Nord-Kivu: Un séminariste en formation (postulant) touché par balle lors d’une attaque des Mai-Mai à Butembo

Selon le supérieur provincial de la congrégation des Missionnaires Comboniens du Coeur de Jésus, qui livre la nouvelle; le postulant Héritier Mambaya a été atteint par balle lors d’une attaque des rebelles Mai-Mai, ayant ciblé le matin de ce 22 janvier 2023 à 7h00, le véhicule du postulat-Frères Comboniens qui revenait du champ.

Dans la correspondance du père Léonard Ndjadi Ndjate, dont une copie est parvenue à KivuNyota le soir de ce dimanche, il est révélé que dans le véhicule attaqué, il y avait quatre postulants et le chauffeur était leur formateur, le frère Jacques Eluna.

« En chemin les rebelles MAI-MAI ont tiré sans pitié sur le véhicule et les balles ont percé les roues. Une balle a atteint la jambe du postulant Héritier Mambaya, âgé de 22 ans et originaire de Bumba. Héritier est en troisième année de sa formation en postulat. » renseigne-t-il.

Actuellement, poursuit notre source, « le postulant se trouve à l’hôpital de Matanda à Butembo où l’on cherche à lui extraire la balle logée dans une jambe. Nous attendons la nouvelle sur l’évolution de son état de santé ».

Confiant cette opération à l’intercession de Saint Daniel Comboni, le supérieur des missionnaires comboniens en RDC, dénonce « avec la plus grande fermeté cette attaque à la fois barbare et criminelle contre des innocents ».

Nous déplorons, ajoute-t-il, l’incapacité de forces de l’ordre de sécuriser les populations de l’Est.

Et de conclure:
« Nous demandons de prier pour la paix dans cette région et partout en Afrique. Que Dieu accorde à notre jeune une prompte guérison et la santé nécessaire ».

Emmanuel BARHEBWA

Découverte des nouvelles fosses communes en Ituri: Chagriné, Mukwege veut y voir clair

Des nouveaux massacres de masse qui seraient attribués à la milice Communauté Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO en sigle) ont eu lieu mi-janvier en Ituri, alerte le Docteur Denis Mukwenge, suite à la découverte de quatre nouvelles fosses communes en Ituri où ont été enterrées plus de 50 personnes en territoire de Djugu dont des femmes et des enfants retrouvés dans trois fosses communes de Nyamamba et dans une fosse à Mbogi dans des entités proches du Lac Albert.

Dans sa déclaration datée du 20 janvier 2023, l’ex prix Nobel de la Paix, déplore que cette situation tragique et violente endeuille de nouveau l’État Congolais.

Il exhorte à cet effet, « les autorités congolaises qui ont le devoir de protéger la population, à diligenter une enquête pour faire la lumière à ce carnage, à établir les responsabilités et traduire en justice tous ces auteurs ».

Également aux Nations-Unies, il exhorte à « renforcer significativement l’équipe d’experts médico-légaux mandatée par le conseil des Droits de l’homme dans le but de contribuer à exhumer les fosses communes les plus recentes mais aussi celles liées aux crimes du passé commis dans la zone Est du Congo ».

Le Docteur Denis Mukwege souhait aussi que le Gouvernement Congolais face appel à la commission internationale sur les personnes disparues.

« En outre, nous appelons le Gouvernement Congolais à inviter officiellement la commission internationale sur les personnes disparues, basée à Sarajevo dans l’État de Bosnie-Herzegovine et en activité notamment en Irak et en Ukraine, à effectuer une mission en République Démocratique du Congo pour bénéficier de son assistance technique et soutenir la mise en place d’un Bureau Congolais d’expertise médico-légale » indique-t-il.

Ces démarches constituent des prérequis indispensables à la genèse de la justice transitionnelle en RDC, soutient Mukwege, et au respect des droits des familles des personnes disparues à obtenir la vérité, la justice et des réparations.

Citant les rapports des Nations-Unies, le Docteur Mukwege, rappelle qu’au-moins 195 civils ont été tués depuis décembre 2022 par les groupes armés CODECO et Zaïre realisant leurs opérations dans les territoires de Djugu et Mahagi. Cette détérioration de la situation sécuritaire, déplore-t-il, entraîne une aggravation de la situation humanitaire dans la province de l’ituri où le nombre de déplacés s’élève actuellement à plus de 1,5 millions.

La population de ces contrées ne cesse de vivre dans l’insécurité et la peur malgré que l’État de Siège a été instauré depuis plus de 20 mois.

Florentin Muzungu, stagiaire