Goma : la population largement exposée aux dangers liés à l’usage abusif des antibiotiques (Dr BUSHA TIBASIMA)

Cette affirmation de ce médecin, spécialiste en Pédiatrie, Néonatologie et Bactériologie ; a été évoquée lors d’une conférence ce samedi 26 novembre 2022 à Goma, organisée par la faculté de médecine de l’Université de Goma, en marge de la semaine mondiale de sensibilisation sur le bon usage des antibiotiques.

Auteur d’un article scientifique portant sur « la problématique sur le bon usage des antibiotiques en ville de Goma », le Docteur Emmanuel BUSHA TIBASIMA indique qu’à Goma on utilise les antibiotiques de la plus mauvaise façon, et cela constitue un grand danger de santé publique.

« Si on ne fait pas très attention, ça risque d’être une bombe sanitaire pour nous. A un certain moment les médecins dans les hôpitaux ne sauront plus soigner, puisqu’on utilise les antibiotiques de la plus mauvaise façon, donc de façon inadéquate, de façon abusive. Je dirais même que nous utilisons des antibiotiques comme des bonbons, ou des cacahouètes… c.à.d. on peut se procurer des antibiotiques sans ordonnance dans une pharmacie, et ça c’est très dangereux… »  a-t-il insisté à KivuNyota.

Le seul message que je peux adresser à la population, poursuit-t-il, c’est d’éviter d’utiliser les antibiotiques sans prescriptions médicales.

Pour sa part le Docteur Yvan MUPHANO médecin en pédiatrie et facilitateur de cette conférence, déclare que la prescription des antibiotiques doit se faire uniquement après diagnostique médicale et non sur base des suppositions. Celui-ci indique que cette sensibilisation se poursuivra dans tous les hôpitaux de la ville de Goma, pour prévenir les dangers liés à l’utilisation abusive des antibiotiques.

Organisée sous les thèmes « Mieux connaitre le phenomene mondial de résistance aux antibiotiques » et « Meilleurs pratiques médicales contre les antibioresistances », cette conférence a connu la participation des médecins, des infirmiers, pharmaciens, prescripteurs d’antibiotiques, et étudiants en Médecine, venus de Goma et ses environs.

Anicet CITO et Emmanuel Barhebwa

Mort de la Sr-Dr Sylvie dans l’attaque de Maboya: le SYNAMED/Beni decrète 3 « journées sans médecins » dans les structures de santé

Le syndicat national des médecins Beni ville et territoire s’est réuni en urgence, en extraordinaire ce vendredi 21 octobre au lendemain d’une attaque ayant ciblé deux structures sanitaires à Maboya dans le territoire de Beni au Nord-Kivu.

Dans l’unanimité, les médecins ont condamné fermement ce qui s’est passé jeudi 20 octobre à Maboya ayant occasionné des pertes en vies humaines entre autres, docteur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki et d’autres personnes ainsi que des malades et gardes malades portés disparus, à côté de deux hôpitaux incendiés dont le centre de santé de référence de Maboya.

Le SYNAMED décide de déclencher trois journées de deuil, c’est-à-dire des structures médicales sans médecins du lundi 24 au mercredi 26 octobre, pour pleurer avec la famille de leur consœur calcinée dans son lieu de service.

Le jeudi 26 octobre, les médecins promettent d’évaluer ces trois journées afin de prendre d’autres mesures pour pousser le gouvernement à prendre des mesures « sûres » de sécurité, faute de quoi les médecins risqueraient de ne plus prester dans les milieux périphériques.

« Nous condamnons fermement ce qui est arrivé à notre consœur. C’est un acte ignoble et inacceptable que les médecins de Beni ville et territoire ne parviennent pas à comprendre, surtout qu’il n’y a pas plus d’un mois que nous avons eu à alerter les autorités pour qu’on prenne les mesures de sécurité qui se donnent en milieu périphérique… », a indiqué docteur Godefroid Kombi, secrétaire permanent du SYNAMED dans la région de Beni.

Cette structure des médecins recommande également que tous ceux qui peuvent avoir joué à la complicité soient traqués et qu’ils soient traduits devant la justice.

Titre: KivuNyota, texte: L’interview.cd

Goma:Comment l’hôpital provincial du Nord-Kivu a-t-il réussi à séparer des bébés siamois ?

Le Docteur Sébastien MATATA, Médecin Directeur de cet hôpital général de Référence du Nord-Kivu, livre dans une exclusivité à KivuNyota ce samedi 08 octobre 2022, les conditions dans lesquelles cette toute première intervention dans l’histoire de la chirurgie au Nord-Kivu a eu lieu.

L’intervention a requis une expertise à trois niveaux avec toutes les finesses de l’action révèle des sources près cet Hôpital.

D’après le Docteur Matata, le cas provenait d’une autre zone de santé avant son transfèrement.

« Ces enfants ne sont pas nés ici à l’hôpital provincial du Nord-Kivu. Ils sont nés dans un de nos hôpitaux généraux de référence de la province, au niveau de la zone de santé d’Alimbongo et ils ont été transférés de là vers ici…D’où nous avons commencé d’abord à les prendre en charge au niveau du service de l’unité de néonatalogie et par la suite, après des études réalisées non seulement par l’expertise de l’hôpital provincial du Nord-Kivu, l’expertise de Heal Africa et l’expertise de la Belgique; nous avons programmé une intervention pour arriver à séparer ces nouveau-nés siamois et ça a été fait… « 

Le Docteur Matata réitère ses félicitations à « toute l’équipe multidisciplinaire (chirurgiens, pediatres, anesthésistes, infirmiers, techniciens de surface, imageristes, ndlr), qui est arrivée à faire ce travail ».

Il précise tout de même que pour l’instant les deux bébés sont en très bonne santé et poursuivent une assistance médicale à l’hôpital provincial du Nord-Kivu, aux côtés de leur maman.

Emmanuel Barhebwa

Insolite à Rutshuru: un médecin poignarde son collègue anesthésiste par sa bistouri en pleine salle d’opération

Incroyable mais vrai, un médecin vient de poignarder son collègue Technicien anethesiste-reanimateur pendant une opération chirurgicale dans un hôpital à Rutshuru ce mardi 23 août 2022.

D’après Monsieur Poteau Kambale, président provinciale du conseil national des techniciens anesthéstes-reanimateurs  Congo (CNTARC, section Nord-Kivu); qui nous livre la nouvelle, avec image à l’appui, le drame s’est produit après une mésentente entre les deux prestataires de santé en pleine opération de césarienne. Le médecin, n’ayant pas supporter son collègue, a procédé au poignardement au niveau des doigts.

 » Nous venons d’être saisi par une information désagréable. Un médecin infirmier et un technicien anesthésiste-réanimateur qui étaient entrain d’opérer, de faire une césarienne ; et pendant qu’ils étaient en pleine opération, on ne sait pas ce qui s’est passé, probablement une petite mésentente entre les deux; le chirurgien qui faisait l’opération a commencé à poignarder le technicien anesthésiste-reanimateur avec la bistouri qu’il utilisait entrain d’opérer le malade. » temoigne-t-il.

Condamnant avec dernière énergie cet acte, Poteau Kambale indique que les investigations sont en cours pour savoir le mobile d’un tel agissement de la part de ce médecin.

« Maintenant la victime du nom de Habimana Tabaro Justin, qui est membre de notre corporation (le CNTAR,ndlr) est internée à l’hôpital de Rutshuru. Nous poursuivons des investigations pour savoir ce qui s’est réellement passé parce que pareil cas ne s’est jamais produit depuis que le couple anesthesiste-medecin travaille… Toutefois nous condamnons cet acte et demandons qu’après les enquêtes que justice soit faite. »

Notre source profite également pour faire un plaidoyer auprès des autorités en faveur des ses collègues techniciens anesthéstes-reanimateurs, victimes encore à ces jours de mépris de certains médecins qui ne n’acceptent pas encore leur profession, pourtant reconnue par l’OMS et plusieurs autres instances qui régissent la santé.

Emmanuel Barhebwa 

Nord-Kivu: Des vies sauvées grâce à l’allaitement maternel

Chaque année, à travers le monde, se célèbre la semaine mondiale de l’allaitement maternel; une occasion pour des organisations, des associations, des hommes et des femmes dans le monde entier, de soutenir, d’encourager et de protéger l’allaitement maternel.

En RDC, où le taux de malnutrition infantile et de retard de croissance des enfants reste préoccupant, une campagne a été lancée du 16 au 22 août 2022, dans le cadre de la semaine mondiale de l’allaitement maternel sous le slogan « Plus fort avec le lait maternel uniquement« .

Il s’agit, à en croire l’UNICEF et le ministère de la santé, d’une initiative visant à améliorer la couverture de l’allaitement maternel exclusif chez les nourrissons de moins de 6 mois, contribuer à réduire la proportion de nourrissons de moins de 6 mois qui reçoivent de l’eau et des aliments de complément en plus du lait maternel afin de leur faire bénéficier d’un meilleur départ dans la vie.

Au Nord-Kivu, C’est au cours d’une cérémonie jeudi 18 août à Goma, présidée par Madame Prisca Luanda, conseillère du Gouverneur en matière de santé; qu’a été lancée cette campagne , en présence non seulement des responsables de l’UNICEF, des partenaires de la division provinciale de la santé, mais aussi des plusieurs femmes alaitantes de Goma.

46% des nourrissons de 6 mois en Rdc ne sont pas exclusivement allaités aux seins maternels et 53% des nourrissons ne bénéficient pas des initiations précoces à l’allaitement dans l’heure qui suit la naissance , faisait savoir en cette occasion, Madame Prisca Luanda Kamala .

Il faut signifier, précise-t-elle, que la province du Nord-Kivu est comptée parmi les quatre premières provinces du pays dont la prévalence de retard de croissance est élevée soit en 50%.

De ce fait, celle-ci insiste s’adressant aux mères, de ne donner que du lait maternel aux bébés de moins de six mois pour les préserver de nombreuses anomalies dans l’avenir.

« Chers mères, Pour que les enfants de moins de 6 mois restent en bonne santé, les données scientifiques recommandent de leur donner exclusivement le lait maternel à la demande jour et nuit. Ne pas donner de lait maternel aux nourrissons est une violation intentionnelle du droit de l’enfant ».

Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nourrissons, ajoute à son tour le représentant du chef de division de la division provincial de la santé au Nord-Kivu; qui révèle, se reférant aux données scientifiques, les innombrables bienfaits du lait maternel exclusif dans les six premier mois de vie.

« Il est sûr, propre et contient des anticorps qui le protège (le nourrisson, ndlr) contre les maladies infantiles courantes. Il apporte toute l’énergie et les nutriments dont le nourrisson a besoin pendant les six premiers mois de vie et continue de couvrir la moitié, voire plus, de ses besoins nutritionnels pendant le sécond semestre de vie et jusqu’à 1/3 de ceci pendant la 2ème année… C’est démontré aussi que les enfants qui ont été allaités aux seins obtiennent les meilleurs résultats au test d’intelligence et souffrent très rarement de surproid, d’obésité ou de diabète par la suite… »

Chaque année, des vies des enfants de zéro à cinq ans peuvent être sauvées, démontre-t-il, si chaque enfant est nourri de lait maternel exclusif dès la première heure de sa naissance jusqu’à six mois et si l’allaitement est poursuivi avec une alimentation complément jusqu’à l’âge de deux ans.

Monsieur Gomina Ghaffar, représentant de l’UNICEF dans cette activité, pour sa part, invite « les sages femmes, les pediatres, les gynécologues obstétriciens et les autres partenaires de soins,…à promouvoir, soutenir, à conseiller les femmes enceintes et celles qui viennent d’accoucher; à mettre leurs enfants aux seins à l’heure qui suit la naissance et de continuer à allaiter exclusivement les nourrissons dès la naissance jusqu’à l’âge de six mois et continuer l’allaitement jusqu’à deux ans tout au plus ».

Les activités de cette semaine mondiale de l’allaitement maternel se poursuivent, à en croire la division provinciale de la santé, dans les 648 aires de santé qu’elle compte et seront essentiellement axées sur la sensibilisation sur l’allaitement maternel exclusif avant l’âge de six mois et la mise en alaitemant juste à l’heure qui suit l’accouchement.

Emmanuel Barhebwa

Riposte contre la polio au Nord-Kivu : la population appelée à s’approprier la campagne de vaccination qui démarre ce mercredi 25 mai à Goma

Au cours d’un briefing de presse ténu à Goma ce mardi 24 mai 2022, les responsables de la commission de communication au sein du Programme élargie de la Vaccination (PEV) en RDC, annonçant le lancement de la campagne de vaccination contre la poliomyélite au Nord-Kivu, ont réitéré leurs attentes à l’endroit de la population vis-à-vis de cette nouvelle campagne de vaccination et du contexte dans lequel elle est lancée.

Pour Madame Nadine KASWA, superviseur national pour la communication du Programme élargie de vaccination, venue de Kinshasa, cette campagne est lancée dans un contexte particulier d’épidémie dans la province du Nord-Kivu, qui vient de notifier deux cas de poliomyélites dans la zone de santé de Walikale. Elle insiste ainsi en appelant les parents à faire vacciner leurs enfants pour leur épargner de la dangerosité de cette maladie.

« Les vaccinateurs vont passer dans chaque ménage. Ils vont vacciner chaque enfant qui est âgé de 0 à 59 mois. Ils vont administrer à chaque enfant deux goutes du vaccin et l’enfant qui est vacciné sera marqué à son petit doigt pour prouver qu’il a été vacciner. Ça c‘est la première phase mais il y aura aussi la deuxième. »

Et d’insister : « La maladie est à nos portes. Elle est en province du Nord-Kivu…Aujourd’hui, il n’y a aucun remède pour la polio. Il n’y a aucun médicament à ce jour qui va guérir un enfant qui est devenu handicapé (à cause de la polio, ndlr). La seule chose que nous pouvons faire, nous parents, c’est de l’éviter en donnant nos enfants aux vaccinateurs pour qu’ils puissent recevoir la vaccination…Et sachez une chose, un enfant qui est contaminé, contaminerait 200 autres qui sont autour de lui… »

la cérémonie de lancement officiel de cette campagne de vaccination est annoncée à Kituku en ville de Goma l’avant-midi de ce mercredi 25mai 2022.

Emmanuel BARHEBWA