RDC: À Kabila, Nanga et Tshisekedi; Fayulu donne des pistes pour déjouer le plan de la balkanisation du pays

Comme annoncé par ses communicateurs, l’opposant congolais Martin Fayulu a adressé son message à la nation ce jeudi 27 février 2025 relatif à la crise sécuritaire qui déchire la partie Est de la RDC depuis des années et accentuée depuis quelques jours par l’offensive de l’AFC-M23 et son occupation de deux grandes villes de la région du Kivu.

la « Cohésion nationale », c’est l’une des pistes principales que precaunise ce candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2023, s’adressant aux grandes figures impliquées, selon lui, dans cette crise notamment Corneille Nangaa, ancien président de la CENI devenu coordinateur du mouvement politico-militaire de l’AFC-M23, Joseph Kabila, ancien président de la RDC, et Félix Tshisekedi, président en exercice.

« J’exhorte Corneille Nangaa à déposer les armes, à faire prévaloir l’intérêt supérieur de la nation en pensant à l’intégrité de notre territoire national, et surtout, à reconnaître le droit inaliénable à la vie de ses frères et sœurs. J’en appelle à Joseph Kabila, afin qu’il se remémore tout ce que le Congo lui a donné et qu’il s’engage résolument en faveur de la paix. J’invite Félix Tshisekedi à mesurer l’ampleur du désastre qui accable notre pays et à soutenir sans réserve l’initiative des évêques de la CENCO et des pasteurs de l’ECC ». a t-il exprimé dans une vidéo balancée via ses comptes de réseaux sociaux.

Le président de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE) considère la crise actuelle comme un  » défi existentiel que la RDC n’a jamais affronter depuis juin 1960″, craignant une manœuvre étrangère pour la « balkanisation » de ce vaste pays, deuxième en Afrique, en termes de superficie.

« Notre pays est en train d’être détruit sous nos yeux. Il est impératif d’agir sans tarder pour empêcher l’irréparable, à savoir la balkanisation du Congo, une menace imminente qui met en péril notre souveraineté  » a-t-il martelé.

Il est impératif, conclut-il s’adressant « à mes chers compatriotes, que nous agissions sans délai pour mettre un terme à la guerre, stopper les massacres de congolais, en finir avec les déplacements forcés de nos concitoyens, restaurer l’intégrité de notre territoire et alléger les souffrances de notre peuple ».

David Ekutshu, depuis Kinshasa

Guerre en RDC : Les femmes de la diaspora annoncées dans les rues de Paris ce mercredi pour dénoncer les agressions que subissent les femmes à l’Est du Congo

La structure « Urgence pona mboka » et le Collectif «Lisanga Bana Mboka » annoncent une marche pacifique ce mercredi 26 février à Paris, sur le sol français dans le but de dénoncer les agressions que subissent les femmes de la région du Kivu pendant cette période de l’offensive du M23 à l’Est de la République démocratique du Congo.

Ces organisations veulent voir le monde réagir face à cette agression qui continue à augmenter les statistiques des morts dans cette région, des femmes violées, de déplacements massifs de la population aggravant la crise humanitaire, sous les yeux des Organisations Internationales.

Cette marche aura comme point de départ la « Place de la Nation » et comme point de chute la « Place de la République » dans la capitale Française.

La marche vise à demander à la face du monde la «Justice pour le Congo », indiquent les organisateurs.

La diaspora congolaise en France très mobilisée

La crise à l’Est de la RDC marquée à ce jour par l’offensive du M23 et la chute de deux villes stratégiques du pays, mobilise plus que jamais de nombreux congolais résidant en France.
Outre des manifestations de la diaspora en France, l’on a assisté la semaine dernière à un rassemblement des rappeurs de renommés en Europe, originaire de la RDC, dont Gradur, Youssoupha, Ninho, Kalash criminel et tant d’autres pour la sortie de la chanson « Free Congo » un titre qui dénonce également les atrocités que subissent la population dans l’Est du pays.

Une autre manifestation similaire a eu lieu toujours à Paris le 1er février dernier mobilisant plus de 1500 congolais résidant en France.

David Ekutshu

Appui du Rwanda au M23: Les premières sanctions américaines tombent

Au lendemain du nouveau Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation à l’Est de la RDC tenu mercredi 20 février 2025, Le Trésor américain a annoncé ce jeudi des sanctions contre James Kabarebe, ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale et Laurence Kanyuka, porte-parole de L’AFC-M23.

Ces deux personnalités sont ajoutées sur la liste noire du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) pour leurs activités liées à la rébellion dans l’Est de la RDC.

« Kabarebe est au cœur du soutien du Rwanda au Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé désigné par les États-Unis et les Nations unies (ONU) qui a rapidement étendu son contrôle territorial dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et est responsable de violations des droits de l’homme. L’OFAC sanctionne également Lawrence Kanyuka Kingston (Kanyuka), un membre éminent et porte-parole du M23 et de la Congo River Alliance, ainsi que deux des sociétés de Kanyuka enregistrées au Royaume-Uni et en France » indiqué cette institution américaine.

Ces sanctions constituent une première réponse à la demande formulée par la Ministre Congolaise des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner qui a sollicité auprès de l’ONU « des sanctions ciblées notamment des gels d’avoir, des interdictions de voyager pour la structure de commandement des forces de défense rwandaises ainsi que les décideurs politiques qui sont responsables de cette agression ».

Pour le Trésor américain «l’action d’aujourd’hui souligne notre intention de demander des comptes aux responsables et dirigeants clés comme Kabarebe et Kanyuka, qui permettent les activités déstabilisatrices des RDF et du M23 dans l’Est de la RDC ».

L’OFAC est une agence du département de trésor des États-Unis qui s’occupe de la gestion des actifs internationaux.
Les personnes ciblées pourraient se voir refuser un visa pour entrer aux États-Unis, rencontrer des difficultés dans leur activité commerciale et trouver des partenaires…
Les proches peuvent faire l’objet de restrictions. Certains pourraient même être pénalisés. Les répercussions légales et pénales aux États-Unis et dans d’autres endroits.

La Rédaction

Guerre à l’Est: Le Gouvernement lance un « Fonds de solidarité aux FARDC »

Dans un climat de tension et vifs affrontements qui se soldent avec la chute de plusieurs entités dans les provinces du Nord et Sud-kivu aux mains de l’Alliance Fleuve Congo/ Mouvement du 23 Mars, Kinshasa lance une riposte de soutien aux Forces Loyalistes qui ne lâchent pas devant le feu: le « Fonds de solidarité aux FARDC », un soutien économique à l’effort de guerre.

C’est l’initiative du Ministère des Finances lancée ce jeudi 20 février à Kinshasa. Dans un communiqué, l’Autorité sectorielle dit vouloir apporter un tonus, notamment à la ration des troupes, au moral ainsi qu’ à son arsenal militaire:
« le Fonds auquel devront participer tous les congolais, opérateurs économiques, particuliers, sociétés et plusieurs personnes de bonne volonté, servira d’attout » indique le communiqué.

La communication signée par Doudou Fwamba Likunde précise que les contributions de ceux qui soutiennent les efforts de guerre en vue de défendre l’intégrité du territoire national seront versées sur un compte destiné aux « Opérations dans l’Est de la RDC », où les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et leurs alliés, les Volontaires pour la Défense de la Partie (VDP/Wazalendo) s’affrontent à l’AFC/M23 depuis plus de deux ans maintenant.

Tenez, dans le récit récent de cette guerre, l’armée congolaise vient de perdre le contrôle de deux villes parmi les plus importantes de la région en seulement moins de un mois: Goma et Bukavu ont été récupérées par l’Alliance Fleuve Congo/M23, occasionnant des graves dommages et pillages.
Pour l’heure la rébellion intensifie des manœuvres pour s’emparer de la ville d’Uvira au Sud-Kivu et de la cité Lubero-centre au Nord-Kivu,une entité stratégique qui ouvre la voie aux villes de Beni et Butembo dans la même région.

David Ekutshu

Bukavu : Face à l’absence des services sécuritaires, des jeunes et enfants désœuvrés font la loi dans la ville

Plusieurs habitants de la ville de Bukavu sont restés enfermés dans leur maison la journée de ce samedi 15 février suite aux crépitements de balles qui se font entendre depuis la veille dans la ville.

Alors que les troupes du M23, signalées dans les périphéries de Bukavu, n’ont pas encore fait leur entrée officielle dans la ville (jusqu’au moment de la rédaction de cet article); certains jeunes et enfants désœuvrés qui auraient réussi à accéder au dépôt d’armements et des effets militaires au camp Saio, tirent en désordre dans les rues de Bukavu, semant le chaos et la terreur au sein de la population.

« Je les ai aperçus. Il y a parmi eux des petits enfants dont l’âge peut varier entre 10 et 15 ans.Ils ont réussi à accéder au magasin d’armements, et se sont procurés de plusieurs effets militaires. Ils tirent en désordre et disent qu’ils cherchent à faire peur aux rebelles. » témoigne un habitant résidant aux alentours du camp Saio.

Ce désordre a aussi occasionné des scènes de pillages dans plusieurs entrepôts de la ville dont celui du Programme alimentaire mondiale (PAM) et la Brasserie, y compris des boutiques et dépôts dans le marché central de Kadutu.

Des cas de justice populaire ayant ciblé des présumés pilleurs ont aussi été signalés vers feu rouge, ainsi que des incendies ciblés de certains édifices.

Il faut dire qu’après la chute de l’aéroport de Kavumu ce vendredi 14 février, plusieurs militaires ont opté pour un repli stratégique en se retirant de la ville de Bukavu pour ne pas engager des fronts à l’intérieur, afin de préserver les vies des populations.

La Rédaction

Mgr Donatien N’shole: « En écoutant L’AFC-M23, on a compris qu’il y a beaucoup de choses qui peuvent être réglées si les congolais se mettaient autour d’une table »

La délégation de l’Eglise du Christ au Congo(ECC) et la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) est arrivée ce mercredi 12 février 2025 à Goma pour un entretien avec la coordination de l’AFC-M23 qui contrôlé la région depuis quelques semaines.

Au sortir de cette rencontre le secrétaire général de la CENCO s’est réjoui de la pertinence de ces échanges qui s’inscrivent, selon lui, dans la démarche que les deux Églises (ECC-CENCO) ont initié  » en vue d’amener les Forces Vives du pays à un pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble ».

Pour Mgr Donatien N’shole, après les explications autour des raisons de l’agir de l’AFC-M23, il ressort qu’il y a nécessité de mettre les congolais autour d’une même table.
« En les écoutant, ça nous a motivé davantage de travailler dans le sens de ce pacte là. On a compris que il y a beaucoup de choses qui pourront être réglées si les congolais se mettaient autour d’une même table » a-t-il soutenu.

Face aux préoccupations des congolais sur un éventuel projet de balkanisation du pays et d’exploitation illicite des minerais, Mgr Donatien N’shole affirme avoir reçu des assurances de la part des responsables de L’AFC-M23 sur la non-intention de leur mouvement de s’engager dans le projet de la balkanisation du pays ou de l’exploitation illicite des matières premières.

Les évêques de la CENCO et les pasteurs de l’Église protestante ont aussi fait le plaidoyer pour la réouverture du port ainsi que de l’aéroport international de Goma pour soulager la souffrance des populations de la région, a indiqué Mgr N’shole.

La délégation ECC-CENCO affirme qu’elle compte poursuivre cette « mission d’écoute pastorale » à d’autres niveau, voire même l’étendre au niveau des chefs d’État de la sous-région.

Emmanuel Barhebwa