées les activités qu’organisent ce mercredi 16 octobre 2024 le Syndicat National de la Profession d’Anesthésie-Reanimation en province du Nord-Kivu (SYNAPAR/NK) et la Société des Médecins Anesthésiste-reanimateurs du Nord-Kivu (SMAR/NK) en marge de la journée mondiale de l’anesthésie et réanimation célébrée en cette date.

D’après le Comité Organisateur chapeauté par le Dr Mumbere Kigayi Jean-Pierre et le Technicien Anesthésiste-réanimateur Nyengwa Lumbu Jean, les cérémonies commémoratives de cette journée vont débuter par une caravane motorisée qui commencera à 8h00 au bureau du SYNAPAR(près du campus de l’UNIGOM) pour chuter au niveau de la salle de conférence de l’Hôpital HEAL Africa où se tiendront les exposés scientifiques en rapport avec le grand thème.

L’activité attend donc réunir les différents intervenants dans différents domaines dont l’anesthésie et réanimation ainsi que les autorités et d’autres invités pour réfléchir notamment sur l’amélioration des conditions de travail des techniciens anesthésiste-réanimateurs dans cette région où les défis à surmonter sont encore très nombreux dans ce secteur.

Le rendez-vous est donc pris pour ce mercredi .
Il faut dire des activités similaires seront organisées dans plusieurs autres provinces sur toute l’étendue du territoire de la RDC.

Emmanuel Barhebwa