Environnement: L’activiste Congolais Josué Mukura réclame des sanctions contre la société Total Énergie

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L’activiste environnementaliste Josué Mukura, Secrétaire général de la Fédération des Comités des Pêcheurs Individuels du Lac Edouard (FECOPEILE), et prix « héros du patrimoine mondial 2016 »; est revenu sur le très controversé projet d’exploitation du pétrole dans le lac Albert envisagé par la Société Française Total Énergie, lors d’une interview accordée à KivuNyota dimanche 24 mars 2024, jour de la clôture du grand festival environnemental « Mazingira », qu’il venait d’organiser à Goma.

Pour lui, ce combat contre l’exploitation du pétrole dans les ressources naturelles congolaises, en l’occurrence dans les différents parcs nationaux de la RDC, ne compte pas s’arrêter tant que les intentions de cette société Française Total Énergies et d’autres dans le monde continuent à être manifestées.

Son opposition à ce projet, qui rejoint celles de l’ensemble des habitants résidant autour des zones ciblées par des exploitations pétrolières , fait suite aux conséquences néfastes sur le plan environnemental.

« Nous devons anticiper les dégâts. La chaleur que nous ressentons maintenant presque partout dans cette région est déjà une preuve suffisante que la terre est en train d’être détruite. Voilà pourquoi nous devons multiplier des actions pour sauver le peu qui nous reste. Total Énergie ne doit pas continuer à s’enrichir derrière les dégâts environnementaux, derrière les carnages des vies humaines ou encore derrière les tueries à partir des catastrophes naturelles qui sont occasionnées par les différentes exploitations du pétrole un peu partout dans le monde » a souligné Josué KAMBASU MUKURA.

Pour lui, il est temps que Total Énergie abandonne les investissements dans les énergies fossiles pour se focaliser sur les énergies renouvelables afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Il faut réparer les dommages

Josué KAMBASU MUKURA insiste également sur la nécessité de réparer les dommages déjà occasionnés par les activités de la Société Total Énergie dans le monde, aux populations victimes.

Celui-ci dit ne pas comprendre que la France, qui a toujours été à la première ligne lors des signatures des différents accords sur le Climat et surtout l’accord de Paris, laisse faire cette Société qui s’investit dans l’exploitation des énergies fossiles et qui a totalisé 100 ans dans cette exploitation, avec les destructions de la biodiversité.

« La France devrait poursuivre Total Énergie en justice et lui exiger de réparer les dommages vis-à-vis des victimes de ses activités durant toutes ces années… » plaide-t-il.

La « Bombe climatique » se prépare

Il faut dire qu’il n’y a pas longtemps, la société française Totale Énergie a à nouveau manifesté son intention de poursuivre avec les exploitations pétrolières à partir de l’Ouganda et de la Tanzanie, deux pays voisins partageant des ressources en eau avec la RDC.
Il s’agit d’une partie du lac Albert, ce vaste lac d’Afrique Centrale dont les ressources alimentent des milliers d’habitants de cette partie du continent africain.

L’oléoduc que Total énergie envisage construire serait de 1433 Km, partant des eaux du lac Albert du côté ougandais traversant les eaux du lac Victoria pour chuter au port Tanga en Tanzanie, en atteignant l’océan Indien.

Les risques de cette exploitation (dont les travaux seraient déjà en cours), sont énormes et peuvent constituer ce que les experts en environnement ont appelé « la bombe climatique du 21ème siècle » avec des dégâts plus élevés que ceux d’une bombe nucléaire.
À la suite de cette exploitation pétrolière, de nombreuses populations pourraient être délogées, des champs et des activités agricoles abandonnés, sans compter la pollution des eaux, de l’air, du sol et d’autres dommages environnementaux.

D’où l’insistance des environnementalistes sur l’abandon de ce projet EACOP et la poursuite en justice de Total Énergies pour le carnage des vies humaines et autres dégâts dûs aux catastrophes naturelles occasionnées par ses exploitations du pétrole partout dans le monde.

Josué Kabuyaya et Emmanuel Barhebwa

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