Entrepreneuriat écologique : Nombreuses familles à Goma nourries grâce aux déchets plastiques et résidus d’habits

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<< Il y a lieu de fonder un entrepreneuriat assis sur la valorisation des déchets produits quotidiennement dans nos ménages…>>
C’est partant de cette conviction que MULULU, KISONIA Rachel, femme entrepreneure vivant en ville de Goma, a décidé de faire émerger une activité entrepreneuriale axée sur la transformation et valorisation des déchets multiformes en objets d’usages divers.

Quadragénaire, mariée et mère de 5 enfants, Rachel Mululu,passionnée de l’entrepreneuriat et de la protection de l’environnement, vient de révéler, au cours d’une interview accordée à Kivu Nyota,son expérience de jonction de ces deux domaine, promouvant ce que certains auteurs appellent « l’Entrepreneuriat écologique ».

Des tranches d’habits jetées à la poubelle par des couturiers, Rachel et ses collaboratrices(généralement des femmes ménagères) s’en servent pour faire des paillassons. Elles confectionnent également des sacs à main de toute dimension ou encore des Vans de tout genre à partir des sachets usagés abandonnés à la poubelle…

<< Nous faisons la production des paillassons. Au lieu que les couturières brûlent des tissus-déchets d’habits qu’elles confectionnent, nous les récupérons pour en produire des paillassons que vous voyez là ! À part ça, nous ramassons des sachets jetés à la poubelle, nous les lavons correctement pour en produire des sacs à main, des sacs à dos, des porte-monnaie et des vans. Nous capitalisons donc tout ce qui est déchet pour en faire nos matières premières pour confectionner des produits que nous vendons partout >>

De la lutte contre l’insalubrité au business

Au départ,nous raconte Madame Rachel, j’avais commencé cette activité dans un sens purement unique: celui de la protection de l’environnement par le ramassage et la revalorisation des déchets… »De nature, j’aime voir l’environnement propre. J’ai toujours lutter contre les insalubrités afin de préserver ma famille et toute la société de tout danger que celle-ci peut créer.C’est de cette manière que j’avais commencé mes activités » narre-t-elle.

Mais plus tard, poursuit Madame Rachel MULULU, « je me suis rendue compte que c’était une activité génératrice des revenus, si bien qu’aujourd’hui je ne sais plus quantifier les bénéfices accumulés »

À l’en croire, les bénéfices tirés de ses activités de transformation des déchets plastiques et des restes d’habits ont élargi son champs d’actions et l’ont permis d’étendre ses activités.

<< Parmi les avantages, je peux dire qu’actuellement,Il est rare pour moi d’acheter des légumes n’importe quand et n’importe comment car j’en produits chez moi. Je fais aussi la promotion de la basilique. Un sac plein de basilique est vendu à 10 dollars et tout cet argent enfle le panier de la ménagère. Je gagne aussi en vendant des paillassons, et de façon psychologique, je me sens à l’aise quand je fais mon travail. Outre cela, j’ai formé mes enfants et ceux du quartier, et sont tous devenus entrepreneurs. Quand ils fabriquent leurs produits, ils vendent et ils peuvent se payer des cartables, et autres choses,… Tout ça, ça nous réjouit en tant que parent. >> se réjouit Madame Rachel.

De l’entrepreneuriat au leadership, naissance de FUDEI

Pour donner beaucoup plus de valeur à ce qu’elle fait, MULULU KISONIA Rachel a décidé de former des enfants, des jeunes et surtout des mamans… Qu’elle a créée une association dénommée « Femmes Unies pour un Développement Endogène et Intégral << FUDEI >> où elle a dernièrement été élue comme cheffe des programmes.

<< Au sein de l’association FUDEI, nous encadrons les femmes de deuxième et troisième âge, les enfants, les filles mères, les veuves et toutes les autres femmes qui se trouvent mariginalisées. Nous les amenons à comprendre qu’elles sont capables de faire quelque chose et qu’elles n’ont aucun droit de se sous estimer… Plusieurs de celles que nous avons formées, sont-elles qui nous représentent dans des réunions… Nous les amenons aussi à cultiver l’esprit entrepreneurial…>> a fait entendre MULULU KISONIA Rachel.

D’autres facettes entrepreneuriales de la cheffe de FUDEI

Aujourd’hui, outre la confection des sacs, vans, paillassons et autres, MULULU KISONIA Rachel entretient un petit jardin de légumes, engraissés grâce au compost obtenu des déchets ménagers biodégradables, qu’elle collecte des ménages voisins.

Ce jardin où elle repique et / ou sème Basilic, Amarante, Piment et autres plantes fruitiers, lui fait gagner argent sauce sans beaucoup de peines.

De la protection de l’environnement à l’entrepreneuriat écologique, de l’individualisme à l’association,… Rachel rêve grand, en dépit des difficultés, qu’elles en peuvent être la nature!

<< Parmi les difficultés, nous manquons de beaucoup des choses : il nous faut un emplacement approprié où nous pourrons exposer nos produits. Il nous faut aussi des brouettes, des motos trois pneus, des râteaux,… pour nous permettre de collecter les déchets. Nous avons besoin de beaucoup des matériels. Au delà de cela, nous avons besoin des formateurs pour que nous soyons capacitées par des vrais formateurs… >>, plaide-t-elle auprès des personnes de bonne volonté.

La structure « Femmes Unies pour le Développement Endogène et Intégral » F.U.D.E.I en single, oeuvre en ville de Goma, en province du Nord-Kivu, dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Initiée par madame Rachel KISONIA MULULU, l’ONGD F.U.D.E.I a son bureau en commune de Goma, son siège social d’ailleurs, Quartier Katindo, avenue du Mont Carmel, vers 3 paillotes, pour ceux qui connaissent Goma.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC

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