Carly Nzanzu Kasivita et Marie
Kahombo Lumoo ont été proclamés respectivement gouverneur et vice-gouverneur de
la province du Nord-Kivu par la cour d’appel de Goma siégeant en matière
électorale. C’était ce mercredi 12 juin 2019 au cours d’une audience publique
organisée au palais de Justice de Goma.
Carly Nzanzu Kasivita et Marie Lumoo
Kahombo ont été confirmés vainqueurs des élections des gouverneurs de la
province du Nord-Kivu tenues le 30 mai dernier.
C’est sur son compte Twitter que le leader de Lamuka s’est exprimé après avoir raté son meeting à Goma pour, a-t-il annoncé, n’avoir pas obtenu d’autorisation d’atterrissage de son jet privé à Goma alors qu’il était attendu dans la capitale du Nord-Kivu depuis tôt le matin ce lundi 10 juin 2019. « Je devais arriver à Goma ce lundi à midi mais faute d’autorisation, je suis encore contraint de reporter. Je m’excuse auprès de la population venue m’accueillir ! Je la remercie et lui demande de ne pas se décourager. Ce n’est que partie remise. Je reste de cœur avec vous », a-t-il écrit sur Twitter.
Dans une interview accordée à Radio Okapi, Patrick Mundeke, conseiller de la jeunesse de Moise Katumbi dénonce ce refus qu’il qualifie d’un système « Kabila bis » « Nous savons maintenant que rien n’a changé. C’est le même système, la même méthode. Trop c’est trop. Ils ne peuvent pas lui donner l’autorisation de navigation pour l’empêcher d’atterrir à Goma
Une série d’ordonnances a été rendue publique ce jeudi soir sur les antennes de la Radio Télévision Nationale Congolaise(RTNC) par le président de la république Felix Tshisekedi nommant les membres de son cabinet.
En tête la nomination, trois directeurs de cabinet adjoints dont :
monsieur
Olivier Mondonge Bogado : de cabinet adjoint chargé des questions sociales
et environnementales
Madame
Guetty Tshiaka Panu Panu : directeur de cabinet adjoint chargée des
questions des infrastructures, des ressources minières et hydrocarbures, de
l’énergie et des technologies de l’information et de la communication.
Madame Lydie Omanga : directeur de
communication du Chef de l’Etat
Elle est secondée par : Charles
Kilosho, Abraham Lwakabwanga respectivement directeur de communication adjoint
et directeur de la presse présidentielle. Giscard Kusema et Paul Diakese ont
été nommés adjoint à la presse présidentielle.
Monsieur
Michée Mulumba devient Assistant du Chef de l’Etat.
Des conseillers spéciaux aux
différents collèges et des membres des collèges des conseillers et des services
spéciaux dont le conseiller militaire du Chef de l’Etat ont été nommés dans
cette série d’ordonnances.
Le cabinet du chef de l’Etat est désormais
complet avec ces nominations.
Le cabinet du président est donc
dirigé par Vital Kamerhe secondé par quatre directeurs de cabinet adjoints.
Martin Fayulu ne sera pas député à l’assemblée nationale. Dans une liste rendue publique ce mercredi 6 mars par l’assemblée nationale, 23 députés dont Martin Fayulu renonce à leur mandat de député national.
Martin Fayulu reste
déterminé à revendiquer sa victoire aux élections du 30 décembre 2018 qu’il a
choisi de poursuivre son combat en dehors de l’assemblée nationale.
Notons que
parmi ces 23 députés il y a aussi Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du
président de la république.
Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018, continue de contester les résultats publiés par la CENI et validés par la cour constitutionnelle. Pendant que la légitimité de Félix Tshisekedi continue ses conquêtes au Congo et en Afrique, Fayulu reste déterminé à réclamer la « vérité des urnes ». Nombreux des politiciens, s’inspirant peut-être du discours de Joseph Kabila la veille de l’investiture de Félix Tshisekedi qui prônait la coalition, réajustent la main tendue par Felix Tshisekedi à Martin Fayulu lors de son discours d’investiture.
Alors qu’il vient de terminer sa première tournée en Afrique en tant que
président élu et investi de la RDC, petit à petit, Félix Tshisekedi semble prendre de l’envol
dans sa présidence et se conférer une légitimité tant nationale qu’internationale.
Lors du 34e sommet de l’Union africaine auquel il prend part depuis
le week-end, Félix Tshisekedi vient d’être élu deuxième vice-président de l’Union
africaine après Cyril Ramaphosa, premier vice-président et l’égyptien Abdel
Fatah Al Sissi, président de l’Union africaine en remplacement de Paul Kagame. Dans
son discour, le président congolais a rendu hommage à ses homologues, loué l’alternance
politique « mettant en garde » ceux qui soutiennent les groupes armés
dans son pays tout en annonçant être disponible de coopérer avec les
« partenaires qui veulent faire affaire au Congo. Il a aussi rendu hommage
à Moussa Faki, président de la commission de l’Union africaine lui promettant
son soutien. Quelques jours avant, le patron de la commission de l’Union
Africaine s’était déjà exprimé pour rassurer la RDC de son
accompagnement afin de « consolider ses acquis ». Ces propos de Moussa
Faki, lors de la rencontre des ministres des affaires étrangers africains,
avaient mis préalablement du baume sur
le cœur du nouveau président congolais dont la légitimité ne cesse d’être
contestée par Martin Fayulu son rival des élections du 30 décembre qui
revendique la victoire des élections avec 60% de vote.
A quelques jours de l’ouverture du 38e sommet de l’Union
Africaine, Fayulu a saisi la cour africaine des droits de l’homme, pour que, selon le
secrétaire général adjoint du Mouvement de Libération du Congo, Fidèle Babala,
cité par le soir.be, leurs droits soient
reconnus et que Fayulu soit réinvesti dans sa position initiale qui est celle
de la présidence de la République, une requête qui, au regard de ce qui précède pourrait avoir peu
de chance d’aboutir. Profitant de la session de l’Union africaine à Addis-Abeba,
Fayulu a écrit aux chefs d’Etats africains pour leur proposer l’éventualité de réorganiser
les élections dans un délai de six mois. Il a demandé à ce qu’il y ait la
création d’un comité spécial de l’Union africaine pour la vérification de « la
vérité des urnes » en RDC. Dans cette correspondance adressée à l’Union
africaine, Fayulu dénonce la CENI d’être complice d’une machination qui cherche
à « pérenniser le système de Kabila » tout en regrettant que la
mission de l’Union africaine prévu à Kinshasa n’ait pas pu être organisée. Fayulu,
va-t-il lâcher prise ?
Il va sans dire que cette situation risque de
plonger la RDC dans une crise qui pourrait être similaire à celle qui prévaut
actuellement au Venezuela. Martin Fayulu d’ailleurs y avait fait allusion lors
de son meeting dernier à la place Sainte Thérèse lorsqu’il a invité la
communauté internationale à « ne pas le laisser tomber ». Fayulu a
invité ses partisans à une « résistance pacifique » et a promis faire
une tournée dans toutes les provinces pour continuer à revendiquer sa victoire.
Une promesse qu’il compte bien tenir puisqu’il a annoncé que le vendredi 15
février prochain il fera un meeting dans la ville de Goma au Nord-Kivu.
Ce n’est pas tout. En réponse à Félix Tshisekedi qui a affirmé mardi à Luanda que Martin
Fayulu n’avait pas apporté les preuves de sa victoire, Martin Fayulu a demandé
à la CENI de donner les preuves de la victoire de celui-ci. Lors de son discours
du 24 janvier 2019, le leader de l’UDPS avait fait un hommage particulier à
Fayulu et lui avait tendu la main comme pour dire qu’il était prêt à travailler
avec lui. Même si ce dernier qualifie cette main de « sale », il
affirme toutefois ne pas être ennemi au nouveau président investi. D’ailleurs
les accolades qu’ils se sont donnés à leur église Philadelphie le dimanche
dernier ont donné une autre tournure au puzzle. Que voulait-il dire en réalité
par « tendre la main » à Fayulu ? Jusqu’où est-il prêt à aller
pour stopper l’hémorragie de ses contestations ? D’aucuns pensent que lui
qui se veut un pacifiste devrait à tout prix éviter un nouveau chaos politique
dans le pays en chantier qu’il vient d’hériter après une si longue lutte. Les
actions qu’il a posées à seulement deux semaines de son investiture laissent
explorer un nouvel espoir pour le Congo spolié. Mais Fayulu qui ne se tient pas
pour battu, avec ses multiples contestations, n’est-il pas nul autre que du
sable dans les bottes de son nouveau gouvernement ? Jusqu’où lui aussi il
est prêt à aller, lui qui, après le rejet de sa requête par la cour
constitutionnelle a décidé de saisir la cour africaine des droits de l’homme et
aujourd’hui lancer un appel de soutien à tous les chefs d’Etat réunis à
Addis-Abeba ? Et s’il n’avait pas toujours gain de cause ? Fayulu ne
veut-il pas aussi prendre part au gâteau ? Et s’il était nommé premier ministre ?
Alain Daniel Shekomba, est l’un de ceux qui s’en tiennent à cette
théorie pour, semble-t-il, prévenir de futures « exactions ». Pour ce
candidat malheureux à la présidentiel de décembre 2018 qui s’était retiré avant
le scrutin du 30 décembre, sa proposition entre dans une « démarche
républicaine consistant pour une paix durable, l’unité et la cohésion nationale ».
Shekomba, oublie-t-il que le pouvoir de nommer un premier ministre ne revient
pas vraiment au président élu qui n’a pas la majorité au parlement ? Et
même si un accord devrait être trouvé entre les deux partis pour
« bercer » Fayulu et le museler une bonne fois pour toutes, le
partisan de Lamuka serait-il prêt à mettre fin à sa course au pouvoir « perdu » ?
La nomination d’un premier ministre et chef du gouvernement reste tant
attendu en RDC. En vertu de l’article 78 de la constitution du 18 février 2006
tel que modifiée par la loi numéro 11/002 du 20 janvier 2011, le président de
la République doit nommer un premier ministre au sein de la majorité
parlementaire. L’article ajoute que « si une telle majorité n’existe pas,
le président confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier
une coalition ». Depuis la proclamation des résultats provisoires par la CENI,
des doutes sons émis sur l’éventualité d’une majorité parlementaire au sein de
l’assemblée nationale. Aucun parti ou regroupement politique ne peut prétendre aujourd’hui détenir la
majorité au parlement, pense aussi, Me Eric Birindwa Nyamazi, avocat au barreau
de Goma et chef de Travaux à la faculté de Droit de l’Université de Goma, dans
une analyse partagée sur les réseaux sociaux. « Le Front commun pour le
Congo compte à ce jour plus ou moins 350 députés nationaux mais cependant, il
ne constitue pas un regroupement politique enregistré en bonne et due forme au
Ministère de l’intérieur, c’est juste une plate forme électorale et la majorité
qu’elle détient est virtuelle » Me Eric
Birindwa trouve aussi la nécessité actuelle pour le président de la république
de « designer un informateur qui aura pour mission de dégager la majorité
parlementaire réelle d’où sortira le premier ministre et ce, conformément à l’article
78 de la constitution ».
Il est prévu que le président de la république se penche sur cette question
à son retour d’Addis Abeba. Pour Alain Daniel Shekomba, nommer Fayulu comme premier
ministre permet de mettre de l’eau dans le vin. « ‘Nous sommes dans une
situation de crise. Les résultats des élections divisent. Je pense que pour
pouvoir mettre en place une certaine cohésion et la paix dans le pays’ le
président doit nommer ‘ Martin Fayulu comme premier ministre’ »
a-t-il déclaré sur TopCongo FM cité par mediacongo.net. Alain Daniel Shekomba
voudrait qu’une exception soit faite étant donné « qu’on sait tous comment
ces élections ont été organisées, comment le pouvoir a été donné. Si tout était
organisé dans le respect de la loi, Martin Fayulu ne serait pas en train de
contester les résultats». « Cette proposition n’est pas constitutionnelle.
La loi congolaise a déjà défini comment se désigne un Premier ministre »
rappelle Jean-Baudouin Mayo, secrétaire général de l’UNC sur mediacongo.net. Il
trouve que rien ne peut justifier une telle nomination « du moment où nous
avons des institutions légitimes ».
Qu’en est-il de Lamuka ?
La coalition de Martin Fayulu n’est en rien d’accord avec une telle
proposition qui pourrait écarter le combat légitime qu’il mène pour faire
accepter la « vérité des urnes ». « Martin Fayulu ne peut
accepter cette proposition, car c’est lui qui est le président élu et légitime »
réplique le professeur Devos Kitoko, secrétaire général de l’Ecidé, sur
mediacongo. Les partisans avancent qu’ils ne seraient pas prêts à accepter une
telle proposition.
Qu’en pense l’opinion congolaise ? Y a-t-il lieu de retourner en arrière pour soit disant réclamer la « vérité des urnes » ? Que veut le peuple congolais à l’heure actuelle ? Faut-il se pencher sur un gouvernement d’union nationale qui pourrait faire participer tout le monde et écarter ainsi une potentielle crise ? Et si vraiment cette proposition d’Alain Daniel Shekomba devrait vraiment mise en examen ?