Réagissant à un Communiqué de l’armée rwandaise qui confirmait avoir abattu un militaire congolais sur les trois qui se sont retrouvés sur son sol l’avant-midi de ce mardi 16 janvier, les FARDC ont déploré l’incident survenu, indiquant avoir saisi le Mécanisme conjoint de vérification pour le rapatriement de leurs éléments.
Selon l’armée congolaise, cette situation des militaires congolais ou rwandais égarés et appréhendés sur le sol rwandais ou Congolais est fréquente.
Chaque fois, soulignent les FARDC, le Mécanisme conjoint a toujours été mis à contribution pour leur rapatriement.
« Malheureusement, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo déplorent le fait d’avoir abattu l’un de ses militaires. Ces derniers ont tout simplement franchi la frontière par inadvertance » regrettent les FARDC.
Celles-ci indiquent avoir saisi le Mécanisme conjoint de vérification pour le rapatriement du militaire tué et de deux autres capturés.
Pour rappel, dans son communiqué rendu public ce 16 janvier, l’armée rwandaise a annoncé avoir abattu un militaire congolais et capturés deux autres, appréhendés sur son sol au niveau de Rubavu, près de sa frontière avec la RDC.
Parmi ces mesures l’on note notamment la fermeture des toutes les frontières terrestres entre les deux pays mais également l’expulsion de tous les ressortissants rwandais qui sont sur le sol Burundais.
C’est le ministre burundais de l’intérieur qui l’a annoncé ce jeudi 11 janvier reprochant le Rwanda de se comporter en mauvais voisin mais aussi d’héberger les ennemis de son pays. Martin Niteretse assure qu’ils reprendront des relations avec le président rwandais lorsqu’il sera revenu à de meilleurs sentiments
En réaction, le Gouvernement Rwandais dit regretter que « Cette malheureuse décision restreindra la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays et violera les principes de coopération régionale et d’intégration de la Communauté d’Afrique de l’Est. »
Ce n’est pas pour la première fois que les frontières entre ces deux pays sont fermées, sur décision de leurs dirigeants. Les plus grandes victimes, lorsque pareilles décisions sont prises, restent les milliers des populations de la sous-région qui dépendent du trafic frontalier entre ces pays.
Ils sont au total 27 militaires impliqués dans cette aventure dans les agglomérations de Sake et Mubambiro du groupement Kamuronza, selon la hiérarchie militaire en province qui a mis la main sur eux ce mardi 02 janvier 2023.
Ces derniers ont été déférés en justice pour leur implication dans la provocation d’une forte panique la nuit du 31 décembre 2023 au 1er janvier 2024, par des tirs de plusieurs balles réelles.
La société civile de la région, qui salue cette décision des autorités militaires indique que parmi ces militaires mis aux arrêts, d’autres sont poursuivis pour violation des consignes, d’autres pour la dissipation des munitions et divagations. .
Cette mesure aura un impact positif sur le renforcement de la discipline au sein de l’Armée, se réjouissent plusieurs habitants de la région, victimes des dérapages de nombreux militaires. Leur sanction est non seulement disciplinaire mais également une mise en garde à tous ceux qui se mécomportent au sein de l’Armée loyaliste et qui ternissent son image.
C’est en tout cas qu’estime Lembis Tini (PhD), dans un article décryptage publié le 30 décembre sur Actualité.cd , au lendemain de l’annonce par les médias locaux, de l’arrivée à Goma du premier contingent sud-africain dans le cadre de la force régionale de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
Dans ce décryptage, l’auteur présente son constat selon lequel la SADC n’a fait aucune communication publique autour de ce déploiement des contingents sud-africains en RDC ce qui pousserait à relever deux hypothèses : De un. Les troupes sud-africaines sont déployées dans le cadre de la coopération bilatérale. De deux. Il s’agirait d’un premier déploiement, pour le compte de la force de la SADC.
Mandat inoffensif
C’est en s’inspirant de la charte des Nations Unies à son article 53(alinéa 1er) que ce décryptage conclut qu’aucune force régionale ne peut exécuter un mandat offensif dans le contexte actuel.
« Par principe, surtout dans une situation marquée par la présence des casques bleus des Nations unies, le mandat d’une force régionale ne peut pas être offensif sans un avis express du conseil de sécurité. En effet, l’article 53 (alinéa 1er) de la charte des Nations Unies dispose : « aucune action coercitive ne sera entreprise en vertu d’accords régionaux ou par des organismes régionaux sans l’autorisation du Conseil de sécurité (…) » analyse-t-il.
Pour ce qui est de la position du conseil de sécurité des Nations Unies sur la question, celle-ci a dernièrement déclaré, dans sa récente résolution sur la situation en RDC « son intention d’étudier, si le pays hôte et l’organisation concernée en font la demande de manière claire et précise, les conditions dans lesquelles la MONUSCO pourrait donner un appui logistique et opérationnel limité à une force régionale déployée sous l’égide de l’Union africaine dans la zone de déploiement de la Mission, aux fins de l’exécution du mandat de celle-ci, dans la limite des ressources disponibles » (point 20 de la Résolution 2717).
En conclusion, selon ce décryptage, la force de la SADC ne dispose pas (encore) d’un mandat offensif.
Si tel est le cas, se demandent plus d’un congolais, quelle serait l’importance de déployer cette force, en remplacement de celle de l’EAC, en RDC? La réponse appartient aux autorités congolaises et les pays membres de la SADC avec qui les accords ont été signés.
C’est à travers un communiqué rendu public ce 31 décembre 2023 que le collectif des mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu ont exprimé leur mécontentement face à la décision de la hiérarchie militaire d’interpeller le Général Major Mpezo Mbele Bruno, commandant de la 34ème Région Militaire.
Selon eux, cette décision du Gouvernement Congolais qui’ils qualifient d’absurde, continue à céder au rapport fallacieux de certains officines occidentales sur les officiers en fonction à la quête de la paix et qui veulent se débarrasser des ennemis de la paix.
Ces derniers affirment que le Général Bruno Mpezo s’est distingué par « sa bravoure et ses multiples tactiques à déjouer le plan de l’ennemi durant cette guerre d’agression que nous imposent les rebelles du M23 et ses alliés ».
Et de poursuivre :
» Les affirmations portées à sa personne sont graves et gratuites. Elles démontrent que le Gouvernement congolais cède aux pièges tendus par la communauté internationale et le Rwanda, en sacrifiant certains officiers dignes… »
Les mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu appellent ainsi le Commandant suprême de l’Armée à prendre soin de cette décision qui, estiment-ils, découragerait d’autres officiers, et les soldats ainsi que les citoyens engagés sur les différentes lignes de front.
Alors que l’ambiance de la fête du nouvel an se poursuit depuis la Saint Sylvestre dans plusieurs coins et recoins de la RDC, la situation est restée presque au statuquo dans différents sites de déplacés en territoire de Masisi ce lundi 1er janvier 2023, a constaté le reporter de KivuNyota après y avoir effectué une ronde.
Faute de moyens, et d’incertitude plusieurs déplacés ont eu du mal à célébrer la fête de l’an ce lundi. Asifiwe Nelson secrétaire du site Mater-Dei dit ne pas trouver de différences entre cette date et les autres étant donné qu’il ne voit pas comment peut-on fêter dans des conditions aussi difficiles que traversent les déplacés.
« Il n’est pas possible de fêter quand on passe nuit dans des tentes, quand on manque à manger, ou à se vêtir. Ceux qui essayent de faire la fête ici, ce sont ceux qui ont reçu des dons des personnes de bonne volonté. Mais en général ici,les déplacés n’ont pas d’argent pour organiser la fête comme vous le voyez. Je pense que la seule chose que nous pouvons demander c’est la paix, afin que tout le monde rentre chez lui. C’est cela la plus grande fête pour nous » souligne-t-il.
Dans les sites Kisoko, Kalinga, Bihito, Bihambwe,Bukombo etc, certains déplacés ont pu s’organiser en groupe pour partager le peu qu’ils ont mis ensemble. Et pour agrémenter le moment, d’autres ont pu jouer de la musique à l’intérieur du camps, offrant un petit spectacle aux enfants. Certains on pu effectuer quelques pas de danses à l’occasion.
Senga Twizere, ressortissante de Kitshanga estime que malgré la souffrance qu’ils traversent dans ce Camp, il n’est pas interdit de s’offrir des petits moments de détente pour essayer d’oublier la triste réalité dans laquelle ils sont plongés depuis plus d’une année. « Malgré les moments difficiles, la fête s’est bien passée sous un rythme timide. La fête du nouvel an est une occasion de rendre grâce à Dieu pour nous avoir gardé en vie durant l’année précédente. Voilà pourquoi ça ne doit pas passé inaperçu peu importe la situation qu’on traverse. Voilà pourquoi nous, on a pu fêter avec le peu qu’on a reçu par-ci par-là » a-t-elle souligné.
De son côté, la société civile forces vives de la commune rurale de Masisi dit placer un mot de remerciement à tous les bienfaiteurs qui ont pu songer aux déplacés durant cette période des festivités
« Si l’on peut évaluer la manière dont les fêtes se déroulent du côté des déplacés, on peut dire que plusieurs d’entre eux ont trouvé quelque chose venue du côté des familles d’accueil et des bienfaiteurs. C’est ici l’occasion de remercier tous ceux qui ont pensé à ces gens. Grâce à vos gestes, de nombreuses familles ont pu au-moins retrouver le sourire à la fête de Noël et aujourd’hui à la fête du Nouvel an » a dit David Muisha Kasiswa.
Il faut dire que plusieurs parmi ces déplacés de guerre sont à leur deuxième expérience de fêter les festivités de fin d’année dans les camps, après celles de l’année passée. Triste réalité !