Les propos de António Guterres, secrétaire générale des Nations Unies, prononcés dans une interview à Rfi et France 24 dimanche 18 septembre 2022, ne cessent de faire couler encre et salive au sein de l’opinion congolaise en ce début de semaine.
En effet, António Guteres a déclaré que les rebelles du M23 détiennent un armément plus lourd que celui de la MONUSCO (Nations Unies, ndlr).
« Mais on est dans une situation extrêmement difficile. Le M23 a été comme vous le savez la raison de ces dernières manifestations, le fait que les Nations-Unies ne sont pas capables de battre le M23. La vérité, c’est que le M23 aujourd’hui est une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco,» a indiqué António Guterres.
Aveu d’échec des Nations Unies face un « simple groupe terroriste »? Déclaration officielle de l’inefficacité des casques bleus de la MONUSCO, et par ricochet, de leur départ immédiat du sol congolais ? Où tout simplement un réalisme face à une situation difficile à résoudre? Des questionnements et des réflexions ne cessent d’être formulés dans tous les sens pour interpréter ces propos, les tout premier de ces genres, d’un secrétaire général des Nations Unies face à un État attaqué par un mouvement rebelle « soutenu par ses voisins ».
Quel message voudrait-il donné aux troupes des Forces Armées de la RDC engagées aux fronts et déterminées à chasser l’ennemi du sol congolais ? S’interroge un membre d’un mouvement citoyen basé à Goma.
« C’est innnacceptable, ce sont des propos irrespectueux vis-à-vis de toute une nation, il faut que les congolais agissent enfin… » estiment beaucoup d’autres congolais.
Des propos similaires, rappelons-le, prononcés par un haut représentant des Nations Unies en RDC, avaient déclenché des manifestations meurtrières dans plusieurs villes de l’Est de la RDC. Celles-ci avaient été marqué par des attaques des bases de la MONUSCO par des manifestants en colère , exigeant son départ immédiat faute d’inefficacité dans le maintien de la Paix et de la sécurité, plus de vingt ans après son arrivée au Pays. Une trentaine des civils avait péri dans ces tristes manifestations.
Le fait que pareils propos sortent de la bouche d’une si importante personnalité, pense plus d’un Congolais, renseigne sur le niveau élevé de la complicité autour de la question de Bunagana, un territoire congolais occupé depuis maintenant trois mois par la rébellion du M23.
Dans tous les cas, Il y a lieu que les congolais identifient et combattent leurs vrais ennemis, pour sortir de cette crise actuelle .
Emmanuel Barhebwa