Dans beaucoup de villages du territoire de Masisi la malnutrition menace les déplacés depuis la multiplication des mouvements incessants des populations. Elle s’est installée dans la région suite aux affrontements intempestifs perpétrés par soit rebelles entre eux, soit entre les rebelles et les FARDC.
Des citoyens agriculteurs se heurtent maintenant à des intenses problèmes d’accès à la nourriture suite à leur vulnérabilité.
Les récentes recherches que nous avons effectués en commune rurale de Masisi, notamment dans les villages de Bukombo et Lushebere, ont révélé des données très alarmantes en rapport avec la malnutrition des nourrissons et jeunes enfants, femmes allaitantes et enceintes dans ce territoire, « réputé productif sur le plan agricole ».
Des données récoltées sur le terrain, il a été notifié un total de 80 enfants dans le site et familles d’accueil au quartier Mont Ngaliema, 60 à Kisoko et 55 à la paroisse de Masisi; présentant des signes de carence en micronutriments.
« Nous sommes tellement pauvres, nous n’avons pas de nourriture. En réalité même dans le marché, il n’y a plus de nourriture parce que nous, les agriculteurs, avions abandonnés nos champs de production. Mais aussi nous n’avons pas d’argent pour nous procurer la simple quantité d’aliments au marché. La conséquence est visible, voilà, nos enfants tombent malades. Sans l’aide de l’organisation PAM( programme alimentaire mondial) et ses partenaires, ce serait déjà la catastrophe ici. Ces organisations nous assistent souvent en nous donnant des petits cachs qui nous permettent de survivre… » témoignent plusieurs parents de ces d’enfants.
Et aux femmes allaitantes et enceintes d’ajouter:
« Nous sommes dans la crainte, la crainte totale. Pendant les diverses séances que nous effectuons aux centres de santé lors de la CPN et la période post accouchement, les relais communautaires nous sensibilisent sur l’alimentation des personnes qui se retrouvent dans notre situation. Mais il est pratiquement difficile de mettre en pratique tous les conseils suite à la pauvreté. Ils nous conseillent de manger en qualité et quantité mais nous n’y arrivons pas, parce qu’on n’a pas assez de moyens. Que les personnes de bonne volonté nous viennent en aide ».
Le territoire de Masisi dans son ensemble fait face à l’insécurité alimentaire. celle-ci est accentuée à ce jour, suite à la réduction de la main d’oeuvre dans les champs en raison des déplacements massifs des populations cultuvatrices, l’impraticabilité des routes de désertes agricoles et nationales pour trafiquer les produits destinés à la consommation.
Les agronomes et d’autres opérateurs économiques pensent qu’ils serait prudent que toute aide à l’égard des déplacés s’oriente à l’octroi de kits pour que ceux dont les zones ont retrouvé partiellement la sécurité, rentrent vaquer dans leurs habituelles activités, surtout les activités champêtres.
Cela pour remédier au moins à la problématique d’insécurité alimentaire.
Une formation sur la sécurité alimentaire au profit des journalistes de l’Est du pays, dont nous avions pris part, a démontré que la sécurité alimentaire se traduit par d’abord la disponibilité de la nourriture, l’accès facile à cette nourriture, l’utilisation physique des aliments et la stabilité.
USHINDI MAOMBI David