C’est depuis près de trente ans, d’après nombreux observateurs, que l’Economie de la RDC a retiré son attention sur son secteur agricole pour se focaliser sur les autres qu’elle aurait jugé plus productifs.
Les Etats Généraux de l’Agriculture en RDC, ténues à Kinshasa du 27 au 29 septembre dernier sous le thème « Agriculture, clé de la croissance économique durable et de la réduction de la pauvreté en République Démocratique du Congo », pourraient constituer, si les résolutions qui y ont été prises sont respectées, une des tentatives de réanimation de ce secteur longtemps en situation « d’agonie », retient-on des réflexions de plusieurs experts en la matière après ces assises.
En effet, Désiré M’ZINGA BIRIHANZE, ministre Congolais en charge de l’agriculture, la concrétisation des résolutions issues des états généraux de l’agriculture conduirait à la productivité du secteur agricole au bénéfice des populations mais également, conduirait à la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire de la population congolaise. « Que les congolais se mettent debout pour cultiver. Le Gouvernement va les accompagner! », lançait-il à l’ouverture des travaux de ces Etats généraux.
Un forum aux objectifs prometteurs
Quatre objectifs ont motivé la ténue des travaux de ces Etats généraux, indiquait le ministère de l’Agriculture qui l’a organisé sous le haut patronage du président de la RDC et du premier ministre, chef du gouvernement. Il s’agit de/d’ : « Assurer l’exposition et la promotion des produits locaux bio de qualité pour stimuler la population à consommer les produits “Made in DRC”, « Encourager les producteurs et les transformateurs locaux », « Inciter le Gouvernement à mettre en œuvre des stratégies de développement visant à relancer et développer les filières agricoles d’exportation », « Faciliter l’accès aux appuis techniques et financiers en vue d’assurer le marketing, la promotion et la certification biologique et équitable des produits agricoles. »
Des objectifs jugés très ambitieux par certains congolais contactés par Kivu Nyota, qui ne cachent pas, néanmoins, leurs inquiétudes quant à leurs réalisations au regard de plusieurs autres aspects qui sont directement liés à l’Agriculture “et qui, apparemment, auraient échappé les organisateurs de ces extraordinaires échanges”, d’après eux.
Héritier Jean Claude BAHINZI, Ingénieur agronome et enseignant dans une école en ville de Goma, qui a accepté que son opinion soit relayée au média dit soutenir l’initiative du ministre de l’Agriculture.
« La tenue historique des états généraux sur l’agriculture en République Démocratique du Congo, est une dose d’espoir, pour la résurrection de l’économie Congolaise via l’agriculture, ce secteur depuis longtemps négligé… » Confie-t-il.
Toutefois, s’inquiète l’agronome, « Il faut être un ange ou ne pas vivre en RDC, pour espérer au développement agricole en RDC, sans mettre en avant la construction des routes de desserte agricole, sans mettre en place des mécanismes robustes de pacification des zones rurales et de sécurisation des agriculteurs, perpétuellement violentés, pillés, kidnappés et tués par les rebelles… ».
BAHINZI poursuit son argumentation en suggérant la reconstruction des routes de dessertes agricoles, la réhabilitation de celles qui existent, la pacification des zones agricoles et la redéfinition de la politique agricole en RDC, ce sont les seuls moyens, estime-t-il, de rendre utiles les 80 millions d’hectares des terres arables de la RDC, à son économie.
La RDC, pays, d’après les estimations, aux potentiels agricoles à même de nourrir l’Afrique toute entier, reste encore aujourd’hui, l’une des petites puissances agricoles, avec une économie étiolée basée sur l’exploitation minière, avec des partenaires miniers réputés parfois de très peu crédibles,… d’où le pouvoir d’achat de sa population en dessous de la moyenne et un produit intérieur brut très dérisoire, d’après les économistes.
John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC