Nord-Kivu : l’Armée dénonce la violation de la trêve humanitaire par le M23/RDF à l’ouest de Kitshanga

Cette dénonciation est contenue dans un communiqué de l’Armée Congolaise rendu public ce jeudi 11 juillet et dont une copie est parvenue à la rédaction de KivuNyota.

D’après le Lieutenant-colonel Ndjike Kaiko Guillaume, « les terroristes du Rwanda Défense Force, ont lancé des attaques simultanées vers 04h 52′ du mercredi 10 juillet 2024 sur les positions des Forces Armées de la RDC et ses partenaires se trouvant aux villages NYANGE et MPATI situé à 80Km en profondeur à l’ouest de Kitshanga, Groupement Bashali Mokoto et ce, en violation de la trêve humanitaire recommandée par les USA ».

Le même Communiqué indique que ces attaques ont occasionné un déplacement massif des populations, aggravant la situation humanitaire déjà chaotique dans la zone.
Ceci a aussi causé « une entrave au personnel humanitaire pour accéder aux populations vulnérables de cette partie de la province du Nord-Kivu », déplore le porte-parole du Gouverneur-Militaire au Nord-Kivu.

Les FARDC dénoncent ainsi avec énergie « le non respect par le régime de Kigali de la trève et son attitude belliqueuse à vouloir maintenir les populations déplacées dans des conditions atroces en les privant l’accès à l’aide humanitaire ».

Emmanuel Barhebwa

Goma: Une dame parmi les présumés bandits à main armée présentés au maire ce samedi

Les services de sécurité ont à nouveau présenté cinq présumés criminels ce samedi 06 juillet 2024 au maire de la ville de Goma, arrêtés cette semaine dans le cadre des opérations « Safisha Muji wa Goma ».

Dans ce nouveau groupe figure, selon la présentation faite par le sous-lieutenant Sadiki Banyangi Olivier, un déserteur du groupe armé APCLS qui aurait reçu mandat d’assassiner un habitant du quartier Ndosho pour un montant de 800 000Fc, dans lequel il aurait déjà bouffé 300 000Fc.

Dans le groupe, on trouve aussi une femme répondant au nom de Eveline Mwavita, accusée d’avoir hébergé des bandits dans sa maison sur avenue Bukama au quartier Kyeshero. Ces derniers se seraient rendus au domicile de cette dame après avoir braqué Monsieur Jean-Pierre dans le même quartier et emporté sa mallette contenant 2200$ USD. Après perquisission dans la maison de Madame Eveline, les services de sécurité indiquent avoir trouvé une arme à feu et autres effets militaires ainsi que des gris gris.

Les trois autres membres de ce groupe sont des présumés bandits attrapés le matin de ce 06 juillet au quartier Himbi où ils venaient d’opérer durant la nuit. Les services de sécurité les ont sauvé des mains de la population qui voudrait se rendre justice en les lynchant, a souligné l’officier militaire qui les a présentés.

Satisfait du travail abattu par ses hommes, le maire de la ville appelle les services judiciaires auprès de qui tous ces présumés bandits sont déférés à mieux jouer leur rôle pour décourager la criminalité dans la ville.
Il assure tout de même que les services de sécurité restent déterminés à traquer jusqu’au dernier bandit pour que la population vaque librement et tranquillement dans ses occupations quotidiennes.

Emmanuel Barhebwa

Goma: le maire scelle une autre maison de tolérance à Birere

Il s’agit d’un débit de boisson constitué d’environ six chambres à coucher, situé dans le quartier Mapendo, derrière l’imprimerie Papyrus, non loin d’une autre maison de tolérance scellée il y a quelques mois, connue sous le nom de « chez mama Lipo ».

L’autorité urbaine qui a recommandé à ses services de sceller cette maison de tolérance ce samedi 6 juillet 2024, justifie sa décision par le fait que plusieurs délinquants s’y rencontrent pour planifier des vols et d’autres crimes qui déstabilisent la ville sur le plan sécuritaire.

« Avant que les bandits à main armée descendent sur le terrain pour opérer, ils commencent par se regrouper ou se rassembler dans ces maisons de tolérance. Au-delà de ça, c’est le lieu où il y a la consommation de boissons fortement alcoolisées. À part ça, il y a les violences sexuelles et l’esclavage sexuel qui se pratiquent dans ces maisons de tolérance sans pudeur… C’est donc pour des raisons aussi de moralité et de bon civisme que nous devons décourager ces comportements, sceller et fermer ces maisons de tolérance » a-t-il déclaré.

Il faut dire que les clients et « les femmes libres » trouvées dans cette maison de tolérance ont été interpellés pour être auditionnés autour de leur vraie identité, ont indiqué les services de renseignements.

Notons que plusieurs autres maisons de tolérance ont déjà été frappées par la même mesure qui, selon le maire, compte s’étendre dans tous les quartiers de la ville de Goma.

Emmanuel Barhebwa

Dégradation de la situation au Nord-Kivu : Le chef de l’État convoque le Conseil Supérieur de la Défense élargi autour de la question

Il s’agit d’une réunion ayant regroupé quelques membres du Gouvernement et plusieurs officiers de l’Armée ce samedi 29 juin autour de la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu ces deux derniers jours, marquée par la progression des rebelles dans ‘e territoire de Lubero.

À en croire le ministre de la communication et médias et porte-parole du Gouvernement, cette réunion a fait le point de la situation Opérationnelle du pays dans toutes les trois zones de défense, avec un accent sur la situation particulier sur les évènements de Kanyabayonga.

« Des perspectives et des mesures ont été proposées au président de la République pour que les Forces Armées de la RDC puissent très rapidement remettre de l’ordre dans cette partie et reprendre certaines autres localités qui ont été occupées par les forces rwandaises » a rapporté Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya au sortir de cette réunion, sans donner beaucoup de détails.

Ce dernier appelle la population des toutes les zones sous menace de continuer à faire confiance en son armée et de ne pas prêter attention à tout ce qui se raconte sur les réseaux sociaux car, estime-t-il, « c’est aussi sur ce terrain là que le jeu se joue pour démoraliser les congolais mais aussi toucher le morale de nos vaillants soldats ».

Un message relatif à cette situation pourra être prononcée ce dimanche 30 juin par le Chef de l’État, a promis Patrick Muyaya.

Pour ce qui est de l’évolution des évènements sur le terrain ce samedi, faut-il le noter, plusieurs sources en territoire de Lubero indiquent que la situation s’est détériorée depuis la prise par les M23 l’après-midi du vendredi de la cité de Kanyabayonga.
Dans les villages voisins où se sont réfugiés plusieurs ressortissants de Kanyabayonga non prêts à cohabiter avec l’armée étrangère, la psychose règne suite à l’avancée signalée des rebelles.
Jusqu’ici des confusions règnent autour des probables récupérations de nouvelles entités par le M23, après Kanyabayonga…
Affaire donc à suivre

La Rédaction

Judith Suminwa : « Nous devons réorienter les choses de manière à baisser la pression sur la population de Goma »

La première ministre et cheffe du Gouvernement Congolais s’est ainsi adressée à un échantillon de la population de Goma ce mercredi 26 juin au Gouvernorat de province, à l’issue d’une réunion avec le conseil provincial de sécurité et d’autres cadres de la province.

Judith Tuluka Suminwa reconnaît que la population de cette ville, qui héberge actuellement des milliers de déplacés, subit aussi, d’une manière ou d’une autre les affres de la guerre d’agression que traverse la RDC.

« Le fait que vous ne pouvez pas vous déplacer comme vous voulez, le fait que les accès pour ravitailler la ville de Goma posent problème, le fait que vous devez accueillir dans la ville plus de deux millions à trois millions de déplacés, le fait que devez subir au niveau de Goma le banditisme urbain ; c’est que vous qui êtes ici et qui n’êtes pas aux fronts vous subissez d’une manière ou d’une autre les affres de cette guerre. Et donc il est important pour moi de voir aujourd’hui comment on peut, dans la mesure du possible réorienter les choses de manière à baisser la pression sur la population » a-t-elle déclaré.

S’adressant particulièrement aux femmes, la première ministre a encouragé ces dernières à demeurer résilientes comme elles l’ont été jusqu’à présent malgré les nombreuses souffrances qu’elles subissent.

« Comme je l’ai dit à Bukavu ; avant d’être première ministre, je suis une épouse, une mère, une sœur pour mes sœurs et pour mes frères. Et donc, en me mettant dans cette position là, je peux imaginer ce que c’est de pouvoir souffrir dans sa chair, je peux imaginer de voir ce que c’est d’être dans l’incapacité d’envoyer ses enfants à l’école, de voir ses enfants malnutris et mourrir parce qu’ils n’ont pas pu avoir à manger. Mais je constate aussi qu’en tant que femme nous avons cette résilience. Nous sommes capables de nous lever et de tenir. Et je peux vous garantir que nous allons tenir et nous allons vaincre. Nous n’allons pas lâcher… » a poursuivi Judith Tuluka.

À la fin de cet entretien, la cheffe du Gouvernement Congolais a reçu les doléances des différentes couches de la population de Goma contenues dans des memos rédigées structure par structure.
Avant de regagner Kinshasa, la première ministre et la délégation qui l’a accompagnée comptent visiter les déplacés de guerre cantonnés ce jeudi 27 juin, pour leur apporter l’assistance du Gouvernement Congolais.

Emmanuel Barhebwa

Kenya: plusieurs morts et blessés dans des manifestations contre la loi de finances

Des dizaines de milliers de Kényans sont descendus dans les rues des grandes villes du pays ce 25 juin 2024 pour contester contre la loi des finances qui entrait ce jour en troisième lecture au Sénat.

Selon Amnesty Kenya, le bilan provisoire fait état d’aumoins cinq personnes tuées par balles et 31 blessées. Cette même ONG internationale, jointe par nos confrères de RFI, affirme que les policiers ont tiré des balles réelles au cours de ces violentes manifestations qui ont éclaté dans plusieurs villes du pays.

« Les manifestants ont fini par entrer dans le Parlement où les députés venaient de voter en faveur du projet de loi de finances publiques. Les marcheurs ont forcé les barricades de police, certains en jetant des pierres. La police a tenté de contenir la foule en tirant à balles réelles » rapportent nos confrères.

Le président Ruto promet de réprimer fermement « l’anarchie ». « Nous apporterons une réponse complète, efficace et rapide aux événements de trahison d’aujourd’hui », a déclaré William Ruto lors d’un point presse à Nairobi.

L’origine des tensions ?

La crise a débuté le 13 juin, selon plusieurs médias qui suivent de près ce dossier, quand le mouvement « Occupy Parliament » est lancé sur les réseaux sociaux. Son objectif : organiser la contestation, quelques heures après la présentation au Parlement du projet de budget 2024-2025. Celui-ci a en effet généré un vent de colère, car il prévoit notamment l’instauration de nouvelles taxes, dont une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers.

Pour le gouvernement, les taxes sont nécessaires pour redonner des marges de manœuvre au pays, lourdement endetté. Mais pour de nombreux jeunes Kényans, c’est la goutte d’eau : sur les réseaux sociaux, la « génération Z », née après 1997, s’est rapidement emparée des rênes de la contestation. Dans les rues, les jeunes contestataires ont toujours leur smartphone à la main pour se protéger et filmer les policiers, régulièrement accusés de violations des droits humains. Le mot d’ordre antitaxes s’est vite transformé en une remise en cause de la politique du président William Ruto, aux cris de « Ruto must go » (« Ruto doit partir »).

Après avoir initialement qualifié « d’ignorant » ce mouvement mené par des « enfants cools », le pouvoir a fait volte-face. Il a annoncé le 18 juin revenir sur la plupart des taxes prévues, notamment la TVA de 16% sur le pain, sans parvenir à enrayer la contestation. Mais les manifestants ont poursuivi leur mouvement, demandant le retrait intégral du texte. Ils dénoncent un tour de passe-passe du gouvernement qui envisage de compenser le retrait de certaines mesures fiscales par d’autres, notamment une hausse de 50% des taxes sur les carburants.

Dimanche, le président Ruto, élu en août 2022, s’est dit ouvert au dialogue. « Je suis très fier de nos jeunes (…) Ils se sont affirmés de façon pacifique et je veux leur dire que nous allons discuter avec eux », a-t-il assuré. En vain : une des leaders du mouvement, la journaliste et militante Hanifa Adan, lui a demandé de « répondre publiquement » aux demandes d’annulation des nouvelles taxes.

Devant le silence des autorités, les contestataires ont appelé à une grève générale ce mardi 25 juin. Laquelle a rapidement sombré dans le chaos quand des manifestants ont forcé les barrages de police et pénétré dans le Parlement. Des journalistes AFP présents sur place ont vu trois personnes inanimées, gisant dans des mares de sang, aux abords de ce quartier épicentre du pouvoir, où un bâtiment a été brièvement en feu. A quelques centaines de mètres, la police utilisait un canon à eau pour éteindre un incendie dans les bureaux du gouverneur de Nairobi, selon des images diffusées par la chaîne Citizen TV.

La Rédaction