Retrait du M23 des entités occupées à Masisi, rumeur ou réalité ?

Depuis l’avant-midi de ce lundi 13 mars 2023, des messages circulent dans les réseaux sociaux faisant largement état du retrait des éléments du Mouvement du 23 mars des zones qu’il a occupées dans le territoire de Masisi, notamment la cité stratégique de Kitshanga, les villages Mweso, Kilolirwe, Mushaki et Karuba.
Vu la sensibilité de cette information à l’heure actuelle, KivuNyota a creusé au sein des sources locales pour en savoir plus et éclairer la lanterne.

La société civile du coin partage l’avis contraire face à cette nouvelle largement propagée par des internautes. Elle juge d’infox et qualifie cette communication d’apologie de l’ennemi.

David MUISHA cadre de la SOCIV dans la région confirme la présence des rebelles dans les grands centres. Selon lui, le M23 n’a pas volonté de libérer les agglomérations occupées et poursuit son plan qui est la balkanisation de la RDC.

« Considérant que les rebelles sont déterminés dans leur plan de balkanisation de la RDC, ils ne font que distraire les gens signifiant qu’ils sont près pour le cessez-le-feu et leur retrait sur le sol Congolais. À l’heure, ils se disent s’être retirés des les lieux occupées alors qu’ils sont très visibles à Kitshanga, Kilolirwe et Mweso. Ils trompent la vigilance du gouvernement » affirme David MUISHA .

Et de préciser :

« Le m23 a hautement eu échec à Sake et Kirotche et Mushaki, pendant qu’il voulait couper le territoire de Masisi de la ville de Goma. Depuis Lors, ces terroristes ne font tromper la vigilance du gouvernement avec un faux retrait ».

Comme beaucoup d’autres cadres de ce territoire, David pense innoportune la force des États de l’Afrique de l’Est, si elle n’a pas un mandat offensif contre les rebelles du M23.

« A notre niveau nous pensons que la RDC devrait se retirer de l’EAC et assumer ses responsabilités en tant que pays souverain avec une population déterminée et une armée forte. La guerre est la seule solution pour mettre fin à cette barbarie » estime David.

Notons également que des nouveaux affrontements ont été signalés dans la soirée de ce mardi vers 16h30 vers Nenero en groupement Kamuronza entre les forces loyalistes et le M23, après ceux du week-end dernier qui ont causé des morts et blessés dans le quartier Birere dans la Cité de sake.

La rédaction

Nord-Kivu: Beni saigne encore

Une nouvel attentat à la bombe en milieu public a été enregistré ce mercredi 25 janvier 2023 en début de soirée dans la ville de Beni, causant d’énormes dégâts matériels et humains.

D’après les sources locales, c’est aux environs de 18h45 minutes que l’engin explosif, piégé en plein marché dite de Macampagne, a éclaté blessant plusieurs personnes qui étaient dans et autour du marché.

Plusieurs sources rapportent déjà un bilan provisoire d’une vingtaine des blessés acheminés dans les structures sanitaires de ce milieu.

Ce énième attentat à la bombe survient exactement dix jours après celui le plus meurtrier de Kasindi, survenu à l’église de CBCA ayant ôté la vie à une vingtaine des habitants.

Recidivité des cas

Dimanche 15 janvier 2023, une bombe a explosé en pleine cérémonie de baptême organisée à la CEPAC Kasindi. Bilan, 15 morts et plus de 70 blessés.

Dimanche 15 juin 2022, l’explosion d’une bombe a fait deux blessés en l’église de la paroisse de l’Emmanuel à Beni-Butsili.

Le 25 décembre 2021, l’explosion d’un kamikaze a fait 8 morts et 13 blessés au restau-bar IN BOX de Beni-ville.

Une bombe a explosé vers 18 heures de lundi 3 octobre 2022 dans une salle de cinéma à Matonge-Vusenzera au quartier Vutsundo de la commune Kimemi à Butembo. Le bilan officiel a fait état de 10 blessés.

Une autre bombe avait explosé le mardi 6 septembre 2022 à la porte du bureau du Poste communal de l’Agence Nationale des Renseignements, ANR Bulengera. Bilan, deux blessés.

Impunité ?

Parmi plusieurs réactions après le drame de Kasindi dimanche 15 janvier 2023, on note celle de la présidence de la République qui, présentant les condoléances aux familles des victimes, avait rassuré que les coupables seront attrapés, jugés et répondront de leurs actes.
Une promesse qui avait soulagé plusieurs habitants, estimant que la meilleure manière de lutter contre ce phénomène c’est d’arriver à traquer les auteurs et leur faire subir la rigueur de la loi. Car, est-il évident, l’impunité des crimes les favorise davantages.

Mais où en sommes-nous avec les enquêtes pour traquer les auteurs de ces massacres ? Quid du sujet kenyan et d’autres personnes arrêtées, qui seraient impliquées dans ces massacres? s’interrogent plusieurs congolais avec la soif, et l’espérance que des réponses plus rassurantes seront données dans les jours qui viennent et qu’un jour justice sera rendue pour tous ces innocents tués et blessés.

Emmanuel Barhebwa

 

Découverte des nouvelles fosses communes en Ituri: Chagriné, Mukwege veut y voir clair

Des nouveaux massacres de masse qui seraient attribués à la milice Communauté Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO en sigle) ont eu lieu mi-janvier en Ituri, alerte le Docteur Denis Mukwenge, suite à la découverte de quatre nouvelles fosses communes en Ituri où ont été enterrées plus de 50 personnes en territoire de Djugu dont des femmes et des enfants retrouvés dans trois fosses communes de Nyamamba et dans une fosse à Mbogi dans des entités proches du Lac Albert.

Dans sa déclaration datée du 20 janvier 2023, l’ex prix Nobel de la Paix, déplore que cette situation tragique et violente endeuille de nouveau l’État Congolais.

Il exhorte à cet effet, « les autorités congolaises qui ont le devoir de protéger la population, à diligenter une enquête pour faire la lumière à ce carnage, à établir les responsabilités et traduire en justice tous ces auteurs ».

Également aux Nations-Unies, il exhorte à « renforcer significativement l’équipe d’experts médico-légaux mandatée par le conseil des Droits de l’homme dans le but de contribuer à exhumer les fosses communes les plus recentes mais aussi celles liées aux crimes du passé commis dans la zone Est du Congo ».

Le Docteur Denis Mukwege souhait aussi que le Gouvernement Congolais face appel à la commission internationale sur les personnes disparues.

« En outre, nous appelons le Gouvernement Congolais à inviter officiellement la commission internationale sur les personnes disparues, basée à Sarajevo dans l’État de Bosnie-Herzegovine et en activité notamment en Irak et en Ukraine, à effectuer une mission en République Démocratique du Congo pour bénéficier de son assistance technique et soutenir la mise en place d’un Bureau Congolais d’expertise médico-légale » indique-t-il.

Ces démarches constituent des prérequis indispensables à la genèse de la justice transitionnelle en RDC, soutient Mukwege, et au respect des droits des familles des personnes disparues à obtenir la vérité, la justice et des réparations.

Citant les rapports des Nations-Unies, le Docteur Mukwege, rappelle qu’au-moins 195 civils ont été tués depuis décembre 2022 par les groupes armés CODECO et Zaïre realisant leurs opérations dans les territoires de Djugu et Mahagi. Cette détérioration de la situation sécuritaire, déplore-t-il, entraîne une aggravation de la situation humanitaire dans la province de l’ituri où le nombre de déplacés s’élève actuellement à plus de 1,5 millions.

La population de ces contrées ne cesse de vivre dans l’insécurité et la peur malgré que l’État de Siège a été instauré depuis plus de 20 mois.

Florentin Muzungu, stagiaire

Butembo: le maire annonce des mesures securitaires face à la menace terroriste

Dans un communiqué rendu public par la mairie de la ville de Butembo vendredi 20 janvier 2023; dont une copie est parvenue à KivuNyota,le commissaire supérieur Principal Mowa-Baeki-Telly Rogé, lance un appel à la vigilance à tous les habitants, surtout les fidèles chrétiens de toutes les confessions religieuses de sa contrée en raison de l’insécurité que provoquent les ennemis de la paix.

En effet selon le maire de Butembo pour éviter d’être surpris par des malveillantes personnes qui ne cessent de causer du tort aux uns et aux autres, chacun doit être vigilant partout où il se trouve: à l’église ou à la mosquée pour les chrétiens et frères musulmans, à l’école pour les écoliers et élèves, à l’université pour les universitaires, aux marchés pour le commerçant et les acheteurs et dans tout autre endroit massivement fréquenté.

Ainsi il demande à tout responsable d’église et autres lieux précités de ne permettre aucun sac qui n’a pas été fouillé systématiquement par des agents de l’ordre, pour parer à toute éventualité fâcheuse.

Un contrôle rigoureux se mènera, assure le maire de Butembo, en sachant aussi que la prudence devra être de mise devant les entrées des services publics et privés.

Pour parer à une autre forme d’infiltration, ajoute en outre l’autorité urbaine, il est demandé aux familles qui gardent toute personne détraquée, folle et malade mentale de venir l’identifier à la mairie pour disposition.

Il souligne que l’utilisation du détecteur est recommandée pour tout contrôle ou checking.

Cet appel à la vigilance du maire de Butembo, intervient après le dernier drame d’explosion d’une bombe à l’église pentecôtiste 8e CEPAC à Kasindi, en territoire voisin de Beni.

Florentin Muzungu, stagiaire

Mamadou NDALA: une mort, deux sépultures en 9 ans

Colonel des Forces armées de la République démocratique du Congo, devenu célèbre en remportant des victoires éclatantes sur les combattants du M23, Mamadou Ndala Moustapha a totalisé ce lundi 02 janvier 2023, neuf ans, jour pour jour, depuis qu’il est mort, calciné dans sa jeep avec deux de ses gardes du corps; des suites d’une embuscade tendue, selon le gouvernement congolais, par les rebelles Ouganda d’ADF-Nalu à 10 kilomètres de Béni, au Nord-Kivu.

Dans cette tribune que vous propose KivuNyota ce jour, l’auteur est attristé de voir les congolais enterrer cet héros avec ses oeuvres (une mort, deux sépultures), interpellant la conscience, non seulement des dirigeants congolais, mais également des médias, des artistes, des écrivains, des historiens et bien d’autres, sur le devoir de mémoire.

Où est le devoir de mémoire si l’histoire souffre d’Alzheimer ?

Ce punchline , que nous tirons d’une des chansons à la saveur révolutionnaire de Youssoupha, me rappelle que rien n’est fait depuis bientôt une décennie.

2 Janvier 2014

L’ascenseur émotionnel fut immense quand Goma et le Nord-Kivu, apprend, au réveil de la plus belle « Bonne année » du 21e siècle, la disparition de celui qui, quelques semaines auparavant, venait de bouter dehors le M23. Rien ne pouvait contenir la soudaine sideration des Gomatraciens et Nord-Kivuciens qui ont vu le ciel passé du bleu paradisiaque au noir infernal.

MAMADOU MUSTAPHA NDALA s’en est allé. Oui, le Colonel qui s’était érigé en chouchou et en icône de tout un peuple était mort. Pire encore, au moment où il venait de donner aux populations de cette province longtemps meurtie les périodes de festivités les plus sereines de l’histoire.

Les mains sur les têtes, les visages décorés des larmes, la consternation était visible chez les Gomatraciens qui voyaient les exploits de leur héros se resumer en un simple feu de paille. Maudite soit cette date du 2 Janvier 2014.

Mais, Qu’avons-nous fait de cette branche de l’histoire? Quel héritage retenons-nous de l’héroïsme de Mamadou Ndala?

Chers compatriotes, saviez-vous que le récit de nos héros aux futures générations reste la principale voie d’i’nculcation patriotique ? Les jeunes s’inspirent de leurs héros, ils les admirent et suivent leurs traces par un lien d’entraînement quasiment naturel. Mais pour ça, il faut qu’ils en soient d’abord informés.

Saviez-vous que les cours d’histoire que reçoivent nos jeunes leur parlent plus des exploits de Napoléon Bonaparte, Voltaire, Général De Gaule que ceux de Mamadou Ndala, Général Bauma, Mbuza Mabe? Saviez-vous que nos jeunes vénèrent plus Lionnel Messi, Cristiano Ronaldo, Barack Obama, Black Panther plutôt que nos héros congolais que nous avons malheureusement décidé d’enfuir dans les faits divers de nos récits ?

Une nation c’est son histoire, sa memoire et ses héros. MAMADOU MUSTAPHA NDALA ne merite pas d’être jeté dans les oubliettes de la gueule de bois du 2 Janvier. Il merite une place prioritaire dans les premières pages de nos livres d’histoire, autant que tous les pontes que nous célébrons.

Gaethan Kombi, chercheur en Sciences Politiques et Administratives

Mamadou Ndala, l’autre héros congolais enterré avec ses oeuvres(Editorial)

Où est le devoir de mémoire si l’histoire souffre d’Alzheimer ?

Ce punchline , que nous tirons d’une des chansons à la saveur révolutionnaire de Youssoupha, me rappelle que rien n’est fait depuis bientôt une décennie.

2 Janvier 2014

L’ascenseur émotionnel fut immense quand Goma et le Nord-Kivu, apprend, au réveil de la plus belle « Bonne année » du 21e siècle, la disparition de celui qui, quelques semaines auparavant, venait de bouter dehors le M23. Rien ne pouvait contenir la soudaine sideration des Gomatraciens et Nord-Kivuciens qui ont vu le ciel passé du bleu paradisiaque au noir infernal.

MAMADOU MUSTAPHA NDALA s’en est allé. Oui, le Colonel qui s’était érigé en chouchou et en icône de tout un peuple était mort. Pire encore, au moment où il venait de donner aux populations de cette province longtemps meurtie les périodes de festivités les plus sereines de l’histoire.

Les mains sur les têtes, les visages décorés des larmes, la consternation était visible chez les Gomatraciens qui voyaient les exploits de leur héros se resumer en un simple feu de paille. Maudite soit cette date du 2 Janvier 2014.

Mais, Qu’avons-nous fait de cette branche de l’histoire? Quel héritage retenons-nous de l’héroïsme de Mamadou Ndala?

Chers compatriotes, saviez-vous que le récit de nos héros aux futures générations reste la principale voie d’i’nculcation patriotique ? Les jeunes s’inspirent de leurs héros, ils les admirent et suivent leurs traces par un lien d’entraînement quasiment naturel. Mais pour ça, il faut qu’ils en soient d’abord informés.

Saviez-vous que les cours d’histoire que reçoivent nos jeunes leur parlent plus des exploits de Napoléon Bonaparte, Voltaire, Général De Gaule que ceux de Mamadou Ndala, Général Bauma, Mbuza Mabe? Saviez-vous que nos jeunes vénèrent plus Lionnel Messi, Cristiano Ronaldo, Barack Obama, Black Panther plutôt que nos héros congolais que nous avons malheureusement décidé d’enfuir dans les faits divers de nos récits ?

Une nation c’est son histoire, sa memoire et ses héros. MAMADOU MUSTAPHA NDALA ne merite pas d’être jeté dans les oubliettes de la gueule de bois du 2 Janvier. Il merite une place prioritaire dans les premières pages de nos livres d’histoire, autant que tous les pontes que nous célébrons.

Gaethan Kombi, chercheur en Sciences Politiques et administratives