États généraux de la presse au Nord-Kivu: Plus que jamais, les journalistes déterminés à redorer l’image de la presse

C’est ce mardi 20 décembre 2021 que viennent de prendre fin à Goma, capitale du Nord-Kivu, les travaux tenant lieu des états généraux de la presse.

Durant deux bons jours, les journalistes venus de tous les territoires et villes de la province, ont réfléchi sur les gros problèmes qui gangrènent le métier de journaliste et proposé des solutions holistiques pour décanter la situation et « répanser » leur secteur.

Après d’intenses travaux aux seins des différentes commissions, plus ou moins 16, les participants ont, de prime abord, pris des engagements « pour un avenir radieux de leur profession ». 

Parmi ces engagements il faut par exemple citer :
La radiation de la corporation, des confrères et consœurs qui «  ne veulent pas se conformer aux normes professionnelles », devenus vedettes dans la médiocrité;
L’assurance d’une formation régulière à l’endroit des journalistes, pour leur permettre de s’adapter aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, par l’échange des compétences notamment ;
-La mutualisation des efforts pour les regroupements des médias et la possibilité de « synchroniser les produits de presse » ;

-Le renforcement des liens entre journalistes et institutions de formation universitaire en vue d’un échange permanent et accru d’expériences ;

-Le militantisme collectif pour l’acquisition des documents légaux des médias et l’obtention des allègements fiscaux pesant sur les médias ;

-L’appui aux démarches collectives allant dans le sens de rendre possible le respect du code du travail par les promoteurs des médias ;

-La promotion de l’émergence des femmes journalistes dans les postes de responsabilité et de commandement « surtout au sein des organes de presse » ;…

Parmi les engagements il faut aussi noter la mise en terme de la confusion planant autour des rôles entre journalistes, attachés de presse et chargés de communication, et en fin l’éradication du phénomène « Journalistes militants » en Province.

Juste après ce plan condensé d’engagements, les participants ont plutôt soutenu que leurs vœux ne pourraient se réaliser que si les efforts qu’ils auront fournis bénéficieront d’un accompagnement multisectoriel.

Forts de cette conviction, ils ont sanctionné les travaux par une série des recommandations:
Au Parlement par exemple, les professionnels des médias encouragent les députés à Voter la loi sur la dépénalisation des délits de presse ; à voter une nouvelle loi sur le statut des journalistes et afin de réglementer l’entrée dans la profession, ou encore à adopter une loi sur l’accès à l’information et la protection des journalistes…

S’agissant du gouvernement, les hommes de la plume et du micro plaident pour une subvention à l’endroit des médias, l’adoption des couts des taxes aux réalités provinciales et locales, la réduction du cout d’accès à l’internet pour un meilleur accès à l’information, l’obligation des médias à signer des contrats de travail avec les journalistes, l’assurance de la garantie sécuritaire et physique des journalistes, ainsi que des entreprises de presse afin d’assurer un exercice professionnel, sans omettre la pertinence d’octroi des bourses aux chercheurs en sciences de l’information et de la communication « pour permettre aux universités d’avoir des professeurs compétents dans le secteur ».

Loin de là, ceux qui ont pris part aux états généraux, ont eu le temps d’élargir unanimement les recommandations jusqu’aux différents partenaires techniques et financiers. A ceux-ci, il faut noter qu’il leur est demandé d’appuyer les activités de renforcement des capacités des journalistes sur différents domaines liés au secteur de la presse, de doter aux médias les matériels de production et de connexion internet, mais également d’octroyer des bourses et le financement des recherches scientifiques dans le secteur médiatique…

S’agissant en outre des Universités et écoles de formation, les hommes et femmes de la presse recommandent la mise en place des « laboratoires (radio-école, journal-école, équipement multimédia, agences de communication, etc.) » au sein des institutions supérieures et universitaires, afin d’assurer aux journalistes une formation pratique et compétitive, la signature des contrats de partenariat avec les entreprises de presse pour faciliter les stages professionnels aux journalistes en formation…

Avant de passer à la dernière catégorie à l’endroit de laquelle les recommandations ont été adressées, les hommes des medias ont également fixé un regard vers l’autorité de régulation des médias : le conseil supérieur de l’audio-visuel et de la communication CSAC. A l’endroit de cet organe, il a été recommandé de fournir des efforts dans la « redynamisation de cette institution de régulation et assurer sa présence dans tous les territoires et villes de la province », et pour autant, la mise sur pied, d’un cadre de concertation permanente entre ce dernier et l’union nationale de la presse du Congo UNPC et la Division Provinciale de la Communication du Gouvernement Provincial et/ou Ministère de tutelle, l’organisation Journaliste en danger JED, ou encore l’observatoire des médias au Congo, OMEC ainsi qu’avec toutes les autres associations sectorielles.

Estimant que les promoteurs des médias ont un rôle très important à jouer dans la mise en congrès des résultats attendus, les participants au grand forum du Nord-Kivu leur ont demandé de tout faire pour se rassurer qu’à toute ouverture d’un organe de presse, « de leurs capacités de prise en charge du personnel et équipement des médias » et en fin la mise en évidence des exigences prescrites par le code d’éthique et de déontologie des journalistes.

Avant que le modérateur du comité intellectuel des états généraux ne prononcent l’allocution des résolutions des assises, quelques anciens ont brossé l’historique de la presse en province, avant que d’autres ne reviennent sur les conseils à donner aux néophytes pour les uns et la mémoire de leur parcours comme fond d’échanges d’expériences pour les autres.

John TSONGO THAVUGHA GOMA-RDC

NYIRAGONGO : Risque de rupture d’eau potable au camp des sinistrés de KANYARUCHINYA

Les sinistrés du volcan Nyiragongo cantonnés au camp de KANYARUCHINYA alertent sur le risque de rupture d’eau potable dans ce lieu.

Ils l’ont exprimé à Kivu Nyota, lors de sa descente en ce lieu, à l’occasion du 7 ème mois d’anniversaire depuis que Nyiragongo entrait en éruption.

« Actuellement nous trouvons difficilement de l’eau. Imagines, il est 15 heures et c’est maintenant que le camion citerne arrive. Depuis le matin, nous n’avions aucune goûte d’eau. Certes, tout au début de notre installation dans ce camps, nous avions vraiment accès à l’eau. Mais ce dernier temps, c’est devenu compliqué »… nous a dit Ahadi Yvone, une sinistrée.

Plusieurs partenaires fournisseurs d’eau à ces sinistrés pourront arrêter de les approvisionner d’ici mi ou fin janvier, s’inquiète Arusi TEKA, mère de 4 enfants, après avoir appris ces nouvelles de la part des membres desdites organisations.

 » Actuellement nous accédons difficilement à l’eau car la plupart des organisations qui nous approvisionnaient en eau ont déjà arrêter. Nous avons malheureusement appris que même les bonnes volontés qui persistent encore, vont bientôt arrêter au cours de ce mois de janvier. Et là nous ne savons pour quel Dieu nous nous vouerons…! » Craint Arusi TEKA.

Voulant savoir ce qu’envisagent les gestionnaires de ce Camp au sujet de cet approvisionnement en eau, ils n’ont pas voulu nous recevoir.

Entre le lac Kivu d’où provient l’eau et le village KANYARUCHINYA où se situe le camp de ces sinistrés du volcan Nyiragongo entré en éruption en mai 2021, l’on compte environ 10 à 12 kilomètres.

Comment ces citoyens accederaient-ils à l’eau si rupture d’approvisionnement en eau il y aurait ? Il y a de quoi s’inquiéter.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC