Guerre à l’Est : À Goma, la jeune artiste Colette Heshima se déchaîne via le texte « Une époque, une histoire » pour réclamer la paix

Àgée de 24 ans, Heshima Sadiki Collette, jeune étudiante en ville de Goma, en province du Nord-Kivu à l’Est de la RDC, souhaite joindre sa voix à celles de tous ses compatriotes souffrants pour attirer l’attention du monde par rapport aux atrocités qui se passent dans sa région. Elle a choisi sa poésie pour faire passer le message au monde entier, un message de tristesse et de regrets face à tout ce qui se passe dans cette partie de la RDC, et un message de réconfort à tous les victimes.

Dans ce texte qu’elle titre « Une époque une histoire », la jeune poètesse relate comment elle n’a pas connu la paix depuis sa naissance, puisque la période de guerre est supérieure à son âge.

Ici l’intégralité de ce poème.

Une époque, une histoire

Au cœur de notre époque, notre époque se nomme LA GUERRE ;

On dort et on se réveille avec des larmes pour notre pays qui ne s’est pas tenu debout depuis ma naissance,

Nos rêves flottent sans aucune direction ;

la souffrance est devenue notre quotidien ,

Nos yeux d’enfants ne se sont jamais ouverts
Car cette étape de vie a été bannie pour notre développement ;

Nos cœurs battent selon la haine qu’on respire à la place d’air,

Notre époque a des races, couleurs et tribus;

Plus jeunes que nous sommes on ne sait pas sur quel futur atterrir ; plus vieux qu’ils sont, ils aimeraient revenir un peu en arrière pour revivre leur époque moins douloureuse

Le rouge est devenu une couleur dominante, le bleu c’est du jamais vu,

O notre époque ; jusqu’à présent c’est la plus piquante,

C’est un lac profond où les valeurs africaines, surtout celles qui mettaient l’humanité à la première place, se noient sans espoir d’être prechées,

Même si le temps nous donne de l’espoir nos âmes elles, se noient dans le désespoir d’être rendu à n’importe quel moment.

Cette époque n’est pas celle rêvée par nos ancêtres,

Massacre par-ci massacre par-là que vont devenir nos enfants ? Où vont-ils vivre? La peur se nourrit du jour au lendemain dans nos cœurs,

Notre soif de paix ne devrait pas être un jeu du hasard,

nous sommes l’Est de la République Démocratique du Congo.

Par Heshima Sadiki Colette

Guerre du M23: Le calme est revenu à Sake mais la peur règne encore au sein de la population (témoignage)

Au lendemain des violents affrontements entre la coalition M23_RDF et l’armée congolaise soutenue par les Wazalendo près de Sake, le calme est revenu dans cette cité ce jeudi 08 février 2024, selon les quelques habitants qui sont restés dans la zone, après la fuite d’une bonne partie de la population vers Goma.

Selon ces mêmes sources contactées par KivuNyota, malgré la cessation des bruits des armes , les activités socioéconomiques peinent à reprendre suite à « la peur qui règne encore au sein de la population à cause de ce qu’ils ont vécu hier ».

« Nous nous sommes bien réveillés aujourd’hui. Les détonations d’armes ne sont plus entendues comme c’était le cas hier. Et ceux qui peuvent les entendre, c’est de loin que ça parvient à leurs oreilles. Au sujet des activités socioéconomiques, nous pouvons dire que rien n’a encore repris jusqu’à présent puisque ceux qui se sont déplacés sont très nombreux. On peut même les estimer à 90% de la population locale. La zone est presque vidée des habitants. Et en vrai dire, Il fallait avoir un cœur dur pour rester ici, après les détonations d’armes que nous entendions et les dégâts causés par les bombes larguées ici. » témoigne notre source qui a préféré gardé l’anonymat.

Et de poursuivre :  » Pour l’instant certains parmi ceux qui se sont déplacés vers Mugunga et dans les périphéries de Goma,sont en train de revenir pour vérifier la situation, mais on ne peut pas encore parler jusqu’à présent d’un mouvement de retour de la population. Tout le monde a encore peur, parce que rien n’est encore rassurant… « 

La population de Sake s’est déplacée en masse toute la journée de ce mercredi 07 février en direction de Goma à la suite des violents affrontements qui ont éclaté dans les montagnes et villages environnants et des bombes larguées dans certains de leurs quartiers.

Cette cité située à 27km de la ville de Goma était convoitée par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, qui ont déjà conquis plusieurs villages du territoire de Masisi. L’armée congolaise quant elle continue à rassurer la population de sa ferme détermination à repousser les rebelles et reconquérir tous les villages qu’ils occupent.

Emmanuel Barhebwa

Polémiques autour de la moindre escarmouche évoquée par le Chef de l’État: « Dans les conditions actuelles, une guerre ne peut pas être déclarée » (P. Muyaya)

Au cours d’un briefing de presse special organisé ce mardi 06 février 2024 autour de la situation sécuritaire qui prévaut au Nord-Kivu, le Ministre de la communication et médias, et Porte-parole du Gouvernement est revenu sur la préoccupation de certains congolais désirant que la RDC déclare officiellement la guerre contre le Rwanda; option évoquée par le Chef de l’État durant la période de campagne électorale.

Pour Patrick Muyaya, les conditions constitutionnelles ne sont pas réunies actuellement pour déclarer la guerre contre un autre État.

La constitution congolaise qui exige qu’une déclaration de guerre soit approuvée par les deux chambres du parlement, serait violée si le Chef de l’État prononce une quelconque déclaration de guerre en cette période, a-t-il expliqué.

« Évidemment, le président de la République l’a dit. Nous sommes déjà en opération mais dans les conditions actuelles, une guerre ne peut pas être déclarée. Vous savez que nous sommes en phase d’installation de nouvelles institutions. Même si le président de la République le voulait, dans ces conditions, constitutionnellement, on ne serait pas en mesure de le faire », a déclaré Patrick Muyaya.

L’Assemblée Nationale, issue des élections n’en est qu’au stade de la mise en place de son bureau définitif, alors que le sénat actuel est démissionnaire, attendant l’élection de nouveaux sénateurs par les députés provinciaux.

Le porte-parole du Gouvernement a également révélé aux congolais, que les FARDC infligent depuis quelque temps d’énormes pertes à l’armée rwandaise dans le territoire de Masisi.

« Aujourd’hui, s’il faut dénombrer les victimes rwandaises, on en compterait par centaine, parce que chaque fois les cibles sont bien trouvées. Il faut considérer que tout est fait et que l’ennemi est poursuivi partout où il doit être pour être sûr que nous restaurons la sécurité dans notre pays », souligne Patrick Muyaya.

Prenant part au même point de presse, le général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise, a également rassuré les congolais sur la détermination de l’Armée à reconquérir tous les villages occupés par le M23.

Il a indiqué à cet instant-là que les combats faisaient rage pour le contrôle de l’axe-routier Sake-Minova, et que les combats étaient concentrés dans le hauteur de Shasha.

Le Sylvain Ekenge général Sylvain Ekenge a par ailleurs prévenu la population de faire attention aux informations relayées dans les réseaux sociaux par l’ennemi pour semer la peur et la panique au sein des communautés.

« Pour que le Rwanda occupe le Congo, il faudrait que le dernier militaire soit éliminé » a-t-il souligné, rassurant qu’ils vont reconquérir tous les territoires occupés par le M23.

Emmanuel Barhebwa

Guerre du M23 : Mweso saigne encore

Cette entité du territoire de Masisi en province du Nord-Kivu vient de vivre ce jeudi 25 janvier, l’un des pires événements de ce début de l’année. Une bombe est tombée en plein cité à un endroit fortement peuplé et a emporté la vie de plus de 19 civils innocents et blessé 27 personnes, à en croire le premier bilan présenté par l’armée congolaise.

Il s’agit d’un nouveau forfait des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, déplorent les FARDC dans un communiqué rendu public cet après-midi.

Alors qu’ils se sont réveillés sous une forte psychose au lendemain des violents affrontements entre les Wazalendo appuyés par les FARDC, et les rebelles du M23 soutenus par l’Armée rwandaise; les habitants de cette cité ont été surpris cette journée par des bombardements sur certaines maisons d’habitation des civils, plongeant toute la région dans l’emoi, les larmes et le deuil.

« Les images sont horribles et difficiles à regarder deux fois. Il faut être inhumain pour massacrer ainsi des civils innocents … » regrette, larmes aux yeux, un habitant de Mwesso contacté par notre rédaction.

Pour l’armée congolaise, qui considère cet acte terroriste comme une violation grave du Droit International et Humanitaire, la Communauté internationale doit « se saisir de ces bavures et en tirer toutes les conséquences qui s’imposent ».

Expliquant le fait, Cette dernière indique que les terroristes du M23/RDF ont lancé depuis la nuit du 24 janvier plusieurs attaques sans succès sur ses positions à Kanyangowe, Mweso,Mudugudu et Mushebere dans le territoire de Masisi. Ayant constaté la perte du contrôle de la cité de Mweso, poursuivent les FARDC, « les terroristes du M23 appuyés par l’Armée rwandaise, ont dans leur fuite largué à l’aveuglement des bombes au mortier 120 orientés dans la dite cité causant des morts et des blessés parmi les civils innocents ».

Pendant ce temps les affrontements sont loin de se terminer dans cette région. Les dernières nouvelles sur la ligne de front indiquent que les FARDC, arrivés dans la cité de Mweso mercredi 24 janvier, se sont repliées ce jeudi à Bukama, village situé à 2 KM de la cité, territoire de Masisi (Nord-Kivu).

Emmanuel Barhebwa

Nord-Kivu: Capturés par les FARDC, 13 éléments M23 appellent leurs collègues à abandonner la guerre

Ils ont été présentés à la presse de Goma ce samedi 20 janvier 2024 par le commandant des opérations du Nord-Kivu, le Général de brigade Ilunga Jean avec des armes de guerre dont les mortiers 60 et 13 armes AK-47 bien garnies.

Ces derniers ont révélé les conditions difficiles dans lesquelles ils mènent cette guerre déplorant le mensonge qui leur a été dit par les chefs de cette rébellion.

« Là on nous trompe en nous disant que tous ceux qui parlent le kinyarwanda sont maltraités au Congo. On montrent aux gens que nous nous battons pour défendre nos droits, ce qui n’est pas du tout vrai. Ceux qui sont encore là, je peux leur dire de venir car personne ne peut les menacer. Beaucoup de gens vivent ici à Goma et parlent le Kinyarwanda. Nous avons une tribu ici qui parle cette langue et personne ne la menace » a indiqué l’un d’eux.

Et un autre d’ajouter :
 » J’invite tous les congolais qui se retrouvent encore de ce côté-là de se rendre pour ne pas mourir inutilement« .

Le commandant des opérations du Nord-Kivu a ainsi rassuré que les FARDC sont à pied d’œuvre et sont déterminés à récupérer tous les territoires occupés par les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.

Quelques éléments de l’armée rwandaise ont été identifiés parmi les 13 capturés.

Emmanuel Barhebwa

Nord-Kivu: l’Armée confirme le début imminent des opérations conjointes FARDC/SADC pour libérer les territoires occupés par le M23

La confirmation a été faite ce mardi 16 janvier par le Lieutenant-general Fall Sikabwe, commandant des opérations terrestres des FARDC au Nord-Kivu, à l’issue d’une réunion avec les commandants des troupes de la SADC.

Ce haut gradé de l’Armée précise que les troupes de la SADC se déploient progressivement dans la région, avec une mission cette-fois ci offensive pour la pacification de cette partie du pays.

« Nous avons les sud-africains, nous avons les malawites, les tanzaniens, mais ce ne sont pas les seuls. Derrière eux il y a toute la nébuleuse SADC dans la mission SAMUR en RDC. La SADC vient en appui aux Forces armées de la RDC… Sa mission est offensive. Elle est dans leur chapitre 6 qui est comparable au chapitre 7 de Nations-Unies… » a-t-il indiqué.

Il demande la population à faire confiance à cette force qui est différente de celle de l’EAC.
Cette dernière a été récemment retirée de la région notamment pour inefficacité d’un côté, et de l’autre côté suite aux accusations de la population contre elle autour d’une possible collaboration avec les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais.

La Rédaction