Chaque jour, des dizaines d’enfants franchissent des avenues à la << recherche de la vie >>…
Ils sont sans familles, sans abris, et sans espoir de manger, encore moins de s’habiller…
Ils sont dans des poubelles les plus ennuyant de la ville, ou sur des rues à quémander à tout passant,… Nombreux les appellent << maibobo >>.
Elie KAZARAMA est l’un d’eux. Nous l’avons rencontré au centre ville de Goma, non loin du bureau de la poste, aux alentours du rond point BDEGL.
Avec une plaie sur son front, Élie nous a indiqué avoir contacté cette plaie accidentelle, lorsqu’il avait été surpris par une crise hépiléptique, dont il est victime depuis un temps…
Âgé d’à peu près 12 ans, KAZARAMA a tous ses deux parents vivants et en bonne santé, mais il erre dans les rues.
Pourquoi ?
<< Mes deux parents sont vivants. Ma mère avait abandonné mon père et s’était faite marier par quelqu’un d’autre. Elle était partie toute seule et nous avait laissé, tous les enfants, moi y compris, à papa. Nous avons récemment appris qu’elle se serait rendue au Sud-Kivu avec son mari >>. nous raconte KAZARAMA.
Pourquoi dans la rue et pas chez son père ?…
<< Mon père est à Kibumba. Il s’y est déjà tapé une autre femme, après le départ de ma mère. Je n’ai pas su m’adapter aux conditions très capricieuses de la nouvelle mère. J’ai jugé mieux de vivre comme enfant de la rue…>> ajoute cet enfant.
Une rue sans lits, mais qui connait des nuits…
KAZARAMA dort, il ne sait lui-même où. Au départ, il dormait aux abords du rond-point Tchukudu, en plein centre ville de Goma. Aujourd’hui, il a changé de campement, il a son fief dans les abords de l’hôtel Russina. Mais ici, tout comme au rond-point Tchukudu, il a été déguerpi et il attend se trouver une autre place où passer ses nuits.
Du malheur aux amitiés ?
<< À Russina, je dors avec une grand-mère. Elle est aveugle. Je ne suis pas son petit fils biologique, mais elle m’a juste récupéré, pour que je lui serve de guide. Elle est souvent assise devant l’enclos de la Mairie, à quémander auprès des passants. Et quand la nuit tombe, j’y vais la récupérer, pour qu’ensemble, nous prenions une option sur où nous pouvons passer une nuit…>> Lâche mélencoliquement, le jeune enfant.
Et que mange t-il ?
Quant à ce qui est à manger << il y a des fois où nous trouvons des bonnes volontés qui nous donnent de l’argent. Tantôt 500 FC, 1000 FC ou même plus. Et cela nous permet de manger quelques fois. Il arrive aussi, que nous cherchions des tranches de fer que nous revendons et nous gagnons juste comme ça. Mais je ne peux pas compter le nombre de fois que nous passons des journées et nuits toutes entières sans manger…>>.
Moins intellectuel, avec un rêve brisé…?
<< Je ne sais lire ni écrire. Mais je me souviens que j’avais un moment, commencé la première année du primaire… C’est la situation post-départ de ma mère qui avait tout chamboulé…>> Nous a expliqué Élie KAZARAMA. Il se dit être prêt à intégrer une famille d’accueil et renouer avec les études, pour devenir quelqu’un de valeureux dans la société dans les jours à venir.
Que disent finalement les services attitrés ?
À la division provinciale du genre, famille et enfant, l’on semble décliner la responsabilité sur le vécu quotidien des enfants de la rue. << Nous, au niveau de la divi-genre, nous faisons juste la promotion de l’enfant. Nous le rapprochons des décideurs, capables de lui assurer le bien-être. Quand il s’agit des enfants de la rue, là ça devient autre chose. Et c’est la division des affaires sociales qui est la répondante…>>. Nous a soufflé un agent de la division provinciale du genre, en charge du département de l’enfant.
Aux faits, poursuit-il, << à la division genre, nous travaillons sur la personne humaine. Nous agissons donc comme un parent. Et après, tout ce qui concerne la vulnérabilité de l’enfant, c’est la divisas qui s’en charge…>>.
Que dit le bureau des affaires sociales sur les enfants de la rue ?
Nous n’avons pas su certes, prendre langue avec le chef de bureau provincial de la division des affaires sociales. Car n’ayant pas su réunir toutes les conditions posées. Néanmoins, une agent anonyme dudit bureau nous a rassuré que la question des enfants de la rue, était souvent au centre des débats. << Ce n’est pas que nous ne parlons pas des enfants de la rue. Nous en parlons très souvent. Sauf que, pour implémenter toute une bonne vision que nous avons sur ces citoyens vulnérables, il nous faut toute une gamme de paramètres pour y arriver… Et ça ne va pas au gré de la parole…>> Nous avait-elle dit.
Mais en depis de ces assurances, les rues et les poubelles de Goma, n’ont pas vu tarir les mouvements écoeurant d’une enfance abandonnée et très protégée le moins.
Humanium.org, notait déjà dans une étude publiée en septembre 2011, qu’ils étaient estimés à environ 120 millions le nombre d’enfants, qui vivaient dans les rues du monde, dont 30 millions en Afrique, 30 millions en Asie et 60 millions en Amérique du Sud.
Malheureusement, ils sont à la Mercie d’abus et intempéries de toutes sortes, en depis de tout ce dont ils doivent jouir comme droits non seulement à la vie, la dignité et à un avenir décent et prometteur.
John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC