ESU: Depuis Douala au Cameroun, l’anesthésiste congolais Poteau Kambale défend un mémoire de DEA sur les défis des interventions anesthésiques chez les enfants

« Les défis de la pratique de l’anesthésie pédiatrique pour la chirurgie générale des enfants de 0-59 mois en milieu rural : Cas du Nord-Kivu en RDCongo », tel est le thème présenté par cet anesthésiste-réanimateur congolais, originaire de la province du Nord-Kivu; dans son mémoire de DEA (équivalent du master 2 Recherche, et donnant l’accès à l’inscription au doctorat/PhD); défendu jeudi 1er août 2024 devant le jury de l’université de Douala au Cameroun en faculté de médecine, sciences pharmaceutiques et anesthesie-reanimation.

La problématique développée dans ce sujet, explique Poteau Kambale, est consécutive au constat selon lequel le taux de mortalité des enfants nécessitant des interventions anesthésiques n’arrête de grimper, que ce soit dans les pays développés que dans les pays en voie de développement.

« Dans les pays développés, les chiffres révèlent que pour 100 000 actes anesthésiques , il y a au moins un décès ; alors que dans nos pays en voie de développement et sous-équipés, on compte une probabilité supérieure de 100 à 1000 décès sur 100 000 interventions anesthésiques… Ceci est grave comme statistiques » souligne-t-il.

L’enfant est une créature à part entière et sa prise en charge requiert beaucoup de dextérité et beaucoup d’outils spécifiques adaptés à son âge, reconnaît Poteau Kambale.

C’est ainsi que dans son travail, celui-ci s’est interrogé sur trois points essentiels autour de la pratique de l’anesthésie chez les enfants :
« Nous nous sommes d’abord demandé quels sont les obstacles liés à la pratique de l’anesthésie de l’enfant et qui la rendent compliquée, ensuite quel est le profil ou la qualification des prestataires en anesthésie des enfants et en troisième lieu, quelle est le plateau de l’anesthésie dans les structures où celle-ci se pratique en faveur des enfants » renseigne-t-il.

Après 19 mois d’études soit de janvier 2023 à mai 2024 en province du Nord-Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo, celui-ci a obtenu des résultats très alarmants et qui nécessitent des solutions urgentes pour relever la prise en charge des enfants.

« On a compris qu’au niveau du Nord-Kivu, le plateau technique est tellement faible. Au niveau des prestataires, nous avons constaté la sous-qualification élevée, l’ancienneté et la non expérimentation des prestataires. Et en fin au niveau des enfants, nous avons constaté que les enfants qui ont l’âge de moins d’une année, les enfants qui ont des infections respiratoires ou organiques et d’autres qui doivent subir telle ou telle intervention, faisaient partis des facteurs à la base de ce problème, mais aussi le retard de transfert des cas… »révèle ce chercheur.

Face à cette situation, le Doctorant Poteau Kambale a formulé quelques recommandations vis-à-vis des autorités congolaises ainsi qu’à l’ensemble des communautés, invitant les uns et les autres à prendre avec beaucoup de considération la question de la prise en charge anesthésique des enfants.

« Il y a un problème très sérieux au Nord-Kivu dans la prise en charge des enfants. Le taux d’incidence et de mortalité est tellement élevé dans la tranche d’âge que nous avons abordé dans notre travail. Sur ce, aux autorités congolaises, nous recommandons d’abord d’élever le plateau de l’anesthésie. Il n’est pas concevable qu’on manque encore dans le pays une pharmacie qui vend uniquement les produits et matériels anesthésiques. Après avoir élevé le plateau de l’anesthésie en renforçant les équipements dans différentes structures sanitaires, l’État devra songer aussi à former les prestataires en anesthésie pédiatrique car à ce niveau-là le défi est aussi énorme.
À la communauté, surtout aux parents, il faut amener les enfants à temps dans les structures sanitaires pour les épargner de certains risques lors des interventions chirurgicales
 » conclut-il.

Admis à poursuivre les études et les recherches au sein de l’Université de Douala, le Doctorant Poteau Kambale Katsuva fera bientôt partie des rares professeurs en anesthésie-réanimation existant en République Démocratique du Congo. Actuellement le pays ne compte que trois professeurs d’université dans ce domaine sur 15 écoles de formation en anesthésie et réanimation, ce qui reste un défi majeur pour la formation des étudiants qui emboîtent cette filière. Raison pour laquelle, Poteau Kambale encourage ses autres collègues à poursuivre leurs études et recherches pour relever ce défi.

Emmanuel Barhebwa

Compétition Miss Kivu: À la veille de la finale à Goma, l’équipe organisatrice rencontre l’ONT/Nord-Kivu

Intervenue ce vendredi 02 août 2024 en début d’après-midi au bureau de l’Office National du Tourisme (ONT/Agence provinciale du Nord-Kivu) à Goma, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de présenter aux candidates de la compétition « Miss Kivu » cette institution de l’État Congolais chargée de faire la promotion du Tourisme en RDC, ont indiqué les responsables de la plateforme « Miss Kivu Organisation ».

Selon Madame Valence Nyota, marraine de « Miss Kivu » il était crucial que l’équipe organisatrice et l’ensemble de ces filles en lice pour la couronne « Miss Kivu 2024 », de visiter les installations de l’ONT et de s’imprégner du travail qu’il réalise au profit de la communauté.

« Comme vous le savez, c’est l’Office National du Tourisme qui a le monopole de Miss au Congo. Alors comme nous sommes en train d’organiser la compétition Miss Kivu, on a ce devoir de venir auprès de l’ONT pour lui présenter nos civilités en tant que partenaire, et que nos filles puissent savoir où se situe le bureau de l’ONT et de s’enquérir de ce qu’il fait sur place… »a-t-elle déclaré.

Elle se réjouit tout de même de l’accueil réservé à sa délégation par les agents de l’ONT, marqué par des explications sur le fonctionnement de cette institution et les attributions de cette dernière, ainsi que la remise des polos avec mension de l’ONT pour plus de visibilité.

Rassurée par la promesse de la Direction de l’ONT/Nord-Kivu d’être présente à la finale de la compétition Miss Kivu prévue ce dimanche 04 août, Valence Nyota souhaite que toute la population de la région s’approprie cet événement et qu’elle saisisse le message qu’il véicule.

« Tant de personnes dans notre région ont une certaine connotation selon laquelle être miss c’est être une personne légère, une fille sans maturité ou une fille qui vagabonde. Voilà pourquoi j’invite la population à venir nous assister pour découvrir en réalité ce que c’est une Miss… »

Mettant en lice les jeunes filles du Nord et du Sud-Kivu, la Grande finale de la compétition « Miss Kivu, Édition 2024 » est prévue ce dimanche dans la grande salle de l’hôtel Serena.
« C’est une compétition qui prône la promotion du Tourisme, le vivre ensemble, et surtout la valorisation de la femme ; et qui mérite d’être soutenue  » ont indiqué ses organisateurs dans un point de presse il y a quelques jours à Goma.

Emmanuel Barhebwa

Vacances scolaires à Goma : Un 1er concours d’orthographe pour enfant annoncé à partir du 15 août

L’initiative est portée par un groupe de jeunes encadreurs des enfants à Goma, qui souhaite offrir aux vacanciers une occasion de développer leurs compétences linguistiques avant la rentrée scolaire.

Selon Inès Dihandju, l’une des organisatrices, la première phase de ce concours « réservé aux enfants dont l’âge varie entre 10 et 14 ans », est prévue à partir du 15 août 2024.

À l’en croire, « ce concours est bien plus qu’une compétition, car « Il permettra aux enfants de renforcer leur maîtrise de la langue française, de développer leur confiance en soi, de stimuler leur esprit d’équipe et de compétition, et aussi de vivre une expérience enrichissante et amusante ».

Les places étant limitées, celle-ci invite l’ensemble des parents de Goma, à faire inscrire au plus vite leurs enfants à ce concours d’orthographe avant la date du 10 août 2024, date de clôture des inscriptions.

« Les inscriptions se prennent au bureau de la maison des jeunes du diocèse de
Goma, près du collège Mwanga
 » précise-t-elle.

L’équipe organisatrice se laisse joindre aux numéros de téléphone ci-après +243974490194, et +243992846143 pour plus de détails.

La Rédaction

Nord-Kivu : Des cas de pillages signalés dans les zones sous contrôle du M23 après l’échec de leur attaque contre les wazalendo à Busukura

Les positions des Wazalendo ont été attaquées par la rébellion du M23 à Busukura dans le groupement de Mutanda, en chefferie de Bwito dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu la nuit du 30 au 31 juillet 2024, rapportent à KivuNyota les sources locales qui indiquent qu’après que les rebelles ont été repoussés par les Wazalendo, plusieurs scènes de pillages ont été enregistrées dans les zones sous leur contrôle.

« Il y a la trêve humanitaire qui ne parvient même pas à être respectée. La population est maintenant dans l’inquiétude. On a enregistré des cas de pillages et de torture à la mort des populations qui sont à Mutanda et sur l’axe Kibirizi-Nyanzale… » a indiqué le président du parlement des jeunes de la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru.

Celui-ci appelle le Gouvernement et ses partenaires de multiplier des efforts pour ravitailler les forces de sécurité dont les FARDC et les Wazalendo « pour qu’ils puissent être toujours prêts à combattre l’ennemi et à le pourchasser jusqu’à restaurer la paix et à délibérer les entités occupées par les terroristes M23-RDF-UPDF-AFC… »

Il faut dire que la trêve humanitaire recommandée par les Etats Unis aux parties en conflit dans cette partie de la RDC, demeure lettre morte depuis sa publication. Conséquence ; plus de quatre millions de déplacés éparpillés dans des villes et villages voisins des territoires occupés par le M23 vivent dans des conditions très difficiles et n’ont pas accès aux différentes aides humanitaires.

La Rédaction

Le représentant de la MONUSCO au forum des jeunes à Goma: « les jeunes de cette région nous donnent de l’espoir… »

Invité à la 14ème édition du forum régional des jeunes pour la paix et la cohabitation pacifique tenue à Goma du 25 au 28 juillet, Omar Abdou, un des représentants de la MONUSCO, a indiqué, après les échanges avec les jeunes de cette région, qu’il a confiance en la jeunesse de cette partie de la RDC qui selon lui, « va relever ce pays ».

« J’étais très content d’être avec tous ces jeunes et de voir qu’ils sont impliqués et actifs. Pour nous, ça donne beaucoup d’espoir. Ces jeunes-là sont le futur non seulement de la province mais de ce pays. Ces jeunes-là, c’est eux qui vont ramener ce pays d’une phase de guerre vers une phase de paix » espère-t-il.

Face à la méfiance et au sentiment anti-Monusco qui persiste au sein de la Communauté, celui-ci estime que cela est la conséquence de la désinformation véhiculée dans la communauté.

« Nous sommes au courant qu’il y a toujours des sentiments anti-Monusco qui viennent de temps en temps surtout quand il y a des évènements ; nous pensons qu’il y a beaucoup de mesinformations, beaucoup de mecompréhensions sur ce qu’on fait. La vérité est qu’on est toujours à côté des FARDC dans les tranchées surtout de Goma à Sake et au nord de Goma pour protéger la ville de Goma et la ville de Sake. Nous sommes ici pour soutenir le Gouvernement et les partenaires… » a-t-il indiqué.

Au cours de la 14ème édition du forum régional des jeunes pour la paix et la cohabitation pacifique, la MONUSCO a animé un thème sur « la crise médiatique et guerre », appelant la jeunesse à être vigilante face aux informations balancées dans les réseaux sociaux, la plupart étant erronées.

Emmanuel Barhebwa

Mgr Willy Ngumbi : « Nous avons remarqué que les jeunes ne sont pas attirés par l’armée et la police et cela doit interpeller le Gouvernement… »

L’évêque de Goma est revenu dimanche 28 juillet dernier sur la question d’intégration des jeunes dans l’armée et la police, débattue lors de l’édition 2024 du forum régional des jeunes pour la paix et la cohabitation pacifique, organisée à Goma du 25 au 28 juillet 2024 par le Diocèse de Goma.

Pour Mgr Willy Ngumbi, les jeunes ont clairement démontré qu’ils ne sont pas attirés par les services militaires.
Cela devrait pousser les autorités, estime-t-il, à se poser des questions sur comment faire pour que les services militaires soient attrayants pour les jeunes.

« Parmi les thèmes qui ont été développés, il y avait le thème de la crise du patriotisme. Et c’est à l’occasion de ce thème que l’on a posé aux jeunes la question d’intégrer l’armée et la police. Mais la réponse des jeunes a été sans ambages. C’était clair que les jeunes ne se sentent pas attirés par l’armée et par la police. Alors la question qu’on doit poser à nos gouvernants c’est comment faire pour que les jeunes soient attirés par l’armée et la police. Nos autorités politico-administratives et militaires doivent se demander pourquoi les jeunes ne sont pas attirés par l’armée et que faire pour qu’il y ait des jeunes qui veulent s’engager dans ces services » a-t-il déclaré.

Plus de 10000 jeunes venus des différentes paroisses du diocèse Catholique de Goma en province du Nord et du Sud-Kivu, ainsi que ceux des diocèses et pays voisins ont pris part à cette 14ème édition du forum régional des jeunes pour la paix et la cohabitation pacifique tenue à Goma sous le thème  » jeunes et la cohabitation pacifique et cohésion sociale en temps de crise ».

Emmanuel Barhebwa