C’est au total 86,5 tonnes de produits de première nécessité qui ont été remis aux déplacés de guerre vivant à l’intérieur et autour de Goma jeudi 08 août 2024,par le Général-Major Cirimwami Nkuba Peter Gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu.
Cette aide humanitaire, don de la première ministre congolaise, était composée de 690 sacs de riz,17 sacs du sucre, 443 bidons d’huile,100 sacs d’haricots de 100 kg, 1928 sacs de la farine de maïs, 97 sachets du savon Omo.
Cette assistance de la première ministre vient soulager la souffrance de ces déplacés de guerre, s’est réjoui le gouverneur militaire du Nord-Kivu lors de la distribution.
« Nous comptons actuellement près de 5 millions des déplacés.Dans la ville touristique de Goma et ses environs on a au moins deux millions sept cent mille. Les autres restent dans leurs familles d’accueil sans oublier ceux qui se trouvent dans le Grand Nord de la province. Le cheval de bataille du commandant suprême chef de l’État, c’est de capaciter l’armée régulière pour que les populations rentrent dans leurs milieux d’origine »a -t-il expliqué.
Cette action humanitaire du Gouvernement Congolais est un ouf de soulagement, soulignent certains chefs des déplacés, qui invitent le Gouvernement à récupérer toutes les localités occupées par les éléments de la coalition M23-RDF-UPDF-AFC.
« Nous disons Merci au Gouvernement tant provincial que National pour cette assistance. Que les autorités mettent fin à cette guerre pour que nous puissions rentrer dans nos zones respectives et vaquer à nos occupations sans inquiétude » indique Musekura Théo.
Signalons que la situation socio-humanitaire demeure très critique dans plusieurs zones de la province du Nord-Kivu suite aux affrontements sévères qui continuent de battre record.
C’est au cours d’un point de presse vendredi 09 août 2024 à Goma, que la conseillère du Gouverneur militaire du Nord-Kivu chargée de l’éducation a communiqué cette mesure portant interdiction de la vente des fournitures scolaires dans des écoles primaires privées et publiques de la région.
Pour Prisca Luanda Kamala, ces pratiques transforment les écoles de la province en des marchés pour rançonner les parents.
Celle-ci a fait savoir que cette mesure vient accompagner la gratuité de l’enseignement primaire prônée par le chef de l’État congolais, et va aussi permettre aux parents d’élèves de se procurer des fournitures scolaires à un prix abordable et sans aucune condition.
« Nous avons été alertées par les appels téléphoniques des parents dénonçant que certaines écoles exigent le payement des frais de réinscription et de confirmation mais aussi la vente des uniformes et d’autres objets classiques. Nous tenons à rappeler aux chefs d’établissements qui se livrent à ces pratiques que des sanctions sont prévues contre eux. Nos services techniques auront des instructions à ce sujet. Les chefs d’établissements qui ont perçu les frais de confirmation, ou de réinscription, doivent remettre cet argent aux parents. Nous disons aussi qu’il n’y a pas d’exigences obligeant les parents d’acheter les journaux de classe à l’école. Cette mesure concerne aussi les écoles primaires privées parce qu’elles fonctionnent sous la tutelle du Gouvernement. Donc les parents sont libres d’aller se procurer ces uniformes au marché » a-t-elle déclaré.
C’est depuis 2019 que la gratuité de l’enseignement de base, une disposition constitutionnelle en République Démocratique du Congo, est effective. Toutes ces mesures prises par le Gouvernement provincial, a indiqué Madame Prisca Luanda, s’inscrivent dans l’accompagnement de ce programme de gratuité de l’enseignement de base prônée par l’actuel chef de l’État Congolais.
Les rideaux de la troisième édition du concours de beauté « Miss Kivu », ayant mis en lice 16 candidates du Nord et du Sud-Kivu, ont été tirés dimanche 04 août 2024 à l’hôtel Serena de Goma, avec l’élection de Mademoiselle Lhanda Virginie de Bukavu comme lauréate de cette année.
Se confiant à la presse après la soirée de la grande finale, Le coordonnateur de la plateforme « Miss Kivu », structure organisatrice de ce concours, encourage les candidates ayant perdu la couronne à demeurer fermes dans leur engagement de vouloir promouvoir le leadership féminin.
« Dans chaque compétition, il y a toujours un gagnant et un perdant. Le message aux filles qui ont perdu c’est de les encourager à ne pas baisser les bras. Nous avons une prochaine édition à laquelle, elles peuvent encore retenter leur chance. Qu’elles continuent de travailler pour la promotion de l’image positive de la femme et de voir comment exécuter leurs projets innovants qu’elles ont présenté ici… » a indiqué Gloire Ushindi.
À la nouvelle miss, celui-ci exhorte de défendre la couronne reçue car, estime-t-il, il s’agit d’une couronne lui offerte par la population, à travers le vote de celle-ci.
« Elle doit savoir qu’être miss c’est être redevable à la communauté. C’est la communauté qui a fait qu’elle soit ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Elle doit rendre compte à la communauté. C’est ici aussi l’occasion de rappeler à toutes les miss qu’elles ont un mandat de la population et qu’elles doivent mettre en place des projets en faveur de celle-ci » souligne-t-il.
À noter que Lhanda Virginie de Bukavu, a été couronnée Miss Kivu pour l’édition 2024, Julienne Fatuma de Goma, 1ere dauphine, Aline Masheka et Jemima Katara de Bukavu, respectivement 2 et 3e dauphines et enfin Murielle Lemama de Goma, 3e dauphine.
Ce sont des centaines de jeunes déplacés résidant dans des camps à l’intérieur et autour de la ville de Goma, qui ont présenté ce lundi 05 août 2024 au public local les œuvres artistiques pour les uns, et les performances footballistiques pour les autres; à travers un match de football et des activités culturelles organisés dans le camp de Bulengo par l’organisation Uhuru Knowledge Center, dans le cadre de son projet « Ndoto Art Thérapie ».
Le match de football a opposé deux équipes finalistes du tournoi organisé par la même organisation, ayant mis en lice les équipes de football issues des huit camps qui entourent la ville de Goma. Les activités culturelles ont été l’occasion pour les artistes déplacés de présenter leurs œuvres après avoir été formés par d’autres artistes de Goma et de Sake.
D’après Albert Sivamwanza Isse, chargé de communication de Uhuru Knowledge Center, « toutes ces activités ont été conçues dans le but de renforcer la cohésion sociale et la cohabitation pacifique entre les communautés déplacées et de dénicher leurs différents talents ».
À l’en croire, ces jeunes artistes ont été formés durant sept jours dans différentes disciplines dont le slam, le dessin et la peinture, la danse contemporaine et moderne, ainsi que le théâtre; pour leur permettre de poursuivre leurs passions ainsi que leurs activités artistiques et sportives qu’ils exerçaient avant.
« La motivation c’est de permettre à ces jeunes dessinateurs, peintres, acteurs de théâtre, slameurs, sportifs et autres, de continuer leur vie artistique et sportive ici dans les camps; malgré les conditions qu’ils traversent » souligne Albert.
Le football nous avait déjà manqué…
À l’issue du match de football que son équipe a livré lors de la finale de la compétition organisée à leur intention; Mamy Rwango (20 ans), déplacée de guerre en provenance de Sake et actuellement locataire du camp de Lushagala, s’est dit réjouie de reprendre les activités sportives après six mois sans jouer.
« À Sake, le football était ma principale activité. Mais depuis que nous sommes ici, je n’ai plus eu l’occasion de jouer au foot. Ça fait six mois que je n’ai plus livré un seul match. Grâce à ce projet de Uhuru Knowledge Center, j’ai repris les entraînements et nous avons livré un bon match aujourd’hui jusqu’à l’emporter… » témoigne-t-elle.
Même impression pour Amisi Djuma, déplacé de guerre en provenance de Kitshanga et ancien joueur d’une équipe de football de cette partie du Nord-Kivu, qui loue l’initiative de l’organisation « Uhuru Knowledge Center » grâce à laquelle lui et ses anciens camarades footballeurs se sont à nouveau réunis en équipe après plusieurs mois de séparation suite à la guerre.
Transmettre des messages à travers le dessin
Parmi les bénéficiaires des formations organisées par Uhuru Knowledge Center figurent également les dessinateurs et les peintres. Ces derniers se sont illustrés lors des activités culturelles de ce jour, en présentant les différents tableaux qu’ils ont conçus.
Âgé de 12 ans, Amitié Baheni est l’un d’eux. Déplacé de guerre en provenance de Sake, celui-ci a saisi l’occasion de présenter son tableau au site de Bulengo et d’expliquer son message aux visiteurs.
« Ici nous avons un tableau peint en couleur rouge qui signifie le sang de nos frères et sœurs qui continue à couler suite à la guerre. Nous voyons ici l’image d’une main qui tient, avec force, une arme avec intention de la briser. Ça veut dire tout simplement qu’on est fatigué avec la guerre et qu’on ne veut plus d’armes à feu… » a-t-il expliqué.
L’artiste peintre Machumu Zacharie (20 ans), originaire de Sake, était aussi de la partie. Il a présenté son tableau dénommé « Wakati »(« le temps »).
« Toutes ces images que vous voyez sur mon tableau expliquent la situation que nous vivons dans les camps. Ce sac de farine représente tous les dons que nous recevons. Ils sont importants mais ne suffisent pas pour soulager notre peine. La seule chose qui peut nous soulager véritablement, c’est de retourner chez nous. Certains d’entre nous prennent parfois les risques de regagner nos milieux malgré les affrontements qui s’y déroulent, et finissent par perdre la vie. Tout ceci est expliqué dans ce tableau… » déclare cet artiste.
D’autres messages similaires ont été véhiculés dans des scènes de théâtre avec l’illustration des rêves des enfants déplacés détruit par la guerre, des danses, des slams, et autres genres artistiques.
Retenons que Uhuru Knowledge Centers est un réseau des centres culturels dédié à l’éducation civique, à l’autonomisation des communautés rurales, à la promotion de la paix, de la tolérance, et la protection des droits des enfants dans les milieux ruraux par le biais du sport, de la culture et des arts vivants.
Inscrite dans l’agenda de son séjour à Goma, la visite de la Ministre Congolaise des Droits Humains à la prison centrale de Goma ce mardi 06 août 2024 a laissé des fruits au sein de cette maison carcérale, comptée par les plus surpeuplées du pays.
Pour Chantal Chambu, le constat de la situation humanitaire des détenus de cette prison, conçue pour 350 détenus mais qui compte aujourd’hui plus de 4 000 prisonniers, la motive à amorcer des démarches et des plaidoyers auprès du Gouvernement pour obtenir non seulement la libération de certains détenus mais aussi l’amélioration des conditions de vie des locataires de cette prison.
«La prison est surpeuplée. À la place de 340 détenus, il y en a 4350. Il y a aussi un problème de santé. Je vais parler à mon collègue de la justice et à celui des affaires sociales pour qu’ensemble nous trouvions une solution efficace. » a-t-elle déclaré.
L’occasion faisant le larron, 16 détenus dont la peine était déjà purgée et parmi lesquels certains avaient été incarcérés pour des faits bénins, ont été relaxés en présence de la ministre des droits humains. Ces derniers ont également reçu une enveloppe de soutien de la part de la ministre, pour leur permettre de regagner sereinement leurs domiciles.
Pour soulager les autres détenus restés en prison, la ministre Chantal Chambu a remis des vivres de première nécessité comprenant notamment des farines de maïs, de l’huile végétale, du riz et d’autres aliments de base. Pour elle, cette action humanitaire, peu soit elle, s’inscrit dans le cadre de donner un soulagement face au problème de famine constaté au sein de cette maison carcérale.
Constatant aussi que les prisonniers de la prison centrale de Goma faisaient face à de graves problèmes d’accès aux services médicaux de base, celle-ci a indiqué que l’accès aux soins de santé pour les détenus sera l’un des axes prioritaires de son action.
La Ministre des Droits Humains souligne qu’elle poursuivra des visites dans d’autres prisons de la région et qu’un plan d’action global sera prochainement dévoilé pour assurer le respect de la dignité et des droits fondamentaux des populations carcérales.
« Les défis de la pratique de l’anesthésie pédiatrique pour la chirurgie générale des enfants de 0-59 mois en milieu rural : Cas du Nord-Kivu en RDCongo », tel est le thème présenté par cet anesthésiste-réanimateur congolais, originaire de la province du Nord-Kivu; dans son mémoire de DEA (équivalent du master 2 Recherche, et donnant l’accès à l’inscription au doctorat/PhD); défendu jeudi 1er août 2024 devant le jury de l’université de Douala au Cameroun en faculté de médecine, sciences pharmaceutiques et anesthesie-reanimation.
La problématique développée dans ce sujet, explique Poteau Kambale, est consécutive au constat selon lequel le taux de mortalité des enfants nécessitant des interventions anesthésiques n’arrête de grimper, que ce soit dans les pays développés que dans les pays en voie de développement.
« Dans les pays développés, les chiffres révèlent que pour 100 000 actes anesthésiques , il y a au moins un décès ; alors que dans nos pays en voie de développement et sous-équipés, on compte une probabilité supérieure de 100 à 1000 décès sur 100 000 interventions anesthésiques… Ceci est grave comme statistiques » souligne-t-il.
L’enfant est une créature à part entière et sa prise en charge requiert beaucoup de dextérité et beaucoup d’outils spécifiques adaptés à son âge, reconnaît Poteau Kambale.
C’est ainsi que dans son travail, celui-ci s’est interrogé sur trois points essentiels autour de la pratique de l’anesthésie chez les enfants : « Nous nous sommes d’abord demandé quels sont les obstacles liés à la pratique de l’anesthésie de l’enfant et qui la rendent compliquée, ensuite quel est le profil ou la qualification des prestataires en anesthésie des enfants et en troisième lieu, quelle est le plateau de l’anesthésie dans les structures où celle-ci se pratique en faveur des enfants » renseigne-t-il.
Après 19 mois d’études soit de janvier 2023 à mai 2024 en province du Nord-Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo, celui-ci a obtenu des résultats très alarmants et qui nécessitent des solutions urgentes pour relever la prise en charge des enfants.
« On a compris qu’au niveau du Nord-Kivu, le plateau technique est tellement faible. Au niveau des prestataires, nous avons constaté la sous-qualification élevée, l’ancienneté et la non expérimentation des prestataires. Et en fin au niveau des enfants, nous avons constaté que les enfants qui ont l’âge de moins d’une année, les enfants qui ont des infections respiratoires ou organiques et d’autres qui doivent subir telle ou telle intervention, faisaient partis des facteurs à la base de ce problème, mais aussi le retard de transfert des cas… »révèle ce chercheur.
Face à cette situation, le Doctorant Poteau Kambale a formulé quelques recommandations vis-à-vis des autorités congolaises ainsi qu’à l’ensemble des communautés, invitant les uns et les autres à prendre avec beaucoup de considération la question de la prise en charge anesthésique des enfants.
« Il y a un problème très sérieux au Nord-Kivu dans la prise en charge des enfants. Le taux d’incidence et de mortalité est tellement élevé dans la tranche d’âge que nous avons abordé dans notre travail. Sur ce, aux autorités congolaises, nous recommandons d’abord d’élever le plateau de l’anesthésie. Il n’est pas concevable qu’on manque encore dans le pays une pharmacie qui vend uniquement les produits et matériels anesthésiques. Après avoir élevé le plateau de l’anesthésie en renforçant les équipements dans différentes structures sanitaires, l’État devra songer aussi à former les prestataires en anesthésie pédiatrique car à ce niveau-là le défi est aussi énorme. À la communauté, surtout aux parents, il faut amener les enfants à temps dans les structures sanitaires pour les épargner de certains risques lors des interventions chirurgicales » conclut-il.
Admis à poursuivre les études et les recherches au sein de l’Université de Douala, le Doctorant Poteau Kambale Katsuva fera bientôt partie des rares professeurs en anesthésie-réanimation existant en République Démocratique du Congo. Actuellement le pays ne compte que trois professeurs d’université dans ce domaine sur 15 écoles de formation en anesthésie et réanimation, ce qui reste un défi majeur pour la formation des étudiants qui emboîtent cette filière. Raison pour laquelle, Poteau Kambale encourage ses autres collègues à poursuivre leurs études et recherches pour relever ce défi.