Prof. Kitaganya au forum régional des jeunes: « On ne peut pas cohabiter pacifiquement tant qu’on a des aigris parmi nous… »

Ce philosophe professeur d’université, actuel Directeur Général de l’Institut Supérieur de Développement Rural des Grands Lacs(ISDR/GL) , est revenu lors de son intervention ce vendredi 26 juillet, deuxième jour de la 14ème édition du forum régional des jeunes à Goma, sur « la crise de la bonne gouvernance en République Démocratique du Congo »; déplorant plusieurs pratiques des dirigeants Congolais qui créent des frustrations au sein de la population et qui freinent la cohabitation pacifique.

Face aux milliers des jeunes de la région présents à Goma pour ce forum, le professeur Joseph Kitaganya a notamment évoqué la question des nominations aux différents postes de prise de décisions en RDC « qui ne tiennent toujours pas compte jusqu’à ce jour, des compétences des uns et des autres ».

« La cohabitation pacifique est entravée par les réalités que nous connaissons, entre autres le tribalisme, le favoritisme, le népotisme, le parasitisme…Des gens occupent des postes tout en étant des incompétents. Et cela crée une frustration chez les autres » a-t-il souligné, estimant qu’il faudrait « repenser l’État Congolais ».

Bien qu’il s’agit des « postes politiques comme certains le justifieraient », celui-ci dit ne pas comprendre ce qui peut empêcher au chef de l’État de nommer aux différents postes ministériels des personnes qualifiées dans les domaines spécifiques à ces postes.

« Parmi nos dirigeants certains occupent des places qui ne sont pas les leurs… C’est bien de dire que c’est des postes politiques, mais qu’est-ce qui empêcherait au président de la République de nommer par exemple à la tête du ministère de l’agriculture, de l’élevage, pêche et consort; quelqu’un qui a fait les sciences agronomiques ou ceux qui ont fait les ISDR? Ou alors quelqu’un qui a fait par exemple le centre supérieur militaires au ministère de la défense ? un économiste au ministère de l’économie ?etc…« s’interroge-t-il.

Pour lui, toutes ces pratiques auxquelles on peut ajouter des cas de tribalisme à outrance, « avec certaines entreprises étatiques et certaines institutions universitaires où l’administration demeure mono ethnique »; doivent s’arrêter.

Joseph Kitaganya a également exprimé à la jeunesse sa totale opposition à l’idée selon laquelle les différents postes de responsabilité au Nord-Kivu soient déjà repartis en fonction des tribus.

« Ces histoires de penser que seuls les banande doivent être Gouverneur, ou les bahutus être président de l’Assemblée provinciale et les banyanga maire de la ville ; on doit dépasser ça » tonne-t-il.

La cohabitation pacifique, insiste le prof Kitaganya , devrait passer par la reconnaissance de l’autre dans son altérité, « l’acceptation de l’autre dans sa différence ».

Sans cela, conclut-il, il y aura beaucoup de frustrations ; or « on ne peut pas cohabiter pacifiquement si nous sommes des frustrés ou si nous sommes des aigris ».

Emmanuel Barhebwa

Nord-Kivu/Économie: Le CPCE sollicite le soutien des autorités provinciales dans l’exercice de ses activités

C’est au cours des échanges ce jeudi 25 juillet 2024 avec le vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu Romuald Ekuka Lipopo, que le Cadre Permanent des Concertations Économiques (CPCE), structure qui joue le pont entre les autorités et les opérateurs économiques, a exprimé son voeux de voir le Gouvernement Provincial l’accompagner dans l’exercice de ses activités en faveur de la population du Nord-Kivu.

Monsieur Adrien Safari Mushumo, secrétaire exécutif provincial du Cadre permanent des concertations économiques au Nord-Kivu, dit être venu présenter les civilités à l’autorité provinciale et lui solliciter un accompagnement dans l’exercice de la noble mission du CPCE envers la population de cette partie du pays.

« Comme vous le savez, nous sommes une structure qui dépend du ministère de l’économie nationale et nous sommes là comme une église au milieu du village.
Les questions économiques sont confortables pour une province importante que le Nord-Kivu et nous ne devrions pas ne pas venir rencontrer le gouverneur pour que nous puissions bénéficier de son soutien et de son accompagnement dans l’exercice de notre mission, de rencontrer les partenaires notamment les privés et les publics
 » a-t-il déclaré.

D’après ses explications, le CPCE rencontre régulièrement les entrepreneurs, les opérateurs économiques pour les pousser à privilégier l’intérêt de la population dans toutes les activités qu’ils exercent, tout en restant dans leurs droits.

« Nous sommes là pour écouter les opérateurs économiques et avoir une idée autour de leurs soucis parce que ce sont des partenaires. Parmi ces partenaires nous avons la FEC, les organisations des commerçants, des boutiquiers et tous les opérateurs économiques à quelque niveau que ce soit, et nous sommes là pour les entendre, recueillir les problèmes auxquels ils sont confrontés afin de les amener auprès des autorités pour des solutions adéquates.
En tant qu’organe de l’État, nous devons trouver des remèdes pour que ces opérateurs se retrouvent dans des bonnes conditions et que l’intérêt de la population soit privilégié
… » a-t-il ajouté.

Retenez que cette structure, qui dépend du ministère de l’Économie Nationale a été créée par le chef de l’État dans le cadre de mettre en place une plateforme de dialogue constructif, et d’échanges des points de vues et d’analyse autour des problèmes économiques et sociaux du pays dans l’objectif de formuler des recommandations sous formes d’une décision à soumettre au Gouvernement.

Au Nord-Kivu, le CPCE est opérationnel depuis novembre 2023 et élargit ses actions dans cette région de l’Est de la RDC.

Lee Sadiki Kajibwami

Goma: Mgr Willy Ngumbi ouvre le 14ème Forum Régional des jeunes par une catéchèse sur « les crises actuelles de la jeunesse »

Pour l’évêque de Goma, à part la crise sécuritaire que traversent les jeunes de son diocèse actuellement, il existe plusieurs autres crises auxquels ils sont confrontés et qui devront être abordés dans ce forum. C’est notamment la crise écologique, la crise économique, la crise du patriotisme, la crise de chômage, et autres.

C’est autour de toutes ces crises que celui-ci a développé sa catéchèse d’ouverture de la 14 ème édition du Forum Régional des jeunes pour la paix et la cohabitation pacifique ce jeudi 25 juillet, exhortant la jeunesse à « ne pas avoir peur ».

Réjouis de voir les jeunes de différentes cultures, tribus et religions se rencontrer ; l’évêque de Goma estime que seule « la fraternité et la solidarité nous aideront à nous en sortir ».

« Dans cette situation de crise, il est important que nous revenions aux valeurs de la fraternité et de la solidarité. Vous savez qu’à cause de la guerre, il y a beaucoup de déplacés et quand les gens vivent dans une crise comme celle-ci on a tendance à se regrouper avec les gens de chez soi, avec lesquels on parle même langue. On a tendance à se renfermer à cause de la peur… Voilà pourquoi j’ai dit aux jeunes, nous devons nous ouvrir à la fraternité, ne pas avoir peur de considérer l’autre comme mon frère. Nous devons réfléchir ensemble à comment sortir de cette situation, comment mettre fin aux conflits inter-tribaux, comment sortir des questions de chômage,etc.  » a indiqué à la presse Mgr Willy Ngumbi, à l’issue de sa catéchèse.

Il dit attendre de ces jeunes le courage de sortir de toutes ces crises, en particulier la crise sécuritaire, avec un esprit nouveau, un esprit patriotique.

« Derrière cette guerre, il y a aussi la crise du patriotisme. Les gens ont perdu le sens de la patrie. On est trop enfermé dans nos tribus et on a oublié le sens de la patrie que l’on doit servir et protéger. C’est tout cela que nous voulons apprendre aux jeunes aujourd’hui  » a ajouté le Berger du diocèse de Goma.

La catéchèse de l’évêque a été suivie par la messe d’ouverture qu’il a lui-même présidée aux côtés d’une dizaine des prêtres de la place.
Lancées en début d’après-midi, les activités culturelles ont sanctionné cette première journée, offrant aux jeunes l’occasion d’exprimer leurs talents par des chants, des danses traditionnelles et modernes, des sketchs,…en parfaite communion avec le public venu des divers horizons.
La deuxième journée s’ouvre vendredi à 8h par d’autres catéchèses et enseignements, ainsi que d’autres activités culturelles.

KivuNyota est présent sur le site de la paroisse Notre Dame du Mont Carmel pour faire vivre à ses lecteurs chaque instant de cette édition du Forum régional des jeunes.

La Rédaction

Goma : l’écroulement des escaliers d’une maison fait un mort au quartier Mabanga

Il s’agit d’un jeune menuisier d’une vingtaine d’années qui vient de perdre la vie ce mercredi 24 juillet 2024 sur un chantier d’une maison en construction dans le quartier Mabanga, en commune de Karisimbi, non loin de la structure médicale appelée chez Konde.

Les premiers témoignages renseignent que la victime a été grièvement blessée à la suite d’un écroulement de l’escalier de la maison en construction, où se poursuivaient les travaux de décoffrage.

Touché au niveau de la tête, ce dernier n’a pas survécu aux graves blessures causées par cet accident, déplorent les sources locales.

Paix à son âme !

La Rédaction

80 ème anniversaire de la Banque Mondiale et du FMI: À Goma, des activistes montent au créneau face aux dettes financières imposées à la RDC

Quel avenir socio-économique pour la République Démocratique du Congo ? Cette question a été développée ce lundi 22 juillet 2024, lors de la journée commémorative du 80 ème anniversaire de la Banque mondiale et du FMI à Goma dans la province du Nord-Kivu par des activistes environnementalistes mécontents de la manière dont les pays riches traitent les questions des dettes financières.

François Kamate activiste écologiste et chef de chapitre du Mouvement des Jeunes volontaires dénommé « Debt for climate » a évoqué une nouvelle colonisation imposée aux pays africains par les grandes puissances via des dettes interminables.

Offrant un moyen simple et réaliste aux pays riches à fort taux d’endettement de prouver qu’ils sont déterminés de s’attaquer aux racines de la crise climatique, le mouvement militant pour l’annulation des dettes financières des pays du sud Global estime que cette politique utilisée par les pays riches impacte négativement sur la vie de la population africaine généralement et de la RDC singulièrement, d’où, selon ce mouvement il est impératif que la dite stratégie cesse immédiatement.

« Nous nous sommes réunis pour interpeller la conscience des dirigeants et des congolais en ce qui concerne la dette financière que la RDC doit à la Banque Mondiale,une dette illégale et illégitime transférée aux régimes entrant après la colonisation et qui pèse lourdement sur l’économie et le social de notre pays » a indiqué à KivuNyota François Kamate.

Notre mouvement, ajoute-t-il, demande « qu’on arrête d’exploiter le pétrole et les minerais dans le sous-sol dans la mesure où cette exploitation ne profite qu’aux pays riches qui imposent aux pays du sud Global le mode de remboursement de ces dettes ».

Pour lui, le déséquilibre stupéfiant dans la responsabilité du réchauffement climatique signifie que « la dette écologique due par le monde riche minoritaire est déjà incommensurablement plus importante que la dette due par les pays faibles émissions du sud« .

« Les pays du sud sont frappés par les conséquences climatiques de la pénurie d’eau, de l’insécurité alimentaire, de la sécheresse,des inondations,de la pollution, des tempêtes gigantesques et des déplacements des populations civiles.
Cette inégalité se reflète dans le piège de la dette auquel sont confrontés les démunis du monde riche. Nombreux sont ceux qui sont dans les pays à forte émission de gaz à effet de serre, ne font pas partie des 10 % les plus riches de la planète qui sont responsables du chaos climatique » déplore-t-il.

Et de poursuivre : « Nous invitons tout le monde à prendre conscience de cet état des choses parce que lorsque ces pays nous imposent ce mode de remboursement de leurs dettes nous cogitons que c’est injuste et ça doit s’arrêter.
Ces dettes sont illégales et ne doivent pas faire l’objet des discussions parce-que à l’époque Mobutu,il avait atteint le point d’achèvement mais le fait que les grandes puissances veulent imposer leurs mafias sur les pays pauvres, la dette est encore là ».

Des recommandations ont été formulées au cours de cette journée dans le cadre de décourager certaines dettes qui accentuent les misères des populations africaines.

François Kamate élucide l’objectif de Debt for climate a l’intention de faire pression aux États prospères du Nord de payer leur dette climatique. « Nous exigeons que les pays riches du Nord payent leur dette climatique,ce qui englobe les demandes de réparations,de pertes et de dommages ainsi que le financement du climat qui ne doit pas prendre la forme de prêts mais de paiement sans intérêts. Nous demandons l’annulation inconditionnelle des dettes illégitimes attribuées souvent de manière illégale et inconstitutionnelle ».

Debt for climate chute en annonçant que les syndicats de toutes les régions du monde ,du Nord au Sud qu’ils soient pauvres ou riches se mobiliseront jusqu’à ce que la dette soit supprimée et que la vraie dette soit liquidée.

Lee Sadiki Kajibwami

Nord-Kivu : La Division de la Jeunesse assurée du soutien du Gouverneur militaire dans la lutte contre la spoliation de son terrain à Goma

C’est au niveau du cercle sportif de Goma où se situe ce terrain menacé de spoliation, a fait savoir Guy Kibira, Chef de la Division Provinciale de la Jeunesse, lors d’une rencontre ce lundi 22 juillet avec l’autorité provinciale à son cabinet de travail.

Interrogé par KivuNyota au sortir de cette rencontre, Guy Kibira se contente de la réaction du Général-Major Chirimwami Nkuba Peter déterminé à accompagner la jeunesse dans les actions de développement.

« Aujourd’hui nous sommes venus exposer à l’autorité, le problème de la menace de spoliation d’une parcelle donnée à la jeunesse au niveau du cercle sportif par la famille Mobutu.Nous venons de recevoir de lui les assurances de soutien pour que cela n’arrive et pour que la jeunesse ne puisse pas perdre ce terrain. Avec l’autorité nous venons de prendre des dispositions et des équipes vont descendre sur le terrain pour faire le constat.
De manière durable,il sera question de sécuriser en mettant une clôture au niveau du cercle sportif mais aussi à Mugunga où nous avons 1 hectare, le patron de la province accepte de s’impliquer pour veiller à ce que ce terrain ne puisse pas être spolié »
a-t-il déclaré.

la délégation de la Division provinciale de la jeunesse a aussi abordé le point touchant le plan opérationnel provincial de mise en œuvre de la Résolution 22-50 qui attend la signature du Gouverneur pour être vulgarisé.
« L’autorité a promis de libérer ce dossier très rapidement pour que la vulgarisation commence et que les activités contenues dans ce plan puissent commencer à être exécutées » a ajouté Guy Kibira.

Signalons que la journée mondiale de la jeunesse sera célébrée le 12 août 2024.

Lee Sadiki Kajibwami