L’Université de Goma (Unigom) à organisé ce jeudi 30 mai 2024, une conférence scientifique autour du thème « le métier de la communication dans un contexte d’incertitude d’emploi et des mutations professionnelles ».
Animés par Jean-Claude LIKOSI, Professeur d’Universités, ces échanges ont tourné autour de l’importance de former les étudiants sur les techniques à adopter actuellement face au marché du travail.
Plusieurs sujets ont été abordés, notamment l’utilisation de l’outil numérique par les jeunes dans les Sciences de l’information et de la Communication, l’adaptation du système éducatif LMD aux besoins du marché, ainsi que les orientations et les défis liés à l’insertion professionnelle.
Lors de son exposé, le professeur LIKOSI a déclaré que l’introduction du nouveau système LMD dans l’éducation en République démocratique du Congo a été une réponse aux problèmes rencontrés dans l’enseignement supérieur.
Les débats ont également porté sur les controverses entourant l’arrimage au LMD, les politiques d’accompagnement, la formation des jeunes aux métiers de la communication, ainsi que les compétences nécessaires pour réussir dans ce domaine en constante évolution.
Parmi les recommandations faites, l’orateur a mis l’accent sur l’importance de l’autoformation, des stages et de la polyvalence pour réussir dans le secteur de la communication.
Cette conférence organisée par le département des Sciences de l’information et de la Communication, s’est avérée avoir été enrichissante pour les participants, composés d’étudiants, d’enseignants et de professionnels des Sciences de l’information et de la Communication.
Signalons que cette initiative a été soutenue par le Projet de renforcement institutionnel des capacités et de recherche de l’UNIGOM (RICAR-UNIGOM), visant à promouvoir la recherche et à développer une culture de débat scientifique au sein de l’Université de Goma.
C’est au cours d’un atélier ce jeudi 30 mai 2024 à Goma qu’ont été présentés aux partenaires et aux autorités provinciales les résultats du projet « Ukweli Bila Chuki (UBC) »exécuté depuis décembre 2023 dans le sud du territoire de Lubero et le nord de la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru, dans l’objectif de lutter contre la propagation des discours de haine et la désinformation dans cette partie du pays.
D’après Asaph Litimire, superviseur du projet pour le compte de Congo Chek, grâce à ce projet une base des données a été mise en place, sous la facilitation des acteurs sociaux et journalistes locaux, et a répertorié au total 200 discours de haine.
« Ces discours nous les avons catégorisés dans cinq types, notamment les discours qui incitent à la violence, les discours xénophobes, les discours de haine, les discours hableïstes et aussi les alertes » renseigne-t-il.
Pour contrer ces discours, poursuit-il, les trois organisations membres du consortium se sont organisées de manière à faire réfléchir les communautés sur les dangers de pareils discours et sur comment les éradiquer.
« Après les avoir collectés avec les points focaux, Congo Chek donne ces discours de haine à Pole Institute et la Benevolencia, pour produire les contenus radio notamment les spots sous forme de sketchs, les émissions-débats et ensuite l’organisation des tables rondes communautaires… » renchérit Asaph, pour qui « les résultats de toutes ces techniques sont jusqu’ici satisfaisants ».
De son côté Neilsen Witanene, Chef de Bureau de la Benevolencia en RDC, se dit satisfait du pas franchi à travers ce projet, dans le processus de sensibilisation des communautés à la cohabitation pacifique dans ces deux territoires du Nord-Kivu. Il note que l’insécurité et la guerre du M23 sont restées les défis majeurs dans la mise en œuvre de ce projet.
À l’en croire, certaines localités ciblées par ce projet n’ont pas pu en bénéficier en raison de non accessibilité; « d’où la délocalisation de certaines activités et l’intégration des journalistes déplacés et d’autres médias dans la sensibilisation ».
Les communautés bénéficiaires veulent consolider les acquis du projet
Invitée à cette séance en qualité de représentante des communautés bénéficiaires du projet « Uhaki bila Chuki », Madame Micheline KALIPI, , a exprimé la satisfaction des populations des zones d’intervention pour qui,selon elle, l’approche du projet UBC est « le réel remède qui est resté longtemps caché ».
« Vu que ce projet vient de stimuler le souci et le désir à trouver des réponses aux problèmes dus aux rumeurs, fausses informations, discours de haine, désinformations qui sont des sources de perturbation de la paix et la sécurité dans la zone, il (ce projet) est alors senti comme le réel remède qui est resté longtemps caché » a-t-elle souligné.
C’est dans cet angle, ajoute-t-elle, que les communautés sollicitent: la consolidation des acquis des ateliers, des sensibilisations organisées sous forme d’émissions radios, séances des monitorings, des tables rondes, documentation et analyses des situations des rumeurs; l’élargissement de la zone d’intervention du projet,…pour ne citer que cela.
L’autorité provinciale représentée par sa conseillère principale en charge de développement; à qui l’ensemble des recommandations ont été remises; a promis l’implication du Gouvernement dans la consolidation des acquis de ce projet tout en demandant aux bailleurs de fonds de ne pas cesser d’appuyer pareilles initiatives qui, selon elle, contribuent largement au processus de recherche de la paix dans cette province ravagée par des conflits depuis de nombreuses années.
il faut dire que ce projet a été matérialisé grâce aux appuis financier et technique des organisations PNUD et GIZ, toutes représentées dans l’activité de ce 30 mai.
Dans les premières heures de ce mercredi 29 mai, les congolais ont découvert la composition du nouveau Gouvernement de République démocratique du Congo, qui devra accompagner le second mandat du président Félix Tshisekedi à la tête du pays. Sur la liste des 54 membres de l’équipe Gouvernementale est apparu le nom de Mme Chantal Chambu Mwavita, nommée ministre des droits humains.
Défenseuse des droits de l’homme et Juriste de formation, la native de Kalehe au Sud-Kivu hérite d’un ministère, selon nombreuses analyses, dans un domaine qu’elle maîtrise mieux suite non seulement à son parcours académique et professionnel mais aussi suite à son côté philanthropique et sa sensibilité aux souffrances des personnes marginalisées.
Qui est Chantal Mwavita?
Originaire de la province du Sud-Kivu, Chantal Chambu Mwavita est née dans le territoire de Kalehe, chefferie de Buhavu groupement de Mbinga Sud plus précisément à l’île d’iko. Fille de Chambu Emmanuel et Nzigire Igega.
Elle est détentrice d’un diplôme spécialisé en droits de l’Homme de l’université catholique de Louvain-La neuve en Belgique et un master en Gestion et Résolution des conflits de l’université Kart Bosh de Sion en suisse. Licenciée en droit de l’Université de Kinshasa, elle est avocate depuis plus d’une dizaine d’années à la Cour d’appel de Goma au Nord-Kivu.
Son côté philanthropique
La nouvelle ministre des droits humains est aussi connue pour son engagement dans la défense et promotion des droits de l’homme, en particulier des personnes marginalisées et des prisonniers d’opinion à travers son Asbl Univers de Paix pour le Développement (UPD asbl),
Dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, Chantal Chambu est une femme de référence et modèle pour plusieurs, car impliquée dans plusieurs actions de charité avec à son actif la création des plusieurs centres de formation professionnelle pour l’encadrement des jeunes filles et femmes désoeuvrées.
A cela s’ajoute un service des micro crédits créé pour permettre à certaines femmes de créer des activités génératrices des revenus afin d’assurer leurs autonomisations.
Sur le plan politique, Chantal Chambu Mwavita est présidente du parti politique Mouvement National pour la démocratie et le progrès ( MONADEP) membre de l’union sacré de la Nation. Elle fait partie des artisans de la réélection de Félix Tshisekedi sous le label 2A/TDC (Action des Alliés/ Tous pour le Développement du Congo ).
La République peut ainsi compter sur les compétences de cette femme leader, pour relever les nombreux défis dans le secteur des Droits Humains, en particulier les questions liées à la réparation des victimes des affres de la guerre à l’Est de la RDC, l’amélioration des conditions carcérales, la protection des défenseurs des droits humains, pour ne citer que cela.
Pour rappel, la nouvelle équipe gouvernementale conduite par Madame Judith Suminwa Tuluka compte 54 membres dont 17 femmes.
Un accident mortel a été signalé ce mardi 28 Mai 2024 sur la route nationale numéro 2, à quelques mètres de l’entrée de Kashusha dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu.
Des sources recoupées par Labeur Info renseignent qu’il s’agit d’un véhicule camion des FARDC, en partance à Nyamunyunyi pour enterrement, qui s’est renversé.
« Ce véhicule a embarqué de Kavumu. Il avait, à son bord, des militaires, des jeunes de Kavumu et plusieurs élèves de l’Institut Cirheja », renseignent nos sources.
Pour l’instant, il est difficile de déterminer le bilan exact de cet accident. Par ailleurs, il s’agit de « plusieurs morts et plusieurs blessés ».
Des sources de la cellule de communication de l’Université Officielle de Bukavu, UOB, on apprend que « les étudiants de l’UOB qui accompagnaient leur camarade à sa dernière demeure ne sont pas concernés par cet accident. Contrairement à ce qui circule sur les réseaux sociaux, la délégation de l’UOB est bien arrivée ».
Les blessés sont transférés dans « des structures sanitaires de la place dont à l’hôpital général de Miti. D’autres, à l’Hôpital Général Provincial de Référence de Bukavu ».
Huit mille huit cents déplacés de Guerre venus de Ngungu , Bweremana, Murambi, Karuba et Ngumba dans le Territoire de Masisi ont été assistés en vivres et non vivres ce lundi 20 mai 2024.
Ce don du Gouvernement Provincial du Nord-Kivu s’inscrit dans l’optique de réconforter ces victimes des hostilités afin de répondre, tant soit peu, à la crise humanitaire qui s’est installée dans la région suite à l’afflux des déplacés; a indiqué l’autorité provinciale et sa délégation au moment de la distribution.
Pour BAHATI MUNGUIKO président de ces déplacés, cette aide donne aux déplacés un nouveau sourire surtout pendant cette période difficile qu’ils traversent, marquée par la peur liée aux bombes larguées régulièrement par les rebelles dans la zone.
« Nous saluons la visite du Gouverneur du Nord-Kivu. Nous nous sentions délaissés, après avoir passé plusieurs jours sans aucune assistance. Tous les habitants se réjouissent de cette arrivée de l’autorité provinciale ici. Il nous a apporté les haricots ,le riz,la farine, l’huile,des babouches,Les habits et du sel. C’est un geste qui vient vraiment nous réconforter » a-t-il déclaré.
Il ajoute que les actes barbares commis par les hommes de Kagame dans des localités de Masisi suscitent une forte psychose au sein de la population. Il encourage par ailleurs les autorités Congolaises à mettre tout en œuvre pour arrêter cette aventure.
« Il y a beaucoup de tueries perpétrées par les rebelles du M23-RDF dans nos zones respectives. Certains d’entre nous qui ont tenté de rentrer à Ngumba, Murambi, Ngungu et Karuba ont été assassinés par les rebelles, avons-nous appris. c’est pourquoi on n’a pas jugé bon de retourner suite aux exactions commises par les agresseurs du Congo. Nous demandons à notre Gouvernement d’imposer la paix et la sécurité dans nos milieux habituels pour faciliter notre retour » fait savoir le président des déplacés à Minova.
Notons que le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, général-Major Chirimwami Nkuba Peter est en mission humanitaire dans cette partie du Sud-Kivu depuis samedi dernier. Située en groupement Buzi dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, la cité de Minova reste un important centre commercial des produits agricoles et de la pêche, à partir duquel s’approvisionnent la ville de Goma et ses environs. La guerre du M23 et ses conséquences n’ont pas épargné cette entité plongeant ses populations dans la pauvreté et la misère.
Révolte, colère, amertume, chagrin,… tous ces sentiments ont été exprimés ce mercredi 15 mai 2024 par la population de Goma à l’occasion de la cérémonie des derniers hommages aux victimes du bombardement du 03 mai dernier dans le camp des déplacés de Mugunga, attribué à la rébellion du M23 et l’armée Rwandaise.
Au total 35 corps ont été exposés sur le site du stade de l’unité pour recevoir les honneurs, avant d’être conduits à leur dernière demeure à Kibati dans le territoire de Nyiragongo, où un nouveau cimetière a été aménagé par le Gouvernement Congolais pour les accueillir, et baptisé « Genocoste »(terme designant le Génocide subi par les congolais pour des motifs économiques).
« Cette blessure, Je ne sais pas si elle guérira… »
Difficile de retenir les larmes du côté des membres de famille des victimes. Venus faire les adieux à leurs proches; certains d’entre eux ont, sous émotion, exprimé la tristesse ressentie ce jour, tout en exhortant les autorités tant nationales qu’internationales à mettre tout en œuvre pour que ce crime ne se répète plus jamais.
« Je suis venue enterrer mon neveu Feler LUMOO BAHATI. Il n’avait que 5 ans et il a été tué par des bombes larguées dans notre camp le 03 mai dernier. Comme vous le savez, la perte d’un enfant à cet âge-là et dans de telles conditions, c’est une blessure énorme qu’on vient de nous infliger. Je ne sais pas comment on peut en guérir… C’est vraiment horrible ce qui nous arrive. Nous avons fui la guerre à Sake et les bombes viennent nous chercher dans notre zone de refuge. Qu’avons-nous fait pour mériter ça ? « s’interroge, larmes aux yeux, Chance Dunia, une des rescapés de ces bombardements.
À côté de Chance, se tient, la main sur la joue, les larmes défilant dans les yeux, Matilde. Elle est déplacée en provenance de Karuba. Elle a perdu dans ces bombes, sa belle-sœur. À l’en croire, les bombes avaient trouvé celle-ci là où elle était partie chercher à manger pour ses enfants.
« D’abord la vie dans les camps reste très difficile et parfois insupportable. Dans ce site de Mugunga, chacun se bat pour la survie. Les aides distribuées sont souvent insignifiantes par rapport à notre effectif et ne nous arrivent pas régulièrement. Ma belle-sœur avait été touchée par les éclats de bombe quand elle allait chercher de la nourriture pour ses enfants. Et voilà qu’elle vient de les laisser tous orphelins. Ils sont à huit et les méchants les arrachent de leur maman. C’est une énorme perte au sein de la famille… » lâche-t-elle.
Seule la Justice peut nous soulager
« Justice pour nos frères et sœurs innocemment tués… » C’est en tout cas ce qu’ont réclamé la plupart des membres de familles des victimes, les autorités congolaises et l’ensemble des activistes de mouvements citoyens présents à ces funérailles.
Pour le ministre Congolais des Droits humains, et représentant personnel du chef de l’État à cette cérémonie ; il est temps que la Communauté internationale sanctionne le Rwanda pour ce énième crime de guerre en RDC.
« La RDC ne peut pas ne pas condamner avec la plus grande énergie cette énième attaque du Rwanda en utilisant toutes les voix des droits pour que les auteurs de ces crimes internationaux imprescriptibles et condamnés non seulement par le statut de Rome, mais aussi par les conventions de Genève de 1949 et ses protocoles additionnels de 1977; soient poursuivis par nos tribunaux et par les juridictions internationales au vue des preuves matérielles en notre possession » a déclaré Fabrice Puela.
Ces poursuites s’effectueront, indique-t-il, dans le cadre de l’implémentation du processus de Justice Transitionnelle avec l’objectif principal de redonner de l’espoir à toutes ces victimes abandonnées, stigmatisées, violentées…
« Les bombes ce sont des armes de guerre. Dans le camp de Mugunga, il n’y avait pas de combattant. Il n’y avait pas un camp militaire. Ce sont des déplacés, des civils qui ne demandaient que de vivre en paix. Larguer une bombe en plein camp de déplacés ce n’est ni plus, ni moins un crime de guerre dont la communauté internationale doit se saisir… » poursuit-il.
Pour le ministre Fabrice Puela la situation du Congo doit être traitée de façon équitable avec celle d’autres pays car, insiste-t-il, « le sang des congolais vaut le sang des Ukrainiens, des français, des belges, des zimbabwéens, des sud-africains et de partout ailleurs « .
Il faut dire qu’au moment de l’inhumation de ces 35 civils morts, 37 personnes blessées par les éclats de bombes le 03 mai 2024 poursuivent encore des soins dans plusieurs structures sanitaires en ville de Goma. Parmi elles, une jeune femme sortie du comma, dont trois fils ont perdu la vie, et à qui on cache encore la nouvelle de leur décès pour des raisons d’ordre psychologique.