Formation des anesthésistes-réanimateurs à Goma : « Le Covid-19 ne sera vaincu que par les compétences locales ; il n’est plus question ici d’être transféré à l’étranger pour les soins » (KAMBALE Poteau)

Il s’est clôturé ce samedi 11 avril 2020, à l’hôtel la joie plazza de Goma, une session de formation à l’intention des anesthésistes-réanimateurs du Nord-Kivu portant sur la gestion des malades du Covid-19 et l’utilisation des respirateurs pour la réanimation de ces patients.

À cette effet, votre rédaction a eu en entretien exclusif cette semaine, Monsieur KAMBALE KATSUVA Poteau, anesthésiste agrégé de l’hopital « Heal Africa » de Goma, et un des organisateurs de cette formation, pour avoir une idée générale sur l’effectivité de l’activité.

 KNH: Monsieur Kambale Katsuva Poteau, bonjour!

KKP: Bonjour Monsieur le journaliste

 KNH : Vous venez d’organiser une session de formation de 4 jours, à l’intention des anesthésistes-respirateurs du Nord-Kivu. Peut-on savoir quels ont été les objectifs de cette activité ?

KKP : L’Objectif général de cette activité était de capaciter les anesthésistes-réanimateurs, de mettre à leur disposition des outils qui pourront leur permettre d’intervenir quand c’est nécessaire auprès des malades souffrant du Covid-19. C’était ça l’objectif général.

Dans la spécificité maintenant, cette formation visait que chaque anesthésiste-réanimateur, technicien ou médecin, soit à mesure d’assister un malade qui a besoin de l’oxygénothérapie;  de gérer les voies respiratoires auprès d’un malade qui est déjà en souffrance; de manipuler les respirateurs automatiques, utilisés lorsque le malade ne sait plus comment respirer; et enfin, qu’il soit aussi en mesure de se protéger, parce que nous avons constaté que la plupart des personnels médicaux meurent en pareilles situations faute d’être bien préparés. Nous voudrions ainsi qu’à la fin de cet atelier, ils soient à mesure de se protéger, de protéger l’environnement dans lequel ils travaillent et protéger aussi l’équipement qu’ils utilisent car cet équipement coûte extrêmement cher. 

 KNH : Pouvez-vous nous faire une synthèse des enseignements ayant fait l’objet de cette session de formation ? 

KKP : Merci pour la question ! D’une façon brève, nous avons eu quatre modules très capitaux, pour que l’anesthésiste-réanimateur soit bien outillé :

Premièrement nous lui avons montré de quoi il s’agit, lui expliquant la problématique du moment c.à.d. nous lui avons parlé d’une façon générale du Covid-19. Et ici, on lui a montré que cette maladie n’est plus seulement à l’étranger ou ailleurs mais que c’est arrivé ici chez nous et même ici en province du Nord-Kivu, où nous avons déjà cinq cas. Ça c’était le 1er module, présenté par le professeur John IMPAVUDU, un professeur d’université, qui s’y connait très bien.

Le deuxième module c’était en rapport avec la gestion des voies respiratoires. On n’a pas voulu tergiverser, on est allé directement au but. Nous avons montré aux anesthésistes-réanimateurs comment ils peuvent faire pour pouvoir protéger les voies respiratoires des malades.

Le troisième module c’était en rapport avec l’anesthésie. Comment l’anesthésiste-réanimateur peut conduire l’anesthésie chez un malade souffrant du Covid-19. Ça c’était aussi un autre module présenté par un expert de « Médecin sans Frontière » et de l’ONG « KEMG ».

Le quatrième et le dernier module c’était en rapport avec la sécurisation et la manipulation des appareils respirateurs ou anesthésiques.

 KHN : À l’issue de cet atelier de formation, quelle évaluation pouvez-vous faire ? Est-ce que vos objectifs ont été atteints ?  

KKP : En tout cas, entant que formateur et organisateur, je suis personnellement satisfait. Satisfait par le fait que les anesthésistes-réanimateurs se sont appropriés l’activité. Nous sommes satisfaits du fait qu’ils ont abandonné leurs multiples occupations et ont mis en avant cette activité. Deuxièmement notre satisfaction c’est de les avoir vu à l’œuvre à travers les exercices pratiques qu’ils ont effectués. À travers cette pratique, on a vu qu’ils se sont bien débrouillés et nous sommes dans notre aise. Mais nous savons que nous allons continuer toujours avec plusieurs pratiques de ces genres pour nous rassurer qu’ils sont vraiment bien outillés.

les anesthésistes-réanimateurs en pleine séances-pratiques pendant de la session de formation

 KHN : Pouvez-vous nous parler des difficultés que vous avez rencontrées dans l’organisation de cette activité ? Et comment les avez-vous surmontées ?

KKP : Bien sûr !  Nous avons connu plusieurs difficultés dans l’organisation de cette activité. La première difficulté est liée au temps. Il n’était pas trop suffisant pour nous afin de préparer et organiser l’activité comme il se doit. Faute de nos multiples occupations, le temps de préparation n’a pas été suffisant. La deuxième difficulté concerne la carence des matériels. Bien sûr qu’on peut se dire qu’on va former les gens, mais comment avoir l’équipement requis ? La troisième difficulté c’est en rapport avec les ressources humaines, c.à.d. la difficulté de trouver les formateurs. Heureusement pour nous, cette difficulté a été surmontée grâce à l’ONG « KEMG » qui a mobilisé pour nous quelques experts, sans oublier les hôpitaux « Heal Africa » et « Charité maternelle » qui ont mis en notre disposition, non seulement, les formateurs spécialisés en la matière mais également quelques kits de matériels pour la pratique. L’autre difficulté était liée aux ressources financières. Nous n’avions pas assez des moyens pour l’organisation de cette activité. Heureusement que la Caritas nous est venu en aide sur ce point-là, en nous donnant une somme d’argent pour juste trouver de l’eau que les gens devraient boire pendant la formation et le cadre dans lequel devrait se tenir l’activité.

 KNH : Quel message pouvez-vous adresser à tous vos collègues anesthésistes-réanimateurs ?

KKP : Pour les amis qui viennent de bénéficier de cette formation, nous leur demandons de capitaliser cela et de ne pas croiser les bras. Ils doivent comprendre qu’ils sont des combattants qui viennent de recevoir toutes les consignes possibles pour affronter cet ennemi invisible qui est le Corona. Nous leur demandons encore de venir vers nous, de nous contacter quand il y a des difficultés ou des sollicitations. Pour les autres provinces, nous voudrions qu’ils imitent aussi notre initiative. Le covid-19 exige que chaque pays puisse se concentrer sur les potentialités locales puisqu’il n’y a plus question ici d’être transféré en Afrique du Sud, en Espagne ou en Europe pour les soins. Et c’est pourquoi nous devons renforcer les compétences locales. Tous les confrères d’autres provinces doivent voir comment ils peuvent aussi s’organiser, trouver les capacités locales et faire quelque chose comme ce que nous venons de faire.

 KNH : Avez-vous un dernier mot à placer à l’intention de tous nos lecteurs ?

KKP : Pour finir je demande au gouvernement de mettre à notre disposition des moyens. On ne peut pas dire que la RDC manque de l’argent. Il n’y a que la volonté qui manque. Nous avons des fils dignes de ce pays, prêts à rendre un bon service à la nation. La STARDC (Société des techniciens et anesthésistes de la RDC) par exemple, est prête à fournir des personnels compétents. Il y a aussi la KEMG (Kivu emergency medical group), qui est prête à consulter les facilitateurs partout au monde, pouvant nous donner des outils comme appareils, supports, … Nous demandons donc au gouvernement d’être ouvert à nos sollicitations. Chaque fois que nous viendrons vers eux, qu’ils soient prêts à nous accompagner. Et nous, nous sommes prêts à leur rendre un bon service comme celui que nous venons de leur rendre maintenant, en mettant en place vingt combattants dignes pouvant affronter Corona Virus au niveau provincial.

Aussi, il faut souligner que nous entrevoyons plusieurs activités allant dans le même sens mais notre plus grand défi reste le manque des moyens financiers. D’où l’occasion ici, de demander de l’aide aux personnes de bonne volonté pour nous accompagner dans tout ce que nous faisons.

 KNH: Monsieur Kambale Katsuva Poteau, Kivunyota Hebdo vous remercie! 

KKP: C’est nous qui vous remercions, monsieur le journaliste.

Propos recueillis par Emmanuel BARHEBWA

COVID-19 : L’émission KAZIYA PALE présentée par Huguette KAN vole au secours des plus démunis

Au moins 108 familles de Bugamba, KATINDO 2, Nyabushongo, Ngangi et Mugunga ont bénéficié cette semaine d’un appui en vivres et non vivres pour mieux affronter cette période de confinement. Cette action caritative est l’œuvre de l’émission KAZIYA PALE présentée sur UB/FM par Madame Huguette KANUMBU qui est partie famille par famille pour éviter la propagation. Selon l’initiatrice, la population dans ces milieux vit une terrible misère  qu’il lui sera difficile d’affronter cette période de COVID-19. Elle invite toutes les personnes de bonne volonté  à l’accompagner. Kivunyota Hebdo l’a rencontrée cette semaine…

Kivunyota Hebdo : Madame Huguette Kanumbu, vous êtes présentatrice de l’émission KAZIYA PALE sur UB/FM. Vous avez effectué une série d’activité cette semaine, pouvez-vous nous dire  c’était quel type d’activité et en quoi cela a consisté ?

Huguette KANUMBU : Nous avons   lancé une initiative KAZIYA PALE à travers mon émission KAZIYA PALE que je fais sur UB/ FM. On a  toujours l’habitude de faire des SOS mais aujourd’hui, c’était une façon particulière  parce que c’est un SOS qui concerne tout le monde. Nous l’avons  nommé KAZIYA PALE SOS COVID-19 pour venir en aide aux familles démunies, des familles  vulnérables confinées qui n’ont pas assez de moyens pour subvenir à  leurs besoins. Elles n’ont pas de quoi mettre sous la dent.  Hier on a assisté plus de 57 familles  vraiment très pauvres.  Parmi elles, il y a des familles qui nous disaient qu’elles font deux, trois, quatre jours sans manger  pourtant elles ont des enfants, toute une grande famille, elles vivent une terrible vulnérabilité.  Et aujourd’hui on a assisté 52 familles, ce qui fait au total 109 familles. 

KNH : Quel est l’objectif pour vous de faire tout cela ?

HK : L’objectif est de permettre à certaines familles  à mieux vivre  pendant cette  période de confinement.  C’est pourquoi on est allé leur apporter de l’aide, non seulement en termes de nourriture mais aussi une petite enveloppe contenant un petit capital pour démarrer une activité génératrice de revenu. Nous voulons aussi les sensibiliser sur comment se prendre en charge pour éviter le coronavirus pendant cette période. Vous qu’il y a certaines personnes qui sont à Goma mais qui ne connaissent même pas le coronavirus c’est quoi étant donné qu’elles n’ont pas les moyens de suivre des informations à la radio ou à la télévision. Nous avons profité de cette occasion pour les sensibiliser comment se protéger, comment laver les mains, éviter la foule, etc. Nous leur avons aussi apporté quelques objets de protection  comme des savons, des désinfectant, des masques et autres.

KNH : Alors dites-nous un peu ça se passe comment, comment est-ce que vous récoltez les fonds et ciblez toutes ces personnes nécessiteuses ?

HK : En ce qui concerne cibler, à Goma, il y a toute sorte  de personnes : Il y a les riches, les moyens, les pauvres, les très pauvres au vrai sens du terme. Avec mon émission KAZIYA PALE,  j’ai lancé l’initiative et j’ai demandé de l’aide à tout un chacun de bonne volonté.  Nous n’avons pas un sponsor officiel. C’est juste cette bonne volonté de faire les choses. Les auditeurs envoient de l’argent via Airtel Money, les autres viennent avec leur contribution à la radio et donnent de la nourriture, les habits et autres types de contribution. Je profite donc pour remercier tous ceux-là qui donnent plus, les gens de Goma et d’ailleurs. En ce qui concerne cibler,  je lance à la radio un appel à tous les gens qui sont dans les besoins, ceux qui font deux ou trois jours sans manger et qui n’ont pas une activité quelconque, qui n’ont pas de commerce. Nous leur demandons d’appeler pour nous donner leurs noms, leurs adresses complètes et leurs coordonnées afin de les contacter. Avant d’aller leur donner notre contribution, nous effectuons une descente deux ou trois jours avant pour se rassurer de leur vulnerabilité.   Si leur vulnerabilité est prouvée, nous les mettons sur la liste des bénéficiaires.

KNH : Surement que ces familles que vous visitez  ont une vie misérable, ça doit être très pénible pendant cette période.  Est-ce que vous pouvez nous raconter la vie de ces personnes  que vous rencontrez ?  Sont-elles vraiment nécessiteuses. Racontez-nous un peu leur environnement, une façon   d’encourager la personne qui nous lit ou qui nous entend à pouvoir faire quelque chose et être beaucoup plus attirée  par la compassion envers ces personnes

HK : Ces personnes sont dans une terrible situation très difficile.  Je profite de cette occasion pour demander aux autorités provinciales de ne pas seulement faire passer des publicités à la radio ou à la télévision. Il faut qu’elles se rassurent que le message est bien capté par tout le monde. Il y a des gens qui souffrent ici, qui n’ont même pas les moyens pour suivre l’information parce qu’elles n’ont pas de radios, de télévision. Je me suis rendu compte qu’ici à Bugamba, KATINDO 2, Nyabushongo, là très très loin, il n’y a même pas d’eau. Comment on va dire à quelqu’un qu’il faut chaque fois se laver les mains ? Si quelqu’un a 200 FC, il achète un bidon d’eau. Cette eau, tu ne vas pas lui demander de la gaspiller en lavant les mains tout le temps ! Il a six enfants. Ça doit lui servir à préparer la nourriture ou à faire autre chose.  Ça devient comme un bidon d’huile. Et donc, quand vous dites lavez-vous les mains, rassurez-vous que la REGIDESO envoie ou distribue de l’eau gratuitement ou même à la rendre disponible partout. Ces gens vivent dans une misère totale, des gens qui font trois ou quatre jours sans manger, qui  vivent dans une maisonnette de deux ou trois mètres, sans fenêtre.  En tout cas, c’est très difficile !  Que les autorités provinciales pensent à ça et voient comment leur venir en aide. 

L’équioe KAZIA PALE avec les beneficiaires jeudi 02 avril 2020

KNH : Est-ce que le processus continue ? Aujourd’hui jeudi 2 avril c’est le dernier jour ?  Ou bien vous allez encore continuer ?  Est-ce que vous avez les moyens nécessaires pour continuer cette action ?

HK : Nous n’avons vraiment pas des moyens nécessaires.  C’est pourquoi nous avons stoppé. Sinon on aurait voulu le faire tous les jours mais ce qu’on avait c’était juste pour 120 familles auxquelles on a distribué hier et aujourd’hui. C’est pourquoi dans l’émission KAZIA PALE, j’ai encore lancé un message aux gens de bonne foi à nous soutenir, d’envoyer leur contribution pour voir comment faire une autre descente la semaine prochaine pour aider encore une centaine de famille.  Je remercie encore tous ceux qui commencent à envoyer, ceux qui envoient leurs contributions à la radio. C’est quelque chose de très important. On n’a pas de sponsors. On a juste cette bonne volonté. J’en appelle à la conscience de tout un chacun de bonne fois.  Si tu vis, tu dois savoir qu’il y a d’autres qui souffrent réellement. Le mieux c’est de les aider pour qu’ils vivent aussi. Tu peux être en ville, dans une situation de noblesse. Si tu ne penses pas aux pauvres, ils peuvent t’amener la maladie et toute ta richesse ne te servira à rien. Nous devons donc nous protéger et protéger les autres. La meilleure façon de nous protéger, c’est surtout protéger ces pauvres qui n’ont même pas de l’eau pour se laver les mains, qui n’ont même pas les moyens pour suivre les informations qui leur disent comment ça se passe. Ils n’ont pas beaucoup plus de formation pour cette maladie.  Tu dois faire ce que tu peux.  Si tu as ton voisin qui est dans cette situation, en l’aidant avec le peu que tu peux, ça fera vraiment du mal à personne.

KNH : Pour la personne qui voudrait donner sa contribution à cette initiative, rappelez-nous quels sont les moyens à travers lesquels il peut faire parvenir sa contribution.

HK : Il peut venir à UB FM, situé au rond point Signers, bâtiment JP BISWEKA, et voit la réceptionniste ou Huguette KAN. Il peut aussi  nous envoyer une petite contribution, n’importe laquelle au 09 91 80 70 71. On aimerait poursuivre cette initiative  pendant cette période de confinement même après. Nous voulons le faire une ou deux fois le mois. Nous pensons que ça pourrait peut-être diminuer le taux de chômage et le taux de souffrance à Goma. On a pas juste pensé à la nourriture. Tu peux donner de la nourriture aujourd’hui ce qu’on a donné, ça va juste servir une semaine ou deux semaines mais si tu donnes un peu d’argent pour démarrer une activité ça va aider continuellement.

KNH : Madame Huguette, nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions. Qu’avez-vous à ajouter ?

HK : C’est moi qui vous remercie. Je rappelle que mon initiative est juste pour aider les gens. Certaines personnes m’ont demandé si je compte postuler ou je veux me créer un nom. Non. C’est quelque chose que j’avais commencé depuis 2015. J’ai juste les idées, la volonté de faire. Je sais et  je vois que je ne peux pas faire grand-chose. C’est pourquoi je demande encore l’aide de tout un chacun.  Que chacun fasse quelque chose. Ensemble nous pouvons faire et sauver des vies. Ensemble, sauvons des vies pendant cette période de confinement pour lutter contre COVID-19. J’insiste encore et demande à la REGIDESO d’envoyer de l’eau dans tous les quartiers. Non seulement les quartiers des riches mais aussi ceux des pauvres. COVID-19 affecte et les riches, et les pauvres ! Ce n’est pas pour une classe sociale quelconque

Serge Farini : « Je tiens d’abord à remercier son Excellence Monsieur le gourveneur du Nord-Kivu Carly Nzanzu qui a placé sa confiance en notre modeste personne » ( DOSSIER DE LA SEMAINE)

Ancien coordonnateur de la radio-télé MISHAPI VOICE TV, Serge est désormais le nouveau coordonnateur de la cellule de communication du gouverneur de la province du Nord-Kivu. Il a été nommé par arrêté ce mercredi 18 mars 2020. Serge Farini promet de mettre tous ses efforts en jeux pour servir sa province. Kivunyota Hebdo l’a rencontré ce samedi et a accepté de présenter ses sentiments de gratitudes au gouverneur à nos lecteurs.

Kivu Nyota Hebdo : Vous venez d’être nommé comme coordonnateur de la cellule de communication du gouverneur de la province du Nord-Kivu, quels sont vos sentiments ?

Serge Farini : Des sentiments de gratitudes. Je tiens d’abord à remercier son excellence monsieur le gouverneur de province du Nord-Kivu Carly Nzanzu qui a placé sa confiance en notre modeste personne. Donc des sentiments de joie, des sentiments d’une lourde responsabilité, d’un grand défi à relever !

KNH : En assumant ces fonctions, c’est quoi le grand défi que vous cherchez à relever ?

Serge Farini : Vous savez, il faut déjà partir du fait qu’il y a une grosse différence entre la communication médiatique et la communication politique. La communication politique, c’est de ce qu’il s’agit maintenant, de mon nouveau parcours ; il s’agit d’améliorer dans l’opinion l’image de la province du Nord-Kivu et par ricochet l’image du gouverneur de province. C’est dire que c’est là la tache que je vais présider, une tache qui demande une grande abnégation, qui demande une grande prudence des tacts. Il faut utiliser les mots qu’il faut, c’est dire que c’est un nouveau challenge au-delà de cet aspect de la communication politique ; oui, il y a aussi une communication médiatique au niveau de la cellule de communication du gouverneur avec les services de presse et information, alors il faut savoir jongler avec les deux réalités.

KNH : Vous avez été pendant beaucoup de temps journaliste et animateur de plusieurs émissions à caractère politique, juridique, économique… vous avez été un peu partout ; avec vos nouvelles fonctions, serait-ce un au revoir à la presse ?

Serge Farini : La question vaut son pesant d’or. En principe, dans le langage vulgaire, il ne serait pas aisé de dire au revoir à la presse. Ça reste là dans le sang et ça nous suit partout où on va mais en terme clair je dois dire ici, je dois affirmer que je ne fais pas partie de mon groupe de presse MISHAPI VOICE TV. J’ai été appelé à de nouvelles fonctions et je dois m’assurer comme tel.

KNH : Vous avez fait allusion parmi les grandes taches  que vous aurez à assumer celle de  soigner l’image politique, les relations publiques de son excellence monsieur le gouverneur de province, aujourd’hui, alors qu’on parle de Coronavirus, en vous appuyant sur le message lancé par le gouverneur ce jeudi 19 mars 2020, quel message vous lancez à la population par rapport à cette crise que nous surmontons actuellement ?

Serge Farini : En relayant les propos de l’autorité provinciale, je crois que c’est clair. On dit mieux vaut prévenir que guérir. Non loin de notre province, il y a des pays limitrophes dont le Rwanda qui a déjà enregistré quelques cas. Le président rdcongolais a pris des mesures et en province il était normal qu’un gouverneur bien averti comme le gouverneur en place puisse déjà réfléchir préventivement sur certaines stratégies devant permettre à la population de se protéger et être à l’abri de ce fléau qui a atteint le degré de paroxysme dans des pays développés. Donc c’est une prévention et nous continuons à demander à la population de tenir compte de toutes les mesures préventives qui ont été mises en place . Comme je l’ai dit, il vaudrait mieux prévenir que de constater les dégâts et c’est dans cette logique, on n’est pas encore dans la phase de riposte contre le coronavirus. On est dans la phase de la prévention. Un gouverneur bien averti ne devrait qu’annoncer que c’est un réel danger et qu’il faut s’en prévenir .Je suis content de savoir qu’il y a une certaine appropriation populaire de la question et c’est déjà un bon départ.

KNH : Merci Serge Farini, merci d’avoir accepté de recevoir la rédaction de Kivu Nyota Hebdo. Que pouvez-vous dire en termes de message à nos lecteurs ainsi qu’ à toute la population de Goma qui nous lit.

Serge Farini : C’est une joie d’être interviewé par vous. Bon vent à votre organe de presse. Nous serons toujours là pour vous informer en temps réel lorsque vous aurez besoin d’une quelconque information.