Appui du Rwanda au M23: Les premières sanctions américaines tombent

Au lendemain du nouveau Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation à l’Est de la RDC tenu mercredi 20 février 2025, Le Trésor américain a annoncé ce jeudi des sanctions contre James Kabarebe, ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale et Laurence Kanyuka, porte-parole de L’AFC-M23.

Ces deux personnalités sont ajoutées sur la liste noire du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) pour leurs activités liées à la rébellion dans l’Est de la RDC.

« Kabarebe est au cœur du soutien du Rwanda au Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé désigné par les États-Unis et les Nations unies (ONU) qui a rapidement étendu son contrôle territorial dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et est responsable de violations des droits de l’homme. L’OFAC sanctionne également Lawrence Kanyuka Kingston (Kanyuka), un membre éminent et porte-parole du M23 et de la Congo River Alliance, ainsi que deux des sociétés de Kanyuka enregistrées au Royaume-Uni et en France » indiqué cette institution américaine.

Ces sanctions constituent une première réponse à la demande formulée par la Ministre Congolaise des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner qui a sollicité auprès de l’ONU « des sanctions ciblées notamment des gels d’avoir, des interdictions de voyager pour la structure de commandement des forces de défense rwandaises ainsi que les décideurs politiques qui sont responsables de cette agression ».

Pour le Trésor américain «l’action d’aujourd’hui souligne notre intention de demander des comptes aux responsables et dirigeants clés comme Kabarebe et Kanyuka, qui permettent les activités déstabilisatrices des RDF et du M23 dans l’Est de la RDC ».

L’OFAC est une agence du département de trésor des États-Unis qui s’occupe de la gestion des actifs internationaux.
Les personnes ciblées pourraient se voir refuser un visa pour entrer aux États-Unis, rencontrer des difficultés dans leur activité commerciale et trouver des partenaires…
Les proches peuvent faire l’objet de restrictions. Certains pourraient même être pénalisés. Les répercussions légales et pénales aux États-Unis et dans d’autres endroits.

La Rédaction

Guerre à l’Est: Le Gouvernement lance un « Fonds de solidarité aux FARDC »

Dans un climat de tension et vifs affrontements qui se soldent avec la chute de plusieurs entités dans les provinces du Nord et Sud-kivu aux mains de l’Alliance Fleuve Congo/ Mouvement du 23 Mars, Kinshasa lance une riposte de soutien aux Forces Loyalistes qui ne lâchent pas devant le feu: le « Fonds de solidarité aux FARDC », un soutien économique à l’effort de guerre.

C’est l’initiative du Ministère des Finances lancée ce jeudi 20 février à Kinshasa. Dans un communiqué, l’Autorité sectorielle dit vouloir apporter un tonus, notamment à la ration des troupes, au moral ainsi qu’ à son arsenal militaire:
« le Fonds auquel devront participer tous les congolais, opérateurs économiques, particuliers, sociétés et plusieurs personnes de bonne volonté, servira d’attout » indique le communiqué.

La communication signée par Doudou Fwamba Likunde précise que les contributions de ceux qui soutiennent les efforts de guerre en vue de défendre l’intégrité du territoire national seront versées sur un compte destiné aux « Opérations dans l’Est de la RDC », où les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et leurs alliés, les Volontaires pour la Défense de la Partie (VDP/Wazalendo) s’affrontent à l’AFC/M23 depuis plus de deux ans maintenant.

Tenez, dans le récit récent de cette guerre, l’armée congolaise vient de perdre le contrôle de deux villes parmi les plus importantes de la région en seulement moins de un mois: Goma et Bukavu ont été récupérées par l’Alliance Fleuve Congo/M23, occasionnant des graves dommages et pillages.
Pour l’heure la rébellion intensifie des manœuvres pour s’emparer de la ville d’Uvira au Sud-Kivu et de la cité Lubero-centre au Nord-Kivu,une entité stratégique qui ouvre la voie aux villes de Beni et Butembo dans la même région.

David Ekutshu

Bukavu : Face à l’absence des services sécuritaires, des jeunes et enfants désœuvrés font la loi dans la ville

Plusieurs habitants de la ville de Bukavu sont restés enfermés dans leur maison la journée de ce samedi 15 février suite aux crépitements de balles qui se font entendre depuis la veille dans la ville.

Alors que les troupes du M23, signalées dans les périphéries de Bukavu, n’ont pas encore fait leur entrée officielle dans la ville (jusqu’au moment de la rédaction de cet article); certains jeunes et enfants désœuvrés qui auraient réussi à accéder au dépôt d’armements et des effets militaires au camp Saio, tirent en désordre dans les rues de Bukavu, semant le chaos et la terreur au sein de la population.

« Je les ai aperçus. Il y a parmi eux des petits enfants dont l’âge peut varier entre 10 et 15 ans.Ils ont réussi à accéder au magasin d’armements, et se sont procurés de plusieurs effets militaires. Ils tirent en désordre et disent qu’ils cherchent à faire peur aux rebelles. » témoigne un habitant résidant aux alentours du camp Saio.

Ce désordre a aussi occasionné des scènes de pillages dans plusieurs entrepôts de la ville dont celui du Programme alimentaire mondiale (PAM) et la Brasserie, y compris des boutiques et dépôts dans le marché central de Kadutu.

Des cas de justice populaire ayant ciblé des présumés pilleurs ont aussi été signalés vers feu rouge, ainsi que des incendies ciblés de certains édifices.

Il faut dire qu’après la chute de l’aéroport de Kavumu ce vendredi 14 février, plusieurs militaires ont opté pour un repli stratégique en se retirant de la ville de Bukavu pour ne pas engager des fronts à l’intérieur, afin de préserver les vies des populations.

La Rédaction

Situation sécuritaire à l’Est de la RDC : Entre tensions militaires et pressions diplomatiques

La crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de mobiliser la communauté internationale. Alors que les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda s’intensifient, plusieurs initiatives diplomatiques et politiques tentent d’apporter une solution à cette escalade de violence.

Un sommet EAC-SADC pour une sortie de crise

Ce vendredi, un sommet conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’ouvre en Tanzanie. Le président en exercice de l’EAC, William Ruto, a confirmé la présence des chefs d’État congolais et rwandais pour des discussions cruciales ce samedi. Avant cela, les ministres des Affaires étrangères des pays concernés se réunissent pour poser les bases des négociations.

Ce sommet est une tentative supplémentaire pour contenir la crise qui secoue l’Est de la RDC, où la résurgence du M23, avec le soutien du Rwanda, continue de déstabiliser la région.

Condamnations internationales mais absence de sanctions

À Genève, la 37ème session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est penchée sur la situation en RDC. La position de l’Union européenne a été claire :

•Condamnation de la présence militaire rwandaise en RDC, avec un appel au retrait immédiat des troupes.

•Exhortation au M23 à cesser son avancée et à se replier.

•Pression sur la RDC pour cesser toute coopération avec les FDLR et autres groupes armés.

•Appel aux autorités congolaises à lutter contre les discours de haine.

Malgré ces déclarations, aucune sanction concrète n’a encore été prise contre le Rwanda, ce qui suscite des frustrations à Kinshasa.

L’armée congolaise rassure face à l’avancée du M23 au Sud-Kivu

Les tensions sont particulièrement vives au Sud-Kivu, où le M23, appuyé par les Forces de défense rwandaises (RDF), progresse. Face à cette menace, l’armée congolaise a réaffirmé sa détermination à défendre le territoire national.

« Aucun centimètre du pays ne sera laissé au profit de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 », a martelé le Major Nestor Mavudisa, porte-parole de la 3e Zone de Défense. La population de Bukavu et des environs a été invitée à ne pas céder à la panique.

Le gouvernement congolais en quête de Justice internationale

À Genève, la délégation congolaise a profité du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour dénoncer les violations des droits humains commises par les troupes rwandaises à Goma. Kinshasa a également plaidé pour la mise en place d’une Commission internationale d’enquête afin de documenter ces exactions et faire pression sur la communauté internationale.

De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a réitéré son appel à la cessation des hostilités, exprimant sa profonde inquiétude face à l’offensive du M23.

Tensions autour des restrictions d’accès aux réseaux sociaux

Alors que la situation se détériore sur le terrain, l’ONU a dénoncé la restriction de l’accès à certains réseaux sociaux en RDC, qu’elle considère comme une grave atteinte au droit à l’information. L’organisation a appelé à une levée rapide de ces mesures afin de garantir la liberté d’expression et l’accès à l’information pour la population congolaise.

Un meeting controversé du M23 à Goma

Pendant que les efforts diplomatiques s’intensifient, le M23 et son allié politique, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), ont organisé ce jeudi 6 février un meeting au stade de l’Unité à Goma.

Le site était plein à craquer, obligeant de nombreux participants à suivre l’événement depuis l’extérieur, faute de places à l’intérieur.

Les habitants de différents quartiers de la ville ont répondu massivement à l’appel de leurs nouvelles autorités, bien que les motivations divergent : certains par peur d’éventuelles représailles, d’autres par curiosité ou encore par volonté de connaître les nouvelles directives.

•Lors de son intervention, le coordinateur de l’AFC a annoncé plusieurs mesures :

•La poursuite de la révolution jusqu’à Kinshasa pour « libérer tout le peuple congolais ».

•La reprise des cours dans les écoles et universités dès lundi prochain.

•La baisse prochaine du taux de change

•La reprise des activités socio-économiques sur toute l’étendue de la province à partir de lundi. À ce sujet, Corneille Nangaa a exhorté tous les agents et fonctionnaires de l’État à reprendre leur poste dès lundi.

•L’appel aux FARDC et aux Wazalendo encore présents dans la ville à se rendre et rejoindre l’AFC-M23.

Ce meeting a également été l’occasion de présenter la nouvelle administration du Nord-Kivu, dirigée par : Bahati Musanga Joseph, gouverneur de la province; Manzi Ngarambe Willy, vice-gouverneur chargé des questions politiques, administratives et juridiques; Amani Bahati Shaddrak, vice-gouverneur en charge des questions économiques, financières et de développement; Katembo Julien, maire de Goma; Désiré Ngabo, maire adjoint.

Enfin, un appel a été lancé aux jeunes pour rejoindre l’Armée Révolutionnaire, une initiative qui a vu certains volontaires monter sur le podium pour s’engager.

Une bataille diplomatique en cours

Dans ce contexte tendu, le président congolais Félix Tshisekedi se rendra personnellement au sommet EAC-SADC, où il exigera le départ des troupes rwandaises de la RDC, selon sa porte-parole Tina Salama.

Ce sommet sera décisif pour observer si la pression diplomatique pourra enfin contraindre Kigali à cesser son soutien au M23. Pendant ce temps, sur le terrain, la situation reste explosive avec une administration parallèle imposée par le M23 et une armée congolaise qui tente de défendre son territoire.

Si les condamnations internationales se multiplient, leur impact reste encore à prouver face à la réalité militaire et politique sur le terrain. La RDC, prise entre une guerre imposée et des injonctions diplomatiques, tente de trouver un équilibre entre la défense de son territoire et les pressions pour négocier avec ses agresseurs.

La Rédaction

Crise en RDC : Le Conseil de Sécurité de l’ONU face à l’escalade du conflit impliquant le M23 et le Rwanda

La situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) s’enflamme alors que le Conseil de Sécurité des Nations Unies discute actuellement des affrontements entre le M23 et les forces armées congolaises. Lors de cette session, Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, et António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, ont exprimé leur profonde préoccupation face à l’intensification des violences et à l’implication directe du Rwanda.

Bintou Keita a confirmé que le M23, avec le soutien actif de l’armée rwandaise, a pris position sur le site de Munigi et les abords de Goma, bloquant les principales routes et rendant l’aéroport inutilisable. António Guterres, pour la première fois, a publiquement accusé le Rwanda de soutenir militairement et logistiquement le M23, soulignant que cette ingérence constitue une grave menace pour la paix régionale.

Des déclarations fortes au niveau local

Sur le terrain, la mobilisation est totale. Le vice-gouverneur du Nord-Kivu, le commissaire Ekuka Lipopo Romuald, qui assure l’intérim du gouverneur militaire décédé au combat jeudi dernier, a lancé un appel à l’engagement général des forces congolaises et des civils volontaires.

« Tous les militaires, policiers et volontaires pour la défense de la patrie (#Wazalendo) sont consignés et engagés arme à la main dans le combat pour la défense du pays et de la ville de Goma en particulier afin de repousser l’agresseur #Rwanda. Il y va de l’honneur et de la souveraineté de notre pays. La patrie ou la mort », a-t-il déclaré.

Une crise humanitaire aggravée

Pendant ce temps, les populations civiles continuent de subir les conséquences de cette guerre. Les déplacés des camps de Kanyaruchinya et Kibati, ayant fui les violences à Rutshuru, se retrouvent à nouveau contraints de chercher refuge. Ces déplacements massifs aggravent une crise humanitaire déjà critique, avec des besoins urgents en vivres, abris et soins médicaux.

La Monusco sous pression

Malgré un renforcement de son dispositif pour protéger les civils, la Monusco peine à faire face à la complexité du conflit et à l’implication d’acteurs étatiques dans le soutien au M23. Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, a rappelé que les attaques contre les Casques bleus et le personnel civil des Nations Unies peuvent constituer des crimes de guerre, appelant à une action internationale concertée pour rétablir la paix.

Une mobilisation nécessaire

Alors que les tensions atteignent un niveau critique, la communauté internationale est appelée à agir rapidement pour stopper l’agression, protéger les civils et garantir la souveraineté de la RDC. La lutte pour la défense de Goma est devenue un symbole de la résistance nationale face à une menace régionale qui exige une réponse urgente et coordonnée.

La Rédaction

Nyiragongo : Plus de 10 civils tués par une bombe venue du champ de bataille dans le camp de Rusayo 1

L’intensification des combats ce dimanche 26 janvier en territoire de Nyiragongo opposant la coalition FARDC-Wazalendo et le M23 soutenue par l’armée Rwandaise n’a pas épargné malheureusement les vies des civils.

Aux alentours de 11h de ce dimanche, une bombe venue de la ligne des fronts a fini sa course dans le camp des déplacés de Rusayo 1 en territoire de Nyiragongo coûtant la vie à une dizaine des civils et blessant plusieurs autres, rapportent les sources locales.

Toutes les victimes, parmi lesquelles les femmes et les enfants, sont des déplacés de guerre cantonnés sur ce site depuis plusieurs mois.

Les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuelles victimes encore ensevelies sous les décombres.

Les affrontements se poursuivent par ailleurs jusqu’à présent sur cette ligne des fronts où nous des renforts sont déployés dans un camp comme dans l’autre, apprend-on.

Nous suivons la situation de très près, à la limite de nos moyens.

La Rédaction